Date d'inscription : 13/12/2014 Age : 26 Messages : 984 Points : 117 Localisation : Quelque part caché dans les ténèbres du labyrinthe... Emploi : Maton des coureurs
Rebelle. C'est ce que j'étais, c'était comme cela qu'il m'avait appelé et j'étais fier de l'être.
Je regardai le sol. Je n'arrivai pas à croire que j'avais atterri ici. C'était la première fois. Un des matons, ayant eu assez de m'entendre tenir des propos que selon lui je n'aurais pas dû avoir, m'avait traîné ici sans la moindre compassion. J'avais trouvé cela injuste, c'est pourquoi au début j'avais essayé de protester tout en me débattant pour échapper à son étreinte. Cela n'avait fait qu'empirer la situation et elle avait donc finalement pris la décision de m'envoyer ici, au gnouf. Je voyais encore tous les autres blocards se tourner vers nous, juste tout simplement ébahi. La maton, celle que je détestais la plus, avait alors juste alors répliqué qu'il n'y avait rien à voir et qu'il fallait retourner au travail. Ils avaient presque aussitôt tous obéi, tous aussi bouche-bée les uns que les autres par son agressivité. À l'instant où j'avais saisi que la maton m'avait entendu, inconsciemment j'avais su que j'étais bon pour un sermon. Or stupide comme je l'étais, j'avais joué les innocents, faignant de ne pas savoir les conséquences en y ajoutant une touche d'ironie, cela ne lui avait guère plu. Je la revoyais encore, d'un air féroce s'avancer vers moi et me demander de répéter ce que j'avais dit. Évidemment, je lui avais répondu et je n'avais pas pu m'empêcher d'esquisser un léger sourire. C'était sans doute cela qui avait fait déborder la goutte du vase. Elle m'avait donc empoigné et jeté ici.
Le sol était dur et froid. L'air glacial. Je concentrai mon regard sur les barreaux, qui offraient une vue de dehors. Heureusement que je n'étais pas totalement plongé dans les ténèbres sans la moindre fenêtre, cela aurait été pire. Je ne me sentais pas très bien, ce soudain enfermement semblait me provoquer des vertiges. Oui, il y avait les barreaux, mais tout demeurait psychologique. Avais-je eu une sale expérience dans le passé qui me rendait aussi claustrophobe que cela ? Possible. Je fermai les yeux et m'imaginai dans le labyrinthe. Au moins ici, cette impression n'apparaissait pas. Combien de temps allais-je tenir comme cela ? Ne rien faire. La pire activité de toute. Je ne pouvais même pas aller courir dans le labyrinthe. Certes, je n'étais pas en danger, mais me savoir inutile me remplissait de folie. Je posai mes mains sur les murs de terre, comme si j'espérais qu'ils s'écrouleraient à mon contact, en vain. Je voulais sortir. Être confiné dans des petits espaces n'était pas sain pour moi, mais je ne regrettais pas d'avoir tenu tête à ce maton. Tout cela me révoltait ! Nous n'avions même pas la liberté de nous exprimer comme nous le désirions. Il fallait que quelqu'un prenne le contrôle sur tout le monde, c'était injuste ! Je laissai échapper un grognement de rage.
Je sentais mon corps devenir lourd et à la fois vide, de terribles fourmillements parcouraient mes mains pour ensuite remonter jusqu'à mes bras, ce qui me contraignait à faire quelque chose pour m'évader. Les idées, elles, qui dans mon esprit s'occupaient plutôt à se bousculer me chuchotaient de rester assis ici pendant des heures entières sans ne rien faire et attendre que cela se passe. Peut-être avait-elle raison cette petite voix ? Mais tout était en contradiction, mon corps ne voulait pas lui obéir, il était bien trop effrayé par cet endroit. Je voulais crier, taper et hurler. Une lutte s'entamait entre mon corps, moi et ma raison. Tous les trois n'étions pas d'accord avec ce qu'il fallait faire ou pas. J'avais envie de lui gueuler de se taire et de me laisser en paix afin de décider moi-même, mais ils ne voulaient pas ! Je crus que j'allais me mettre à pleurer tellement la rage bouillonnait. Petit à petit, elle envahissait chacun de mes membres. Je ne voulais pas passer la nuit ici, j'allais forcément péter un plomb. Il ferait tout noir, comment allais-je survivre ?
