Date d'inscription : 13/12/2014 Age : 26 Messages : 984 Points : 117 Localisation : Quelque part caché dans les ténèbres du labyrinthe... Emploi : Maton des coureurs
Le désordre. Voilà ce que c'était dans ma tête. Cela faisait déjà quelques temps que je n'avais pas réellement “vu” Ethan. Ces dernières semaines ou même jours - à vrai dire je perdais un peu le fil - étaient plutôt chargées pour nous tous, journées épuisantes dans le labyrinthe et un Ethan qui était de plus en plus perturbé par tout ses souvenirs. J'avais tenté de l'aider à les gérer à plusieurs reprises, mais la donne restait difficile.
Le cœur battant et le corps transpirant de partout, je sortis épuisé du labyrinthe. J'avais exploré pas mal d'endroits aujourd’hui ce qui était plutôt bien. Depuis que j'étais devenu maton des coureurs après la mort d'Esther, j'avais encore plus de responsabilité. Je déglutis avec difficulté rien qu'en y pensant. Elle avait été mon modèle depuis le début et voilà qu'elle n'était plus là. Nous en avions tous pris un coup et j'espérais l’honorer avec mon nouveau titre. En tous les cas, j'allais faire de mon mieux. Je soupirai et mes pas me guidèrent vers le fond du bloc : les douches. Il fallait vraiment que je me libère de mes pensées. J'avais pendant une seconde hésité avec la zone d’entraînement, mais mes membres me criaient douleur, alors non frapper encore et encore jusqu'à m'en effondrer sur le sol n'était pas pour ce soir ! Mes yeux balayèrent l'horizon pour s'arrêter vers un point fixe : le terminus, l'endroit où était enterré les défunts blocards.
- Fuck it.., murmurais-je.
Oui fuck it. Ça faisait déjà trop de soirs que mon esprit vagabondait dans des pensées noires. Mes yeux se posèrent sur le sol, je baissai la tête et mes pas s’accélèrent vers les douches. Mon cœur battait un peu plus fort, et la porte claqua avec plus de force que je ne l'avais prévu. Toute cette énergie, toute cette espèce de peine malsaine accumulée au fur et à mesure des jours n'était pas mon amie, c'était clair. Je me dirigeai vers une cabine après avoir retiré mes vêtements à une vitesse éclair. Je laissai l'eau couler sur mon corps pendant de nombreuses minutes. Je fermai les yeux et fit de mon mieux pour me vider la tête. La vie au bloc était difficile et si je ne trouvais pas le temps de me détendre, j'allais péter un câble et ce n'allait pas être charmant. Calme, zen, voilà ce que je devais être. L'eau chaude me fit un bien fou, un vrai remède. J'ignorai combien de temps je restai là debout à imaginer que c'était les vagues de la mer qui tombaient sur mon visage, et après quelques temps je sortis et pris une serviette. Mon esprit était clair ou bien à peu près, mon corps détendu et mes pensées vagabondaient. Après avoir enroulé la serviette autour de mes hanches, je décidai que je n'allais pas aller chercher mes habits de suite. À la place, je m'assis sur le sol et posai ma tête contre le mur. Qu'étais-je en train de faire ? Évacuer la peine qui restait ? Non, profiter encore plus de la paix qui m'avait été offerte. J'étais là, tranquillement et la scène extérieure dû paraître étrange, mais je m'en fichais.
Cependant, mon cœur fit un petit saut lorsque j'entendis des pas. Je n'étais plus seul. Il y avait quelqu'un d'autre. Que devais-je faire ? Me lever afin de ne pas paraître étrange ? Non, depuis quand les gens décidaient de mes gestes ? Je restai tout simplement ici sans m'occuper de la personne qui était probablement en train de retirer ses vêtements. Je fermai les yeux et écoutai attentivement les bruits en essayant d'imaginer ce qui pouvait bien se passer derrière le petit mur où j'étais. Isaac, le rêveur. Isaac, rempli d'imagination. Était-ce bien une autre présence ici ou bien n'était-ce que le fruit de mon imagination ?
