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Victim of my anger [ft. Clare]

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MessageLun 8 Déc - 14:56



Victim of my anger


Elle ne cessait de grandir, brouillait tous mes sens, faisait couler son vil poison dans mes veines, me consumait à petit feu ; la colère. Elle bouillait au creux de mes entrailles, me faisait perdre la tête, me rendait violent, cette rage animale qui, à chaque instant, menaçait d’exploser. Cette fureur soudaine, cette effervescence incontrôlable qui toujours lorsqu’elle apparaissait, m’anéantissait sans remords, portait un nom : Aiden. Quel ignoble personnage, noir comme le plus profond des abîmes, mauvais comme le diable lui-même, ardent comme le feu des enfers, que cet Aiden ! Être méprisable vivant à l’intérieur de moi, il avait cette affreuse capacité de me rendre faible comme un nouveau-né ; il me manipulait comme il le voulait lorsqu’il se manifestait, l’affreux, faisait de moi son pantin et utilisait son trop grand pouvoir pour me faire faire des choses idiotes, des actes honteux. Jamais je n’ai réussi à prendre le dessus, et Aiden, toujours, sors victorieux de nos combats éprouvants. Aujourd’hui encore, je n’avais réussi à le battre.

Clare, petite tocarde idiote à qui pourtant je tenais comme la prunelle de mes yeux, avait été la cause de son réveil. La jolie trappeuse lui avait redonné cette force de me contrôler que depuis plusieurs semaines, le vilain avait perdu. Elle m’avait affaiblie, m’avait perturbé, m’avait plongé dans la plus totale des incompréhensions et il ne lui avait fallu que trois petits mots pour qu’un tourbillon d’émotions confuses vienne remplacer le peu d’esprit rationnel que je possédais encore. Aiden avait vu cela comme une brèche, un moyen de s’élever une fois de plus et dans ce fouillis d’état d’esprit dans lequel je m’étais trouvé, il en avait profité pour faire dominer la colère et effacer ce qui restait de ce bon vieux Jude que j’étais. En quelques phrases, Clare m’avait changé, transformé et, sans le savoir, avait réduit le medjack agaçant et désinvolte que j’étais à l’état de simple monstre, dominé par la haine et la rage. Il n’y avait plus de Jude. Ou du moins, presque plus. Il ne restait plus qu’une infime partie de mon humanité, trop faible pour espérer  pouvoir crier victoire. Le reste de moi-même n’était que de noir, souillé par la sombre folie d’Aiden.

Mes pieds qui n’étaient plus mes pieds me conduisirent vers le terminus. Ma main droite qui n’était plus la mienne était couverte de sang et le rouge vermeil, sans s’arrêter, coulait le long de mes jointures dans lesquels étaient enfoncés quelques morceaux de verre. Comme pour empirer les choses, comme pour évacuer la rage par la douleur, mon poing qui n’était plus mien s’enfonça violemment dans le tronc d’un arbre ; les bouts de verre s’imprégnèrent plus encore dans ma peau. Un cri rauque et effrayant sortit du fond de ma gorge et, nerveusement, je me mis à frapper dans tout ce qu’il y avait autour de moi – heureusement pas grand-chose. Mes pieds valsèrent incontrôlablement dans l’écorce de ces pauvres arbres, détruisirent l’une ou l’autre tombe ; mes mains blessées arrachèrent quelques souches pourries et lancèrent brutalement les branches tombés, grosses et petites, les tas de feuilles mortes. Lorsque je n’avais plus rien sur quoi me défouler, c’est mon propre corps qui devenait victime et, profondément dans ma chair, mes doigts s’enfonçaient  jusqu’à laisser d’horribles hématomes, jusqu’à ce que le sang coule, jusqu’à ce que je me mette à hurler de douleur. Le spectacle devait être insoutenable et je remerciai le ciel d’être parti loin de Clare juste à temps. Personne ne devait me voir comme ça. Personne ne devait connaître ce côté  abject de ma personnalité ; aucun ne pouvait rencontrer Aiden, fou furieux dangereux, et la dernière personne à pouvoir un jour croiser son sinistre regard était bien Clare.

Le visage de la trappeuse m’apparut soudain, comme un glaive que l’on enfonçait cruellement dans ma poitrine. Et si elle me voyait ainsi ? Cette pensée me dévasta et à la colère vint s’ajouter le désespoir. Accablé, je me laissai tomber près d’une tombe fraîchement détruite et me mis à la contempler, les yeux brillant d’une étrange jalousie. Pendant un instant, je me surpris à rêver de ma mort, à songer au moyen de rejoindre ces malheureux blocards dont le corps et l’esprit n’étaient plus des nôtres. Ce temps de repos morbide fut de courte durée et mes doigts se remirent à mutiler ma peau, s’acharnant sur mes bras et mon cou déjà couverts de blessures. Entre deux hurlements, on pouvait m’entendre crier : « Crève ! Mais crève ! ». Des larmes de rage me montèrent aux yeux et vinrent se mêler au rouge flamboyant de mon sang.

Soudain, un bruit de craquement me parvint aux tympans. Nerveusement, je me redressai et tendis l’oreille, à l’affut d’un nouvel écho. D’autres craquements vinrent chatouiller mes pavillons, des pas frôlant le tapis de feuilles mortes ; quelqu’un était là, pauvre malheureux et insensé qui s’aventurait en de terrains risqués. Misérable qui n’allait qu’être victime de mon insanité. Dans l’espoir de le faire fuir, l’inconnu, je pris une pierre aussi grosse que ma paume et l’envoyai dans la direction d’où provenaient les sons que j’avais écoutés. Celle-ci passa à quelques millimètres d’une longue chevelure noire corbeau. Une chevelure que je ne connaissais que trop bien, que j’avais touchée et caressée quelques minutes auparavant. C’est dans les yeux sombres de ma tocarde préférée que mon regard, monstrueux et brillant de folie, se plongea. Clare, pauvre innocente qu’elle était, n’avait que quelques secondes avant que je ne lui saute dessus et lui infliger ce que je venais de m’infliger.

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MessageLun 8 Déc - 21:50


Clare

ft. Jude

Victim of my anger
Je suis en colère. Non plus, je suis folle de rage, j’ai envie de marteler cet idiot contre le sol, jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Mais je sais qu’on va sans doute se frapper dessus, IL va me frapper. Et s’il me tue, c’est pas grave, mais c’est lui qui va payer pour la mort d’une petite blocarde stupide, à demi suicidaire.

Mes pas martèlent les pavés du Bloc, brisant le silence de la nuit, silence où on entend une personne crier en fond, lui, je présume. J’ai l’impression de pouvoir briser le sol tellement mon pas se fait lourd et rageur. Il a réussi à m’énerver, et il va payer pour cet affront. Je me dirige vers les cris qui proviennent du Terminus, faisant tourner le verre dans ma main en sang, comme je fais habituellement avec un poignard.

Aucune trace de larme ne se trouve sur mon visage, pas de douleur, pas de colère, juste un visage froid, dur et complètement fermé. Ma mâchoire est serrée, au point où je pourrais me faire briser les dents comme ça, mes sourcils sont à peine froncés. C’est un visage méconnaissable, beau mais effrayant, presque inexistant chez moi. Et pourtant, il l’a provoqué.

