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Toi et moi, ensemble jusqu'au bout du monde [Pv. Alek ♥] (Inachevé)

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Ellen Bohan


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MessageMer 3 Déc - 14:20

Un soupir las caressa les lèvres de la coureuse lorsque, enfin, elle entendit le coq chanter. Ses yeux déjà grands ouverts étaient cernés d'un bleu presque noir, et sa peau était plus pâle qu'à l'accoutumé. Encore une mauvaise nuit dans la cabane. Elle n'aimait pas y dormir, préférant largement le sol doux et frais du bloc aux planches de bois des dortoirs. Mais les nouvelles règles étaient sans appel, et Ellen, à l'image de tous les blocards, s'y pliait. Le soleil n'était pas encore levé, mais déjà quelques mouvements se laissaient aisément deviner dans l'obscurité relative de la pièce. Les premiers coureurs et trappeurs se préparaient tôt, et Ellen devina que quelques sarcleurs étaient aussi en train d'émerger de leur sommeil. Juste à côté d'elle, emmitouflée dans une couverture improvisée, Esther peinait à garder les yeux ouverts et semblait exténuée, prête à dormir une journée entière. Faiblement, Ellen lui offrit un sourire compatissant. Ils étaient tous crevés, faibles et en grand manque de repos. Les nouvelles lois de Jonas allaient tous les tuer, tôt ou tard. Le manque de confort et les horaires infernales étaient de plus en plus insupportables, pour tout le monde, mais peut-être plus particulièrement pour les coureurs et trappeurs. Pourtant, Ellen se leva, s'habilla, brossa rapidement ses cheveux et sortit en même temps que quelques collègues, en direction du centre des coureurs. Les portes allaient bientôt s'ouvrir sur une nouvelle journée à passer dans le labyrinthe, et malgré la fatigue, elle ne pouvait y échapper.

Un bâillement lui fit monter les larmes aux yeux lorsqu'elle arriva devant les armes du centre. S'emparant de son couteau habituel, elle passa le doigt sur la lame abimée, avant d'aller l'aiguiser jusqu'à en être satisfaite. Les armes légères lui convenaient parfaitement, car elles lui permettaient d'être plus rapide. D'autant que depuis peu, elle avait un trappeur attitré qui, lui, avait de quoi la protéger convenablement. Discrètement, son regard parcouru les visages déjà présents dans la pièce, saluant d'un hochement de tête ceux qui lui sourirent, avant d'aller chercher ses chaussures et de sortir, une colère sourde lui empoignant les tripes. Elle n'avait absolument aucune envie d'être accompagnée, se complaisant dans sa solitude. Elle était toujours en vie, après tout ce temps à cavaler seule entre les murs infranchissables du labyrinthe, alors pourquoi devait-elle se faire accompagner maintenant ? La mine boudeuse, elle se dirigea vers le réfectoire, d'où déjà s'échappaient de délicieuses odeurs de nourriture, et où elle prit dans son silence habituel son petit déjeuner.

Bientôt, il fut temps de se diriger vers les portes. D'un pas souple, Ellen s'avança vers la porte sud, lançant un regard appuyé à quelques blocards, eux aussi sur le départ, un de ces regards qui, silencieusement, nous hurle « ne meurs pas ». Se plaçant face à la porte, elle ferma les yeux et se concentra sur ses sens. Elle respirait doucement, profondément, tout en faisant rouler ses épaules. Lentement, son corps se réveilla. Elle sentit battre son cœur, pour l’instant calme, et sa poitrine se lever à chaque nouvelle inspiration. Elle sentit ses semelles s’enfoncer dans l’herbe alors qu’elle prenait appui sur sa jambe droite, et une brise légère agiter faiblement ses cheveux. Les minutes qui précédaient l’ouverture des portes étaient les plus agréables et les plus reposantes de la journée. Là, pendant cet infime moment, entourée des autres coureurs, Ellen se sentait vivante. Comme si l’angoisse que ressentaient les autres lui conférait un nouveau souffle, ou plutôt une nouvelle raison de vivre. Elle la ressentait tous les jours, cette angoisse, elle la voyait dans les yeux des cuistots, des medjacks, des miliciens, des sarcleurs. Elle l’entendait battre dans le cœur des coureurs et des trappeurs. Ils partent. C’était la seule chose de sûre. Là, debout devant la porte fermée, elle respire, elle ressent, elle vit. Rien n’était plus précieux que ce moment.
Le bruit léger de l'herbe craquant sous les pas d'un blocard approchant lui fit ouvrir les yeux, presque avec regret. Elle tourna la tête vers le trappeur qui s'approchait d'elle, levant les yeux pour les fixer dans les siens. Alek. Un faible sourire empli d'une certaine amertume lui étira les lèvres. Une petite voix dans sa tête lui rappela qu'à défaut de pouvoir courir seule comme elle aimait le faire, au moins courait-elle avec un bon trappeur.

