Encore un autre jour à s’entraîner. Je soupire une énième fois: comme si on avait rien d'autre à faire! Je veux dire, c'est pas comme si on avait une sortie à trouver dans le labyrinthe, des souvenirs à retrouver...non pas du tout. On a tout notre temps, c'est sûr! Même le temps de s'ennuyer à faire des échauffements et courir un peu partout dans le bloc.
Moi ce que j'aime c'est l'action! Pas trottiner dans un espace très restreint sans pouvoir faire ce que je veux. Il y a un moment ça suffit quoi! Surtout depuis que Jonas a rajouté ces règles...Maintenant je ne compte même plus les heures que j'ai passé au gnouf.
Je recommence un petit tour de terrain, accélérant vers la fin. Je sprinte et lève les bras, profitant de la vitesse que me procure cette course.
- Youhou!
Je hurle et toutes les personnes présentes dans la zone d'entraînement avec moi me regardent, interloquées. Je souris avant d'hausser les épaules. Si on a même plus le droit de s'éclater ici...C'est tellement morose quand personne ne rit et que tous le monde se prend au sérieux!
Je grimpe à l'arbre le plus proche et observe avec attention le bloc, comme j'ai tant l'habitude de le faire depuis neuf mois. Ce fait long quand même, neuf mois. Neuf mois d'enfermement. Neuf mois d'ignorance. Neuf mois d'incertitude. Neuf mois au bloc et dans le labyrinthe...
Je peux voir les plantations, les habitations, les enclos, et puis les portes. Gigantesques. Celles du dédale. Et puis de là, j'aperçois Clare. Elle arrive en courant. J'esquisse un sourire et descends en sautant. Lorsque nous sommes toutes les deux, il ne faut pas rester dans le coin! Notre duo est...explosif? Oui, c'est ça, c'est le mot. On peut s'entendre très bien comme très mals et dans ces cas là, il vaut mieux nous fuir car on se dispute et l'endroit où nous sommes devient un réel champ de bataille. Mais le plus souvent, deux secondes plus tard on se remet à se parler normalement!
La trappeuse arrive rapidement à mon niveau et je lance avec entrain:
- Coucou!
Oui je sais c'est la plus belle phrase du monde. Enfin si on peut appeler un seul mot avec une majuscule et un point comme ça. Et soudain j'ai une idée...
- Dis? Tu ne trouves pas qu'on passe trop de temps à s'ennuyer ici? On se fait une petite course?
Je me suis réveillée en retard, on est encore obligés de s’entraîner et non d’aller courir. Mon pas est réellement énervée, je n’aime pas ça, j’aime pas que l’on me retire une heure de sommeil. Surtout si la nuit d’avant (une nuit la séparant de l’instant présent donc) je me suis battue avec Aiden. Le coin de la lèvre encore gonflée et rouge. Tout en courant, j’attache mes longs cheveux en une queue de cheval haute, me chatouillant la nuque.
Soudain, mon Allya sauvage chérie apparaît devant moi, venant de sauter d’un des arbres qui entoure le stade d’entraînements en me saluant. J’en sursaute presque, faisant quelques pas en arrière. Ayant instinctivement sortit un de mes couteaux que je pointe sur la brune, avant de le ranger en souriant.
« Coucou toi, ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu Ally-chou ! »
Elle me regarde quelques secondes, ayant l’air d’être dans sa tête. J’ai envie de lui balancer une de mes habituelles petites piques que seuls Jude et moi sommes capable d’aussi bien les faire. Avec un regard malicieux, elle me lance :
- Dis? Tu ne trouves pas qu'on passe trop de temps à s'ennuyer ici? On se fait une petite course?
Un sourire presque immense étire dangereusement mes lèvres roses. Tu me propose de foutre la merde Allya ? Tu me prends pour qui en pensant que je peux refuser ? Pour un des toutous de la milice ? Bien sûr que non ! Je lui présente le coté de mon coude ainsi que mon poing, pour qu’elle le cogne doucement avec la même zone du corps, comme à chaque connerie qu’on fait, moi et ma copine des quatre cent coups.
