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I didn't want you to see me like that [ft. Ellen] - RP Flashback

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MessageLun 27 Oct - 19:45



I didn't want you to see me like that


Misérable. Depuis mon arrivée au bloc, je ne m’étais jamais senti aussi misérable. Je tentais de me persuader que ce n’était pas moi qui avais fait cela, que je n’étais pas capable d’une chose pareille. « C’est encore Aiden. Ce n’est pas moi. Juste Aiden. ». Voilà trois jours que je me répétais en boucle ces quelques mots. Je tentais dans un élan désespéré de me les graver à l’esprit et ainsi me sentir moins coupable et lamentable, mais en vain ; c’est comme si à chaque fois quelqu’un venait les effacer et m’enfoncer plus encore dans ma culpabilité. Pourtant, je le faisais souvent lorsque je savais que je faisais quelque chose de mal. Je me trouvais une excuse, me justifiais et oubliais la seconde d’après ce que je venais d’entreprendre. Deux mois que j’étais arrivé au bloc et j’avais toujours procédé de la sorte. Je m’en tirais toujours sans aucune once de remords et m’en portais très bien ainsi. Aujourd’hui, ce système ne marchait plus.

Le visage de la jeune coureuse me revenait sans cesse en tête. Il apparaissait, vif, comme une flèche. Son expression blasée prenait des traits d’épouvante mêlés à une confusion profonde. Elle restait plantée là, devant moi, immobile, trop effrayée pour exécuter le moindre mouvement. Jude, le désinvolte tocard que j’étais, toujours souriant et insouciant, avait laissé place à celui que je nommais « Aiden ». Son expression moqueuse prend la forme d’une rage animale. Une fureur incontrôlable se répand dans ses veines, échauffe son esprit. Son regard brille d’’une colère inquiétante. Ses membres tremblent d’une haine inconnue. C’est si soudain, inattendu et en l’espace d’une demi-seconde, « Aiden » prend la place de Jude. Il se déchire les cordes vocales et crie comme un fou. Il se met à frapper les murs, bousculent les meubles et est prêt à se jeter sur la jolie brune, épris d’une dangereuse folie. Il veut lui faire mal, la voir souffrir, déformer chacun de ses traits trop parfaits à son goût. Il veut lui hurler d’arrêter de l’ignorer. Il veut lui faire payer son indifférence. Heureusement, elle se reprend à temps et s’enfuit. « Aiden » se laisse retomber sur le sol dur et froid et se met à pleurer de manière incontrôlable. Lorsque ses hoquets prennent fin, Jude est de retour. Je suis de retour. C’était il y a trois jours, lors d’une nouvelle tentative ratée de séduction qui n’aurait pas pu tourner plus mal.

Cette fois-là n’avait pas été la première fois. Des accès d’humeur, j’en avais eu un nombre inimaginable depuis mon arrivée. Cependant, jamais je n’avais laissé « Aiden » prendre le dessus devant un blocard. Jamais. Il était toujours apparu lorsque j’étais seul. Il avait fait surface aussi soudainement qu’il avait fait surface devant la jeune fille, mais chaque fois, il n’y avait eu personne dans les environs ; aucune potentielle victime de son courroux. Ellen avait été la première. Elle me plaisait beaucoup Ellen, son visage à la fois froid et doux. Son regard dur, brillant d’une étrange mélancolie, ses cheveux brun chocolat qui retombaient en cascade sur ses frêles épaules. Elle m’avait toujours repoussé mais j’avais persisté. À présent, je savais que cela ne servait plus à rien d’essayer. Qui voudrait d’un fou comme moi ? Je l’avais alors soigneusement évité pendant ces trois jours qui suivirent ce malheureux épisode. C’était pitoyable, mais je n’arrivais pas à faire autrement.