« Bien dormi ? » demanda-t-elle doucement, sa voix quelque peu rauque du fait de ne pas avoir parlé depuis longtemps.

Elle détailla un instant Alek, le front plissé par la contrariété. Il était grand, bien plus grand qu'elle, et beaucoup plus musclé. A eux deux, ils représentaient le parfait stéréotype de la coureuse et du trappeur. La première fine et pas bien grande, le deuxième tout en muscle et dépassant de plusieurs têtes les autres.
Le regard bleu clair d'Ellen était implorant, comme pour demander à Alek de la laisser seule. Elle voulu, l'espace d'une seconde, lui demander s'il comptait sérieusement l'accompagner, mais elle se ravisa en voyant son regard. Un soupir, léger, à peine audible, lui échappa alors qu'elle détournait le regard pour le reporter sur la porte sud, qui n'allait pas tarder à s'ouvrir. Le Bloc 5 était sans doute le plus dangereux de tous, à cause de ses murs capables de bouger même en pleine journée. Ellen avait déjà vu des coureurs ou des trappeurs rentrer seuls après avoir perdu leur binôme dans cette section, un mur les ayant séparés. Ce qui rendrait sa proximité avec Alek encore plus accrue que dans les autres sections. L'idée ne lui plaisait pas. Mais il fallait bien que quelqu'un se charge de cette effrayante partie du labyrinthe.

Après quelques secondes de silence profond dans le bloc, les portes du labyrinthe enfin se mirent à bouger, faisant trembler le sol sous leurs pieds. Le cœur d'Ellen accéléra brutalement alors que l'adrénaline l'envahissait d'un coup. Elle se posa sur son pied d'appui, se penchant légèrement en avant, juste à côté de son trappeur, prête à détaler à son signal.

« Prêt ? » lui lança-t-elle d'un ton las, avant de s'élancer vers l'ouverture de la porte sud.
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Aleksei Jones


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MessageLun 8 Déc - 7:02

Toi et moi,

ensemble jusqu'au bout

du monde
Wear a necklace of hope, side by side with me


Le trappeur était dans un coin du bois et finissait de renouer les derniers nœuds de son filet. Il y avait longtemps que le jeune homme ne se levait plus aux heures attitrées. Il aimait ce calme qui lui permettait de penser et de travailler un peu sur ses attrapes. Il lui permettait aussi de penser à un moyen de prendre en main son rôle de leader. Alek était maton de par son expérience de trappeur. Il était plus ou moins doué avec les gens. Sa seule fréquentation se résumait à Juliet, et personne ne pouvait vraiment décrire le lien qui les unissait avec certitude. Certains les qualifiaient comme les meilleurs des amants tandis que les autres ricanaient en les traitant de pires ennemis. Personne ne pouvait comprendre. La rousse illuminait la solitude du trappeur comme la lumière éveillait les papillons volant furtivement sous le soleil levant.

Alek plissa les yeux en observant la grande étoile les surmontant tous. Était-elle réelle ou une invention des hommes qui les ont placé dans cet endroit sans issue ? Ils ne pouvaient certainement pas être là par hasard. L’aube lui donnait décidément des pensées bizarres. Alek secoua la tête, passa son carquois par-dessus son épaule et se dirigea vers les campements. Même pas eu le temps de chasser. Le jeune homme vérifia que tout le monde se réveilla et suivit le mouvement de masse en direction du centre des coureurs. Ellen était visible au milieu de la masse. Sa peau blanche jurait avec les peaux bronzées des autres coureurs. Alek sourit en la voyant se diriger vers les armes blanches. Elle avait beau être différente. Elle leur était identique. Les coureurs se ruaient pratiquement tous vers les couteaux à lancer : armes faciles à manier et peu lourdes à transporter.

Alek tourna un autre coin pour se retrouver devant le plus beau mur du bloc (exception faite du mur où le meilleur type au monde avait écrit des injures contre Jonas. Ce mur était une œuvre artistique de haut niveau pour le maton). Il y avait des armes plus lourdes et plus intéressantes que les fourchettes que les coureurs utilisaient.  Alek prit son épée habituelle et apprécia le poids de celle-ci tendant ses muscles. Il la fit tournoyer un moment avant de la serrer dans son poing et de la remettre dans son fourreau. Le trappeur était plus préparer que jamais à défier cette vaste et mythique entité que constituait le labyrinthe. Il inspira en resserrant les sangles de son plastron. Il se préparait une fois de plus à parcourir les artères de ces dédales pour aller en son plein cœur. Il en trouverait la sortie. Il avait fait ce serment en acceptant son rôle et comptait bien y rester fidèle. Un trappeur ne faillait jamais à son devoir.

