Date d'inscription : 13/12/2014 Age : 27 Messages : 984 Points : 117 Localisation : Quelque part caché dans les ténèbres du labyrinthe... Emploi : Maton des coureurs
Je marchais vers la zone d’entraînement. J'avais besoin de me changer les idées un petit peu. J'avais couru toute la journée comme tous les autres jours et aujourd’hui j'avais eu un trappeur plutôt insupportable. Il n'était pas du tout rapide et efficace, bref il était nouveau et dangereux. S'il continuait comme cela il allait vite changer de classe malheureusement. Je pensais qu'ils étaient tous passés par la case « entraînement » mais avec celui que j'avais eu, on aurait franchement pas dit. En parlant d’entraîneur, au moment où je franchis le petit portail de la zone je vis la grande silhouette que je cherchais : la silhouette d'un grand blond. J'avais deux mots à lui dire.
- Et toi ! Björn !, m'exclamais-je tout en m'avançant vers lui.
J'ignorais comment ça allait se passer, je ne lui avait jamais vraiment parlé, mais je savais que c'était un ancien trappeur. Bon, c'était évident puisque qu'un entraîneur devait avoir été dans le labyrinthe au moins quelques fois afin de préparer les nouveaux. Tout le monde disait qu'il était efficace. En tous cas il avait bien la carrure pour, mais quelque chose me tracassait quand même. Mon petit trappeur était bien incompétent tout de même.
- Je voulais te voir.
Je croisais les bras et le regardais de la tête aux pieds en l'examinant. Je n'étais franchement pas de très bon humeur ce soir-là, je devais le reconnaître et cette mauvaise humeur était en train de se déverser sur d'autres personnes.
- Je pensais que tout ceux que tu entraînais finissaient par être bons. J'ai du me tromper.
N'y allais-je pas un peu trop fort avec lui ? Peut-être que si, oui c'était même probable et je le regrettais presque aussitôt, mais pourtant c'était sortit et je voulais des réponses, alors mes bras croisés ne quittèrent pas ma poitrine. Je me contentais de bien garder mes yeux dans les siens.
La journée touchait à sa fin et j'allais pouvoir aller aider à l'infirmerie. J'avais beaucoup été présent ce matin, mais j'avais dû retourner à la zone d’entraînement exceptionnellement dans l'après-midi. J'avais un peu passé ma journée à naviguer encore plus entre les deux. J'avais fini de faire mes étirements et je m'apprêtais à partir. Il fallait tout d'abord que je range encore quelques armes et que je récupère mon épée. J'y tenais beaucoup. Elle m'avait tellement servi lorsque j'étais trappeur, en bref, elle m'avait sauvé la vie et j'en avais sauvé d'autres par la même occasion. Tant que je pouvais aider les autres je le ferais. Je me dépêchais donc à tout ranger pour filer à l'infirmerie, mais une voix qui m'était bien familière sans vraiment l'être à la fois me fit sursauter et je faillis en lâcher l'arme que je tenais dans les mains. Je me retournais très vite et je m'aperçus que celui qui m'avait interpellé était autre que.. le maton des coureurs. Il avait l'air très speed et surtout pas très content. Que se passait-il ? Vu à l'allure qu'il venait vers moi, je ne le sentais pas. Ce mec pouvait être apparemment sympathique, mais personnellement je n'avais en tête que l'image du maton autoritaire et sûr de lui. Il voulait toujours bien faire et désirait que tout soit impeccable. Il prenait les gens de haut. Je me souvenais particulièrement de mon arrivée ici. Il n'était arrivé que deux mois avant moi, mais pourtant j'avais tellement cru qu'il y était depuis bien plus longtemps que ça.
J'eus très vite une réponse. Il voulait me voir. Il se mit à croiser les bras et à me fixer. Que faisait-il ? C'était moi l’entraîneur ici, c'était moi qui analysait les gens, mais apparemment il s'en fichait. Je me doutais bien que la suite n'allait pas forcément être plaisante vu la tension qui venait de s'installer et j'eus raison. Lorsque je l'entendis, je restais sans voix.
- Je te demande pardon ?, repris-je calmement après quelques longues secondes totalement dans l'incompréhension.
Je fis un pas vers lui tout en le regardant dans les yeux. Pour qui se prenait-il ? Il ne me lâchait pas du regard non plus. De quoi m'accusait-il ? Qu'avais-je donc fait pour le rendre dans cet état aussi… désagréable.
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Je ne lâchais pas le regard tandis qu'il se mit à s'avancer vers moi. Il n'avait pas l'air effrayé et me saluait. Je lui avais vite coupé la parole, je n'avais pas de temps à perdre avec lui. Lorsqu'il entendit mes mots il resta bouche-bée. Bref, le petit entraîneur ne savait pas quoi répondre et il fit l'innocent. Visiblement, il ne comprenait rien à la situation.
- Tu as très bien compris. Un trappeur est super nul et pourtant il a été entraîné ici par l'un d'entre vous. J'aimerais savoir, c'est quoi ce délire d'envoyer des gens pas prêts dans le labyrinthe ?
Le volume de ma voix avait doublé à la fin et je m'étais rapproché de lui sans pour autant le toucher. Ça n'allait sûrement pas tarder s'il jouait encore à l'ignorant.
- C'est un scandale! Totalement incompétent ce trappeur, il le tient sans doute de l'un d'entre vous!
