Date d'inscription : 13/12/2014 Age : 27 Messages : 984 Points : 117 Localisation : Quelque part caché dans les ténèbres du labyrinthe... Emploi : Maton des coureurs
e marchais. La tête vide de toute pensée. Le vide total. Je voulais en profiter et me détendre. Quelle belle fin de journée ! Tout s'était bien passé dans le labyrinthe aujourd'hui et je désirais m'assoupir dans l'herbe quelques instants. Ne pas faire des cauchemars, c'était tout ce que je désirais. Mon estomac était lourd, j'avais beaucoup mangé. Cela faisait du bien, la cuisine avait été très bonne. Je me dirigeai vers les champs histoire de me changer les idées, de changer d'horizon. Après avoir passé la journée à courir dans les obscurités du dédale, un peu de lumière et d'air frais pouvaient me rendre heureux. J'avais remarqué que lorsque je faisais des petites balades comme cela avant d'aller dormir, les cauchemars apparaissaient certes, mais en moins violent, où alors lorsque la chance me souriait, je ne m'en souvenais même plus. À cette-heure-ci il n'y avait plus personne. Les gens étaient soient occupé à manger, ou à prendre leur douches. J'aimais être entouré de mes amis blocards, mais quelquefois, un peu de solitude m'était bénéfique. Besoin de me remémorer, besoin de respirer, de souffler un bon coup avant de me rejoindre à la foule. C'était mes petits moments que j'attendais depuis mon ouverture des yeux le matin lorsque j'émergeai. Ma famille, Fascina, Gazal et plein d'autres. Tous ceux que je rencontrai encore et encore dans ma tête m'attendait chaque soir. Il se ne passait pas une seule journée où je m'étais refusé à les revoir. La transformation m'avait rendu un peu plus solitaire qu'avant, elle avait encore plus augmenté le désir de me repasser les flashs. « Dangereux Isaac », me soufflais mon autre voix. Et oui je le savais bien. Tant de coureurs et trappeurs avaient fini complètement dingue à cause de cette obsession qui ne faisait que croître. Néanmoins, j'avais conscience de risques et pour le moment je me forçais à arrêter lorsque je jugeai que j'en avais eu assez pour la soirée. J'avais essayé de me priver un soir. Je n'avais pas réussi. Aujourd'hui je voulais retenter l'expérience. Je devais en être capable, il le fallait. Sinon, cela voudrait signifier que j'étais presque foutu, je ne voulais pas, il ne fallait pas. Je m'assis près d'un arbre et je fermai les yeux et j'enfouissais ma tête dans mes genoux. Le vide. Je devais faire le total vide. Ne pas me laisser tenter. Bientôt, je me relevais pour faire les cent pas. Je m'aventurai dans certains, endroits des champs qui ne m'étaient pas forcément autorisé par les sarcleurs, mais comme il n'y avait personne, cela ne me vint pas à l'esprit d'arrêter. Mes pas se firent de plus en plus rapides, mes poings se serrèrent et ma respiration s'accélérait. Non Isaac ! Le vide ! Le vide bon sang !!! « Le vide !!! ». Je me stoppai net. Je l'avais crié. À haute-voix. Pile à ce moment-là, j'entendis des pas. Étaient-ce encore les miens ? Non, car ayant pris peur, je m'étais immobilisé. Je sentis une présence derrière moi. Effrayé, encore dans mes songes, je me retournai. Une jeune fille brune, mécontente me faisait face.
Le véritable amour n'a pas de limite, d'âge, de mort. ▹ John Galsworthy
Je travaille dans les Champs, sentant une douce brise légère caresser ma peau nue et soulever ma chevelure brune à un rythme régulier. Je me sens bien dans cet endroit, la nature m'offre des présents inestimables. J'enlève doucement mes chaussures, et savoure en fermant les paupières, sa magnifique mélodie ainsi que sa matière. L'herbe m'emprisonne dans une bulle de beauté, à l'abri des regards indiscrets et je me laisse alors planer, comme je l'avais si longtemps rêver. Je me sens tellement bien dans cet océan parfumé, je ne veux en sortir pour rien au monde. Les yeux clos, je profite d'un monde dont j'ignore l'étendu. Mais je m'en moque. Je veux découvrir tous ses secrets, toute la magie qu'il recèle dans son étrange palette de couleur.
- Le vide !!!