Le groupe de coureurs et de trappeurs allait par la suite prendre leur repas du matin. Le jeune homme resta à sa table manger ses baies dans un silence total, narguant le petit homme qui sortait des cuisines. Eliseo était une personne assez sympathique. Alek fit mine de lui faire un bisou à distance. Rien de mieux que pour provoquer un cuistot pas tout à fait réveillé.

Le temps de se diriger vers les portes approcha. Alek se leva et fit un dernier tour du bloc voir les duos de trappeurs et de coureurs. Il s’assurait surtout que chaque membre de son groupe soit bien portant et que ceux-ci ne prennent pas gare à oublier leur devoir. Les trappeurs ne sont là que pour protéger leurs coureurs. Ce sont eux les rois et ceux dont ils devaient prendre soin. La vision du jeune homme était radicale. Plusieurs trappeurs ne parvenaient à accepter ce point de vue. Le jeune homme ne parvenait cependant pas à percevoir les choses autrement. Il avait passé treize mois à errer dans cette liberté artificielle. Si quelqu’un pouvait les en extirper et trouver une issue hors de cet enfer, si sa mort était nécessaire pour que cette personne arrive à libérer ses compagnons, il le ferait. Tout aussi simple que cela.

Alek se dirigea par la suite vers la section dans laquelle il allait courir et arpenter pour la première fois depuis son arrivée. Il la laissait habituellement à Esther. Mais de différents coureurs pouvaient parvenir à de différents résultats. Le trappeur ne connaissait pratiquement rien de cette section. Ce n’était pas son lieu de prédilection. Son ancienneté lui permettait cependant de découvrir enfin cet endroit qui avait été le cercueil de bons nombres de binômes avant eux. « Hey Ellen ! » s’exclama-t-il, courant en direction de la jeune fille avec le sourire aux lèvres. Il ne pensait pas aux coureurs séparés de leurs trappeurs ou aux pauvres personnes qui ont fini comprimé sous le poids du ciment. Il était tout simplement heureux de revoir sa camarade. Le calme avant la tempête.  

Alek ne put s’empêcher de rouler les yeux en laissant sur ses lèvres s’étaler un sourire railleur. Ellen le toisait et semblait aussi enchantée que d’habitude de le voir : c’est-à-dire pratiquement pas. Alek fit mine de ne rien avoir remarqué et conserva son enthousiaste nonchalance habituelle. Il faisait plusieurs efforts pour paraitre comme un mec agréable auprès d’Ellen. « Bien dormi ? » lui demanda celle-ci.  Il sourit en passant sa main dans ses cheveux, plissant les yeux sous le Soleil tapant. « À merveille. Rien de mieux que de rêver de jolies filles avant de courir à six heures du matin. Mais je pense que nous avons mieux à parler que de mes nuits. Tu sembles presque contente de me voir. Je suis sûr d’avoir vu tes lèvres se retrousser. » Il disait cela de son habituel ton neutre et détaché, avec cette petite pincée d’humour qu’il n’employait pas avec tout le monde. Alek était un trappeur bien plus construit avec force que subtilité. Il se retourna vers sa coureuse pour remarquer que celle-ci lui lançait un regard glacial, une imploration à la solitude. Exit le sourire. Il haussa les sourcils et les épaules. « Navré, mais je dois vous escorter. Je vous aurai bien envoyé un autre trappeur, mais cette section est plus dangereuse que les autres. Je n’y suis encore jamais allé. Esther nous a fait le grand honneur de nous prêter sa section pour la journée. » Ellen ne lui porta pas plus d’attention que nécessaire et retourna aux portes. Alek notait le tressaillement de la jeune fille, ses mains qui tremblaient, cette étincelle furtive qui se glissait dans les yeux de la coureuse et la rendait plus vivante que toute heure de la journée. Il ne comprenait pas ce qui animait les coureurs en entrant dans le labyrinthe. Alek se sentait coincé entre les murs. Treize mois avaient un peu diminué sa ferveur et ses espoirs de trouver une issue. Mais il continuait parce que c’était probablement la seule chose qu’il pouvait faire, et s’y opposer n’amènerait rien. Le trappeur serait un héros si on suivait les morales kantiennes. Mais l’existence précède l’essence et ces murs le leur prouvaient mieux que tout. Ils vivaient en ce moment fou et se battaient pour le bien de leur famille. Ellen se plaçait en position de départ. Alek fit de même. « Prêt ? » demanda-t-elle. Il ria avant de lui lancer. « Toujours prêt ! » Les deux commencèrent alors à courir. Alek suivait sa coureuse de près tout en posant quelques pièges et marques de repère en chemin. Il aperçut alors un mur surgir devant la jeune fille. Il hurla. « Ellen, attention ! » Alek fonça sur celle-ci, de biais, et l’enveloppa de ses bras. Ils chutèrent ensemble sur le dur sol de ciment, dans le couloir voisin et roulèrent sur quelques mètres. « Tu n’as rien? » demanda le trappeur, sincèrement inquiet. Il aida la jeune file à se relever et regarda le mur dans lequel ils avaient failli foncer se fondre dans le décor, comme s’il en avait toujours fait partie. Ils auraient tout aussi bien pu rêver. « Cette section est une section de fous… je me demande sincèrement comment tu vas faire pour cartographier tout cela. Il va falloir qu’on change notre tactique. Je peux courir derrière toi dans les autres blocs, mais cette section est tout simplement imprévisible. » C’était la forme que revêtirait Juliet si celle-ci devait prendre l’aspect d’un labyrinthe… Alek gardait son sarcasme pour lui-même, notant comment les murs cessaient de bouger, alors que lui et sa coureuse étaient immobiles. Cette section était vivante et ne cherchait qu’à les engloutir. Elle réagissait à leurs peurs. Elle réagissait à leur stress et à leur vitesse. « On avance doucement et progressivement. Cet endroit n’est pas fait pour que nous y courions à pleine vitesse.» Alek était plus sérieux que jamais. « C’est toujours toi qui vois le chemin. » Il laissait encore sa coureuse décider. Elle était celle entre les deux qui avait le meilleur sens de l’orientation et comme devoir de cartographier les dédales. Il fallait seulement apprivoiser cette section. Apprivoiser l’idée d’une future mort.