Comme je le pensais, il était là, devant un arbre, ayant tout détruit autour de lui. Il ne me voit pas, je le sais, il me balance un grosse pierre dessus, que j’évite d’une roulade vers un autre arbre, derrière lequel je me relève. La rage me contrôle toute entière, je lui en veux énormément. J’envoie le bout de verre vers le jeune homme et il se plante profondément dans son épaule.

« Eh, Jude ! Tu m’aime ?! Sérieusement ?! Tu m’as pris pour la plus idiote des Blocarde ou quoi ?! Tu panique autant que moi, mais toi c’est parce que tu as peur de t’engager ! T’en as rien à foutre de ma gueule ! Et tu te laisse contrôler par ce con ?!»

La hargne empreint chaque mot que je crache dans la direction des Bouclés, appuyée de façon exagéré à chaque syllabe. Jamais un blocard ne m’a vu dans une pareille colère, surtout sans m’en vouloir directement.

Mon pas toujours aussi rageur me mène jusqu’à celui qui n’est pas réellement mon meilleur ami. Je sais qu’il souffre, Jude souffre, Aiden à envie de me tuer car il est à deux doigts de perdre un bras. Je retire le verre tout aussi vivement que comme je l’ai mis, le plantant ensuite dans le sol. J'attrape le blocard fou par le col et le jette violemment par terre, s’asseyant sur son bassin. Mes poings valsent contre les pommettes d’Aiden, les teintant de rouge. C’est ça une trappeuse.

Je bloque ses jambes avec mes pieds, et mes petites mains toutes froides bloquent ses poignets. Il ne pouvait rien faire et c’était bon de me sentir enfin supérieur. Mon regard voilé se pose sur son cou et ses bras, les marques rougeoyantes m’interpellent.

« Mais qu’as-tu fais ? Aiden… Pourquoi ? Tu veux me faire la même chose c’est ça ? Fais-le, j’en ai rien à foutre. Mais si un jour il t’arrive de réfléchir, pense à ce que la mort du corps que t’occupe. Tu ne pourras plus rien faire. »

Une vague tristesse me submerge et une seule goutte salée glisse sur ma joue rose pour atterrir sur la joue de l’autre. Je lui lâche les poignets, soudainement terrifiée par ce que je viens de faire au corps de Jude.

« Pourquoi j’ai dit ça Jude ? Maintenant Aiden est prêt à me tuer à cause d’un truc que je n’aurais pas dû dire. Ton corps est meurtri à cause d’une connerie qui m’a échappée, j’aurais du faire comme d’habitude et me taire… Moi, petite trappeuse idiote, est amoureuse du plus fou des gars au Bloc. Tu te rends compte un peu ? »

Je reporte mon attention sur le corps sur lequel je suis assise, me concentrant sur Aiden.

« Tue-moi, je m’en fous. »


Why do you wait to kill me?
(c) ystananas


Dernière édition par Clare Brett le Lun 22 Déc - 15:15, édité 1 fois
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MessageDim 14 Déc - 0:23



Victim of my anger


C’est un regard noir qui me regarde. Un regard de haine, emplit de colère qui me fixe et me lance des éclairs mortels. Son visage est crispé, ses traits trahissent une férocité presque animale et inhabituelle chez la petite trappeuse. Ses sourcils sont froncés, ses ongles s’enfoncent dans la paume de ses mains ; elle est presque effrayante l’adolescente. Presque aussi terrifiante que moi, qu’ « Aiden ». Pourquoi était-elle dans un tel état ? Pourquoi affichait elle ce regard brillant d’animosité, cette grimasse teintée de fureur ? Je ne comprenais pas ce qui avait pu la rendre ainsi et n’étais pas en état de lui trouver une raison valable. Elle n’avait pas le droit d’être en colère. Elle n’avait pas le droit de me contempler de la sorte, ce visage sombre comme la nuit. Il n’y avait que moi qui le pouvais. Il n’y avait que moi qui possédais une réelle raison d’exploser de rage ; pas elle. Était-ce là un caprice de petite fille en manque d’attention ? Après tout, elle en avait toujours besoin Clare, de l’attention.

Je n’arrivais pas à accepter un tel regard de sa part. Sa haine vint alimenter la mienne, vint nourrir celle d’ « Aiden ». Une envie irrépressible de l’étrangler, la prendre par les cheveux et de lui arracher, lentement, la tête de son petit corps de frêle trappeuse grandissait au creux de mes entrailles et me brûlait l’estomac. J’avais envie de lui faire mal, de la voir souffrir, de la voir crier. Je voulais qu’elle me supplie d’arrêter de la torturer, je voulais voir ses larmes se mêler au pourpre de son sang. C’était horrible ce que je pensais, et je m’en rendis compte malgré la colère qui s’animait au fond de ma gorge. Il fallait absolument que je me retienne. Que je retienne « Aiden » de commettre le pire des meurtres. Il fallait que je fasse le vide dans mon esprit, que je me calme.

L’agaçante trappeuse m’en empêcha. Comme si elle voulait continuer à alimenter ma haine, comme si elle voulait m’empêcher de refouler « Aiden », comme si elle souhaitait que je me jette sur elle et que je la fasse souffrir, elle lança dans un mouvement brusque et parfaitement suicidaire un bout de verre tranchant qui atterrit profondément dans la chair de mon bras. Sous la surprise et la douleur, un hurlement épouvantable s’échappa d’entre mes lèvres rougies par le sang. Je m’écroulai par terre et frappai le sol de mon poing valide, hystérique, en furie. Je dus me griffer le visage, le cou, m’arracher les cheveux pour empêcher « Aiden » de reprendre le contrôle total de mes membres et de commettre l’irréparable. Il fallait que je l’oublie cette tocarde insupportable, que je l’efface de mon esprit le temps de retrouver le Jude désinvolte, blagueur et souriant que j’étais.  

- « Eh, Jude ! Tu m’aime ?!, hurla-t-elle, la voix partant dans les aigües, Sérieusement ?! Tu m’as pris pour la plus idiote des Blocarde ou quoi ?! Tu panique autant que moi, mais toi c’est parce que tu as peur de t’engager ! T’en as rien à foutre de ma gueule ! Et tu te laisses contrôler par ce con ?!»

Je ne prêtai pas attention à ses propos ; je fis le sourd et n’écoutai aucun de ses mots. Il ne fallait plus que je l’écoute, cette folle adolescente. Ses dires avaient ce don ignoble d’amplifier mon ressentiment et de me plonger dans une férocité qui ne faisait que grandir à chacune de ses phrases. Il était cependant extrêmement éprouvant de ne pas l’entendre, la tocarde, de ne pas écouter ses hurlements déchirant la nuit, se noyant et faisant écho à mes propres cris. J’aurais voulu qu’elle se taise Clare, qu’elle la ferme une bonne fois pour toutes, qu’elle cesse de parler et qu’elle s’en aille loin d’ici. Je tentais de lui faire comprendre cela, d’une manière presque désespérée, en grondant sans m’arrêter « TA GUEULE » à l’intention de la jolie brune. Elle ne semblait pas vouloir partir, malgré ses braillements. Elle s’avérait déterminée à rester près de ce monstre que j’étais devenu, à vomir son flot de paroles et à exprimer ce qu’elle avait sur le cœur. Or, en ce moment, ce qu’elle ressentait, ce qu’elle pensait de moi, d’elle, de nous, était le dernier de mes problèmes.