Un éclair sombre vint s’immiscer dans mon champ de vision et interrompu mes noires pensées. Je plissai les yeux et vit, adossée contre un arbre, une mince silhouette féminine que je n’eus pas difficile à reconnaître. Celle qui occupait toutes mes réflexions depuis trois jours se tenait juste devant moi, à une dizaine de mètres. Par réflexe, je me détournai et commençai à marcher dans la direction opposée, dans le but de m’éloigner le plus possible de la coureuse. C’était ridicule. Allais-je la fuir éternellement ? Allais-je la laisser ainsi, sans aucune explication ? Allais-je la laisser croire que je n’étais qu’un pauvre fou et psychopathe ? Je fus tenté de répondre par la positive à ces trois questions. J’effaçai tout de suite cette idée. Je me retournai et revins sur mes pas. Ellen se tenait là, seule ; c’était l’occasion de m’expliquer et d’enfin me faire pousser une paire de couilles. D’un pas hésitant, le cœur battant, je m’avançai vers la jeune fille.

J’arrive près de l’arbre contre lequel elle est adossée. Je me place derrière celui-ci. Elle ne m’a pas vu et semble plonger dans des songes inconnus. Alors j’hésite, encore. Ai-je réellement le courage de lui parler ? Et elle, ne s’enfuira-t-elle pas en courant en me voyant ? Et si elle reste, que lui dirais-je ? « Salut, le gars fou furieux que tu as vu l’autre jour, c’était pas moi, juste mon double un peu flippant, Aiden ». Jamais elle ne me croira. Moi-même je n’arrive pas à y croire, malgré mes efforts. J’essaie de m’imposer cette idée et d’implanter cette personnalité indésirable dans le corps d’un être purement fictif. Je ne suis pas stupide, c’est moi qui me suis transformé en bête sauvage devant elle. Pas « Aiden ».
Un long et bruyant soupir m’échappe. Je l’entends sursauter ; cela ne sert plus à rien de se cacher comme un lâche derrière ce tronc. Je pose une main hésitante sur son épaule droite et prononce avec peine, dans un souffle peu rassuré :

- « Ellen ? Je peux te parler ? »




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Ellen Bohan


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MessageDim 16 Nov - 18:09

Assise devant une assiette à laquelle elle n’avait pas touchée, Ellen se tenait la tête entre les mains, ses doigts massant ses tempes palpitantes en de doux mouvements circulaires. Les sons autour d’elle avaient disparus, couverts par les battements incessants de sa tête, comme si un orchestre jouait une mélodie rythmée et vive à l’intérieur même de sa tête. Devant ses yeux tombaient en cascade ses longs cheveux noirs qui la coupaient du monde extérieur et l’enfermaient un peu plus dans sa migraine infernale. Ellen avait l’habitude de ces souffrances, de ces aiguilles qui s’enfonçaient lentement dans sa tête, de ces coups derrière les yeux qui semblaient résonner dans tout le bloc. Les medjacks avaient bien tenté de soulager ces douleurs, mais rien n’y faisait. Elles revenaient toujours, inlassables, inévitables et chaque fois plus violentes.  

« Ça va aller Ellen ? » La voix d’Amber lui semblait lointaine, et malgré sa douceur, elle lui fit l’effet d’un nouveau coup derrière le crâne. Un long frisson lui parcouru la colonne vertébrale, naissant au creux de ses reins pour mourir lentement sur sa nuque. Lentement, elle secoua la tête pour répondre silencieusement à la question de son amie par l’affirmative. Ce n’était qu’un moment difficile à endurer, mais comme toutes les migraines qu’elle avait eu, ce n’était qu’éphémère. Elle n’avait qu’à attendre, quelques minutes, parfois quelques heures.
Lentement, elle se leva, poussant son assiette vers le milieu de la table, comme en cadeau aux plus désireux, et elle sortit prendre l’air pour retrouver le calme de l’extérieur. Rien, il n’y avait plus rien qui pouvait l’aider à faire passer sa douleur à présent. Nathan, lui, savait. Il avait réussi, plusieurs fois, à calmer ses maux, avec sa douceur, ses regards, sa voix. Un sursaut de larmes menaça de prendre d’assaut ses yeux bleus lorsqu’elle repensa à Nate. C’était encore trop récent pour qu’elle puisse faire son deuil. Elle n’arrivait tout simplement pas, et n’avait de toute façon pas envie d’oublier. Elle l’avait aimé, du plus profond de son être. Et il n’était pas revenu. Les portes, ces foutues portes, ne lui avaient pas laissé le temps de revenir auprès d’elle. Combien de temps ensuite était-elle restée dans le bloc, inutile, incapable de travailler, effrayée par l’idée de parcourir le labyrinthe et de retrouver le corps inerte de son ami ? L’idée l’avait obsédée jour et nuit à l’en rendre folle. Et puis, Alek, tout particulièrement, mais aussi Amber et quelques autres avaient réussi à trouver les mots justes, qui l’avaient finalement sortie de sa torpeur. Depuis, elle avait retrouvé le chemin du labyrinthe, mais avait perdu tout espoir d’en trouver la sortie.