Un sursaut. La peur suivit de la rage s'emparent de mon être tout entier. Qui a osé troublé mon eau pure et fluide avec ses mots qui n'en aucun cas ne servent à quelque chose?
"Nina, vas le voir et frappes le. Venges toi, il n'avait pas le droit!"
Pour une fois je suis d'accord avec mes voix, enfin surtout la Voix, la plus forte et autoritaire. Un rictus étire mes lèvres et un grognement s'en échappe. Un grognement animal. La loi du plus fort est toujours la meilleure. Je relève mes manches et mes pas ma guident en direction du bruit. Soudain je le vois. Il doit avoir mon âge, ses cheveux sont chatains et ébouriffés. Il se retourne en m'entendant. C'est parfait. Je lui souris d'une façon hypocrite tout d'abord, comme certains le font si bien en me voyant le matin dans les dortoirs ou le soir, au refectoire, puis court vers lui. Il reste là, paralysé au milieu de son chaos. J'en profite évidemment et tandis que la voix me guide des instructions supplémentaires, je regarde à gauche et à droite, vérifiant que personne ne regarde mes agissements.
"Donne lui un coup de pied"
C'est ce que je fais, sans aucun n'état d'âme. J'y prends même un certain plaisir, il n'avait qu'à pas me déranger.
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es yeux foncés me lancèrent des éclairs. Elle était vraiment en colère mais, qu'avais-je donc fait ? J'eus un mauvais pressentiment. La rencontre allait très mal se passer. L'on aurait dit qu'elle me foudroyait et qu'elle me voulait à terre. Tout dans son attitude me disait bien que je n'étais pas son ami. Son sourire qu'elle m'adressa ne m'inspirai pas confiance car je savais les reconnaître. Celui là était rempli d'hypocrisie. Le désordre semblait régner dans sa tête comme si elle cherchait la solution à un dilemme. À peine que j''eus le temps d'ouvrir la bouche pour lui demander ce qu'il se passait, la jeune brune me donna un coup de pied. Je me pliai en deux. Dans le genou ! Quoi ? Au moins c'était pas ailleurs mais bon quand même ! Mais qu'avais-je fait pour mériter cela. Je chancelais. Je me redressai après que la douleur est commencée à s'évaporer. Je déglutis, je n'aimais pas particulièrement que l'on me frappe sans motif. Quelle folle. Ne pas m'énerver. Cela ne me permettrait pas de savoir pourquoi elle m'avait infligé cela.
- Salut, t'est charmante toi dis-donc. C'est quoi ton prénom et pourquoi tu m'as donné un coup de pied dans le genou comme ça sans raison ? Aurais-tu la gentillesse de m'expliquer s'il te plaît ?
Ma voix avait été très calme et très douce. J'étais assez bon comédien lorsqu'il s'agissait de feindre la gentillesse. J'espérai que cela arriverait à la calmer, elle n'avait vraiment pas l'air d'aller bien. J'hésitai à lui poser une main sur son épaule mais, je me retins. Enfin pendant quelques secondes. Avec prudence, je m'avançais vers elle et lui posai en effet une main sur son épaule, doucement et lui fis en la regardant mon dans les yeux.
- Tu vas bien ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette ?
Je sentis un grain d'inquiétude dans ma voix, il était sincère. J'avais voulu le vide dans ma tête quelques secondes auparavant et bien maintenant je l'avais, vu que toute mon attention se portait à présent sur cette fille étrange. L'on ne frappait pas les gens sans raison, surtout quand on ne les connaissait pas. Il devait se tramer quelque chose dans sa tête et a curiosité naturelle voulait bien évidemment le découvrir. Puis cela me revint. J'avais déjà entendu des rumeurs sur cette fille. Apparemment elle entendait des voix. Vrai ou pas vrai, je ne savais pas mais j'allais le découvrir plus vite que je ne le pensais.
Le véritable amour n'a pas de limite, d'âge, de mort. ▹ John Galsworthy
Une colère dévastatrice s'empare de mon être tout entier. Je suis sans cesse en rage en ce moment, sans pouvoir me contrôler. J'aimerais savoir pourquoi mais les Voix l'utilise à leurs fins. Et ça me ronge à petit feu, me brûle de l'intérieur. Mais elles s'en fichent. Je ne suis qu'une pauvre pantin à leurs yeux, trop faible pour ne pas les combattre et trop folle pour croire qu'elles existent. Car je le pense dur comme fer. Le jeune homme que je viens de frapper grimace et se plie en deux. Je relève haut la tête puis lorsqu'il a fini de jouer à la tapette, il déclare en essayant d'être aimable:
- Salut, t'est charmante toi dis-donc. C'est quoi ton prénom et pourquoi tu m'as donné un coup de pied dans le genou comme ça sans raison ? Aurais-tu la gentillesse de m'expliquer s'il te plaît ?