« Évidemment très chère, tu ne me connais plus soudainement ? Je suis prête à TOUT quand on me pique une heure de sommeil par jour. »
Un grand sourire qu’on pourrait croire trop grand pour mon visage, s’affiche de nouveau. Je me mets en place pour partir en courant, prête à tout casser sur mon passage.
- Coucou toi, ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu Ally-chou ! déclare Clare en souriant. Mon visage s'illumine doucement et un éclat de malice apparaît dans mon regard.
Après avoir entendu ma proposition, la jeune fille s'eclame sur un ton joyeux:
- Évidemment très chère, tu ne me connais plus soudainement ? Je suis prête à TOUT quand on me pique une heure de sommeil par jour.
J'éclate de rire. Ca c'est ma Clare adorée, toujours partante pour énerver la Milice, semer la pagaille et se rebeller. Non mais vous croyez quoi? Qu'on va se laisser faire par ces ingrats? Non non non, bien au contraire. On va leur montrer qui est le patron! Enfin les patronnes pour notre cas! Et ça risque de déménager.
Je frappe dans mes mains puis tourne sur moi même. Je secoue la tête dans tous les sens avant de déclarer:
- On y va?
Je me frotte les doigts avant de me mettre à courir. On peut dire que c'est ce que je fais de mieux étant donné que c'est mon boulot. Je suis rapide, vive, endurante et j'ai une très bonne mémoire photographique: c'est donc normal que je sois une coureuse. Mais parfois je me demande quel autre "métier" j'aurais pu faire: Cuistot? Très peu pour moi, en cuisine, j'ai deux mains gauches! Milicienne? Jamais je ne serais un bon petit lèche botte de Jonas, faut pas rêver non plus. Et puis sarcleur, ça ne m’intéresse pas! Bon au pire ce n'est pas la question du jour!
Maintenant je dois jouer les fauteuses de troubles avec mon amie des -comme elle aime bien si bien le dire et le remarquer- 400 coups! C'est qu'on en a vécu des choses ensemble, toutes les deux. On en a fait des bêtises, des conneries et des rebellions! Je me demande d'ailleurs comme Jonas et ses sbires ont fait pour ne pas péter un câble à force...Surtout que nous on s'entend bien, mais des fois pas du tout!
N'empêches, nos disputes doivent être drôles à voir. Je nous vois bien en train de nous lancer des casseroles, de nous griffer ou de nous gifler...oui bon j'exagère on ne fait quand même pas ce genre de trucs, on est pas des sauvages! Ou du moins je crois. Rien n'est moins sûr...
On court l’une à côté de l’autre, criant presque de joie par l’adrénaline et la vitesse. Vitesse que j’aime, vitesse qui me manquait tant. Allya court à peine plus vite que moi, mais c’est quelque chose qui me semble un minimum logique sachant que je suis trappeuse et elle coureuse, je suis censée la suivre. Il y a bien une raison pour laquelle on n’est donc pas une paire dans le Labyrinthe : nous connaissant, ça risquerait de partir en engueulade, nous condamnant à mourir par manque de temps pour rentrer au Bloc, c’est aussi simple que ça.
Mes pieds se baladent d’une légèreté et d’une agilité déconcertante, comme si le poids de ma bataille avec Aiden s’est envolé. Mon agilité reprend le dessus sur ma douleur et soudain, je saute sur une des tables où se trouvent des outils de Sarcleurs, les faisant voler dans tous les sens. Je commence à danser sur la table, tout en avançant rapidement. Une fois sur le bord, je donne un coup de pied sec dans l’arrête, la faisant basculer à la verticale pour que je me retrouve debout, dos au bois.
Je reprends ma course effrénée derrière ma meilleure ennemie, tout le trajet accompagné d’un rire sonnant presque mauvais, qui ferait sans doute sourire plaisir à mon Bouclé. Toujours en riant, je donne un coup de pied dans une des tables des Miliciens, faisant tomber une bonne dizaine de feuilles et d’armes de torture, j’en profite aussi pour ramasser un fouet, au cas où j’ai besoin de me défendre !
C’est drôle et arrogant ce que l’on fait. C’est insultant pour Jonas et ses pauvres toutous, mais ça me défoule tellement ! C’est tellement bon ! Je me retrouve de nouveau aux talons d’Allya, souriant de toutes mes dents blanches et parfaitement alignées. Ma queue de cheval n’est plus qu’une vague ombre de celle-ci, ça ne ressemble plus du tout à ma coupe du départ. Bon, qu’importe !
