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Never Gone [Abandonné]

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Aleksei Jones


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MessageMar 21 Oct - 4:11

Inside your head
It will be like I was never gone
Alek & Juliet



Je venais de me ramasser une fois de plus dans cette minable prison. Elle sentait le moisi ainsi que le doux parfum de ce labyrinthe dans lequel nous courions incessamment en cherchant une sortie inexistante. Elle sentait aussi comme la fille avec laquelle je cuisinais il y a plusieurs mois de cela. Je ne sais pas si cela est une bonne chose. Elle avait tenté de me lancer un couteau au visage quand je lui avais dit que des pommes de terre en sauce seraient meilleures que des pommes de terre en purée. Elle avait passé un ou deux jours dans ce taudis avant de finir bannie dans ce labyrinthe qui faisait maintenant partie de mon quotidien. Je ne sais pas ce que je ferai si je me faisais exiler des miens. Mais je méritais bien moins que mon ancienne « meilleure amie » de me retrouver entre ces murs.  

Je me laissai glisser contre le mur de la cellule et accotai mon dos contre ce dernier. Le sol était froid et inconfortable. Bonjour les maux de dos quand viendrait le temps de se réveiller demain matin. Je tournai la tête en direction de la porte pour apercevoir un escadron de miliciens non loin de la fosse.  Mes doigts se refermaient sur quelque chose de dur et sec : un vieux morceau de pain. Je jetai celui-ci contre les barreaux en espérant attirer un de ces chiens de garde malodorants que constituait pour moi la milice du bloc. Je réussis finalement à attirer leur attention. Je roulai les yeux en cognant ma tête contre le mur. Ils faisaient exprès ou quoi ? Un grand brun vint me voir. Il se tenait derrière les barreaux. Ou devant : tout dépendait de la perspective. Je me relevai en m’assurant de bien le regarder dans les yeux. « Sérieux, les mecs, vous ne trouvez pas que vous en faites un peu trop ? J’imagine que ça doit être génial de pouvoir envoyer les gens dans le gnouf quand ça vous chante – surtout quand on sait que vous ne faites quasiment rien de vos journées – mais là, c’est excessif, même pour vous. J’ai juste dit à une fille qu’elle était jolie. Comment pouvais-je savoir que celle-ci était une milicienne et que ce serait considéré comme une « tentative de corruption » ?  Vous vouliez peut-être que j’aille faire un tour du côté des sarcleuses ? Leur chef a douze ans ! »

Le milicien affirmait suivre les ordres au mieux sans la moindre défaillance. Il partit sans rien me dire de plus que « je devrais apprendre à avoir une meilleure conduite envers les responsables de la sécurité du bloc. » Je me rassis en tailleur dans ma cellule. Pourquoi étais-je entre ces murs ? Pour avoir dragué une milicienne. Comme si cette fillette avait la moindre importance pour moi : une seule milicienne aux cheveux de feu savait attirer mon regard. Mon estomac commençait à faire des siennes. Je mourrai de faim : fallait dire que je n’avais rien mangé depuis mon retour du labyrinthe.  

Je me relevai et cognai sur la trappe au-dessus de moi avec ardeur. Je hurlai à littéralement en perdre la voix. « Ce serait sympa d’avoir quelque chose à manger en bas ! Je vous rappelle que je suis un trappeur ! Je ne reste pas assis sur le sommet de la tour de guet à longueur de journée à regarder les oiseaux voler ! Il faut que… »

Il faut que je protège Ellen… Les mots meurent dans ma gorge avant même que je ne puisse les clamer. La coureuse aux cheveux plume de corbeau était devenue importante pour moi dans une mesure que je ne pourrais jamais expliquer. Elle était tout ce qui me restait de Nathan. Je sais juste que je devais faire absolument tout en mon pouvoir pour que celle-ci ne perde pas la vie dans le labyrinthe et pour la rendre heureuse. Il fallait que je sois en forme pour demain. Un bruit se fit entendre au-dessus de ma tête. Je levai la tête, plissai les yeux sous le petit assaut de lumière pour voir mon ange milicienne – ma démone, comme certains diraient. Moi, je l’aimais comme elle était. « Salut Juliet ! Ça fait un bail qu’on s’est vus ! Je vois que tu manques de ressources au niveau de la milice. Ça ne se trouve plus des gars comme moi, hein ? » lui fis-je de mon  habituel sourire enjôleur. J’avais passé quelques temps dans la milice en compagnie de la belle rousse. Je me demande si elle avait apprécié ces semaines autant que moi. Je lui fis les yeux doux. « Tu pourrais me passer mon sac ou quelque chose à manger ? Je meurs de faim et je cours demain. »  

