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Dramatique - Ragnard Ekström

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MessageJeu 19 Mar - 22:30

Il fait chaud, il fait toujours aussi chaud. Quand la température arrêtera-t-elle de monter ? Mais monte-t-elle vraiment ou est-ce moi qui en perds la notion ? Je ne saurais pas dire si l'herbe est aussi verte qu'à mon arrivée, je ne saurais pas dire si les arbres sont aussi grands qu’à mon arrivée. Où sont passés les oiseaux qui chantaient à longueur de journée ? Où est passé le ruisseau qui courait au milieu de la forêt ? Où est passée la gaieté rare mais réjouissante du campement ? Où sont-ils passés… Je n'entends plus ce bruit permanent du labyrinthe nous encerclant, ce bruit de bûches coupées, d’entraînement a la course, celui du vent dans les feuilles, celui des jeunes qui s'amusent, celui des moins jeunes qui discutent, et même le bruit des blessés de l'infirmerie je ne l'entends plus, je n'entends plus personne, rien d'autre que cet effroyable silence. Depuis quand tout cela dure ? Depuis quand suis-je assis ici, seul ? Depuis quand m'ont-ils abandonné ?

J'ai l'impression que cela dure depuis une éternité, comme si rien n'avait changé et que c’était comme ça depuis le début. Peut-être à vouloir toujours être seul, à m'isoler, c'est ce que j'ai réussi à faire, et que j'ai fait disparaître les autres par la force de ma pensée. Ou alors c'est ce soleil qui me tape trop sur la tête... Elle tourne. Ce bourdonnement qui vrille mes tympans.. Pourquoi les branches me narguent-elles ? Pourquoi les nuages me narguent-ils également ? Je ne leur ai pourtant rien fais.. J'ai toujours été correct, avec eux... Oui, pas forcément avec tous les blocards, mais certains étaient insupportables... Est-ce le moment de me repentir ? Ai-je une chance de trouver le salut, d'expier mes fautes et mes péchés, est-ce le purgatoire que je suis en train de vivre ? Il ne manquerait plus que je me mette à croire à l'existence d'un être supérieur, mais alors pourquoi tous ces visages volent ils dans le ciel ? Ceux de ceux qui sont arrivés avant moi, et qui sont partis avant moi, avec leurs sourires espiègles et leur pâleur fantomatique, quelle est cette danse qu'ils exercent autour de moi ? Veulent-ils m'emmener avec eux ? Y a-t-il un moyen d’accéder à une vie plus heureuse sans mourir au combat ? Ou alors je me bats contre moi même, contre cette grande dame qui m'emporte, cette solitude, cette sécheresse des sentiments et des émotions qui me tire à elle et me submerge.

Mais maintenant je suis seul. Même les hombres des arbres ont disparu. Mais par quelle magie ? Ou ont-elles put aller ? Elles sont parties avec les autres.. Ah non... Je peux voir les autres, tous autour de moi, ils font partis du paysage maintenant. Ils sont là à jamais, ils sont le décor du bloc, une mosaïque de souffrance figée. Une sorte de nature morte, tous les blocards, inanimés un peu partout, figés dans leurs derniers instants, une expression horrible sur le visage. Qu'on parle de la nature, de ce bloc, ou même de l’espoir, tout ici est anéanti.

Quand on est seul le temps est long. Et je m'y complaisais en plus, au début, quand tout le monde était là. Quand les blocards mettaient l'ambiance, j’étais le premier à aller me réfugier au ruisseau, dans le petit bois, mais aussi près du lac. Ces lieux où je pouvais me retrouver avec moi-même, en tête à tête avec mes pensées. Je me confrontais, je me battais tout seul, vous savez, quand on essaie de se convaincre soi-même qu'on a besoin de personne ? Que les autres ne sont qu'une source de problèmes. Et bien j'ai réussi maintenant, on y est. Il n'y a plus que moi, moi et ma solitude, la femme de ma vie, celle qui ne m'a jamais quitté, qui a toujours été là pour, ou contre, moi. Ma meilleure ennemie. Elle ne m'a jamais laissé tomber, elle m'a toujours séparé des autres pour que nous nous retrouvions seuls... Quelle ironie n'est-ce pas ? Et on connaît tous les relations de couple, a un moment, on finit par ne plus ce supporter. On se déteste, on se hait, le fait de penser à l'autre nous donne envie de vomir, mais là je n'ai plus rien à rendre.