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MessageMer 17 Déc - 10:44

Le rire plein de légèreté d'Alek qui résonna dans le coeur de la coureuse juste avant qu'ils ne s'élancent dans le labyrinthe lui donna l'impression, l'espace d'un instant, de ne plus être là. Que tout cela n'était qu'une illusion. Le bloc, le labyrinthe, la fatigue, elle, lui... Rien n'existait. Il n'y avait que son rire, court, éphémère. Aux oreilles d'Ellen, il semblait plus vrai que tout ce qu'elle connaissait. Un sourire se dessina sur ses lèvres sans qu'elle ne puisse le retenir, et elle se sentit, l'espace d'une seconde, plus légère que jamais. Elle prit donc grand soin de courir devant le trappeur pour ne rien lui montrer de cet instant de faiblesse. La jeune femme tenta tant bien que mal de se concentrer sur ce qu'elle faisait, mais sa tête semblait refuser de fonctionner correctement.
A présent que le silence lourd du labyrinthe les enveloppait, la présence du trappeur gênait Ellen. Le bruit de ses pas, les ralentissements nécessaires à la pose de ses pièges, et son rire qui résonnait encore dans son esprit, tout semblait être fait pour la déconcentrer. La coureuse se sentait épiée, surveillée, écrasée par le regard d’Alek qu’elle imaginait constamment posé sur elle. C’était un sentiment étrange, plus difficile à supporter encore que la constante pression qu’exerçaient les créatures du labyrinthe sur elle. Car Alek était là, visible, bien présent, et à un mètre d’elle tout au plus. Elle arrachait machinalement quelques lianes, les dispersant le long du chemin sans penser qu’Alek le faisait déjà. Avançant sans réfléchir dans le labyrinthe qu’elle pensait connaître par cœur, elle se perdit un instant dans ses pensées. Un instant de trop, qui faillit lui coûter cher.

« Ellen, attention ! »

La jeune femme ne s’attendit pas à ce qu’Alek l’attrape si violemment. Elle subit le coup avec un faible et court cri aigu, surprise par cette intervention. En tombant, elle serra le bras du trappeur dans sa main et ferma les yeux, avant d’encaisser la chute en lâchant un léger gémissement de douleur. Elle mit quelques secondes à comprendre ce qu’il venait de se passer, avant d’ouvrir les yeux et de se crisper brusquement dans les bras d’Alek. Le rouge lui monta aux joues, tandis qu’elle se détachait de son étreinte avec hâte. L’inquiétude dans la voix du trappeur la poussa à lui répondre aussitôt sa question posée, se sentant obligée de le rassurer.

« Non non, ça va. Je n’ai rien. »

Lorsqu’il l’aida à se relever, elle détourna le regard, se massant le bras avec embarras tout en prenant conscience de la situation. Son imprudence lui avait fait oublier qu’ils étaient dans la section la plus dangereuse du labyrinthe. Honteuse et gênée, elle baissa la tête un instant, le temps de marmonner un « Désolée » sans avoir la certitude qu'Alek l'ai bien entendu.
Aux premiers mots de ce dernier, Ellen releva la tête et fixa ses yeux sur la nuque du jeune homme. Il avait trouvé les mots justes pour qualifier cette partie du labyrinthe : une section de fous. Et ils étaient là, tous les deux, pauvres fous au milieu de couloirs tous plus dangereux les uns que les autres. La coureuse avait perdu son sourire. Elle calma son coeur qui avait brusquement accéléré lorsqu'Alek l'avait attrapée, et tenta de retrouver son sang-froid habituel. Elle n'était pas incompétente, et elle refusait de montrer au mâton des trappeurs la moindre faiblesse. Il en allait de sa réputation.