Je revenais de mon travail et donc du labyrinthe avec le coureur que j'accompagnais, il s'en alla de son côté et moi, je voulais me détendre, mais surtout me rafraichir, le seul lieu pour ça, c'était les douches. Je saluais quelques blocards sur mon passage et j'échangeais des mots avec mes anciens collègues.
Pendant le trajet, je repensais à ma journée en vouant une certaine admiration pour les coureurs, car ce job était si dangereux, si imprévisible mais si passionnant. Au moins je savais à quoi m'attendre, mais je continuerai ce travail qui me plaisait et qui me faisait vraiment me sentir utile.
Une fois dans les douches, je me dirigeai vers celle-ci, courbaturé et légèrement fatigué par cette journée, j'enlevai mes chaussures et mon t-shirt sans savoir qu'il y avait quelqu'un, d'ailleurs je n'entendis rien du tout. Je posai mon t-shirt et tournai machinalement la tête, voyant une ombre, je haussai un sourcil et décidai de me rendre vers celle-ci.
<< Isaac ? Qu'est-ce que tu fais par terre ? Tu te sens pas bien ? >>
C'était la première fois que je voyais un coureur mal, prit d'affection pour lui, je me mis à sa hauteur, m'accroupissant face à lui, en le regardant, inquiet quand même. Le garçon n'avait pas l'air blessé ni malade, mais quelque chose cloché.
<< Je sais que tu ne me connais pas trop, mais si tu veux parler, je suis là pour ça et si tu as besoin d'aide, je peux aussi t'aider >>
Cela me faisait bizarre d'être en fait si proche des gens qui avait l'air souffrant que ce soit physiquement ou psychologiquement, c'est quelque chose que je n'aurai jamais pensé développé, c'est bien un des rares avantages du bloc.
<< Je t'aide a te lever ou je te laisse au sol ? Profite pendant qu'il y a quelqu'un par ici >>
Je souris au jeune garçon et tendis ma main, afin de l'aider à se relever s'il le souhaitait. Mais de toute façon, j'étais déterminé et je ne le laisserai pas seul à ruminer dans son coin.
Moi, Isaac je ne le connaissais qu'en tant que maton, après j'ignorais s'il me connaissait et s'il accepterait mon aide. Je ne lui demandais pas de me raconter toute sa vie, ni l'obliger à le faire, je ne voulais pas qu'il me prenne pour un curieux, mais juste comme une aide.
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La chaleur de l'eau restait sur mon corps et je ne frissonnai pas une seule seconde. J'avais chaud et encore chaud. Lorsque j'entendis les pas s'avancer vers moi mon cœur fit un bond et je levai la tête aussitôt. Un blocard me faisait face et je le reconnus aussitôt de tête. Non, cela n'avait pas été mon imagination, quelqu'un était bien entré dans la pièce et c'était donc lui. Un trappeur sans aucun doute, il avait l'allure pour et j'étais quand même le maton des coureurs alors je savais qui était dans mes rangs. En tous les cas lui savait très bien qui j'étais – en même temps, qui ne savait pas qui j'étais ? Non, mais plus sérieusement ? - car il venait de commencer avec mon prénom et une phrase interrogative pour me demander si j'allais bien et ce que je faisais par terre. Et mince, pensais-je aussitôt, je donnais l'impression que j'allais mal.
Mes épaules se redressèrent et mes prunelles se fixèrent dans les siennes. J'analysai son visage et me rendis compte qu'il avait l'air inquiet, bien plus que je ne l'étais et je fis de mon mieux pour dessiner un sourire sur mon visage. Il me demandait si je voulais de l'aide ou bien si je désirais parler. Il ne me connaissait même pas et me proposai cela. Rare étaient les gens comme cela de nos jours. Mes yeux toujours fixés dans ses yeux descendirent vers son torse pour ensuite se détourner rapidement. Il était très proche de moi et j'étais là assis par terre en serviette sur le sol dur et froid à attendre je ne savais quoi au juste. Je lui souris de nouveau, cette fois-ci plus timidement. Je me rendis compte que j'étais en train de chercher quoi dire et tentai aussi de faire en sorte que mes joues tournent plus vers le rose que vers le rouge. Un Isaac qui ne répondait pas de suite mais qui cherchait ses mots ? Woua, quelle surprise ! Inattendu même et j'étais certain que ça allait évidemment le surprendre. Au bloc, j'étais le gars qui avait toujours quelque chose à dire, et puis j'étais un ancien. Je soupirai comme pour évacuer tout le reste et fis d'une voix qui se voulait très sûre d'elle :
- Ça va très bien, tout va très bien, merci.