J'eus l'impression que j'allais vomir. La peur me dominait avec beaucoup trop d'emprise. Des étoiles dansaient devant mes yeux, que je les fermais ou non. Des vertiges. J'en avais même des vertiges ! J'allai faire une crise d'angoisse ! Mais, c'était déjà trop tard. Je me sentais très mal, dans ma folie, je m'adossai au mur et tentait de reprendre mon souffle, normalement. Je n'y arrivais pas !!! Il devenait de plus en plus irrégulier, je suffoquais, je n'avais plus d'air. Je pris ma tête entre mes mains, pour essayer de ne pas trop bouger. Mon cœur battait à une vitesse alarmante, il allait exploser. Le sang devait parcourir mes veines à une vitesse complètement délirante, pourtant je me sentais faible, très faible, comme si je me trouvais au bord du gouffre de l'évanouissement. Cela me rappelait la boite, pourtant le gnouf n'avait rien à voir avec elle. À ce moment-là je compris pourquoi j'étais comme cela. Je m'imaginais de nouveau dans la boite. Je posais mes mains sur mes oreilles pour chasser le terrible bruit d'ascenseur qui montait. En vérité il n'y en avait aucun, c'était juste moi qui délirais. Devenais-je fou ? Qu'était donc le problème avec moi ? En ce moment rien n'allait. Ce n'était pas la première fois que je remarquai des brins de folie apparaître chez moi. Plus elle se manifestait, plus c'était d'une manière toujours plus puissante. Ce bloc et ce labyrinthe allait finir par me rendre complètement maboul !
Je n'y arrivais plus... Je sentais tout mon corps m'abandonner sous l'effort de la lutte. Ma respiration ne se stabilisait pas, si bien que j'en eus un violent haut-le-cœur. Ma tête cognait, mes membres furent parcouru d'une intense sensation de froid ou de brûlure, ou alors les deux à la fois, je ne savais pas trop, mais ces vertiges ne se stoppaient pas. Je tentai de m'étendre un peu pour me calmer, mais ce fut pire, car je me rendais compte de l'étriqué de l'endroit. Mes pieds tapèrent alors avec une force que j'en fus moi-même surpris. Les étoiles se rajoutaient par dizaines, mais l'angoisse et la folie reprenaient le dessus. Je commençai à hurler sans même m'en rendre compte, je n'en pouvais plus. Il fallait que je respire, que je me calme, que je sorte, sinon j'allais m'évanouir ou vomir.
Soudainement, tandis que je faisais tout pour me calmer, j'entendis de lourds pas approcher. Rêvais-je ou ma folie me jouait des tours, ou était-ce la réalité ? Qu'allait-il advenir de moi ? Avec panique, je me précipitai sur les barreaux tout en les poussant avec un espoir de sortir. J'avais peur, ma claustrophobie faisait de moi un être totalement incontrôlable tellement que je n'étais même plus certain de discerner si c'était le vrai Isaac qui tapait partout ou non.. Mes doigts s'accrochaient avec force sur les barreaux, je n'étais pas prêt à les lâcher, mes mains ne le désiraient pas. Ils m'apportaient un certain équilibre, mais je n'allais pas tenir longtemps. Debout, assis ou couché, la terreur et l'affolement se heurtaient sans la moindre pitié, me rendant impuissant. Tout me contrôlait que je ne me maîtrisais même plus, je n'entendais plus ma raison, elle s'était totalement évadée, disparue. L'effroi ou les créateurs ? Qui était derrière tout cela?
À ce moment-là, alors que des larmes de souffrance coulaient tantôt que je faisais face à un infâme supplice, une tête apparue. C'était un maton. La maton.