« D'accord, avançons l'un à côté de l'autre. -commença-t-elle d'un ton déterminé - Et ne t'inquiète pas pour les plans, je sais ce que je fais. Je connais cette section, il me faut juste un peu de temps pour m'habituer à ta présence. »

Un rapide sourire naquit sur le coin des lèvres d'Ellen alors qu'elle fixait son regard dans celui du trappeur. Elle avait pris l'habitude de courir seule depuis des mois, et ce changement soudain la rendait nerveuse, d'autant qu'elle était en compagnie d'Alek. Doucement, de sa démarche féline, elle vint se placer à ses côtés tout en sortant son calepin et son stylo pour y noter l'apparition de ce nouveau mur. Le trappeur avait raison, les dangers de la section 5 du labyrinthe les obligeaient à ralentir le pas. Elle griffonna encore quelques secondes dans son carnet des plans complexes, puis le ferma d'un coup sec lorsque son binôme lui rappela que c'était à elle de décider du chemin à prendre. Elle rangea ses affaires dans son sac, ses yeux parcourant les deux grands murs du couloir, réfléchissant un léger instant.

« Bien, on y retourne alors. Doucement. »

Ellen lui lança un regard entendu, puis se remit en route, en trottinant plus qu'en courant, vers un nouveau couloir. Ses yeux vaquaient sur chaque pan de mur pour y déceler le moindre danger, notamment les épinelles qui se cachaient partout dans cette section. Le silence retomba sur leur binôme, et si ne pas parler pendant toute une journée - si ce n'était plusieurs jours - ne la gênait pas le moins du monde en temps normal, se retrouver coincée avec le trappeur dans ce silence l'oppressait.

« Au fait... Merci pour tout à l'heure. » - finit-elle par lâcher après plusieurs poignées de minutes plongée dans son mutisme habituel. Son regard pourtant n'osa croiser celui du mâton, fixant l'horizon avec concentration.
Soudain, sans que rien ne l'ai annoncé, elle s'arrêta net, faisant signe à Alek de se taire. Elle resta plantée-là, droite, les yeux en constant mouvement et l'oreille tendue. Après de longues secondes, elle se mit à marcher, d'abord doucement, le temps d'expliquer au trappeur.

« J'ai cru sentir l'horrible odeur des griffeurs. Je n'en ai pas aperçu ni entendu depuis des semaines. Si on en croise un, je te considérerai comme maudit.  »

... et j'aurai une bonne raison de refuser ta compagnie. Elle garda cette remarque pour elle-même et reprit sa course lente à travers les couloirs du dédales, plus alerte et plus concentrée que la première heure. Ce n'était vraiment pas le moment de croiser la moindre créature. Ellen savait que si Alek se faisait blesser, elle ne pourrait se le pardonner. C'était aussi et surtout pour cela qu'elle préférait être seule.
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MessageMer 14 Jan - 6:09

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Il marmonnait de nombreux jurons en se disant que cette section était officiellement la section dans laquelle il détestait le plus courir de toutes les sections de ce foutu labyrinthe. Des murs qui apparaissaient comme par magie. Bravo au petit malin qui avait eu cette brillante idée. Alek se jurait de lui offrir une bonne droite quand il le verrait. Ça lui remettrait les idées en place. La seule bonne chose que cette aventure lui avait apportée était une carrure de demi-dieu ainsi que de bons amis. La moitié restait au terminus. Mais cela restait toujours des camarades qui avaient une grande place dans son cœur et dont il garderait un bon souvenir.

Alek avait à peine remarqué les joues rouges de la coureuse quand il avait foncé sur celle-ci pour la sauver de ce putain de mur. Il aurait pourtant juré avoir entendu la coureuse se désoler pour son erreur. Cela devait sûrement être son imagination. Ellen était une coureuse de talent et prendrait probablement plus de plaisir à le blâmer pour la moindre erreur qui pourrait survenir. Le jeune homme faisait de son mieux pour rester présent et tenter de la faire sourire. Chaque grimace était une petite victoire. Il la savourait avec un indicible bonheur. Ellen lui donnait une raison pour se réveiller et courir.

Ellen lui donnait une raison de garder espoir.

Alek était officiellement devenu leader des trappeurs. Les gens attendaient avec impatience sa première erreur pour pouvoir enfin le traiter comme un cancre. Le jeune homme était intelligent. Il avait seulement son caractère et son amour pour le sarcasme. Il oscillait toujours entre la dangereuse limite des remarques ironiques et de la méchanceté. Il écouta sa coureuse faire les plans et sourit. Il avait seulement des muscles et un crâne vide. Ellen avait tout pour elle et une intelligence qui rivaliserait pratiquement avec celle de la rousse dirigeant les coureurs. Esther était brillante. Elle était un stratège comme on en voyait rarement par ici. Le jeune homme s’étirait en attendant les directives de sa coureuse.