Ma voix été posée et assez sérieuse, mais je venais de faire deux fois la même affirmation et tout les gens qui me connaissaient très bien savait que cela était égal à un mensonge. Je gardai mon masque de leader jusqu’au bout, il n'était pas question que les autres voient ma peine ou encore ma tristesse. Cependant, mon visage s'adoucit encore plus au fur et à mesure que je me surprenais à regarder le jeune homme avec un peu plus d'attention. Ma main se posa sur son bras. Il y avait quelque temps, jamais je n'aurais fait ce genre de choses, cela ne me serait même pas venu à l'esprit, mais depuis Alaska ou encore Alexander, - pourquoi le nommais-je lui alors que non ? - et bien sûr Ethan, quelque chose que j'avais du mal à présent à contrôler, s'était installé en moi : La confiance de mes gestes.
- Shawn, c'est ça ?, demandais-je alors avec une toute autre allure.
Ce n'était plus le Isaac maton qui avait parlé, mais Isaac. Je regardai ma main sur son bras et je me dis à folle allure que je me devais de l'enlever maintenant, mais mes doigts ne bougèrent pas. Mon cœur fit un bond sans que je sache pourquoi. La proximité avec un gars mignon faisait que j'étais assez maladroit et pas toujours conscient de ce que je faisais. J'aimais le contact.
Je regardais le garçon, ne le connaissant pas beaucoup, juste comme maton et coureur, donc quand il me disait qu'il allait bien, j'avais tendance à le croire, même si sur le coup, j'étais assez réticent à le croire.
Je regardais le visage d'Isaac que je commençais à voir rougir mais aussi s'adoucir, peut être que ma présence, calmait un peu le garçon ou bien, le faisait penser à autre chose qui semblait plaire au maton.
Mon regard se posa instinctivement sur mon bras quand le garçon posa sa main dessus, je le laissa faire, sachant que certains se sentent plus en sécurité ou rassuré quand ils peuvent avoir un contact de ce genre et surtout, pourquoi je ne le laisserais pas poser la main sur mon bras ? Repousser quelqu'un pour ce genre de geste ne serait pas honnête de ma part.
Le jeune maton des coureurs, s'adressa directement à moi, je lui souriais et j'étais content qu'il connaisse mon nom, sûrement que quelque chose l'avait marqué, je le regardais et prit la parole.
<< Oui, c'est bien moi, je sais que pour toi je suis nouveau, je viens d'être choisi comme trappeur, je lui souriais en observant le garçon. Je t'ai marqué pour que tu te rappelle de moi ou il y a un autre truc ? >>
Le visage d'Isaac avait changé, c'était pas le Isaac que je connaissais dans le bloc, se visage semblait adoucit ainsi que sa voix, c'était pas Isaac le maton, ni Isaac le coureur, mais Isaac avec des sentiments.
Cette façon de le voir comme ça me surprenais vraiment et j'avais envie d'en savoir plus et de faire connaissance avec ce garçon, je restais en face de lui.
<< Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu viens souvent dans ce lieu à méditer ou c'est juste aujourd'hui ? >>
Je souriais gentiment au garçon, mais je gardais sa main sur mon bras n'ayant pas envie de la retirer moi-même.