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MessageVen 7 Nov - 21:50

Never Gone
And I don't want the world to see me cause I don't think that they'd understand


Elle était là, encore. Toujours le même rêve, la même incompréhension. Elle était paralysée devant une menace invisible. Elle ne voyait pas ; elle voyait mal. Un faible écho se répercutait dans sa tête tandis qu'elle tentait de bouger, les muscles engourdis. Son cerveau aussi était endormi. Pourtant elle se concentra, quelque chose l'inquiétait. C'est alors qu'elle l'entendit ; la voix devint plus insistante, pressante, plus anxieuse. Désespérée. Cours. Cours. COURS. Se réveillant en sursaut, Juliet inspira une grande goulée d'air, les yeux écarquillés de peur. De l'air. Regagnant ses esprits, la jeune femme aux cheveux de feu se rallongea sur sa couchette, soupirant. Elle en savait tellement peu, sur sa vie, sur elle-même. Une garce. Voilà ce qu'elle était. Et ce aux yeux de tous. Encore plus depuis le récent vol, l’exécution d'une coureuse pour avoir volé et blessé, n'ayant pas toute sa tête. Et surtout eux, qui les contrôlaient depuis le début, menant le jeu. Elle devait tenter de rétablir l'ordre, de ramener la paix au sein du bloc. Mais comment faire cela quand plus personne n'avait foi en leur leader? Elle avait foi. Peut-être à tort, peut-être que Jonas n'avait pas les idées claires. Mais elle croyait dur comme fer qu'il fallait établir un semblant d'ordre ici. A vrai dire, elle avait même peur. Peur de partir. Elle enviait et redoutaient les coureurs. Eux qui s'aventuraient là où nul autre blocard n'est jamais allé. Elle aimerait tant voir au-delà de ces murs...et elle était tellement plus en sécurité ici même. Si les coureurs trouvaient un jour la sortie - en supposant que ce soit possible - les suivraient-elle? Aurait-elle les tripes d'abandonner le peu de choses qu'elle avait jamais connu, qu'elle s'était jamais remémorée et sa sécurité absolue pour une potentielle sortie? Et si ce n'était pas le cas, et s'ils se plantaient? Elle n'avait pas foi en eux. Elle avait peur. Car sous ses grands airs et sa réputation de dur à cuire, Juliet était morte de peur.

Se levant, enfilant un léger pull et son pantalon - elle avait pris l'habitude de dormir en culotte, chose que nul n'osa contredire de peur de se retrouver au gnouf. Elle aurait pu dire que c'était une habitude, mais la vérité est qu'elle n'en avait aucune idée. Mais elle se sentait bien. Elle savait qu'elle avait un beau corps et ne se privait pas de le montrer. Mais gare à qui l'approcherait, car elle n'est pas réputée pour s'enticher du premier venu. Il lui faut un challenge, vous comprenez, quelque chose qui fasse apparaître la personne comme différente à ses yeux. Et autant dire qu'ils étaient rare, au bloc. A vrai dire, il n'y en avait qu'un seul pour elle qui sortait du lot. Mais jamais elle n'avouerait qu'il était plus que juste "différent". L'amour lui était aussi inconnu que la raison pour laquelle elle ne dormait pas entièrement habillée. Une habitude? Peut-être. Une chose appartenant au passé? Sûrement. S'avançant vers le gnouf, un des miliciens la salua. S'approchant, elle hocha la tête en signe de réponse et lâcha d'un ton las: « Du nouveau par ici? » « Mis à part Aleksei qui a encore fait des siennes, il n'y a r.. » Mais elle le coupa net. « Je prends le relai, va voir ailleurs. Toi aussi, Finn. » S'interrogeant du regard, les deux jeunes hommes ne mirent pas longtemps à déguerpir, sans demander leur reste. A peine furent-ils partis que la rousse esquissa un sourire. Il n'en manquait pas une pour se faire remarquer.