« D'accord, avançons l'un à côté de l'autre. »
commença-t-elle d'un ton déterminé. « Et ne t'inquiète pas pour les plans, je sais ce que je fais. Je connais cette section, il me faut juste un peu de temps pour m'habituer à ta présence. » Alek lui fit un clin d’œil en guise de réponse. « Pas de problème. Je serai comme un courant d’air : je te pousserai à avancer et tu remarqueras à peine ma présence. Puis je ne connais pas la section de toute façon. Je ne peux pas vraiment argumenter ». Il haussait les épaules, mais ne prenait pas du tout mal la réplique de la jeune femme. Il avait toujours couru avec les autres. Il avait passé des mois à se plaindre de ne pas trouver le coureur idéal et de tomber sur des froussards ou des cons. Alek se donnait le droit à la médiocrité intellectuelle. Il jugeait pourtant sévèrement les autres coureurs. Il avait pourtant cette considération et cet égard de compassion pour Ellen. Elle pourrait le traiter de tous les noms : il reviendrait toujours vers elle. Ce lien invisible unissant les deux blocards étaient des liens de dévotion et de loyauté. Ellen reprit la parole. Elle était décidément bavarde aujourd’hui.

« Bien, on y retourne alors. Doucement. »


Les deux blocards commencèrent à trotter. Alek reprenait son sérieux et se concentrait sur les dangers du labyrinthe. Il regardait plus loin et anticipait les créatures qui pourraient se faufiler à chacun des recoins de cette énigme dans laquelle il courait. Il prélevait parfois des échantillons des plantes autour de lui. Mieux valait contenter les chercheurs que laisser Jude mener ses propres recherches.

« Au fait... Merci pour tout à l'heure. »
Alek sentit son estomac se retourner et le feu monter à ses joues. Il n’aurait jamais cru que la jeune femme puisse lui manifester quelconque reconnaissance. Pas que celle-ci soit méchante… il connaissait simplement son faible pour la solitude. Elle fixait l’horizon. Alek souriait. Un vrai grand sourire qui éclairait son visage bronzé par les journées à courir dans le labyrinthe et après les nouveaux tocards du bloc. « Pas de souci. » Son bonheur le rendait plus beau et plus vivant que jamais. Il regardait aux alentours avec plus de motivation que jamais. Ellen semblait soucieuse.

« J'ai cru sentir l'horrible odeur des griffeurs. Je n'en ai pas aperçu ni entendu depuis des semaines. Si on en croise un, je te considérerai comme maudit.  »
Alek sourit en faisant un clin d’œil. « Je suis déjà maudit. Si je ne l'étais pas, je serai en train de me faire bronzer torse nu sur une plage. Pas ici à foncer dans des murs magiques dans une section que je déteste. Une chance que je suis en bonne compagnie.  Puis tout ira bien. Je ne suis pas maton des trappeurs pour rien. » Cette phrase à elle seule laissait présager les pires évènements. Il était encore un adolescent immature qui surestimait ses capacités. Il était probablement le meilleur trappeur du bloc. Mais il ne fallait jamais prendre ses compétences pour acquises.

Les deux camarades reprirent alors leur course. Tout allait bien pendant quelques heures et ils purent prendre une pause vers la moitié de la journée pour manger et boire un peu. Alek recueillit prudemment de nouveaux échantillons avant de placer de nouveaux pièges. Le reste se passa somme toute bien. Les dernières heures de la journée approchaient alors que le binôme franchit ce qui semblait être le deux-cent-neuvième tournant de la journée.

Des bruits de claquements se firent entendre un peu plus loin derrière lui. Le cœur du jeune homme partit dans de violentes embardées. Il se tourna comme au ralenti avant de se placer devant la coureuse. Le griffeur approchait. Il prit son arc et décocha une flèche qui ne fit malheureusement pas mouche sur la créature. Sa carapace semblait solide. Impénétrable et inaccessible. Le trappeur déglutit avant d’ordonner à sa coureuse de courir. C’était ce qu’ils savaient faire de mieux. « Cours ! » hurla-t-il. « Cours et ne regarde pas en arrière ! »

Alek courut au loin en jetant des regards derrière lui. Il fut rapidement rattrapé par l’évidence. Leur tentative d’évasion ne fonctionnerait pas. La créature les rattrapa rapidement. Alek dégaina son épée et se plaça devant sa coureuse. Il était dos à elle et haletait. Il se battrait. Il mourrait. Son devoir était de protéger Ellen. « Reste derrière moi » ordonna Alek. Son ton était pesant et sévère. Exit le jeune homme aux fossettes lâchant des remarques salaces à ses supérieurs et à ses camarades. Il prenait ses responsabilités. Il ne pouvait pas prédire le mouvement de la créature. Mais peu importe celui-ci.