Un soupir lui échappa alors qu’elle se dirigeait vers le petit bois, la gorge serrée par l’émotion. Non, elle ne pleurerait pas, pas devant les autres. Se cacher, s’en foutre constamment, c’était tellement plus facile. Ne plus rien ressentir pour ne plus souffrir. S’adossant à un arbre, elle ferma les yeux un instant pour se donner la force de ne plus penser à Nathan. Mais un autre visage lui apparu, suivi bientôt par un sentiment de colère. Falko… Il était le dernier à avoir vu Nathan vivant. Il était dans la même section que lui, ce jour-là. Et lui était rentré. Le mystère demeurait entier autour de sa perte d’audition, et Ellen était persuadée au fond d’elle que cela avait un rapport avec la mort de Nate, sans qu’elle ne puisse expliquer pourquoi. Elle le ressentait, c’était tout. Et elle avait tenté d’obtenir des explications auprès du cuistot, en vain. Il n’avait rien voulu lui dire. Il s’était contenté de s’approcher d’elle. De la regarder droit dans les yeux. Le souvenir de cette confrontation lui amena le rouge aux joues et fit trembler ses poings serrés. Elle lui en voulait tellement …

Un soupir derrière elle la fit sursauter et elle se retourna bien plus violemment qu’elle ne l’aurait voulu. Jude. Son cœur accéléra brutalement à la simple vision du blocard. Jude… Le medjack l’avait terrorisée, il y a trois jours de cela. Elle l’avait vu changer de visage en une seconde, et son éternel sourire enjôleur s’était transformé en rictus haineux. Son cri, ses coups dans les murs, et son regard si froid, si… monstrueux, l’avaient, l’espace d’un instant, complètement tétanisée. Elle était restée-là, plantée devant lui, incapable de se résonner, de comprendre ce qu’il se passait. Et puis elle avait finalement fui, sans chercher d’explication. Jude était terrifiant, et elle avait pris grand soin de l’éviter pendant ces trois derniers jours.

Et aujourd’hui, il était là, devant elle. La coureuse eut un mouvement de recul lorsqu’il  s’approcha d’elle, et ne put empêcher son corps de trembler quand il posa sa main sur son épaule. Son regard se durcit alors qu’elle baissa légèrement la tête pour se faire plus menaçante. Elle a peur, et sa migraine n’en est que rehaussée. Les coups dans son crâne semblèrent se diffuser dans tout son corps, et toutes ses veines se mirent à battre à l’unisson.

- « Ellen ? Je peux te parler ? »

Non, elle n’avait pas envie qu’il lui parle, elle n’avait pas envie de savoir, de prendre le risque de le revoir comme elle l’avait vu. Pourtant, ses jambes ne bougèrent pas. La tristesse dans la voix de Jude la rendit moins craintive. Elle le regarda quelques secondes, muette et immobile, le regard plus doux, bien qu’on pouvait aisément y distinguer la même peur et la même incompréhension qui l’avaient saisie lorsque l’accident était survenu. Elle n’avait parlé de cette histoire à personne, car elle estimait que personne n’avait à être au courant de la folie du medjack. C’était son secret, et depuis trois jours, elle le partageait avec lui. Une partie d’elle-même avait envie de savoir ce qu’il s’était passé, savoir ce qu’elle avait fait pour le mettre dans un tel état, tandis que l’autre préférait tout simplement oublier cet épisode. Un soupir las lui échappa, et elle baissa les yeux, intimidée.