Je devance de quelques mètres seulement Clare. Elle court un peu plus vite que ma trappeuse Elina et ça me fait toujours un effet étrange de la voir si près de moi. Mes pieds se déplacent à une allure déconcertante, mais je n'y fais pas attention, préfèrent lever les yeux pour voir où je vais. Quoi que...Je baisse la tête et fonce dans un gros tas, provoquant des cris de mécontentement de part en part. J'éclate de rire et continue ma route, un sourire de vengeance figé sur mon visage brillant de malice.
Car en effet on se venge. De tous ce qu'ils nous font subir, de leur dictature et de leurs airs suffisants. Comme si ils étaient supérieurs à nous! Et oh les cocos, redescendez sur terre, on est tous égaux! Mais ça ils ont l'air de l'avoir oublié. Pour eux on doit s'agenouiller devant leurs puissances, et obéir aveuglement à Jonas, Ô sa grande majesté! Moi aux Miliciens j'ai parfois envie de leur caresser la tête comme à des petits toutous! Car c'est ce qu'ils sont!. Bon, j'exagère et je ne les hais pas tous, mais la plupart... sont très énervants!
Et il y en a certains, qui abusent de leurs pouvoirs. Bientôt on va se retrouver au gnouf parce qu'on a éternué!
Je continue de courir suivit par mon amie des 400 coups qui donne un grand coup de pied dans la table des Miliciens avant de saisir un fouet. Je comprends tout de suite et prends une arme à mon tour. Si ils approchent, je les embroche! Pas de quartiers!
Je me remets imaginant une bonne brochette de Miliciens à mes pieds puis secoue la tête et revient à la réalité. On est dans de beaus draps avec Clare, encerclées de tous côtés.
- Tu as un plan de secours, toi? je lui demande en chuchotant, pour éviter que les autres nous entendent. Parce que moi je n'ai qu'une solution et c'est fuir!!!
Je hurle avant de sauter par dessus la table qui est à présent toute retournée. Je tombe sur le sol avant de vite me relever et de partir les jambes à mon cou. Mon amie me talonne et les Miliciens font de même. J'essaye de les semer mais c'est un peu raté. Fin en même temps comment semer des personnes expérimentées qui plus est dans un espace clos? Aucune chance moi je vous le dis! Parole d'experte!
Mais la partie n'est pas finie. On ne vient que de commencer à semer la pagaille, alors pourquoi s'arrêter si tôt!
On se retrouve toutes les deux encerclés de tous les côtés par un bon nombre de Miliciens. Je sers fermement le fouet entre mes petits doigts glacés, mes yeux se baladant sur le visage de tous ces tocards, les dents serrées.
- Tu as un plan de secours, toi? Me demande-t-elle en chuchotant, l’air à la fois paniquée et pressée. Parce que moi je n'ai qu'une solution et c'est fuir!!! - FUIR ?! Mais c’est lâche !
Sans répondre, elle part en hurlant puis saute au dessus d’une des tables que j’ai renversées. Je mets quelque secondes avant de me lancer à la poursuite de ma meilleure ennemie, elle fuit cette lâche ! Je jette le fouet par terre car il trop imposant pour ma petite taille. Je me faufile sous une table, suivant de loin la lâche. Je fais tomber cette dite table, d’un coup de pied, après m’être relevée tout en courant. Je talonne de nouveau Allya, mais je me rends vite compte qu’un des beaux Miliciens est à deux doigts de me rentrer dedans.
Je m’arrête, freinant et dérapant de mon pied droit, relevant des nuages de poussière. Je me retourne pour foncer en face du beau brun, limite pour le plaquer au sol, comme une vraie rugbywoman mais au dernier moment, je l’esquive à quelques millimètres, pivotant d’un coup de talon dans la poussière.
Je me relève tout aussi rapidement que quand j’ai évité la collision, peu avant. En un instant, je fais demi-tour en courant, mes jambes faisant de grandes foulées, pour retourner derrière Allya. On les a énervés, c’est drôle. L’adrénaline me rend à la fois surexcitée et complètement folle.