La soif me prend à la gorge, impossible de parler. Mais de toute façon, à qui ? Même les oiseaux ont fui… Ça y est ça me revient. C'est ça qui nous a tous tué, la fuite de l'habitante bleue. Vous la connaissez forcement. Elle est fraîche et rafraîchissante, elle vous désaltère, et vous l'emmenez tout le temps en ballade avec vous. Mais aujourd'hui elle n'est plus, elle a pris ses bagages et s'en est allée. Comme tous les autres ici, elle est partie. En un nuage de fumée tout s'est en allé, elle et les espoirs de survie au sein du bloc. Car elle est la naissance et le carburant de toute vie, elle est la base de toute survie, et elle est partie. C'est comme ça que tout a commencé, quand un matin, il n'y avait plus rien. Toutes les sources d'eau ont été asséchées, le lac était aride comme le désert, le ruisseau ne coulait plus, et toutes les autres sources du bloc n’étaient plus que des trous remplis de vide. Et le bloc lui-même était devenu un tombeau à ciel ouvert. N'ayant pas d'autres bouteilles d'eau en réserves que celles prise par les coureurs et les trappeurs lors de leurs explorations et celles des Medjacks pour nettoyer les plaies, les ressources furent épuisées dans l'heure. Et c'est à ce moment-là que les gens commencèrent à agoniser.

Notre génocide savamment orchestré par les créateurs dura trois jours. Trois jours sans eau, trois jours d'une lente asphyxie, d'un dessèchement de la peau, des yeux… Ceux qui voulaient pleurer ne le pouvaient pas. Et les gens ont commencé à s’éteindre, de plus en plus vite, chaque jour nous étions moins, jusqu'au jour où je me trouvais être le dernier. Je me disais que c’était mon tour d'y passer, je voulais y passer. Je venais de souffrir, j'avais vendu mon âme au diable un millier de fois en rêve pour qu'il écourte mon supplice, pour qu'il pousse mon organisme à faire grève, à s'arrêter, à tomber en panne d'essence, à mettre hors service la mécanique du cœur. Tout n’était qu'une question de temps. Ils avaient décidé de nous éliminer de toute façon, c’était sans retour possible. Tous les blocards étaient passé par là, et il ne restait plus que moi. Mon tour viendrait. J'irai moi aussi rejoindre mes compagnons étendu par terre. Je pense que j'irai au ruisseau, après tout c'est mon endroit favori. Pourquoi faut-il que je sois à l'article de la mort pour me rendre compte que la vie n’était pas si horrible que ça ? Pourquoi n'ai-je pas tissé plus de lien ? Pourquoi n'ai-je pas osé séduire la jolie rousse qui traversait le bloc à chaque fois en courant, comme si nous étions dans une course contre la montre ? Car finalement les liens peuvent vous raccrocher à cette vie… Et à l'heure qu'il est, elle doit être allongée quelque part, le souffle de la vie l'ayant quitté. Pourquoi n'ai-je pas participé aux fêtes ? Aux entraînements ? Aux bizutages ? Pourquoi n'ai-je pas pu apprécier ce que le bloc avait à nous offrir avant ? En étant enfermé à l’intérieur, on ne survivait pas vraiment, on arrivait à vivre... Pourquoi ai-je choisi de vivre seul, et de mourir seul ?..

Tout semble si loin, tels des mirages, hallucinations d'un paradis lointain, d'un havre de paix te faisant des appels de phare, tu n'y crois pas, et pourtant tu t'en approches, mais qu'est-ce qui va m'arriver, ou vais-je ? Mes jambes se traînent avec difficulté sur le sol, mes yeux n'ont la capacité de distinguer les détails, je rampe, utilisant mes dernières force pour rejoindre ce temple du dernier repos, du sommeil éternel, de l'envol de l'âme. Je ne m’arrêterai pas avant de l'avoir atteint, de toute façon je n'ai plus la force de ressentir de la douleur, je suis trop fatigué pour prendre conscience de mon épuisement, et entièrement désespéré, résigné. Les brins d'herbe frottent contre mon visage, ou plutôt l'agressent de par leur sécheresse. C'est sûrement une des dernières sensations qui me parviendra... Me voilà maintenant arrivé à mon objectif, les bras ballants et crispés, les jambes raides, dans un ultime effort je me retourne pour observer le ciel, cette étendue bleue comme une mer, ces nuages d’écume, cette immensité vide qui nous observe et nous accueille, moi qui suis ici, lové au milieu du cadavre du ruisseau. Une dernière larme coule de mon œil et vient se poser sur la terre aride, tel un signe d'abandon, le dernier espoir, le dernier blocard.

Il fallait bien que cela se termine sur ma mort de toute façon, c’était la suite logique des choses. Depuis le jour de notre arrivée, notre destin était de mourir ici, mais l'erreur que j'ai faite aura été de ne pas profiter du temps qu'il me restait, alors ne reproduisez pas mon erreur.
Et voilà qu'au crépuscule de ma vie, le soleil qui s’éteint vient se refléter sur les pierres précieuses que je n'ai jamais vu.


Mes os blanchissent au soleil.
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MessageVen 20 Mar - 7:29

Ragnard ton RP trop ... Wouaw °°
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Ragnard Ekström


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MessageVen 20 Mar - 9:10

Merci bien ! Enfin, j'imagine que c'est un waouw gentil .. Alors heu ouais merci ! Hhahahaah ^^
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Membre
Adam Van Strüss


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MessageVen 20 Mar - 13:00

Non c'est un méchant Waow Happy
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MessageSam 21 Mar - 22:08

Juste un mot : Wonderful.
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