Il comptait bien prendre le coup à sa place.


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MessageJeu 19 Fév - 21:32



Griffeur



Si le simple est compliqué et si le paradoxal est logique, alors le vrai ne peut tout de même qu'être faux et l'action indéfinie.

Des sujets bien intéressants. C'est tout. Aussi simple et compliqué que c'était. Aussi étrange et banal. Aussi paradoxal que logique. La logique, c'était la clé. La clé ouvrant la porte de la réussite. La logique c'était que ces deux êtres se mettent à courir. La logique c'était qu'ils soit étrangement mais étonnamment normal qu'ils se retrouvent ensembles. À deux. Seuls dans l'immensité de ce qu'ils appellent « Le Labyrinthe ». Livrés à eux même et à leur jugement.

Il est facile et légitime, sinon évident qu'il devait se passer quelque chose. Un tel regroupement de contrariété ne peut être traité que comme priorité. Après tout, quoi de plus anormal que deux personnes se sentant proches, décident de ne pas l'être. Deux esprits si proches mais pourtant se sentant si lointains et ne pouvant ou alors ne voulant se rapprocher. Cette contrariété devait être réglée. Et vite.

C'est ce qui fut décidé. Cette fois ci, très simplement. Car rien ne sert de régler un problème contraignant par quelque chose de contraignant. Bien au contraire. Quelque chose de simple suffit à régler les problèmes les plus compliqués. Comme ici, une simple pression vers les individus devenant étonnement captivant.

L'événement avait déjà été amorcé. Un mur avait été déplacé au dernier moment. Une créature avait été dépêchée. Il le fallait bien.

La connaissance de cet chose leur tenant compagnie fit bondir leur cœur. Et comme la logique l'avait prédis, ce fut la fuite et l'instinct qui pris le dessus. Mais après quelques brefs moments de courses, l'action devait être effectuée. La décision prise. Et elle le fut, quand la griffe transcendait l'air pour aller se ficher dans un corps... Inattendu.

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MessageMer 15 Avr - 0:25

La journée s'écoulait lentement, au rythme de leurs pas martelant le sol bétonné du labyrinthe. Ils couraient, inlassables, infatigables, chacun gardant un œil sur l'autre, comme une mère sur son enfant. Après l'apparition soudaine du mur de ce matin et l'odeur de brûlé que la coureuse pensait avoir senti, elle était plus alerte que jamais. Pour ne pas être en danger, pour ne pas le mettre en danger. Aussi, Ellen, au diapason de ses habitudes, s'était de nouveau terrée dans son mutisme, se concentrant sur les bruits et les odeurs des dédales.
La pause de la mi-journée lui fit un bien fou. Cette constante attention, tant sur les couloirs que sur son binôme, la fatiguait bien plus que lorsqu'elle était seule. Aussi, s'arrêter un instant pour boire et manger était aussi agréable qu'une sieste au soleil. La coureuse en avait profité pour observer Alek du coin de l'oeil, son éternel sourire d'enfant, ses cheveux en bataille et ses joues rougies par l'effort. Finalement, sa présence n'était pas si désagréable. D'autant qu'elle n'avait pas ressenti cet étouffant besoin de parler avec lui depuis quelques heures déjà, comme s'il lui faisait comprendre silencieusement que rien ne l'y obligeait. Au fil de la longue course du soleil, Ellen s'était habituée à lui, et si elle ne pouvait pas encore affirmer apprécier sa présence, au moins celle-ci ne la dérangeait absolument plus.

Quand vint l'heure de reprendre leur course, Ellen prit le temps de s'étirer correctement pour déloger de ses muscles la fatigue accumulée depuis le matin et qui menaçait de la faire plier avant le soir. Une sorte de rituel, qu'elle prit le temps de faire correctement, malgré la présence du mâton. Puis ils se remirent en route, silencieusement, partageant rarement quelques mots. La coureuse avait encore du mal à perdre l'habitude de marquer son chemin à l'aide de lianes arrachées au mur, mais elle le fit moins, se concentrant plus encore sur le chemin. A chaque ralentissement nécessaire à Alek pour la pose de ses pièges, elle inscrivait quelques notes sur son calepin. Finalement, elle prit le rythme imposé par le travail en groupe et s'en sortait mieux qu'elle n'aurait cru cela possible.

Le soleil déclinait lentement, et le binôme se lança sur le chemin du retour. Leur course avait été calme, et même si Ellen ne ramenait rien de nouveau au bloc, elle considérait que cette journée avait été bonne. Ils avaient plus de temps qu'il n'en fallait pour rentrer et n'avait, jusque là, fait aucune mauvaise rencontre. Il n'en fallait pas plus pour la belle qui avait perdu depuis longtemps l'espoir de sortir de ce trou à rat grâce aux indices laissés par le labyrinthe. Ils s’avancèrent donc à vitesse constante dans les couloirs avec l'impression chaleureuse et réconfortante du devoir accompli. Il leur fallait seulement rentrer, à présent, en suivant les lianes au sol.