(c) AMIANTE
Dernière édition par Isaac Welligton le Ven 1 Mai - 11:17, édité 1 fois
Je situe ce rp avant le rp de bataille de l'intrigue [je viens de lire qu'il faut situer les rps °°]
Colère. Oui, je suis en colère. Tres en colère. Un Coureur vient d'avoir des propos inacceptables pour le règlement. Oui, tout simplement inacceptables, et mauvais. Je voulais lui faire payer mais je l'ai juste envoyé au Gnouf. Comment osent ils être aussi désobéissant par rapport à notre Maton en chef ? C'est le premier arrivé, c'est le chef, on lui obéit. Je ne connais pas le Coureur mais je sent qu'il va devenir une forte tête celui la. Il faut lui faire comprendre vite que nous ne sommes pas nuls ni faibles et donc plus puissants que lui. Pourquoi avoir à répéter cela, d'abord ? Aujourd'hui je veux une distraction compris ? Je suis en train de manger. Un poulet tout simplement dégueulasse, avec des trucs que l'on appelle "nouilles". Moi, j'appelle ça "merde jaune". Bref, il me donne envie de vomir. N'importe quoi ferai l'affaire a la place de ce repas. Du sang même ! Le sang ... Mes épaules se détendent et j'arrive a oublier le goût infect. Le sang, voilà bien longtemps que je n'ai pas embêté de blocard jusqu'à ce qu'ils hurlent ou torture de gens ... Je dois être malade ou je perds la tête. Ou plutôt, je retrouve la raison, diraient les gens qui ne m'aiment pas. Je soupire de fatigue. Enfin, je ne suis pas fatiguée mais exaspérée. Mes Miliciens n'ont toujours pas compris qui commande ici. Ce n'est pas Parce qu'il y a eu changement de maton que les habitudes ont changé : C'est moi qui commande et les pauses sont pareilles. Infimes. Ils n'ont toujours pas accepté l'idée qu'une presque muette les commande. Je dois dire que j'ai été agréablement surprise quand les Matons m'ont choisie, mais je crois que ce n'est pas eux qui m'ont choisie. Si on leur avait laissé le choix, je crois que j'aurais été reléguée au rang de "à sacrifier". Quelle ironie pour eux de me voir manger à leur côté comme une des leurs alors qu'ils me haïssent, du moins j'en suis sure ! Ils le prennent pour une folle à lier. Ahah, je le suis peut être mais je suis libre moi au moins. Et j'ai eu ce que je voulais sans demander, désignée par le Maton en chef lui même. Que certains ne respectent pas, comme le Coureur que j'ai envoyé au Gnouf tout a l'heure. Il mériterai des coups de fouet celui la, mais je n'ai pas pu ordonner qu'on l'immobilise vu que ça s'est passé au Réfectoire et qu'il y a avait les Matons a coté. Ils s'y seraient opposés. Je crois que je vais rendre une petite visite à ce rebelle pour voir s'il est encore frais. Je termine de bouffer, jette la nourriture et va au Gnouf. Je le retrouve les joues triées de larmes, affolé, comme s'il était claustrophobe. Ouf ! Heureusement qu'il l'est, ça m'aurait désolée d'avoir eu a punir trop légèrement un blocard. Je le reconnais : il s'appelle Isaac. Je m'approche du Gnouf, fait "toc toc" sur la porte en bois et sourit méchamment. Puis je m'assois face à lui pour admirer le spectacle. Je ris devant son air effaré. Quel idiot !