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Mes yeux s'étaient levés vers le jeune homme avec attention et je ne voyais même pas pourquoi je lui demandais confirmation de son prénom. J'étais certain que c'était ça, j'avais une très bonne mémoire. Son regard se posa sur son bras et ma main, qu'allait-il faire ? Les secondes passèrent et je me rendis compte qu'il ne bougeait pas. Je ressentais cette espèce de tristesse dans mon corps et dans mon esprit. Une petite buée qui ne partait pas. Ethan me manquait et ce contact là me fit du bien. Je voulais oublier ma tristesse et mon corps avait besoin de toucher et d'être touché. J'avais appris à être rassuré et maintenant que je l'étais moins – nous étions si occupés ces derniers temps au bloc – j'avais tendance à replonger dans l'ancien Isaac.. celui de la tristesse... de la mélancolie. J'avais subi de nombreuses pertes et le chagrin de sous la douche me revenait. Je déglutis avec difficulté. Personne n'était là pour m'écouter et j'avais l'impression que j'allais exploser d'une minutes à l'autre. Le Isaac ici avait l'air d'un Isaac tout à fait calme, mais il était en réalité brisé. Je lis un air de surprise sur le visage du jeune homme. Pourquoi donc ? La réponse ne tarda pas car il me demanda si quelque chose m'avait marqué pour que je m'en souvienne. Un sourire aussi brisé que moi-même apparut. Il était trappeur et j'avais bien deviné... comme toujours.
- Je suis ici depuis si longtemps, je me souviens de chaque nom ici..., murmurais-je alors.
Ma voix avait été très basse. Mon visage s'adoucissait car je me rendais compte que ce n'était pas le genre de garçon à se moquer. Sans m'en rendre compte mes doigts serrèrent un peu plus fort son bras. Il restait immobile et à ma hauteur et me demanda alors ce que je faisais ici assis par terre. Était-ce habituel ou exceptionnel ?
- Exceptionnel, mais peut être habituel de nouveau..., fis-je.
Quelle drôle de réponse mais si réelle. Pendant un temps cela avait été très habituel. Cet endroit était le mieux pour méditer, enfin à mon opinion. C'était devenu exceptionnel voir plus jamais il y avait si peu de temps, et voilà que j'étais de retour ici... Ça voulait dire que ma solitude recommençait, j'en avais bien peur. À vrai dire j'étais effrayé, j'avais perdu l'habitude et Grand Isaac seul savait que la solitude trop répétée me rendait... fou et malade. Je sentis ma gorge se nouer. Je me sentais vraiment mal. Pourquoi ? Je ne le méritais pas. Avais-je besoin de parler ? Probablement. Je voulais parler à un ami, et le jeune homme devant moi m'inspirait la gentillesse, le calme et le respect.
- J'ai tellement perdu de gens...
Ça sonnait ridicule. Nous en avions tous perdus et j'étais un égoïste. Mais en réalité, il y avait quand même une part de vrai. Je faisais partie des anciens du bloc.
- Cette solitude qui recommence...
Les murs de la pièce emprisonnait toute ma tristesse, comme si j'avais un tas de souvenirs bloqués ici. Mais au moins ici, il faisait chaud.
je regardais le garçon, me demandant réellement pourquoi il était là et ce qu'il faisait, mais aussi ce qu'il ressentait. J'étais quelqu'un qui essayait d'être proche de tout le monde et surtout je n'aimais pas voir les autres triste. je e baissais et me mit à sa hauteur, le laissant toujours me tenir le bras.
Je le regardais et posa instinctivement ma main sur son épaule, afin de le réconforter. Il était là depuis longtemps, beaucoup plus longtemps que moi donc je comprenais qu'il y ait des hauts et des bas, car ils passaient tous par cette étape hélas et certains plus que d'autre.
<< T'inquiète pas, je comprends que tu te sentes mal, après tout, c'est normal vu le temps que tu as passé ici. moi-même ça fait longtemps, et par moment, je tiens pas >>
Je remarquais que les doigts du garçon se serrèrent plus que tout à l'heure sur mon bras, je gardais ma main sur son épaule, lui souriant doucement. je n'étais pas du genre à me moquer des tristesses ou malheurs des autres personnes. Il écouta le garçon quand celui-ci lui annonça avoir perdu du monde.
<< Je te comprends, mais tu dois te battre pour tes autres amis, pour les blocards, t'es le maton des coureurs, tu dois garder espoirs aussi bien pour les blocards que les coureurs. Après, je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire >>
La solitude, c'est quelque chose que je ne ressentais pas trop pour diverses raisons. j'avais pas tant d'amis que ça mais mon job m'en donnait vraiment et c'est peut être dans ce boulot de trappeur que je m'apercevrai que mes amis pourraient me manquer s'il leur venait un malheur.