S'approchant des barreaux, Juliet avisa le brun, accolé contre ceux-ci. Plissant un instant les yeux, levant la tête dans sa direction, il sourit. « Salut Juliet ! Ça fait un bail qu’on s’est vus ! Je vois que tu manques de ressources au niveau de la milice. Ça ne se trouve plus des gars comme moi, hein ? » dit-il d'un ton enjôleur. Toujours aussi sûr de lui, même dans la pire des postures. Car il fallait le dire, se retrouver au gnouf, c'était loin d'être la classe. « Et c'est pourquoi tu as décidé de me rendre visite? Je sais que je te manquais mais tu n'es pas obligé de te faire enfermer pour me voir, tu sais... » dit-elle, les yeux pétillant de malice. Son ton dégoulinait d'ironie, mais elle n'en avait que faire. Alek la connaissait trop bien pour s'en vexer. Entre eux, c'était un peu comme le jeu du chat et de la souris. Et aujourd'hui, c'était elle le chat. Se mordant la lèvre inférieure comme un félin se pourlécherait les babines, elle ne dit mot, réfléchissant à comment le titiller un peu plus, lui faire comprendre qu'elle avait le dessus. Car elle ne l'avait pas souvent, finalement. Chaque jour qui passait était un jour que le brun passait à courir. Loin du bloc ; loin d'elle. Et chaque jour un sentiment étrange de peur la tenaillait, lui ôtant toute faim, lui donnant la nausée. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait s'il venait à ne jamais revenir. Alek, c'est le second blocard à être arrivé ici. Le premier à l'accueillir. Le seul à la soutenir, à sa manière ; à leur manière. Alek, ce n'était pas un ami, ni un petit-ami. Ce n'était ni un frère ni une personne qui comptait vraiment pour elle. C'était...un tout. Et un rien. Elle ne savait pas exactement. Tout ça lui semblait si irréel. Ses rêves lui paraissaient plus vrais, et si un jour elle devait se réveiller et qu'on lui annonçait que tout ça n'était rien d'autre que le fruit de son invention, elle le croirait. Mais regretterait. Elle le regretterait. Car de toutes, il était sa plus belle invention ; et son pire bourreau.

Lui faisant les yeux doux, le jeune homme minauda: « Tu pourrais me passer mon sac ou quelque chose à manger ? Je meurs de faim et je cours demain. »   Et son cœur se serra un peu. Pas parce qu'il tentait de la charmer, ça elle y était depuis longtemps habituée, bien que cela la faisait toujours autant sourire. Non. Il avait évoqué la seule chose qu'elle ne voulait pas entendre: sa course en dehors de ses murs. Loin d'elle. Dans un dédale digne de l'enfer. Avec des monstres pouvant parfois apparaître de jour et pouvant vous tuer. Ou pire, vous piquer. Mais surtout, il courrait avec une autre. Une autre veillait sur lui quand il était dehors ; et ce n'était pas elle. Femme au foyer? Un peu. Et ça la faisait enrager. Détournant le regard, Juliet bougonna: « Tu es si pressé de mourir? Je ne savais pas que tu avais des penchants suicidaires.. » Jalouse? Oui, mais c'était justifié. Si Ellen revenait un jour sans Alek, elle ne donnait pas cher de sa peau. Et ça, la brune devait pertinemment le savoir. La rousse n'était pas réputée pour son cœur tendre, et cela s'avérait plus encore lorsque l'on touchait à ses affaires. Car oui, Aleksei - bien que les deux ne sortent pas ensemble - était considéré comme son affaire. Et gare à celui qui y toucherait. Possessive? Complètement. Mais elle se foutait pas mal de ce que les gens pensaient d'elle. De toute façon, aucun d'entre eux n'avaient jamais eu le courage de venir lui dire les choses en face. Des moutons craintifs, voilà ce qu'il sont. « Dis...c'est encore arrivé? » demanda-t-elle, les yeux fixant le vide. La question était floue, et une personne normale n'en aurait jamais saisi le sens. Mais lui savait, ils en avaient déjà parlé. Dans la tête, tout comme dans le coeur du brun, Juliet savait qu'il n'y avait qu'une fille pour lui: la mystérieuse brune qui hantait ses rêves. Elle aussi rêvait. Mais c'était différent. Elle ne rêvait pas d'un brun - elle l'avait avec elle. Quand elle était rongé par la peur, l'angoisse, quand elle s’asphyxiait presque dans son propre sommeil, Alek rêvait lui d'une inconnue. Et ça la rongeait de l'intérieur. Ne pouvait-il cauchemarder comme elle? Était-elle la seule à vivre dans un véritable enfer? et si c'était un souvenir, que représentait-il? Mais elle ne voulait pas y penser. Une chose aussi effrayante ne devait pas être un souvenir, elle ne pouvait pas. Car la rousse vivait déjà un enfer ici, elle ne voulait croire que son ancienne vie était pire. Cela ne pouvait être possible. C'était tout simplement inconcevable.
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Aleksei Jones


