Voilà un bout de temps que je n'avais traiter personne d'imbécile, et je le sentais, comme un pic dans la nuque, j'étais dépendante des blocards maintenant, mais pas de la bonne façon. Ma première envie du matin était de leur tirer les cheveux et de mettre du poison dans leur nourriture, finalement me contentant de tirer une tronche infernale en marmonnant des injures à ceux qui osaient me regarder dans les yeux.
Finalement j'eus l'occasion de satisfaire mes pulsions diabolique...
J'étais dans l'infirmerie, je faisais l'inventaire près de l'entrée, j'enroulais des bandages, j'empilais des petits pots. Le temps passait si lentement…mais quelqu’un arrivait, des pas légers.
Je savais qui était là avant même que cette personne passe la tête à l’intérieur de l’infirmerie.
Je me retournais vers April, qui s’était assise sur un des lits à côté de l’entrée sans rien dire. Elle soupirait bruyamment, je souriai dans mon coin, je savais ce qu’il se passait.

Les blocards s’étaient réunis, ils avaient allumé un petit feu de joie, ils riaient.

- Tu n’es pas à la fête ? Lui demandais-je, même si de toute évidence je connaissais la réponse.

- J’étais pas d’humeur. Me balança-t-elle en haussant les sourcils.

On aurait dit qu’elle attendait que je valide son excuse.

- April, t’es JAMAIS d’humeur, je riais tandis qu’elle me regardait d’un œil sournois. Tu prétends que tu n’as pas envie d’y aller, mais je sais que c’est parce que tu veux rester avec ton amie préférée !

Je lui fit un petit clin d’œil en souriant naïvement à la façon des blocardes naïves qui sourient naïvement comme je le faisais.

- Une amie ? Ou ça ?

April faisait semblant de chercher aux alentours. Un rictus s’installa au coin de ses lèvres, je faisait semblant de rire. Définitivement, je comprenais les blocards, je comprenais qu’ils n’aient pas envie d’être amie avec nous. Je crois que notre sarcasme est trop subtil pour eux. Ils sont trop susceptibles.

- Oh, excuses moi, je suis une si mauvaise amie…

Elle faisait sa petite mine boudeuse. Quand on avait ce genre de conversation taquine, on changeait sans arrêt d’expression, pour exagérer toutes les paroles que nous prononcions. J’avais envie de lui donner des petites tapes derrière la tête, juste pour le plaisir.

- Ne t’en fais pas, c’est pas grave.