Pour toute réponse, je lui inflige un gifle puis lui réponds en soupirant légèrement, un éclat de pitié, de tristesse et toujours de la même couleur brillant dans la pupille de mes yeux chocolats. J'espère qu'il ne l'a pas vu.
- Je m'appelle Nina et tu m'as dérangé en hurlant tout à l'heure. Voilà pourquoi je t'ai donné ce coup et cette gifle. Ne me remercie pas.
Ma voix tressaille légèrement. Mon ton est beaucoup moins doux que le sien. Il essayait de m'amadouer, mais ce n'est pas comme ça que ça marche avec moi. Je suis déjà le soldat des voix, je compte garder le semblant d'honneur et de liberté qui me reste. Mais personne ne me comprend. On cherche juste à m'arrêter. Mais ils ne savent pas ce que j'endure tout les jours. Je veux juste hurler que la différence est une force bien plus imposante que la sympathie et l'amitié. Mais me voilà enchaînée à des liens si puissants que même un tank ne pourrait m'en défaire. J'ai l'impression d'être Atlas et que le poids de ce maigre monde repose sur mes épaules. Et si ça se trouve c'est le cas.
"Qu'est-ce que tu attends, à le regarder sans rien faire? CONTINUES"
Des cris, des ordres. Toujours les mêmes paroles prononcées avec violence. Et mon corps qui leur obéit au doigt à l’œil.
- Tu vas bien ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette ?
Je crois qu'un son strident s'échappe de ma bouche je place mes mains sur mes oreilles et lui lance un regard porté d'un message. Je ne veux plus lui faire de mal. Pourtant...
- Vas t-en! lui dis-je le souffle court. Avant qu'il ne soit trop tard...
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AM. Un grand coup me fit tourner la tête aussitôt. Qu'avait-elle fait ? Je me retournai vers elle, les yeux tout surpris. J'avais compris. Une gifle. Elle m'avait donné une gifle ! Pourquoi ? Qu'avais-je donc fait ? J'avais été poli !
- Je m'appelle Nina et tu m'as dérangé en hurlant tout à l'heure. Voilà pourquoi je t'ai donné ce coup et cette gifle. Ne me remercie pas.
Nina. C'était donc cela. C'était donc elle la folle dont j'avais entendu parler. Apparemment elle entendait des voix et cette fille était à prendre au sérieux. J'avais envie de reculer comme si je me trouvais face à un de mes pires cauchemars mais, je ne fis rien. Je n'allais tout de même pas reculer face à une fille ! Puis je sentis quelque chose monter en moi. De la chaleur. Bordel c'était trop tard.
- Vas t-en! Avant qu'il ne soit trop tard..., souffla-elle.
Sa voix était saccadée comme si elle allait étouffer. Mais elle n'avait pas compris. Ça l'était déjà avec moi. Pourquoi ? N'étais-je pas censé éprouver de la compassion pour elle ? Ce n'était pas de sa faute après tout, elle était devenue folle comme moi mais seulement d'une autre manière. Pourtant, il y avait autre chose qui ne me plaisait pas chez elle. Elle m'avait frappé et moi, personne ne me frappait à part moi-même dans ma folie. Je m'avançai vers elle d'abord doucement, puis je lui soufflais entre mes dents :
- Personne ne me frappe, ok ? Personne. T'a compris ?
Ma voix grave résonna dans le silence. Elle était menaçante. De toute manière elle l'avait bien cherché. Puis, comme cela ne me suffisait pas, je la pris par le col et la plaquait à l'arbre le plus proche. Ok, là c'était vraiment trop tard pour elle et pour moi pour me calmer. J'étais lancé et je n'allais pas m'arrêter à part si je recevais des excuses.
- T'as compris ?, répétai-je cette fois-ci en colère.
Mes doigts se resserrent sur son col, j'allais limite l'étrangler, il fallait que je me retrouve. Il ne fallait pas que je laisse faire l'autre Isaac, le méchant, le sans-pitié, le fou. La brûlure qui me rendait prisonnier ne voulais pas partir. Pourtant, je ne fis rien de tout cela.
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