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MessageMar 25 Nov - 5:47

Never Gone
Forever meant nothing when we had nothing


Il lui faisait son plus beau sourire en tentant de faire mine de se contreficher de la situation désastreuse dans laquelle il se trouvait. Il en aurait presque eu honte de se retrouver au gnouf… si cela ne faisait pas partie de ses habitudes. Les jolies demoiselles du bloc étaient tout simplement trop jolies pour pouvoir être ignorées et lui offraient une distraction de premier ordre. Alek avait préféré leur consacrer son attention pour en oublier son ennui morne et ses pensées léthargiques subsistant dans un coin de son esprit. Il avait vécu puérilement pendant que Juliet montait les échelons pour ultimement devenir chef de la milice. Cela était encore vrai aujourd’hui. Elle brillait pendant que lui se fondait dans la racaille de leur société. Alek ne se souciait nullement de son cas. Voir la milicienne au sommet du monde était la seule chose qui comptait pour lui. Elle était si belle quand elle souriait et donnait des ordres. Elle était si belle quand elle était enfin confiante en elle-même. Les autres filles qui la dénigraient étaient tout simplement mortes de jalousie. Qui ne le serait pas?

Jamais il ne le dirait, jamais il ne dirait combien il était heureux et fier de pouvoir voir la jeune femme aussi épanouie entre ces minables murs : ce piège à rat que constituait leur vie. Alek détestait courir pour cette raison. Il se sentait encore plus coincé que dans ce carré affranchi que composait leur campement. Beaucoup de coureurs adulaient ce sentiment de liberté qui les habitait le temps de quelques heures. Alek ne faisait pas partie du nombre. Il se sentait comme un rat de laboratoire. Courir signifiait participer au jeu. Abandonner signifiait perdre la partie. Que faire dans ce cas-là? Que faire quand on croit avoir tout perdu?

Mais ce soir était différent. Il était dans les griffes de sa Juliet. Il y resterait toute la journée. Toute la nuit. Toute sa vie. Il avait enfin la chance de pouvoir se trouver dans la même pièce qu’elle pour plus que quelques minutes prises à la dérobée. Elle faisait la moue en lui lâchant des paroles amères. « Tu es si pressé de mourir? Je ne savais pas que tu avais des penchants suicidaires... » Il haussait les épaules. « Il faut bien un brin de folie pour passer ses journées dans le labyrinthe. Je pense que je suis tout de même moins suicidaire que ceux dans les cuisines. Une aveugle et un sourd, une maladroite et un petit homme sans le moindre talent. Je suis étonné qu’ils ne se soient pas encore tués. » Il pencha la tête sur le côté en voyant que sa plaisanterie ne semblait avoir amusé Juliet que pour un court moment. Il voyait la lueur dans ses yeux vaciller pour une fraction de seconde. Le sourire glissa sur les lèvres du brun. Il retrouva ses allures sérieuses et le jeune homme sembla avoir cinq ans de plus. Il ne s’en rendait compte que maintenant. Juliet et lui étaient devenus si éloignés. Alek avait toujours passé le plus clair de son temps auprès de la milicienne. Il avait été sarcleur et cuistot auparavant et restait tous les jours au bloc. Le feu de la jeune femme avait toujours habité le coin de son œil. Il avait pris de la distance avec Juliet après son acceptation parmi les trappeurs. Cette flamme était morte. Il n’y avait que de la mousse et du lichen. Il y avait parfois une explosion et toujours beaucoup de fumée. Il en hurlerait à l’aide. Il n’y avait qu’une seule femme qui avait le droit de l’incendier, de lui faire perdre ses moyens, de faire battre son cœur dans de violentes embardées, de lui permettre de vivre, de vivre, de vivre, de vivre.

Mais il courait tous les jours loin de celle qui était le tison de son cœur. Alek suivait Ellen sans se poser de questions. Il installait ses pièges en faisant attention à la coureuse. Il aimait la jeune femme aux cheveux de jais et se souvenait de ses sourires. Il avait espéré pouvoir les ramener sur le visage de sa campagne un jour. Mais il avait perdu une des choses les plus importantes de vue.