Dernière édition par Pearl Alsowey le Mer 11 Mar - 18:36, édité 1 fois
Date d'inscription : 13/12/2014 Age : 26 Messages : 984 Points : 117 Localisation : Quelque part caché dans les ténèbres du labyrinthe... Emploi : Maton des coureurs
Mes larmes ruisselaient sur mes joues, je n'en pouvais plus. Je me mis à trembler de plus belle lorsque mes yeux croisèrent ceux de la personne qui m'observait. Pearl. La fouetteuse, cette horrible femme qui m'avait trainé jusqu'ici. Que voulait-elle encore ? Elle n'avait pas eu assez de divertissement en faisant sa loi à tout le monde celle-là. Je ne la connaissais pas personnellement, car c'était la première fois que j'avais à faire à elle, mais son visage dur et fermé ne prévoyait rien de bon. Elle se mit à sourire devant mon air complètement... complètement quoi d'ailleurs ? Mort de trouille ? Complètement taré ? Moi-même je ne savais plus. J'avais l'impression de nager entre folie et réalité que discerner les deux était bien compliqué. Je me reculai dans le fond du gnouf, je ne voulais pas que cette fille me touche, elle ressemblait à une espèce de psychopathe tout droit sortie d'un film d'horreur. Pourquoi venait-elle me voir ? Allais-je lui demander ? Sûrement pas, j'attendais la raison de sa venue. Suspens. Je n'aimais pas ça du tout. Je voulais qu'elle sans aille et vite, ou bien était-elle venue me libérer ? A cette pensée là, je me penchai vers l'avant, maladroitement. J'avais encore un espoir auquel je pouvais m'accrocher pour échapper à cette obscurité. La claustrophobie me rendait totalement avide de subir autre chose que ça. Soudainement, la peur secoua tout mon corps si bien que je me ruais vers la maton en hurlant. Mes doigts s'accrochèrent aux barrières que je tentais de pousser de toutes mes forces. Il fallait qu'elle me libère. Fallait-il que je la supplie ?
Je savais que je n'en étais pas capable mais, ma terreur si. Je ne voulais pas ! Il ne fallait parce qu'elle devienne plus forte que moi. En suppliant je n'allais rien obtenir, ou alors tout, cela dépendait de qui j'avais à faire. Mon instinct me cria de me taire devant celle-ci. Cette blonde paraissait cruelle et j'étais persuadé que je ne me trompais pas. La vie était injuste. Je n'avais rien fait de mal et on m'avait immédiatement arrêté. J'avais essayé de protester et de me débattre. Grosse erreur, car la blonde avait été encore plus énervée. Parfois, j'avais juste envie de sortir ma lance et de tous les embrocher avec, d'allumer un feu et de danser autour de leur cadavres. Cela serait si jouissif que je voyais déjà les images se former dans ma tête. Une petite sensation de bien-être me parcourut mais, disparut aussitôt lorsque je me rappelai que j'étais en fait à l'inverse de ce que je pensais. Ici, c'était plutôt moi qui servait d'office de cadavre. Je serrais mes mains autour de ma tête, j'avais peur. Je voulais absolument sortir d'ici. Je me sentais si inutile bloqué là ! A cette heure-ci, je devais être dans le labyrinthe ! Ne pas pouvoir chercher des indices ou un espoir ne me plaisait pas et ne faisait que me stresser davantage ! Je croisais encore une fois les yeux de Pearl. Qu'allait-elle faire ?
Tout cela me détends. Il est affolé, il a peur, il a mal. Tout cela me détends. Comme une tarte au citron. Je souris de plus en plus, et j'ai l'impression que je le torture à chaque seconde où mon sourire, ou ma joie, où ma jubilation se fait voir. Je sais ce qu'il ressent. Je me souviens d'en avoir déjà ressentit la saveur. Je sais ce qu'il va faire. Je me prépare. Je sait qu'il va péter les plombs. Qu'il va m'attaquer. Je sait que ses yeux vont s'exorbiter, qu'ils vont s'injecter de sang, qu'il va avoir l'air d'un fou. Le bon rebelle. Là, il m'a plus l'air perdu. J'ai envie de rire, d''éclater de rire. Je veux rire. Je veux être contente. Puis Isaac Welligton se précipite sur les barreaux, les secoue, pour me supplier de le sauver, de le relâcher, de le sortir de cet enfer, ce trou infernal. Cela ne me fait rien. Rien du tout. Je ris devant sa douleur, ses larmes, encore plus quand il s'écarte en plein désarroi. Si, ça me fait quelque chose. Une pointe de dégoût quand je remarque que les barreaux sont mouillés. Je le foudroie du regard. Il s'est reculé, serrant ses mains autour de son cou mouillé lui aussi par les larmes, croisant mes yeux d'ans l'attente d'une réaction. Je lui souris dédaigneusement. J'attends encore dix minutes pour profiter du spectacle. J'en ai marre de le voir devenir fou et s'arracher des larmes. Il me faut plus de divertissement, je me lasse. Alors je viens faire toc toc ujne nouvelle fois sur les barreaux avant de lui lancer difficilement :
- Alors ... Tu aimerais que ... je ... te ... lib...libère ? je fais en prenant un (faux) air compatissant.