C'était vrai mon trappeur aurait pu mourir très bêtement. Björn me regardait et restait très calme. Je ne comprenais pas, comment pouvait-il être calme ? Il n'en avait donc rien à faire des gens qu'il entraînait ? En tant que maton, je devais remédier à tout ça, et il fallait que je commence par faire la leçon aux responsables. Björn était le seul entraîneur de présent à cet instant-là, mais il allait faire remonter l'info à ses collègues, j'allais en tous les cas faire mon possible pour. Je fis un autre pas vers lui et ma main se posa soudainement sur une de ses épaules. Mes prunelles se plantèrent dans les siennes, Björn n'allait pas s'en tirer comme ça.
La situation était totalement absurde, il fallait le dire. Je ne disais rien pour le moment et me contentais de l'écouter tranquillement en train de s'énerver contre moi. Apparemment je devais avoir compris du premier coup ce dont il parlait, mais ce n'était franchement pas le cas. Ce mec cherchait à m'impressionner. Cependant, il rentra un peu plus dans les détails. Oui, un trappeur avait été entraîné ici, c'était normal nous en avions plein, mais celui dont il parlait avait été envoyé sans aucune compétence dans le labyrinthe. Il était en train de me demander pourquoi nous faisions cela. Alors que j'allais répondre, il ne me laissa même pas parler car il enchaîna de suite en s'exclamant que c'était un scandale. D'accord, le maton des coureurs était littéralement en train de péter un câble devant moi. Sa dernière phrase me laissa encore plus de marbre. Il mettait tout les entraîneurs dans le même sac en nous traitant d'incompétents. Il s'approcha encore plus de moi et fut sans doute énervé par mon manque de réactivité. Ce n'était pas ça, j’essayais juste que le mec se calme avant d'ouvrir la bouche, mais Isaac ne devait pas être genre d'homme à redescendre très vite sur terre. Non, il volait et très haut. Je fis un pas moi aussi en avant et à cet instant-là il fit de même et sa main se posa sur mon épaule. Il voulait se battre ou quoi ?
- Ok alors déjà tu me lâches s'il te plaît, fis-je alors. Deuxièmement tu te prends pour qui à traiter des gens que tu ne côtoie même pas d'incompétents ? Nous faisons notre maximum crois-moi, et si j'avais eu un trappeur incompétent, je l'aurais repéré t'inquiètes pas et sûrement pas envoyé dans le labyrinthe, je suis pas dingue.
Toutes mes paroles m'étonnèrent, je n'avais pas pour habitude d’enchaîner autant de phrases. Contrairement à lui, je n'aimais pas parler pour rien dire. Ma main se posa sur la sienne car il ne l'avait toujours pas retiré. Mes yeux se plantèrent eux aussi dans son regard. Ce n'était pas parce que c'était le maton des coureurs qu'il pouvait tout se permettre. Je détestais les gens qui pensaient que leur rang suffisait à justifier toutes leurs actions. D'un geste lent je retirais sa main de mon épaule. Comment allait-il réagir ? J'avais le sentiment que j'allais devoir me préparer à tout avec lui.
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Je continuais de fixer l’entraîneur avec intensité. Je n'avais vraiment pas envie de lâcher l’affaire. De un je voulais prouver mon autorité, de deux je ne voulais pas que ça se reproduise, et de trois peut-être que je m'ennuyais aussi. Au moment où j'avais posé ma main sur son épaule, le jeune homme ne bougea pas mais ses mots voulurent signifier que ça ne lui plaisait pas. Il me demanda de la lâcher bien « poliment » mais je ne le fis absolument pas. Björn était en train de me dire ce qu'il pensait. Il avait été bien muet depuis le début, mais maintenant il commençait enfin à parler et ce qu'il disait ne me plaisait pas spécialement. Selon lui je n'avais pas le droit de venir traiter les gens de la sorte, mais si j'estimais qu'ils étaient incompétents j'avais tous les droits. Enfin, tous les droits était peut-être un peu excessif, il ne fallait pas oublier que nous sortions d'une dictature et que le système était réparti entre douze matons. Mais bon, peu importait, je voulais juste lui dire, c'était tout. Qu'allais-je faire d'autre ? L'enfermer au gnouf ? Non, ces temps-là étaient finis, enfin un peu quoi. On enfermait pas quelqu'un au gnouf juste comme ça.
Le jeune homme sous entendait que ce n'était pas lui le responsable de la faute que je l'accusais. C'était bien facile ça, bien sûr que tus les entraîneurs allaient me dire que ce n'était pas eux personnellement, je n'étais pas stupide non plus. Je n'avais pas de preuve de l'innocence de Björn alors comment étais-je censé le croire. Il posa alors sa main sur la mienne et ses yeux de couleurs bleus se plantèrent dans les miens. Était-ce un défi ? Maintenant oui. Il avait osé retiré ma main sans que je lui en donne la permission. Sans réfléchir mes doigts agrippèrent le col du grand blond et je le fusillais du regard.
- Un maximum ? Tu te fiches de moi là. Et bien il a été envoyé dans le labyrinthe figure toi ! Tu sais que je peux te renvoyer dans une autre classe hein ? Tu n'est peut-être pas capable d'être entraîneur après tout !
Je commençais à lui crier dessus. Je commençais déjà à perdre le contrôle de mes gestes, j'avais vraiment un problème, c'était bien pire qu'avant. Mes doigts ne relâchèrent pas leur emprise sur l’entraîneur, bien au contraire et je le collais à un arbre. Bizarrement il s'était laissé faire jusque là. Pourquoi ? Ça m'énervait encore plus.
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