La trappeuse, téméraire qu’elle était, fit pire encore que de rester. Inconsciente, aveuglé par la rage, elle s’avança vers moi, daigna me toucher, me faire du mal une fois de plus. D’un geste rapide, elle retira le bout de verre enfoncé dans ma peau, m’arrachant un cri de plus et le jeta à terre. Il fallut que je fasse tous les efforts du monde pour ne pas me jeter sur celui-ci et le planter dans l’un des yeux sombres et scintillants de haine de la jeune fille. Il fallait que je me concentre comme jamais je ne m’étais concentré pour ne pas profiter de cet instant où elle se trouvait proche de moi pour l’empoigner et briser son crâne contre l’un des arbres. Trop occuper à me contenir, je ne me défendis pas lorsque l’imprudente adolescente me jeta dos contre terre, prit place sur mon bassin et se défoula avec acharnement sur mon visage déjà abîmé et souillé par le sang. Las, le regard perdu dans le vide, je la laissai faire et tentai de calmer cette rage animale qui bouillait au fond de moi, d’enfouir « Aiden » le plus loin possible dans mon esprit.

Soudain, elle mit fin à cette soudaine violence dont elle s’était éprise et me détailla avec horreur, grimaçant devant les dizaines d’hématomes dont mon corps était pourvu.

« Mais qu’as-tu fais ?, demanda-t-elle, la voix tremblante, Aiden… Pourquoi ? Tu veux me faire la même chose c’est ça ? Fais-le, j’en ai rien à foutre. Mais si un jour il t’arrive de réfléchir, pense à ce que la mort du corps que t’occupe. Tu ne pourras plus rien faire. »

Une larme roula le long de sa joue rose avant de venir s’écraser sur mon visage et se mélanger au rouge carmin, rouge sale qui recouvrait une grande partie de celui-ci. Elle relâcha sa prise –enfin- et enchaîna :

- « Pourquoi j’ai dit ça Jude ? Maintenant Aiden est prêt à me tuer à cause d’un truc que je n’aurais pas dû dire. Ton corps est meurtri à cause d’une connerie qui m’a échappée, j’aurais dû faire comme d’habitude et me taire… Moi, petite trappeuse idiote, est amoureuse du plus fou des gars au Bloc. Tu te rends compte un peu ? »

Elle ajouta alors un ultime :

- « Tue-moi, je m’en fous. »

Ce « Tue-moi » fut de trop. Comme un appel au diable, comme une prière adressée à Satan, cette dernière phrase éveilla à nouveau, complètement, ce monstre qu’était « Aiden » ; je ne pus à ce moment plus rien contre ma colère. Tous mes efforts, en un instant, avaient été brisés par ces quelques mots. Je n’allais plus me retenir à présent, me laisser faire par cette fragile jeune fille était devenu impensable. J’étais plus fort qu’elle, plus grand aussi ; elle n’avait plus aucune chance, elle et ses minuscules poings, ses jambes toutes maigres.  Ce fut sans aucune difficulté que je me débarrassai de la petite trappeuse, la poussant avec fureur contre le sol humide et couvert de branches. D’un geste vif, je me relevai, pris d’une force soudaine, trop grande, une poussée d’adrénaline étrange ; je la pris par le col et la jetai avec violence à terre, sans aucun remords. Avant qu’elle ne puisse se relever et riposter si elle était assez folle pour le faire, ou s’enfuir si elle était assez réfléchie, je m’avançai vers la pauvre blocarde d’un pas rapide et la rouai de coups de pied, tous plus brutaux les uns que les autres. Je voulais qu’elle meure Clare, qu’elle souffre le martyre, que ses organes lui remontent par l’œsophage sous la violence de mes coups. Je ne voulais plus la voir, je ne voulais plus l’entendre, je voulais juste qu’elle crève. Et je le lui hurlais, lui brisait les tympans, ponctuait chacun de mes gestes en aboyant : « CRÈVE TOCARDE MAIS CRÈVE ! »

Lassé par cette torture, je décidai soudain de changer ma manière de la faire souffrir. Stoppant un énième coup de pied, je m’abaissai à sa hauteur, ignorant son expression malade, et la repris par le col. Cette fois-ci, je ne la jetai pas avec force comme j’avais pu le faire avant. C’était tentant - si tentant - de l’envoyer valdinguer à l’autre bout du terminus, de lui briser les os en la lançant contre un arbre. Cependant, je me contentai simplement de l’appuyer contre le tronc le plus proche, frôlant de mes doigts sa gorge blanche avant de venir les enfoncer dans celle-ci, petit à petit, l’empêchant lentement de remplir ses poumons de cet air frais du soir. J’approchai mon visage, la fixa, les yeux fous, et lui murmura, le timbre de voix emplit de haine :

- « Tu es stupide, idiote, inconsciente, suicidaire ! Pourquoi tu t’es ramené ici ? Pourquoi tu m’as suivi ? T’aurais pas dû juste te taire, t’aurais dû te casser illico ! T’aurais dû te mêler de tes affaires, rester à t’occuper de tes propres petits problèmes de tocarde en pleine puberté et en besoin d’attention. »

Je finis ma phrase en lui envoyant un vigoureux coup de poing qui vint détruire ce grain de peau parfait du beau visage pâle de la trappeuse. Une dernière fois, comme pour satisfaire l’un de mes plaisirs brutaux, je la jetai à terre et lui crachai dessus sans aucune honte, comme si elle n’était rien, comme si elle ne valait pas mieux qu’un déchet.

- « Regarde-toi, lui dis-je, pathétique. Amoureuse de moi ? C’est la chose la plus débile que j’ai jamais entendu ! Tu penses vraiment que je vais te donner de l’amour et de l’affection, à toi, petite idiote ? Tu rêves ma grande, va voir ailleurs. »



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MessageDim 14 Déc - 19:48


Clare

ft. Jude

Victim of my anger
Il me déteste, il a envie que je meurs, et j’ai quelques tendances suicidaires je crois. Il m’avait mis en garde, et trop occupée à brailler, je ne l’avais pas écoutée. Têtue comme je suis, même en l’écoutant je serais restée là, à le frapper. Je suis folle. Est-ce qu’il me le pardonnera un jour ce que je fais ? Peut-être pas.  Est-ce que je vais oubliée ce que je lui ai fait ? J’aimerais, mais c’est encore la négative.  Est-ce qu’au fond de lui, derrière toute cette rage, ce dégoût et cette haine il a encore de l’affection pour moi ? Sans doute pas. Je suis bête… J’aurais dû me taire, toujours me taire, ne jamais dire ce que je pense, m’enfermer dans ma coquille, mon armure, et me défendre s’il le faut, ne craindre ni la mort, ni la douleur, car après tout, c’est propre à la vie de tout le monde.

J’avais la tête dans les feuilles mortes et les branches, il m’avait poussé peu avant, pendant un moment où j’étais trop fragile, je ne suis qu’une enfant, je suis toujours fragiles ! Quelle blague… Pendant que je pense, peut-être bien pour la dernière fois d’ailleurs, j’encaisse les coups répétitifs et violents d’Aiden. Mes os craquent, je sens une douleur fulgurante dans mes cottes mais je ne dirais, je ne fais rien. Quand ce sera fini, demain, je n’irais pas dans le Labyrinthe. Si Alek me cherche, je ferais la morte, je disparaîtrais, quitte à partir dans le dédale de pierres au crépuscule. La mort me semble si accueillante d’un coup. Je n’écoute même plus Jude me hurler à quel point il me déteste et il veut que je meurs. Mon esprit est ailleurs, je ne sens presque plus les coups me concentrant sur ma respiration douloureuse et chaotique.