« T’es pas obligé… T’es pas obligé de m’expliquer quoi que ce soit. » chuchota-t-elle tristement. Elle releva pourtant la tête pour le fixer, avec une pointe de pitié au fond du bleu de ses yeux et l’air de dire « mais si tu veux parler, je t’écoute ».
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MessageVen 5 Déc - 15:59



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Elle avait peur la belle Ellen. Si peur ! Il ne m’avait fallu qu’un souffle, qu’un mouvement, qu’un contact pour éveiller la peur que la coureuse ne montrait que rarement visible aux yeux des autres blocards. Elle était forte Ellen. Jamais elle ne se montrait vulnérable. Jamais sur son visage ne s’affichait de manière trop visible ce qu’elle ressentait, ce qui se passait dans sa tête de blocarde tourmentée. L’indifférence dominait chez elle toute émotion et rarement je n’avais pu apercevoir autre chose qu’un visage de marbre, des traits figés dans de la glace. Pourtant, aujourd’hui, voilà que la jeune fille se montrait à nu devant moi. Elle dévoilait sous mes yeux une partie de sa faiblesse ; elle étalait à mes pieds ce sentiment malade, tragique émotion qui rendait chaque être humain aussi faible qu’un petit enfant : la peur. Son expression, d’habitude froide comme la brise la plus glaciale, avait pris la couleur de l’épouvante et dans ses grands yeux bleus de la mer, régnait une lueur de frayeur. La même qui était apparue cette fois où je m’étais complètement transformé. Ce n’était pas la première fois que je voyais quelqu’un me regarder de la sorte. J’avais pris l’habitude que l’on me craigne, que l’on me fuit et que l’on s’affole rien qu’à la vision de mon ombre sur le sol. Et cela me faisait rire, cette peur que je provoquais chez certains tocards froussards. C’était drôle, c’était pathétique et si réjouissant de voir que l’on pouvait se mettre dans tous ses états face à un grand maigrichon comme moi. J’aurais dû m’esclaffer devant les traits affolés de la jolie brune comme je m’esclaffais devant ceux de mes malheureux patients ; mais les circonstances étaient tout autres et cette expression d’horreur qui s’affichait sur le beau visage blanc de la coureuse n’arrivait pas à me réjouir. Plus que de rire, j’avais envie de pleurer.

Peut-être aurais-je mieux fait de ne pas la déranger ? Peut-être cela aurait-il été préférable que nous continuions de nous ignorer, comme deux parfaits étrangers ? Peut-être devais-je partir, là, maintenant, et la laisser seule, à se tourmenter avec je ne sais quelles noires pensées. Pendant un moment, j’embrassai la perspective de lui tourner le dos et de partir, en laissant les choses telles qu’elles étaient. En la laissant dans son ignorance avec comme dernière image de moi, cette horrible bête, le regard empli d’une folie meurtrière, que j’étais devenue l’autre jour. Je voyais bien qu’elle n’avait aucune envie de me parler à moi, Jude, le medjack fou et dangereux que j’étais. Que faire ? Je cherchai désespérément la réponse dans son regard profondément troublé mais n’y trouvai rien d’autre que de la peur et… de la pitié.