Mais tout ça n’est pas assez, il faut faire plus, tout casser, rendre les Miliciens et Jonas fou de rage à cause de nous. Mais ce n’est pas assez, ça ne nous suffit pas, je veux une explosion. Je veux la rage de Jonas face à la réalité.
- FUIR ?! Mais c’est lâche ! lance Clare tandis que je m'élance en courant.
Je sais que cette décision l'était mais que pouvions nous faire d'autre? Je lui rétorque:
- Et j'en suis fière ma poulette!
Je lui fais un clin d'oeil pour lui montrer que je plaisante. Mais soudain, un Milicien sorti de nulle fonce sur moi à la vitesse de l'éclair. Armée de mon gourdin, suis assez courageuse pour le frapper avec et risquer de me faire bannir, ou au contraire suis je réellement une lâche et vais je me laisser prendre?
En un millième de seconde, ma décision est prise. Je pose le gourdin au sol mais lui donne un bon coup sur le pied avec le mien. Je le vois écarquiller les yeux sous la surprise, mais il n'a pas mal. Et oui moi j'ai souvent des élans de courage et parfois de lâcheté mais le plus souvent j'agis par instinct. Et c'est ce qu'il me disait de faire à cet instant précis. Peut être que je suis suicidaire mais je n'allais pas abandonner ma partenaire. A deux on peut semer la pagaille mais tout seul c'est bien compliqué. Et je rêve de tous casser sous le nez de Jonas et de ses toutous.
J'en profite pour partir avec Clare en direction des arbres.
- Montes!
Je lui désigne une branche en hauteur. Je fais de même avant casser les trois quarts des appuis, pour éviter qu'ils ne nous attrapent. J'essaye de réfléchir le plus rapidement possible. On ne peut pas rester ici et de toute façon je n'en ai pas envie c'est pas drôle!
Je saute puis, avec un fracas retentissement, retombe sur un petit atelier où étaient posés diverses objets.
- Oups, dis je hilare en voyant la tête qu'ils affichent. Mais je ne vais pas m'attarder là hein, bon nettoyage!
Je cours et continue de faire le chaos avec ma meilleure ennemie. Pour l'instant ça va ils n'ont pas réussi à nous attraper. Mais profitons en car cela ne va pas durer éternellement!
- On fait quoi maintenant? je crie à Clare alors que nous renversons un énième table.
Parce que c'est vrai, je n'en ai aucune idée. Je veux juste leur faire regretter tout ce qu'ils nous ont infligé. A bas la tyrannie!
Je reste derrière ma meilleure ennemie, à ses talons, elle nous emmène aux arbres et commence à y grimper, me disant de faire de même mais elle casse la plus grande majeur partie des appuies. Je recule lentement avant de courir vers l’arbre, prenant appuie sur le tronc un pied après l’autre, tendant les bras vers le ciel, se raccrochant donc aux branches les plus hautes.
Les doigts refermés sur la branche, je me relève petit à petit, faisant donc une traction, puis pose mon abdomen dessus pour me relever et me mettre debout dessus, pour continuer l’escalade, cherchant à aller le plus haut possible. Attraper les nuages peut être l’un de mes buts.
Sans chercher à comprendre, je continue d’escalader, j’ignore les bruits qui m’entoure, mes bras s’accrochent plus haut, me hissent sans effort, malgré la force que cela demande. Je sens des coupures se former dans mes paumes et sous mes doigts, mais je continu, aussi rapidement que je peux. Ses foutues coupures s’élargissent et s’agrandissent, et le sang coulent sur mes mains, puis glissent sur mes avant-bras. J’ignore la douleur, ce n’est rien en comparaison à l’enfer que les Miliciens nous font vivre au quotidien. Je veux leur apprendre ce qu’on endure.
Une fois sur l'un des plus hautes et plus grosses branches, je donne des coups répétés sur les autres pour les faire tomber sur ces tocards à Jonas. Lors d'un nouveaux coups sur l'une des autres branches, celle sur laquelle je me trouve cède et je me raccroche de peu à une plus épaisse et plus solide. Enfin... je me "raccroche" à plat ventre, m'arrachant un grognement rauque et quelques jurons. Je me remets ensuite doucement debout.