Soudainement, je ne peux faire rien d’autre que de devoir sortir de ma bulle quand il me reprit par le col. C’est en revenant à moi que je me rends compte que je me sens vraiment mal. Je ne culpabilise pas, non, plutôt… J’ai envie de rendre mon repas sur les chaussures de Jude. Il me colle à un des arbres et mon envie devient plus forte, mais maintenant, sa face est entre mes lèvres et ses pompes. Quel dommage … Ses yeux fous dans mes yeux gris que je rends hautains, je lève à peine le menton, lui tenant toujours tête. Malheureusement pour moi, ses doigts viennent se refermer sur ma gorge, me coupant la respiration. Je ne cille pas, tenant toujours tête. Sa voix haineuse m’agresse en un instant.

- « Tu es stupide, idiote, inconsciente, suicidaire ! Pourquoi tu t’es ramené ici ? Pourquoi tu m’as suivi ? T’aurais pas dû juste te taire, t’aurais dû te casser illico ! T’aurais dû te mêler de tes affaires, rester à t’occuper de tes propres petits problèmes de tocarde en pleine puberté et en besoin d’attention. »

Quelques faibles spasmes traversent mon corps, le manque d’oxygène se faisant important, je l’écoute à peine, mais le peu que j’entends me transperce comme de multiple coups de couteaux. Je brûle, je me consume et j’ai envie de hurler mais je ne peux rien faire, je commence à voir des points noirs dans mon champs de vision.

En un instant je me retrouve de nouveau le nez dans le feuillage humide, la pommette en feu, le corps endolori. Je prends de grande bouffée d’air frais, l’impression que mes poumons allaient s’en partir lui tenaillant la poitrine. Le cœur au bord des lèvres, je me mets à cracher du sang dans les feuilles. Ma main se pose sur mes côtes. Du sang. Sur ma gorge, encore du sang. Je voyais du rouge carmin partout, mais sans vraiment le voir, des points noirs dansant encore devant mes yeux.

Je devrais fuir, mais à quoi bon ?

Je me relève en toussant, une pression énorme contre ma poitrine à chaque fois que j’inspire. Mes bras tremblent, ma lèvre inférieur tremble mais mes yeux restent fixe sur les boucles brunes du jeune homme, pendant qu’il me parle, enveniment chacune de ses syllabes.

- « Regarde-toi, pathétique. Amoureuse de moi ? C’est la chose la plus débile que j’ai jamais entendu ! Tu penses vraiment que je vais te donner de l’amour et de l’affection, à toi, petite idiote ? Tu rêves ma grande, va voir ailleurs. »

Le dos contre un tronc, j’essaye de calmer ma respiration toujours aussi affolée qu’avant. Les bras croisés, j’affiche un air entre la neutralité la plus totale et le détachement, cachant ainsi toutes les émotions qui se bousculent en moi. Je prends une de mes mèches puis m’amuse à la tresser, le regard fixé sur Jude, ne parlant pas pour le faire attendre encore un peu. Quand ma respiration revient à la normale j’entrouvre la bouche.

« T’es pas croyable… T’es celui qui me dit que je ne suis pas faible moins que toi, et là tu confirme mes dires… Je te rappelle qui est mon stupide meilleur ami, Jude ?  T’as du plonk à la place du cerveau je crois, on était affectifs l’un avec l’autre, juste comme ça. Et non, je n’irai pas voir autre part, je ne reste pas pour rien jeune homme. »

Je décale ma hanche sur le côté en le regardant. Oui Jude, oui je m’inquiète… Non je ne le montrerai pas, car tu verrais un moyens de me faire mal, en te faisant du mal. Ma souffrance n’était pas que tu me casse une côte, que tu m’étrangle. Non… C’est de te voir te faire souffrir, de te griffer, de te frapper, de te tuer.

Oui je t’ai entendu tout à l’heure, tu voulais mourir en te tuant toi-même, tu ne m’avais pas entendu ni vu, mais j’étais là. Et maintenant tu veux que je meure, de la même manière. Je ne sais pas comment je dois le prendre.

« Tu sais que si tu me tue, tu te feras bannir, sans préavis. Alek ne cessera jamais de t’en vouloir, tout le monde t’en voudras pour toujours. »


Why do you wait to kill me?
(c) ystananas
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MessageLun 22 Déc - 22:35



Victim of my anger


Pourquoi donc son visage restait-il ainsi, stoïque, impassible ? Pourquoi donc ses traits ne restaient-ils pas déformés en une grimace de douleur ? Pourquoi donc ne dépeignaient-ils pas une souffrance insurmontable ? Pourquoi donc aucune émotion ne transparaissait sur le visage porcelaine de la jeune fille ? C’était irritant ; tout chez elle était irritant ! Son air détaché était insupportable, chacun de ses gestes était insoutenable. Agaçantes étaient ses mains qui attrapaient l’une ou l’autre mèche de sa chevelure corbeau. Exaspérants étaient ses doigts qui filaient entre celles-ci et tressaient sa crinière couleur d’encre. Et son regard, son regard ! Sombre comme la nuit, perdu dans le vague, indifférent. Comment pouvait-elle rester ainsi, la trappeuse ? Ne venais-je pas de la démolir, de la frapper à sang ? N’avait-elle pas frôlé de peu la mort ? Ce maigre fil qui la tenait en vie, ce fil fragile qui la gardait éloigné du monde des spectres, de peu je l’avais coupé. Je pouvais continuer, je pouvais finir ce que j’avais commencé, je pouvais l’écraser, l’effacer. Que pouvait-elle faire de toute façon ? Elle était impuissante dans son état, vulnérable comme un agneau dans un repaire de loups. Il me suffisait juste de lui infliger d’autres coups, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle rende son dernier souffle. Trois pas, trois coups de pieds, c’est tout ce qui me fallait. Je m’apprêtais à lui bondir une nouvelle fois dessus lorsque mon regard s’arrêta sur ses blessures. Elle était couverte de sang, de terre, de bleus la malheureuse. Elle était pâle, comme la mort, respirait d’un souffle irrégulier, saccadé et, malgré cet air faussement hautain qu’elle tentait de conserver, elle tremblait de tous ses petits membres, trahissait un mal et un traumatisme grandissant. C’est à cet instant, lorsque mes prunelles croisèrent à nouveau son regard éteint, qu’un peu de bon sens me revint.