Mais cela aurait été trop beau si la journée s'était finie en balade champêtre jusqu'au bloc. Alors que tout était calme, des bruits de claquements se firent entendre derrière eux. Le binôme n'eut pas besoin de se retourner pour comprendre. Ellen sentit tout son corps se tendre sous la peur tandis que son cœur accéléra brusquement. Le regard qu'elle lança à Alek reflétait la panique qui s'empara d'elle à ce moment. Comme dans un geste désespéré, elle s'empara de son couteau et se tourna au même moment que le trappeur qui déjà se posait en rempart devant elle, dégainant son arc. La flèche qu'il décocha n'eut absolument aucun effet sur la carapace du monstre, comme ils pouvaient s'y attendre. Lorsqu'il se retourna et lui ordonna de courir, la belle ne se fit pas prier et força sur ses jambes comme elle avait rarement eut à le faire.
Mais la créature était rapide, elle aussi. Malgré les mètres qu'ils engloutirent en peu de temps, la menace gagnait du terrain. Il fallait agir, faire face, Alek le comprit une seconde avant la coureuse. S'arrêtant net lorsqu'elle se rendit compte qu'il avait sorti son épée, elle ne comprit pas tout de suite la situation, revenant légèrement sur ses pas pour retourner au niveau du trappeur. Son cœur s'emballait tandis que son cerveau semblait se cacher derrière un voile de panique qu'elle n'arrivait pas à lever.

« Reste derrière moi »

La voix cassante et sévère d'Alek résonna dans le couloir. Une voix qu'Ellen ne lui connaissait pas et qui lui faisait penser au pire. Non, non !

« Putain Alek, on peut pas rester là ! »

Sa voix était suppliante, paniquée. Défier un griffeur, peu de personnes s'était déjà vanté de l'avoir fait, et aucun n'en était sorti indemne. Ils devaient courir, compter sur leur chance ! Les murs de la section cinq étaient animés par elle ne savait quelle magie, apparaissant régulièrement, parfois pour le pire. Aujourd'hui, ils devaient faire de ce danger constant une force, retourner le labyrinthe contre lui-même.

Mais il était déjà trop tard. Le griffeur était là, devant eux, menaçant, ses horribles griffes prêtes à les déchiqueter, à leur infliger sa piqûre... Il serait faux de dire qu'Ellen, à ce moment précis, s'était élancé en toute connaissance de causes. Elle n'avait pas agit par courage, uniquement par instinct. Son esprit s'était détaché de son corps, qui agissait sans qu'elle ne lui ordonne quoi que ce soit. Il n'y avait qu'Alek qui comptait, rien d'autre. Sa vie à lui avant la sienne. Devant ses yeux, la scène se déroulait avec une lenteur exacerbante.  En réalité, cela ne dura qu'une minuscule poignée de secondes.
Et la coureuse ne comprit ce qu'elle avait fait que lorsque la pointe du griffeur s'enfonça profondément dans son abdomen. La douleur la sortit de son état second, et elle se rendit compte qu'elle avait planté son couteau dans le bras articulé et dégoulinant de liquide visqueux du griffeur après s'être posée en rempart devant Alek. Ce fut la seule chose qui lui apparu clairement avant que la souffrance provoquée par la piqûre ne prenne possession de son corps. Les bruits s'estompèrent lentement, et sa vision se troubla. La silhouette flou d'Alek lui apparu, et immédiatement après, la pointe de la bête fut retirée de son ventre alors qu'elle abandonnait son arme, incapable de trouver la force de la reprendre.

Tout était flou autour d'elle. Un cri de douleur s'étouffa dans sa bouche alors qu'elle porta la main à sa blessure. Ses jambes flageolaient, et ne la faisaient tenir debout que grâce à l'adrénaline qui se déversait encore dans ses veines. La douleur s'infiltrait lentement dans ses muscles, puissante, insupportable, pulsante, frappant contre sa peau comme à l'étroit dans son corps et désireuse d'en sortir en déchirant son épiderme. L'air frais du labyrinthe refusait d'entrer dans ses poumons, des larmes de douleur se formant dans sa gorge. Elle aurait voulu crier, hurler, faire sortir un peu de cette souffrance de son corps. Mais elle en était incapable. La coureuse chancela, se concentrant de toutes ses forces pour ne pas perdre connaissance. Son sort reposait à présent sur les épaules de son trappeur. Mais pour l'instant, ils étaient encore en vie, et cela n'avait pas de prix. Pas même celui du sang noir qui s'écoulait de sa blessure, tâchant abondamment son t-shirt.
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