Je me suis habitué au Bloc et au Labyrinthe. Mais persiste en moi ce désir d'évasion. Je ne veux pas être enfermé. Je n'en peux plus. Ca me révolte d'être traité comme un cobaye. Car d'après ce que m'on dit les autres, des gens nous ont envoyé ici pour je ne sais quel raison. Ce dont je suis sûr c'est qu'il faut être fou pour faire ça à des gamins de notre âge. Notre âge? Je dis ça comme ça mais je ne sais même pas quel âge j'ai! Je m'emporte contre moi même, contre le monde, contre les autres blocards, contre le bloc et contre le labyrinthe. mais surtout je débite toutes les horreurs que je connais contre ces bâtards de WICKED. Pour qui ils se prennent?! J'implose littéralement. La colère que j'ai gardé au fond de mon être resurgit et explose. Personne ne le vois mais à l’intérieur, un feu ardent m'embrase. Je tente de le contenir mais dans des instants pareils je n'ai pas, mais alors vraiment pas envie de le faire. Tout ce que je voudrais faire c'est retrouver les salauds qui m'ont fait ça et leur refaire la mâchoire. Voir pire. Mon esprit se tortille pour trouver la meilleur façon de les faire regretter. Un petit sourire s'épanouit sur mon visage. Je regarde autour de moi, personne. Enfin, personne qui ne fait attention à moi. Je pousse un soupir silencieux et me lève doucement. Je me dirige vers ce qui fait office de cuisine. J'attrape discrètement un couteau et m'éloigne. Je le cache vivement et prends la direction du bois. Je jette des coup d’œils aux alentours mais personne ne m'a remarqué. J’accélère le pas et m'enfonce sous le couvert des arbres. Je lève le nez. Le soleil se couche. Les Portes se sont déjà refermées. La forêt s'assombrit. Je sais que je ne devrais pas rester ici avec les nouvelles régles mais j'en ai besoin. Ce petit moment bien à moi. Le seul moment où j'ai l'impression de maîtriser mon destin. Je scrute autour de moi et cherche mon chemin dans la légère brume qui a envaillit les lieux. Rien à y faire, je vois rien. Je râle un bon coup puis, une fois calmé, je tâtonne et tombe sur le tronc d'un arbre qui gisait là. Je m'assois péniblement. Mon regard brun se pose sur mon bras gauche. Et remonte sur le couteau que je tiens. Je ferme les yeux et pousse un soupir. Je chasse de mon esprit tout les doutes. Mes paupières se soulèvent et dévoilent mon regard déterminé. Allumé par la braise de la volonté. D'une poignée ferme je soulève la petite lame blanche et l'abat sur mon bras. Une trace blanche apparaît, bientôt recouverte d'une faible traînée de sang. Ça fait mal. Mais j'affronte la douleur et recommence. Ma mâchoire se serre. À présent, mon bras est couverts de marques ensanglantées. Mais je ne dis rien. Je veux en finir c'est tout.
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