- « T’es pas croyable…, souffla Clare tandis que mes yeux balayaient avec horreur son corps abîmé, T’es celui qui me dit que je ne suis pas faible moins que toi, et là tu confirmes mes dires… Je te rappelle qui est mon stupide meilleur ami, Jude ?  T’as du plonk à la place du cerveau je crois, on était affectifs l’un avec l’autre, juste comme ça. Et non, je n’irai pas voir autre part, je ne reste pas pour rien jeune homme. »

Je ne l’écoutai qu’à demi, ne compris que le quart de ses paroles. De multiples questions occupèrent mon esprit tout entier, détournèrent mon attention de la trappeuse. Qu’avais-je donc fait ? Quelle folie m’avait pris ? Quel monstre étais-je devenu ? Tout ce sang, toutes ces blessures. Pour la première fois de ma vie, j’eus envie de vomir devant cette multitude de plaies et ecchymoses. Pour la première fois, je n’arrivai pas à apprécier le tableau de souffrances qui se présentait à moi. Ce n’était plus beau à regarder. Cela ne me procurait plus aucun plaisir. Pourquoi donc n’arrivais-je pas me délecter de ce spectacle ? La raison était simple : j’avais été le metteur en scène de cette ignominie. J’étais l’auteur de ce crime, je n’étais plus simple spectateur. C’était répugnant. Dégoûtant. Immonde. Aussi loin que je m’en souvienne, jamais je n’avais ainsi maltraité un blocard. Jamais je n’avais posé la main sur qui que ce soit. Lors de mes crises, je devenais certes violent, je laissais certes « Aiden » prendre possession de mon corps, de mon esprit ; cependant, toujours son courroux s’était abattu sur un objet, un être inanimé. Pas sur un tocard, sûrement pas sur une fillette et encore moins sur l’une des rares personnes à qui je tenais dans ce bloc. Il avait fallu que ce soit Clare qui ouvre le bal. Que ce soit elle qui me prouve ce dont « Aiden » était capable lors d’une explosion passionnelle. Il avait fallu que ce soit elle la première victime de ses poings, de ses pieds, elle qui goûte à ses premiers gestes violents. Premiers ? Une parcelle de souvenir, une image brumeuse, un fragment de mémoire flou, soudain, vint me contredire. Des formes, des couleurs, des pleurs. Je me laissai tomber à terre, désemparé, le regard perdu dans les yeux obscurs de l’adolescente.


- « Tu sais que si tu me tues , lança la trappeuse, tu te feras bannir, sans préavis. Alek ne cessera jamais de t’en vouloir, tout le monde t’en voudras pour toujours. »

La tuer ? Je n’en avais plus aucune envie. Je n’avais jamais eu envie de la tuer. « Aiden » en avait éprouvé le désir, peut-être même le besoin, mais il était parti à présent. Il était retourné quelque part, dans l’ombre de mon esprit, plus discret que jamais, plus menaçant que jamais. Il n’y avait plus aucune once de pensées meurtrières, plus aucun souhait de défouler une quelconque fureur sur la pauvre blocarde. Tous ces noirs sentiments avaient à présent fait place aux remords, à la culpabilité ; j’étais faible à présent, à bout, impuissant, victime de mes actes. Les larmes roulèrent le long de mes joues brunies par la saleté, d’abord secrètes comme un ruisseau ; il ne fallut que quelques secondes pour que le ruisseau bientôt se transforme en une cascade, un tsunami incontrôlable. Les poings à terre, les ongles enfoncés dans les paumes de mes mains, j’éclatai en sanglots. Quand était-ce la dernière fois que j’avais pleuré ainsi ? À quand remontaient donc mes dernières plaintes ? Je me sentais pathétique.

- « Je ne vais pas te tuer..., gémissais-je entre deux pleurs, je n’ai jamais voulu te tuer Clare… je… »

Je n’arrivais plus à respirer, plus à organiser mes pensées. Impossible de me calmer, impossible de revenir à mon état normal. Que m’arrivait-il ? Que devais-je faire pour arrêter les sanglots ? Désespéré, j’attendis que la tempête passe. Que le vent  d’émotions déchainé ne se transforme plus qu’en une brise légère. Il fallait que je me reprenne, que je me concentre, que je cesse de me lamenter, de noyer mon visage dans les larmes. Les secondes s’écoulèrent, les minutes s’attardèrent et un silence surplomba le terminus. Silence interminable. Éternité muette. Je me repris finalement.

Il fallait que je l’emmène à l’infirmerie. Que je la soigne, que je la soulage de ses plaies douloureuses. Cependant, je ne m’en sentais pas la force. Pouvais-je encore me permettre de la toucher, de la frôler ? Je n’osais plus l’approcher. Je pensais ne plus en avoir le droit. Envolé, mon courage. Et qu’allais-je dire aux autres en l’amenant dans un tel état ? Qu’allais-je bien pouvoir raconter à mes collègues pour justifier ses blessures ? Qu’allait-elle dire aux autres ? Allait-elle me dénoncer ? Je pouvais déjà voir les portes du labyrinthe se refermer et m’enfermer entre ces murs inquiétants.

- « Il faut que je t’emmène à l’infirmerie, dis-je d’une voix encore tremblante, sans bouger pour autant, là-bas, tu peux me dénoncer si ça te chante. Décrire dans les moindres détails ce que je t’ai fait subir. Hurler aux autres tocards à quel point je suis un monstre… ils n’auront certainement aucun mal à te croire. Si tu le fais, je suppose que ça montrera que, comme tous les autres, tu ne tiens aucunement à moi et que cela ne te gênerait pas de voir le vieux fou que je suis se faire bannir et bouffer par des griffeurs. »

Je fermai à mes paupières devenues trop lourdes. Les larmes recommencèrent à perler sur mes pommettes, à envahir ma bouche d’une désagréable saveur salée. Elle allait me dénoncer, c’était certain. Elle était rancunière Clare. Elle n’allait pas ne rien faire et laisser passer cela. J’allais crever et c’est tout. Pourquoi donc cela me rendait-il si triste ? Le bloc n’était pour moi qu’un rêve. Lorsqu’un griffeur enfoncera l’une de ses piques acérés dans ma poitrine, je me réveillerai. Je retournerai à la réalité et oublierai le labyrinthe, les blocards, la boîte. Jusqu’à aujourd’hui, j’étais persuadé que tout ceci, tous les éléments qui à présent m’entouraient, toutes les personnes que je côtoyais, n’étaient que chimères. Mais était-ce vrai ? À cet instant, le doute s’installa.



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MessageMer 24 Déc - 1:46


Clare

ft. Jude

Victim of my anger
Je vais vomir. Reste calme Clare, reste debout, face à Jude, respire, enfin, plutôt essaye. Cette douleur et cette culpabilité que j’avais vue dans son regard. Alors que son regard me faisait encore un peu plus souffrir, le mien est devenu éteint. Aucune émotion y paraît, mais ce n’est pas de l’indifférence cette fois, c’est comme si j’étais morte à l’intérieur. Comme si je n’étais qu’une coquille vide. Vide de toutes émotions, vide de toute espérance, vide de vie, vide de, vide…vide… Même la petite voix, affectueusement nommée « instinct » par moi-même, m’avait quitté, comme si d’un coup, elle ne sait plus quoi faire, comme si elle hésitait. Mon instinct m’a laissée tomber, elle s’est enfuie, comme ça fiouuu ! Un peu comme mon courage qui s’est barré à grandes foulées. Comme j’aurait aimé le suivre, courir après et partir loin. Mais au lieu de ça, je reste là, debout, le regard éteint et les mains dans mes cheveux, comme bloqués. Et ces tremblements, ces foutus tremblements que j’essaye de contrôler, mais rien y fait, je reste là à trembler. Qu’est-ce qui m’attendait après ?

Peu à peu se décompose son visage, il change de couleur, comme si (comme moi) il allait rendre son repas, là sur la terre et les feuilles mortes. Je me force à rester debout, face à Jude, car si je lâche prise, je ne sais pas si c’est une ruse, mais je ne veux surtout pas tester. Alors je reste là, mon regard sombre plongé dans le sien désemparé, et je le regarde se laisser tomber au sol sans ciller, ou presque, je n’ose pas réagir. Et si Aiden revenait ? Après ma réflexion faite à propose de ma mort, je le vois perdre tout ses moyens, ce qui vient se rajouter à ma douleur intérieur. Et doucement, je le vois commencer à pleurer, les larmes se rajoutent pour ne former que d’énormes grosses larmes, accompagnées de sanglots. Mon cœur se resserre, je loupe ainsi un battement et une inspiration. Une larme silencieuse coule sur ma joue pendant que je regarde Jude.