Je vois Allya se jeter en bas de l'arbre et je la suis, on continue de de renverser des tables, puis elle me demande ce qu'on fait maintenant. Je me retiens juste pour ne pas hurler de douleur à cause de mes mains.
Voilà plus d'une heure que nous courons s'en relâche. Nos pieds foulent le sol du bloc créant une poussière faite de terre. Nous sommes toujours dans la zone d'entraînement: mais pour combien de temps? Notre habilité à échapper aux pinces de la Milice arrive bientôt à son terme: mais qui de nous deux se fera attraper la première? A moins qu'ils nous aient en même temps...Dans tous les cas je n'abandonnerai pas ma coéquipière. Car je sais qu'elle ferait pareil pour moi. Il n'empêche que c'était amusant. Pourquoi j'utilise le passé d'ailleurs?
Ça l'est toujours! On roule entre les Miliciens, on les évite, on est aussi agiles que des singes lorsque nous grimpons aux arbres et le monde nous appartient lorsque nous roulons côte à côte. Clare m'impressionne avec ses techniques et ses aptitudes physiques. Je comprends totalement que ce soit une excellente trappeuse.
Soudain je sens un fouet frôler mon oreille. Un énième Milicien bien décidé à me faire payer ma rébellion. Je souris avant de le narguer puis me retourne mais...un autre chien m'attend, juste devant. Il esquisse un sourire narquois avant de lancer, voyant mon visage se décomposer:
- Alors on fait moins la fière, hein ma jolie?
Je fais un bond sur la droite avant de me remettre à courir. Mais un piège me fait trébucher et je tombe sur une table emplie d'armes. Pas le temps d'en saisir une, je recommence déjà à me faire courser par la Milice. Seules mes jambes peuvent me sauver cette fois ci.
Je ne vois plus Clare, nous nous sommes éloignées pendant un huitième de seconde mais c'est assez pour nous séparer. Je sens les Miliciens se rapprocher de plus en plus de moi et je me mets à accélérer. Etant un coureuse j'ai appris à garder mon souffle et être endurante. Eux sont déjà essoufflés. Je les entend se plaindre de leurs diverses points de côtés, ou douleurs aux niveau de l'abdomen.
Alors j'en profite, je cours, mais il faut que je trouve une solution car moi aussi je vais finir par m'épuiser. Et il ne faut absolument pas que cela arrive. Je freine brusquement lorsque j'atteins un mur. Les portes du labyrinthe me font face. Toujours aussi froide, austères et imposantes: remplies de bestioles terrifiantes et de plantes vicieusee. Je fais volte face et plonge par terre, échappant aux serres acérées des sbires qui m'ont poursuivis.
Ma meilleure ennemie n'est pas là non plus. J'espère qu'elle ne s'est pas fait prendre. Je l'imagine déjà hurlant pour qu'on la laisse partir, marchant sur les pieds de deux ou trois bourrins avant d'essayer de se détacher, encore et encore.
Toujours sous le coup de l'adrénaline, je ne suis pas fatiguée. Je tente de trouver une solution mais c'est comme si mon cerveau refusait de fonctionner convenablement pour le moment. Allez Allya bon sang, bouges toi un peu! Tu peux encore t'amuser!
En effet, c'est le cas. Je monte sur un tronc d'arbre avant de danser et de chanter une magnifique chanson qui d'une certaine manière, les insulte. Mais dès qu'ils arrivent je redescends et grimpes à un petit arbre. Je leur fais coucou d'un signe de la main tout en baillant, leur montrant ainsi que je me fous un peu de leurs têtes. Ce qu'ils sont mignons à présent, de vraies tomates farcies. L'un sert les poings, je ne devrais pas rester là!
Je me balance à une branche et passe au dessus de leurs visages effarés. Mais à ma plus grande déception, se met à craquer en début de chemin. Je lâche un grand cri avant de fermer les yeux et de tomber lamentablement sur un Milicien. Et le plus en colère! Les autres m'entourent avec leurs armes: je tente de passer entre deux sans succès et ce n'est pas sans surprise que j'aperçois ma meilleure ennemie, elle est aussi prise au piège.
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