- « T’es pas obligé… T’es pas obligé de m’expliquer quoi que ce soit. » souffla-t-elle en baissant les yeux, après cette longue pause silencieuse. Elle continua, en me fixant cette fois-ci : « mais si tu veux parler, je t’écoute »

C’était bien de la pitié. Dans ses prunelles, dans sa voix : de la pitié. Devant une telle compassion, je n’arrivai qu’à me sentir purement et simplement misérable. Misérable de me présenter ainsi à Ellen : faible et vulnérable. Misérable de constater qu’il n’avait fallu qu’un malheureux « incident » pour briser en mille et un morceaux, en un instant, cette image d’adolescent désinvolte que je m’étais forgé, pour qui tout lui passe par-dessus la tête, inébranlable.
Je n’aimais pas qu’on ait pitié de moi, je haïssais cela ! Que l’on me voit comme un être pathétique et profondément humain, je détestais cela ! Cependant, là était bien le problème. J’étais un être humain, faible comme tous les autres et il semblait qu’il était presque impossible que l’on ne ressente pas de la pitié face à mon état désemparé. Abandonnant l’idée de fuir la jeune brune, me faisant à l’idée que je n’allais qu’alimenter cette répugnante compassion qu’avait la belle Ellen, je soupirai et m’adossai à mon tour au tronc, à côté de la blocarde, tout en gardant mes distances pour ne pas l’effrayer plus encore. J’orientai mes grands yeux émeraude vers le sol pour m’éviter de devoir faire face aux bleus iris de l’adolescente.

- « C’est vrai, je ne suis pas obligé de t’expliquer, commençai-je d’un air faussement assuré, Je pourrais très bien me barrer et t’éviter pendant le restant du temps que l’on aura à passer dans ce foutu bloc. Ce serait tellement plus facile… mais tellement lâche de ma part, tu ne trouves pas ? »

Je marquai une pause. Une longue pause durant laquelle je jouai nerveusement avec une branche qui jonchait à mes pieds. Je cherchai désespérément, dans un effort vain, mes mots. Comment lui expliquer ce qui s’était passé ? Comment lui dire, quelle tournure employer ? Comment me justifier ? Je ne comprenais pas moi-même ce qui m’avait pris ce jour-là. Je ne connaissais pas la raison du pourquoi je m’étais emporté de la sorte. Je ne sais pas. Je ne sais rien. Je n’ai jamais rien su. Ces changements d’humeur, de personnalité –si soudain !- demeuraient pour moi une énigme insoluble. C’était trop compliqué pour mon pauvre cerveau limité. Depuis longtemps j’avais abandonné cette envie de savoir ce qui faisait ma folie. Ce qui me rendait humain une fois, fou de rage une autre fois et complètement taré une autre fois encore. De toute façon, cela me semblait peine perdue. Cela resterait simplement un mystère inexplicable.

- « Écoute, repris-je enfin, je… juste… C’était pas moi c’que tu as vu, ok ? Je ne suis pas comme ça normalement. Certes, c’est vrai, j’effraie pas mal de tocards ici… »

Je laissai s’échapper un petit rire ; rire triste. Rire nerveux. Penser à ces blocards effrayés par mes interventions médicales arrivait toujours à m’arracher un léger rictus.

- « Mais je n’effraie pas les gens comme ça, continuai-je en chassant les images ridicules qui m’étaient revenues à l’esprit, je fais peur d’une autre manière, d’une manière beaucoup plus drôle. Pas aussi violente. Pas aussi monstrueuse. Cette manière-là n’est pas drôle du tout, ce n’est pas moi ! Ce n’est pas… moi ! »

Je sentais les larmes me monter aux yeux, chose qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps, si longtemps ! Je n’en avais pas versé une depuis mon arrivée et je ne possédais aucun souvenir de perles chaudes et salées coulants le long de mes joues. Je tentais de les retenir, de les empêcher de s’échapper en penchant ma tête en arrière et en passant une main rageuse dans ma masse de boucles rebelles. J’inspirai un grand coup puis expirai, en espérant que dans ce souffle ultime, toute envie de craquer s’envolerait avec. L’effet fut inverse et au lieu de me reprendre, je sentis quelques gouttes tomber de mes longs cils noirs et perler sur mes pommettes. Comme pour tenter de stopper leur chute, dans un effort inutile, mes mains vinrent se presser contre mes paupières.