- « Je ne vais pas te tuer..., je n’ai jamais voulu te tuer Clare… je… »

Doucement, je me laisse glisser contre le tronc d’arbre, et je m’assois au sol. Ma gorge me brûle, mes poumons forcent contre ma cage thoracique, me faisant un mal de chien. Mes cottes me lance des coups répétés et ma gorge… Oh ! Ma gorge ! Là où apparaît déjà des ecchymoses ! Je grimace, la douleur m’arrachant un grognement.

«  Lui, il le voulait… plus que tout même. Je l’ai vu… Je l’ai entendu Jude… » Chuchotai-je

Il n’arrive plus à respirer et le silence se fait pesant sur le Terminus. Seuls ses sanglots coupaient cette éternité. Silence de mort, silence pesant, silence assourdissant. Je n’aime pas ça, mais alors pas du tout. Les larmes se calmèrent petit à petit sur le visage du bouclé, je l’observe avec intérêt, une petite lueur d’espoir au fond du regard. Il observe les différentes parties de mon corps, les endroits ensanglantés ou alors juste bleu. Soudain, une question s’impose en moi : Et maintenant ? Que va-t-il se passer ? Oui on s’est frappé dessus, youhou, super génial. Mais on va dire quoi ? Je vais dire quoi ? Une panique vient s’imposer en moi. Oh non, oh non, OH NON ! Je vois les portes se refermer devant Jude, hallucination qui fait grandir mon malaise et ma panique.

- « Il faut que je t’emmène à l’infirmerie, dit-il d’une voix encore tremblante, là-bas, tu peux me dénoncer si ça te chante. Décrire dans les moindres détails ce que je t’ai fait subir. Hurler aux autres tocards à quel point je suis un monstre… ils n’auront certainement aucun mal à te croire. Si tu le fais, je suppose que ça montrera que, comme tous les autres, tu ne tiens aucunement à moi et que cela ne te gênerait pas de voir le vieux fou que je suis se faire bannir et bouffer par des griffeurs. »

En seul réponse, un hoquet. Je prends ma tête entre mes mains, mes longs doigts fins filaient entre mes cheveux, jusqu’à planter mes ongles dans mon crâne. J’ai envie de me dire que ce n’est qu’un rêve, que ça va bientôt se terminer, mais mon instinct revenue, elle me crie que non, c’est la réalité. Elle me criait aussi d’aller auprès de Jude, pour qui les larmes avaient recommencées à chuter. Là, j’ai envie de m’étrangler, d’en finir. Mais le problème, c’est que je ne peux pas. Je ne peux clairement pas. Alors j’essaye de me relever, m’appuyant à l’arbre, et je m’y prends à plusieurs reprises, chancelant et retombant sur les fesses quatre fois avant de tenir debout. Tout aussi doucement, je marche vers Jude, priant pour ne pas tomber à plat ventre devant lui. Je me laisse tout de même tomber sur les genoux, une fois devant lui.

Il a les yeux fermés, et les joues inondées de larmes. Délicatement, et le geste très peu assuré, j’approche mes mains des ses joues, je les pose de chaque côté de sa tête, avant d’effacer les larmes à l’aide de mes pouces. Je ne l’ai jamais vu pleurer, et qu’il pleur à cause de moi fait qu’une nouvelle épée me transperce : cette épée ce nomme culpabilité. Ça non plus je n’aime pas ça. Des larmes coulent à leur tour sur mon visage, mais je reste totalement silencieuse. J’embrasse rapidement le front de mon meilleur ami, et je lui caresse la joue avant de chuchoter presque tous ce que je pense.

« Te dénoncer hein ? C’est vrai que j’aurais pu… Mais ils te mettront dans le Labyrinthe pour que tu réalise ton rêve : voir un griffeur. Mais te savoir banni, (je frissonne), autant me jeter avec toi dans le Labyrinthe, je préfère dire « Ensemble ou pas du tout » pour cette fois… Puis, c’est de ma faute, tu m’as dit de partir, je suis resté. Je pose doucement mes doigts sur l’entaille à son épaule, en soupirant. Et je t’ai fait ça… Qu’elle honte, je mérite autant ce titre de folle que toi celui de vieux fou… Et au fait, tu auras beau me frapper, me gifler, me meurtrir ou me hurler dessus, j’en aurais rien à faire. Je tiendrais toujours à toi. Parce que tu es Jude. Et ça, au fond, ça n’a pas de prix, d’être aussi important que ça… »

Je viens enfin de me taire, et je n’avais que peu respiré durant ce monologue. L’air se faisait de plus en plus rare pour moi et mes longues phrases. Je tousse, et ça me donne l’impression que mes poumons vont s’arracher, m’arrachant une grimace de douleur. Je me rassois en tailleur, à une distance raisonnable de Jude, mes mains se triturant contre mes chevilles. J’ai envie qu’il me prenne la main, qu’il me caresse les cheveux ou la joue, qu’il embrasse mon front et mes joues, qu’il me rassure, qu’il me dise que tout va bien. Mais c’est bel et bien impossible, tout ne va pas bien, tout va même mal, et ce à cause de moi. Mais j’espère, tout au fond de moi, que ces doigts osent toucher ma peau fantomatique ou mes cheveux d’encre. Je ne refuse pas ce contact. Mais, tout aussi au fond de moi, je ressens cette peur, celle avec un grand P, celle qui te dévore de l’intérieur et qui t’arrache tout joie. J’avais peur, et pour une fois, oui j’ose me le dire. Mais j’ai besoin de savoir quelque chose, au moins une chose, pour me rassurer peut-être.

«  Est-ce que tu me déteste ? Enfin, je veux dire, est-ce que tu m’en veux pour tout ça, et est-ce que je t’agace ? Non, oublie ma dernière question… Je sais que la réponse est la positive en fait… Mais sinon je ne dis pas non pour un petit tour à l’infirmerie, si tu ose m’administrer les soins nécessaires, espèce de psychopathe tortionnaire. »

Ma dernière phrases était prononcée avec un sourire un peu moqueur. Je préfère en rire qu’en pleurer en fait, et même si c’est pas drôle, j’en ri Je me craque le bas du dos avant d’essayer de me relever… Sans succès… Tiens, je n’avais pas prévu ça moi…
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MessageJeu 25 Déc - 20:57