J'éclate de rire. Un rire de folle. Ce que je suis alors je ne m'en plains pas. C'est aussi à cause de ma folie que Jonas n'a pas demandé aux Mâtons leur avis. Il sait sûrement que je suis folle mais pas au point de désobéir. Ou alors il s'en fout et de toute façon moi aussi. Je continue de regarder le "pauvre" Isaac d'un faux air de pitié. Avant d'éclater de rire une nouvelle fois. Je ne peux plus m'arrêter. C'est si drôle ! Comme si j'allais ... Comme si moi, j'éprouvais un sentiment non négatif envers une personne ! Ha ! Non, bien sûr. Même envers Jonas, le seul sentiment le meilleur que j'aie éprouvé c'est la satisfaction. C'est tout. Même pas du bonheur. Les seuls moment où j’éprouve du bonheur sont ceux de la bouffe et de la torture. Comme maintenant. J'éclate de rire en voyant le pauvre Isaac pleurer. Il me semble que si je continue je vais m’étouffer. Pas grave. On ne peux pas mourir de joie de toute façon.
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Elle continua de me sourire. Je me perdais. Pourquoi faisait-elle cela ? S'amusait-elle ? Probablement. Aimait-elle voir les gens souffrir ? Oui probablement aussi. Triste. Comment une horrible personne comme elle pouvait exister ? Je ne la connaissais que depuis quelques minutes seulement mais, elle m'énervait déjà. Comme pour arranger la chose, elle se pencha vers moi et murmura :
- Alors, tu aimerais que je te libère ?
Je notai qu'elle avait du mal à formuler les mots, ces derniers semblaient coincés dans sa bouche. Sa voix était compatissante mais, je sus aussitôt que c'était un piège, son expression n'allait pas avec. Menteuse, joueuse !!! L'idéal pour la satisfaire aurait été de m'avancer davantage et de faire signe que oui. Mais non, je ne le ferais pas même si j'avais commis cette énorme erreur quelques secondes auparavant. C'était tout ce qu'elle recherchait, la fausse compassion, les gémissements lorsque les gens la suppliaient. Elle appréciait les avoir à ses genoux. Une parfaite alliée pour Jonas. Elle les aurait assommé avec une machette rien que pour le plaisir de les avoir penchés à ses pieds. Je l'imaginais déjà donner des ordres et les autres les exécuter sans même faire appel à leur raison et au peu de réflexion personnelle qui leur restait. Pff minable ! Entouré d'incapable ! Incapable ? Quoi ? Voilà que je venais de m'insulter moi-même, le Isaac qui avait prié Pearl de le sortir ? Non ce n'était pas moi, c'était l'autre dingue à la noix ! Mes mains saisirent les barreaux. J'allais essayer un nouveau jeu plus susceptible de fonctionner. Mon préféré : la provocation.
- Ouais mais, tu vois, je suis certain que tu ne le feras pas.
J'avais commencé doucement. C'était pour moi encore une parfaite inconnue, j'avais besoin de plus d'élément. Pearl. Un si joli nom pour un être humain aussi ignoble. Et oui, c'était encore possible. Je pensais que les prénoms reflétaient nos personnalités mais, apparemment, je m'étais trompé sur toute la ligne. Qu'avait-elle le droit de me faire à part me garder ici ou me sortir ? Mystère. J'aurais tellement aimé lire dans ses pensées mais, de l'autre côté l'idée même de pénétrer dans l'esprit d'une folle me répugnait déjà. Je fermai les yeux tentant d'oublier l'endroit où j'étais. C'était plus facile maintenant qu'elle était là. Je n'étais plus seul et je savais que le dehors existait, c'était tout ce qui m'importait pour survivre. Allait-elle se bouger au lieu de m'observer comme un rat de laboratoire ? N'en désirait-elle pas plus ? Ah lui tirer les cheveux et la mettre au gnouf à ma place ! Tel était mon rêve là maintenant !