- « Ce n’est pas moi, tu comprends Ellen ? dis-je tout bas en tentant de cacher les trémolos dans ma voix, ce n’est pas moi. C’est peut-être complètement fou mais je pense sincèrement qu’il s’agit de quelqu’un d’autre qui prend possession de mon corps, sans que je ne puisse rien faire à part rester planter là, comme un con,  à observer comme un con toute cette… violence ! »

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MessageLun 19 Jan - 23:27

Jude... Le terrifiant Jude, le machiavélique, le taré, le sans pitié Medjack. Ellen avait entendu beaucoup de choses sur le blocard, beaucoup de mauvaises choses. Et elle n'y avait prêté aucune attention, même lorsque Esther lui en avait parlé. Tous les blocards étaient tarés, d'une façon ou d'une autre, et Jude ne devait pas l'être plus que les autres. Lourd et collant, oui. Dangereux, elle n'y avait pas cru. Elle n'avait pas voulu y croire, elle avait refusé de prêter la moindre considération aux on-dit, jusqu'à ce qu'il se transforme en ce monstre qu'elle avait rencontré il y a trois jours. Était-ce là son vrai visage ?
La coureuse avait du mal à expliquer ce soudain revirement. Il avait semblé possédé, l'espace d'un instant, par un démon de violence et de haine. Aujourd'hui, son visage était redevenu aussi angélique qu'avant, comme un loup garou se retransformant au petit matin. Elle l'avait simplement considéré comme un malade fou dangereux, au sens péjoratif du terme, après l'avoir vu sous cet autre visage. Mais aujourd'hui, en le voyant si misérable, elle reconsidéra sérieusement l'idée qu'elle s'était faite de lui. Quel mal l'habitait ? Quel étrange maladie pouvait prendre possession de lui aussi brutalement ? Si, jusque là, elle n'avait pas voulu se poser de questions, à présent qu'elle se retrouvait face au Medjack, Ellen voulait savoir. La curiosité lui mordillait les boyaux, prenant le dessus sur la peur, lui faisant même oublier momentanément sa migraine.

Tout comme Jude, la jeune femme s'adossa de nouveau à l'arbre, à une petite distance du blocard. Elle fixa ses iris clairs sur la moitié visible du visage de Jude, cherchant à déchiffrer ses pensées les plus profondes. Mais elle ne pu que supposer ce que renfermaient ses grands yeux émeraudes, inaccessibles à son inspection intense. De la tourmente ? De la peur ? Jude était un mystère. De son air à la fois piteux et énervé jusqu'à sa tremblotante assurance, tout semblait avoir changé chez lui. Ellen ne savait pas comment déchiffrer l'énigme qu'il représentait, et se contenta donc d'observer et d'écouter, avec l'attention qui la caractérisait. Un petit sourire triste étira avec difficulté ses lèvres  alors qu'elle croisait les bras, patiente face au sarcasme de Jude. Sa question rhétorique tira une légère grimace à Ellen qui ne put s’empêcher de penser qu’en plus d’être lâche, ce petit jeu aurait été sans doute terriblement long. Elle réalisa aussi qu’il avait souhaité l’éviter, tout comme elle avait fait de même avec lui. Mais si sa propre raison était la peur, quelle pouvait être celle du medjack ?

Ellen attendit, subissant pour la première fois depuis longtemps le silence. Ce silence qu’elle chérissait tant d’habitude et que Jude lui imposa aujourd’hui comme une punition injuste. Elle ne le pressa pourtant pas, le laissant prendre le temps qu’il lui fallait pour lui raconter ce qu’elle souhaitait entendre.