Victim of my anger


Mon regard demeura longtemps fixé sur le sol, cherchant frénétiquement un élément impossible qui me confirmerait une chose. Ce n’est qu’un rêve. Mes mains tâtèrent désespérément la terre fraîche et humide, terre saturée de pourriture et de restes humains, pensant trouver une faille et voir sous leurs paumes le sol s’écrouler. Ce n’est qu’un rêve.  Je contemplais ces perles salées qui, lentement, venaient s’écraser sur l’herbe brune, disparaître sous les feuilles mortes. Ce n’est qu’un rêve. Et inlassablement, dans mon esprit, quelques mots tentaient de s’immiscer. Ce n’est qu’un rêve. Cette phrase autrefois avait été tatouée sur mon âme ; hier encore, j’y croyais. Ce n’est qu’un rêve. Aujourd’hui pourtant, ces mots gravés dans ma tête s’érodaient à chaque seconde qui s’écoulait et ne devenaient plus que mirage. Dans un effort quasi vain, je tentais de les rattraper, de ne pas les laisser filer, de les instaurer une fois de plus dans mon esprit. Ce n’est qu’un rêve. Je m’accrochais farouchement à cet infime espoir que tout ceci n’était pas réalité, ce mince espoir qui à l’oreille me susurrait que ce n’était qu’un rêve et que bientôt j’allais me réveiller. J’allais être banni –je l’avais amplement mérité- et une fois derrière ces murs austères du labyrinthe, un griffeur m’embrocherait et, dans un souffle ultime, je m’éteindrais. Enfin, de retour à la réalité, je me réveillerais, ma vie reprendrait son cours normal et le bloc ne serait plus que brouillard. N’aurais-je pas dû être content ? Ne devrais-je pas me réjouir ? N’était-ce pas une belle façon de mettre fin à ce songe interminable ? Longtemps durant j’avais rêvé à contempler de mes propres yeux la monstrueuse apparence d’un griffeur. Ma mort, je l’avais souhaité entre les griffes d’une de ces bêtes ignobles, monstre de métal, de chair et de sang. N’était-ce pas une fin parfaite à cette chimère qu’était le bloc que de finir déchiqueté par l’une de ces atrocités ?

Cependant j’avais peur. Je doutais. Pour la première fois, je n’étais sûr de rien. La poussière entre mes doigts, sous mes ongles, la brise du soir qui balayait mes boucles rebelles, le goût de fer dans ma bouche, cette douleur dans ma poitrine et Clare, cette petite tocarde, cette trappeuse irréfléchie, insensée, semblaient trop réel pour n’être que chimère. Tout ça, là, les arbres, les feuilles, ce ciel aux airs artificiels, cette odeur nauséabonde qui régnait au sein du terminus, tout transpirait à grosse goutte la réalité. Était-ce donc réellement une illusion, le produit pur et simple d’une trop grande imagination ? Et quand bien même cela l’était, la réalité était-elle réellement mieux ? Ne valait-il mieux pas rester dans cet état de coma, coincé dans un rêve étrange ? Et si après m’être fait bouffer par les griffeurs, si en me réveillant je constatais que le réel était moins drôle que le bloc ? S’il n’était que terreur ? Mes émotions se mêlaient en un tourbillon infernal, mes pensées bientôt ne trouvaient plus aucune logique et ces réflexions ne tardèrent pas à fatiguer mon pauvre cerveau peu habitué à cogiter de la sorte. Alors, j’abandonnai mon combat contre cette énigme. Je laisserais le hasard faire les choses. J’allais être banni, j’allais mourir, me retrouver au paradis ou en enfer. Plus probablement en enfer.

De fines mains glacées vinrent se poser sur mes deux joues salies par la crasse, interrompre mes tourments. Clare, au bord des larmes, m’observait les prunelles brillantes d’une tendresse que je ne lui connaissais pas. Elle essuya de ses doigts gelés les gouttelettes qui encore coulaient le long de mes pommettes. Elle ne dit rien l’adolescente, elle resta muette comme une tombe ; elle ne put cependant pas cacher une souffrance singulière dont la nature m’était inconnue. Pourquoi donc cette grimace teintée de culpabilité ? Ses lèvres roses et tremblantes vinrent se poser doucement sur mon front et mirent fin à mes pleurs, comme le baiser d’une mère à son enfant. Je me sentais faible, pitoyable, vulnérable, comme un petit garçon. Quelle horreur. Toujours avec cette même tendresse, le visage à présent inondé de larmes, elle murmura dans un souffle chaud :


- « Te dénoncer hein ? C’est vrai que j’aurais pu… Mais ils te mettront dans le Labyrinthe pour que tu réalises ton rêve : voir un griffeur. Mais te savoir banni, autant me jeter avec toi dans le Labyrinthe, je préfère dire « Ensemble ou pas du tout » pour cette fois… Puis, c’est de ma faute, tu m’as dit de partir, je suis resté. Et je t’ai fait ça…, continua-t-elle en caressant l’entaille encore sanguinolente de mon épaule, Quelle honte, je mérite autant ce titre de folle que toi celui de vieux fou… Et au fait, tu auras beau me frapper, me gifler, me meurtrir ou me hurler dessus, j’en aurais rien à faire. Je tiendrais toujours à toi. Parce que tu es Jude. Et ça, au fond, ça n’a pas de prix, d’être aussi important que ça… »

Elle fut prise par une atroce quinte de toux et je crus un instant qu’elle allait s’étouffer. Mes yeux firent des vas et viens entre mes mains et sa gorge enflée. La pauvre Clare gardait encore des séquelles de ma violence. Puis soudain, elle se tut. Mon regard s’attarda sur son visage à la peau meurtrie, son beau visage porcelaine détruit par la peur et par mes coups ; un mot me vint alors à l’esprit. Folle. Clare était complètement folle. Complètement folle de tenir à moi, de ne pas me dénoncer. Complètement tarée. Comment pouvait-on éprouver de l’affection envers son bourreau ? Comment pouvait-on aimer, apprécier un être aussi tapé que moi ? Elle était complètement dingue. Elle n’était pas bien la malheureuse. Elle était atteinte la misérable. La folie lui mangeait le cerveau comme elle mangeait le mien. C’était incroyable. C’était impensable. C’était un véritable soulagement.

- «  Est-ce que tu me déteste ? reprit-elle tout à coup, Enfin, je veux dire, est-ce que tu m’en veux pour tout ça, et est-ce que je t’agace ? Non, oublie ma dernière question… Je sais que la réponse est la positive en fait… Mais sinon je ne dis pas non pour un petit tour à l’infirmerie, si tu oses m’administrer les soins nécessaires, espèce de psychopathe tortionnaire. »

Elle sourit la tocarde. Un sourire irritant ; un sourire qui m’échauffa les nerfs tant il soulignait la stupidité de ses propos. Si elle m’agaçait, là, en ce moment ? Plus que jamais. Exaspérante était sa bêtise. Aberrants étaient ses dires. Quelle question idiote c’était « Est-ce que tu me détestes ? ». Était-il possible de faire plus con ? La réponse pourtant était claire. Je n’avais aucun droit de la détester. Elle s’était certes pointée là où il ne fallait pas, s’était mêlée de choses qui ne la regardaient pas mais je l’avais puni assez pour sa folie de m’avoir suivi dans un moment de pareille colère. Elle avait subi assez de ma rage, avait, je le pensais, compris la leçon. En quoi donc avais-je le droit de la détester ? Quelle idiote. Et quand bien même je désirais la haïr de toute mon âme, je le savais pertinemment, je ne le pouvais pas. Je tenais bien trop à elle pour l’abhorrer. Elle devait être l’une des seules ici pour qui je ressentais une affection réelle ; la détester était bien au-dessus de tout entendement.