<< Après, je sais que tu ne me connais pas tant que ça, mais je suis là pour toi si tu as besoin et je pense que je ne suis pas le seul prêt à aider les autres blocards >>
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Oui, la solitude était toujours là en moi. Je fermai les yeux l'espace d'un instant. Je regrettais. Je regrettais mes débuts et puis les événements d'avant. Je regrettais tout ça car dans ces moments-là, à cette époque-là j'étais entouré, là maintenant il n'y avait presque plus personne vu qu'ils étaient tous mort. J'avais l'impression que le bloc se vidait peu à peu et nous nous battions pour lutter, pour survivre mais au final, combien en restera-il à la fin ? Un seul ? Aucun ? Personne ne sera là pour le savoir.. En tous les cas je me sentais bien dépérir ici. J'avais évolué, même beaucoup. Je n'avais plus l'impression d'être le jeune homme charmeur, arrogeant, dragueur et rieur.. maintenant j'étais juste quelqu'un de seul, de perdu et de blessé. Je savais que j'avais besoin de redevenir la personne que j'étais avant. Les gens qui étaient autour de moi m'étaient pour la plupart pas encore connus. C'était des petits nouveaux au bloc et je me sentais étranger parmi eux. Bien sûr, je faisais mon travail de maton de coureur comme il se devait, mais c'était tout.
Mes yeux regardèrent le jeune homme avec profondeur. Ma main était encore dans la sienne. Je ne savais pas réellement quoi faire de plus, je n'avais pas réellement envie de me mettre à craquer telle une petite fille devant lui. Si je l'avais regardé d'un autre oeil - l'oeil du mec attiré - au début, ce n'était plus le cas. Je sentais au contraire de la pureté et de l'innocence chez lui que je n'avais pas envie de briser. Ce jeune Shawn était bon, extrêmement rempli de bonté et j'avais envie qu'il reste comme cela. Il allait sûrement en voir de toutes les couleurs au bloc, mais il fallait qu'il s'y attende. Je l'écoutai parler. Il comprenait ma situation et que je me sente mal et j'esquissai un léger sourire, mais au fond je savais que personne de nouveau ici pouvait réellement comprendre ma douleur, c'était impossible. Ils n'avaient pas vécu ce que j'avais vécu. Ils n'avaient pas vu mourir leur trappeur devant leur yeux. Ils n'étaient pas devenus complètement fou dans le labyrinthe devant un corps inerte. Ils n'avaient pas crié à s'en percer les tympans et à frapper partout jusqu'à se traîner sur le sol humide du dédale sans fin. Non, ça ne leur étaient pas arrivé, mais à moi si et je m'en souvenais très bien. Le souvenir me glaça le sang. J'en faisais même très souvent des cauchemars.
Je devais me battre, oui il avait totalement raison et je hochai la tête légèrement ne trouvant pas les mots pour parler. Mais c'était difficile à faire et il avait touché un point. Il rajouta aussi qu'il était là pour moi et je souris de nouveau.
- Merci.
Ce merci était simple mais très sincère. Je me sentais légèrement mieux, ce jeune homme était rassurant et doux. Et maintenant ? Ne fallait-il pas que je me lèves pour en finir avec cette soirée ? Ne devais-je pas aller courir avec les trappeurs demain ? Et bien si et je devais être en forme. Ce soir peut-être que j'allais plus facilement trouver le sommeil si je repensais aux paroles de Shawn. Je n'étais pas très bavard ce soir, mais j'avais bien écouté et l'écouter m'avait fait du bien, plus que ce que je ne montrais.
- Fais attention à toi dans le labyrinthe, murmurais-je. Sois toujours sur tes gardes.
Oui. J'étais comme ça. J'étais quelqu'un qui changeait très vite de sujet sans qu'on le devine et ça ne me dérangeait strictement pas. Je me relevais alors doucement et mes prunelles se plantèrent dans ses yeux.
- Merci. Je n'oublierais pas tes paroles. Si tu as besoin de moi pour quoi que ce soit, viens à moi.