« Écoute, je… juste… C’était pas moi c’que tu as vu, ok ? »

Pas lui ? Etait-ce ça, son explication ? Au lieu d’être rassurée, Ellen se trouvait perplexe face aux justifications du blocard. Qu’entendait-il par là ? Confirmait-il sa thèse du démon ? Non, la coureuse ne croyait pas en ces histoires paranormales. Il y avait autre chose qui se cachait derrière ce changement soudain de visage. Comme si deux personnes bien distinctes se battaient à l’intérieur du corps du medjack. Pourtant, l’idée même d’avoir pensé à cette théorie étonna Ellen. C’était absurde. La coureuse croisa les bras et réfléchit, le visage fermé par le doute, n’écoutant qu’à moitié les explications de Jude. Cette chose-là, ce n’était pas lui. Ce monstre violent, froid, terrifiant, non, ça ne pouvait être lui. Il n’était pas comme ça. Elle le croyait, elle savait, au fond d’elle, qu’il disait la vérité.
Pourtant, lorsqu’elle entendit naître dans sa voix les larmes qui bientôt perlèrent à ses yeux, elle n’eut aucune idée de la réaction qu’elle devait adopter. Ce n’était pas la peur que lui avait fait ressentir Jude – ou celui qui se cachait en lui – qui la paralysait. Elle le regardait, ressentait ce qu’il ressentait, et n’éprouvait à son égard qu’une sympathie teintée de pitié. Non, ce qui la paralysait n’était rien d’autre que son incapacité à réagir face aux sentiments des autres.
Ca avait pourtant été si facile avec Nathan. Il lui avait permit de croire, d’espérer, il lui avait permit d’aimer. Elle s’était contenté de lui, de sa voix, son rire, ses yeux, ses bras pendant des mois, sans ressentir le besoin d’avoir autre chose que lui à ses côtés. Mais il l’avait abandonnée, et de tout, elle était passée à rien. Elle n’avait rien et n’était rien de plus qu’une ombre. Elle comprenait Jude, elle comprenait sa tristesse mais ne savait comment la calmer. Alors la coureuse se contenta de le fixer, bouche close, le regard impassible mais sans aucune froideur.

« C’est peut-être complètement fou mais je pense sincèrement qu’il s’agit de quelqu’un d’autre qui prend possession de mon corps, sans que je ne puisse rien faire à part rester planter là, comme un con,  à observer comme un con toute cette… violence ! »

Cela confirmait l’idée absurde d’Ellen, tout en soulevant une question importante. Comment retenir cette chose dans les entrailles du Medjack ? Comment l’empêcher d’agir ? Mais ce qui était plus pressant encore était de savoir comment calmer les sanglots du bouclé.
Ellen fit un pas hésitant vers lui. L’image du Jude en colère refusait de sortir de sa tête, et elle fit un grand effort pour ne plus y penser. Ce n’était pas lui. Lentement, elle posa sa main sur son épaule et déglutit avant de parler d’une voix faible.

« Ca va, je te crois… C’est complètent dingue, mais je te crois. »

Dans ses grands yeux clairs se reflétaient une certaine peur ainsi qu’une sincère peine pour le medjack. Elle resta là, sa main moite sur l’épaule tremblotante – ou peut-être était-ce elle qui tremblait ?- du tocard une poignée de seconde, avant de le lâcher et de s’asseoir à même le sol, comme si cette conversation l’avait épuisée. Et c’était le cas, sa migraine couplée à cette révélation sortie tout droit de l’imaginaire d’un savant fou lui firent l’effet d’une journée dans le labyrinthe.  

« T’es vraiment un taré, Jude … Sérieux, y’a qu’aux tocards comme toi que ça peut arriver, ce genre de conneries. »

La jeune femme posa sa tête contre l’arbre et ferma les yeux un instant. Un très long instant qui lui fit du bien. Tout un tas de questions lui traversait l’esprit concernant le cas double-Jude, mais elle ne savait pas comment les poser, ni même par où commencer. Elle attendit encore quelques secondes avant d’ouvrir les yeux et de les poser sur le blocard, et quelques autres encore avant de prendre la parole.

« Ca t’arrive souvent, ce genre de … Crises ? Tu… Tu le sens arriver ou c’est totalement incontrôlable ? »

A l’idée que cette chose se réveille d’un coup et lui saute à nouveau dessus, Ellen regretta de ne pas pouvoir se balader toute la journée avec son couteau fétiche. Car après tout, c’était bien plus simple d’être brave et d’affronter la peur avec une arme bien aiguisée.
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