Juliet était absente et prisonnière de pensées que le jeune homme ne comprendrait probablement jamais. Elle lui demanda sans vraiment le regarder. « Dis...c'est encore arrivé? » Alek passa sa main dans ses cheveux bouclés et regarda le sol de pierre. Il cogna une roche en se renfrognant. Il détestait se confier. Il préférait se cacher derrière ses sarcasmes et ses paroles ironiques : la vie était beaucoup plus facile à affronter ainsi. Prétendre ne rien ressentir. Passer pour le pire des salauds à de certains moments. Que cela changerait-il pour lui? Il releva les yeux en direction de la trappe, s’humectant les lèvres avant de parler, sur un ton lourd, même s’il faisait tout pour le faire sonner le plus léger possible. « Elle est là toutes les nuits. Je ne pense pas qu’il y ait vraiment de raison de s’en faire avec cela. Le nombre de mecs rêvant de jolies filles la nuit doit être sacrément haut. Il ne doit pas y avoir juste moi. C’est stupide de s’en faire pour ça. Ce n’est qu’un rêve après tout. » Il retrouvait cet air idiot tout simplement impénétrable. Le trappeur était ainsi et il le serait probablement toute sa vie. Il était un adepte de la politique de déni. Certaines choses étaient trop difficiles à affronter de prime abord. Il avait délaissé ce prénom fade qui était le sien. « Aleksei », pour le remplacer avec un surnom convivial qui invitait à la joie de vivre. « Alek ». Quand quelqu’un avait besoin de quoi que ce soit, il lui suffisait de courir voir « Alek » et lui demander un coup de main parce que tout le monde savait que « Alek » était le premier à avoir mis les pieds dans ce trou perdu. Il savait tout faire de ses mains et avait couru dans chaque couloir du labyrinthe. Il en aurait connu le chemin par cœur si ces putains de murs ne se déplaçaient pas toutes les nuits.  Ça l’énervait de voir les nouveaux se souvenir un peu de leurs anciens amis ou de leurs vies passées. Alek ne se souvenait que de la boîte. De la nature vide et sans éclat dans laquelle il ne se croyait pas survivre. Il avait tellement eu peur durant ce mois de solitude, ce mois passé à veiller à la lueur d’un feu de bois, ce mois passé sans rien d’autre à faire que de retourner ses propres pensées. Alek détestait la solitude plus que tout autre chose. Une partie de lui avait sûrement apprécié cet aspect du travail de trappeur : ne jamais être seul. Il levait la tête vers la rousse. C’était elle qui lui avait permis de recouvrir espoir après trente jours passés à survivre dans le froid de ces bois, après trente jours où il craignait pour sa vie et avait lutté pour ne tout simplement pas perdre pied. Sa présence l’a tellement rassuré. Il la regardait un moment comme s’il la redécouvrait, lui disant coquinement. « J’espère que tu rêves de beaux mecs de temps à autre toi aussi. Il y a de moins en moins de choix par ici et tous les bons sont pris. » Il espérait surtout qu’elle pense à lui de temps à autre. « Il est quand même confortable, ce coin de prison. Tu devrais descendre essayer toi aussi. Il y a assez d’espace pour deux et il faudrait bien que tu saches comment se sentent tes prisonniers. Jonas ne sera même pas au courant. Personne ne le saura. On est juste Alek et Juliet, après tout. » Jonas passait le plus clair de son temps à punir les blocards de tout et de rien. Il ne sortait plus depuis des mois et ne viendrait pas réprimander le trappeur et la milicienne. Alek arborait toujours un de ces airs farceurs en demandant à Juliet de le rejoindre en bas. Il lui avait demandé de rester avec lui sur le ton de la blague, mais il avait en fait si peur de passer le reste de la nuit seul. Il avait si peur que cette vision de bonheur ne lui échappe, comme cette mystérieuse jeune femme habitant les confins de ces nuits.

Alek tapota de sa main la place près de lui en jetant un regard brillant à la jeune femme. On dit souvent dans ce bloc que les étoiles brillent dans nos yeux en scintillant des couleurs de l’espoir. Juliet était tout ce qui restait au trappeur dans cette merde que composait sa vie. Il avait beau courir dans toutes les directions pour un peu de liberté. Il quittait sa seule étoile tous les matins pour ne revenir que tard le soir lui lancer une ou deux piques avant de partir se coucher. Mais quand ses pieds foulaient le sol boueux du labyrinthe avec sa coureuse, son esprit était toujours bien plus loin que dans le centre de ces énigmes que leur lançait des divinités sans visage. Son esprit était auprès de sa milicienne. Il n’avait jamais quitté le bloc. Il était toujours auprès d’elle, veillant sur elle depuis les dédales. Au fond, il n’était jamais parti.
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