- « Ça doit être certainement la question la plus stupide qu’on m’ait posé, lui répondis-je consterné, j’pensais pas que t’étais aussi débile Clare. T’es sérieuse quand tu me demandes ça ? Est-ce que je te déteste ? Bien sûr que non tocarde, je pourrais pas ! T’as du plonk qui t’empêche de réfléchir ou t’obstrue les terminaisons nerveuses ? T’as laissé trainer ton cerveau au dortoir ? »

Je soupirai, longuement, et laissai un sourire béat s’étirer sur mon visage. La tempête était passée. Fini l’ouragan. « Aiden » était parti, emporté par le vent et mon « moi » dépressif avait coulé quelque part dans les abimes de mon esprit. J’étais redevenu moi-même. C’était bon, trop bon d’être soi ! Je pouvais enfin regarder Clare sans pleurer, l’écouter sans m’énerver. Profondément soulagé, je me relevai, titubant légèrement les deux premières secondes, et me dirigeai vers la jeune adolescente qui demeurait dans l’état le plus pitoyable, incapable de se lever par elle-même. Délicatement, je passais un bras sous ses genoux et un autre soutenait son dos. Et, doucement, telle une princesse –quoique trop amochée pour la considérer comme telle- je la soulevai et la déterrai du sol dans lequel ses fesses s’étaient encrées.

- « Bon, sale infirme, on va pas te laisser comme ça. Faut que je te soigne en vitesse, tu peux pas rester handicapée toute ta vie… ce serait un peu triste, déjà que tu es complètement folle et stupide, ne rajoutons pas un autre problème. »

Je lui souris. Clare dans mes bras, je marchai en direction du petit bois, enfin décidé à l’emmener à l’infirmerie. L’infirmerie. L’infirmerie… L’angoisse me pris à la gorge. Le doute me tirailla les entrailles. Des questions surgirent à nouveau, des énigmes sans réponses. Qu’allait-il se passer à présent ? Qu’allaient dire les autres s’ils voyaient l’état dans lequel la trappeuse se trouvait ? Je plongeai mon regard inquiet dans celui de la jeune fille, sombre comme la nuit. Je tentais de deviner ce qu’elle allait faire, ce qu’elle allait dire, de prévoir ses actes prochains, mais sans succès. Je n’étais pas devin.

- « Dis, soufflais-je d’une voix peu assurée, si tu ne comptes pas me dénoncer… tu vas leur dire quoi aux autres ? Parce que j’ai du mal à imaginer ce que tu pourrais leur raconter de crédible… »




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MessageLun 29 Déc - 2:38


Clare

ft. Jude

Victim of my anger
C’est un rêve, j’ai envie de me faire croire que c’est un rêve. Ma souffrance n’est que fictive, il faut que je me dise que ce n’est que fictif. Même si ma douleur s’amuse à me lanciner la gorge et les cottes. Plus j’essaye de me convaincre que ce n’est qu’un rêve, plus je sens la corde autour de mon cou se resserrer. Je sais que mes larmes ont cessées, que mes joues ont séchées mais que le sang continu de couler sur mon ventre, le long de ma  tempe, passant sur ma joue, glissant dans mon cou. Je le sens, chaud et poisseux, coller mes vêtements à ma peau blanche, ainsi que les cheveux collés dans ma nuque.

Je commence à suffoquer. Je veux croire que ce n’est qu’un rêve, mais l’air n’entrant presque plus dans mes poumons, les larmes recommencent à perler aux coins de mes yeux, où on peut y lire une certaine panique. Bah oui c’est vrai, quand t’es sur le point de mourir, tu réagis avec une certaine appréhension quant à ton avenir. A ces moments-là, tu as cette merveilleuse peur qui te dévore les entrailles et te fais changer de couleur. Mais malheureusement, ce n’est pas toi qui choisi la couleur. Moi je suis à deux doigts de vomir, donc c’est le vert. Je reviens soudainement à moi en entendant Jude me parler.

- « Ça doit être certainement la question la plus stupide qu’on m’ait posé, me répond-il consterné, j’pensais pas que t’étais aussi débile Clare. T’es sérieuse quand tu me demandes ça ? Est-ce que je te déteste ? Bien sûr que non tocarde, je pourrais pas ! T’as du plonk qui t’empêche de réfléchir ou t’obstrue les terminaisons nerveuses ? T’as laissé trainer ton cerveau au dortoir ? »

On soupire à l’unisson et un sourire, débile à mon avis, se dessine doucement sur son visage. Sourire j’ai envie d’effacer avec des coups de poings, mais je me retiens. Je crois que c’est quelques restes de ma rage.

 - Je deviens folle et stupide seulement quand on me frappe presque jusqu’à mort. Je suis pas habituée, puis le risque de mourir nous fait réagir différemment tu sais. Enfin, non, tu sais pas parce que je n’ai pas assez de force pour te faire réellement souffrir.

Je reprends une grande bouffée d’air après cette tirade, réprimant un grognement à cause de la douleur qui m’arrache la gorge. Je sais que Jude est redevenu Jude, beau, narcissique, stupide et légèrement détaché. Celui que je connais bien, celui à qui je tiens et celui que j’aime. Avec une douceur que je ne lui connais pas, il passe une main sous mes genoux et l’autre dans mon dos. Et il me porte. Comme une princesse, dévisagée. Je garde les bras croisés, gardant ma distance pour pouvoir observer Jude en le détaillant.

 - Le chevalier parfait, tu roue la princesse de coup pour ensuite la sauver, ironisai-je faiblement, c’est très poétique. Mais du coup, je suis dévisagée et moche alors que toi tu as … plus de pommettes et tu es toujours aussi moche en fait, j’en suis désolée.

Je lui décoche un sourire moqueur très irritant, je ne me sens pas en état de réagir de quoi que ce soit. Mon regard n’est plus qu’à moitié éteint, l’autre moitié est-là où se dépeint toute la souffrance que me procure mon petit corps meurtri de partout. Jude m’accorde beaucoup de douceur, c’en est presque étrange. Et je n’ose pas le toucher, le frôler ou quelque chose. Ça pourrait en être malsain. Quoique non, avec Jude, c’est toujours malsain. Non ? Mon regard se perd dans le vide pendant que je pense, à tout et à rien.

- « Bon, sale infirme, on va pas te laisser comme ça. Faut que je te soigne en vitesse, tu peux pas rester handicapée toute ta vie… ce serait un peu triste, déjà que tu es complètement folle et stupide, ne rajoutons pas un autre problème. »

Il me sourit pendant que je lui grommelle quelques insultes, juste quelques jurons sourds destiné à mon meilleur ami. Je continue de garder ma distance, fixant son visage griffé, sanglant et légèrement gonflé. Je me rends vite compte que je tremble toujours autant et que mon corps se refroidit énormément. L’inquiétude se lit dans ses yeux pendant que l’angoisse se peint sur son visage, mon regard se transforme encore une fois, pour qu’il devienne complètement vide, presque éteint. Je laisse doucement ma main glisser vers son col, sur son épaule, et je lève le nez vers lui.

 - Tu sais quoi ? J’en ai marre d’être faible et débile.

Doucement, je glisse mon nez froid vers le creux de son cou, mon souffle chaud toujours aussi chaotique, caresse faiblement la peau de Jude. J’entends à peine la question que Jude me pose, presque pas assuré du tout pour une fois. Où est donc passé son habituelle assurance ? Étrange… Je sens que je glisse petit à petit dans le sommeil, vous savez dans les bras Morphée, plutôt que dans les bras de Jude. Ça aussi c’est joliment dit.

- Fais-moi confiance… Juste ça… S’il te plaît… Tu sais, je suis folle. Et très persuasive, enfin… tu me connais…

Je ferme les yeux, et resserre ma poigne sur le col de son t-shirt. Et doucement, je m’endors. Petit à petit, ma respiration se calme, elle s’apaise et devient régulière. Et après ? Je sais plus, je suis tombé entre le sommeil et le coma.


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