Il se durcit et arrête ses larmes. Il veut jouer au plus malin c'est ça ? Ses mains saisissent les barreaux.
- Ouais mais, tu vois, je suis certain que tu ne le feras pas.
Ah, un insolent ! J'en suis fort aise ! Qu'il aille au diable cet imbécile, comme si ces mots allaient me blesser. Je suis invincible. Si je pouvais l'attacher à un arbre et le fouetter au sang ... Cela me détendrai, vraiment. Je regarde autour de moi ; rien à l'est, ni à l'ouest, mais au sud, il y a un blocard malheureusement. Il ne m'entendra pas si je pousse le Coureur a bout mais si je le fouette il va rappliquer. Je pourrais l'attacher avec lui mais a deux contre un je ne suis pas sure d'avoir assez de force pour les tenir tranquille. Et puis j'ai envie de jouer. Il ferme les yeux comme pour s’imaginer des images apaisantes. Je souris méchamment. Même si je ne sais quoi faire pour l'embêter. Ah, tiens, si j'ai une idée. Je me racle la gorge avant de dire :
- Non, bien sur que non, je ne te libé... libé... je bute (c'est que je ne suis pas habituée a parler de libération) libérerai pas. Parce que je préfère te regarder pleurer. C'est tellement amusant !
Je rigole un bon coup. J'ai dit la vérité, monseigneur, ne me blâmez pas. La vérité sort de la bouche des enfants. Et alors. Je suis pas une enfant n'empêche que je dis la vérité. Les maximes sont fausses. Comme "rira bien qui rira le dernier". Je ris toujours en premier et en dernier. Toujours. Je gagne toujours. Toujours. Je sort les clefs du Gnouf et me met à jouer avec. Un tintement rafraichissant retentis. Le soleil éclaire toujours le visage torturé d'Isaac, strillé de larmes, même s'il ne pleure plus. Les visages torturés me réjouissent toujours. Toujours. J'ai envie de sourire. Je ne m'en prive pas. Je n'ai jamais eu de moment de bonheur a moi, alors e me réjouis avec le malheur des autres.
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Elle n'allait pas me libérer. J'étais condamné à rester ici, point final. J'avais agi comme un rebelle et maintenant je devais en payer les conséquences. Elle riait. Milicienne. Elle se prenait pour la reine. Pathétique. Elle ne faisait qu'essuyer les pieds tous les soirs de Jonas et lui se servait d'elle comme divertissement sous la table entre deux entrevues avec les autres toutous tout aussi bête qu'elle. Elle me disait qu'elle préférait me voir pleurer. Je ne la connaissais pas mais, j'avais compris que mes efforts étaient vains. Elle venait juste faire une simple ronde juste pour venir me voir. Dans quelques minutes, voir même dans quelques secondes elle tournerait juste les talons, mettant fin à notre rencontre pour aller retourner à ses occupations. Elle était juste passée en coup de vent juste pour le plaisir des yeux. Elle se mit à agiter les clés devant mes yeux. Mon corps tout entier avait envie de bondir pour saisir ce tas de ferraille qui m'offrait la libération, mais je m'abstins. Il ne servait à rien vu qu'elle allait les éloigner de moi immédiatement en levant le bras vers le haut. Ma tête se cogna contre une des parois et je fermai les yeux. J'avais compris. Il fallait juste que j'attende un jour comme les miliciens me l'avaient dit avant d'entrer ici dans ce gnouf. Pas de concession, j'allais rester ici jusqu'à demain.
Comment une personne pouvait-elle être aussi cruelle ? Et bien, elle cette fille l'était. Oser agiter la clé sous mes yeux avait installé en moi un désir de vengeance profond. Généralement, les gens que je rencontrais pour la première fois finissaient toujours dans un des deux camps amour ou haine. Celle-ci était classée sans hésitation dans la dernière case. Je regardai une dernière fois Pearl qui semblait être prête à me laisser de nouveau seul et lui adressai un sourire. J'avais espéré et cet espoir s'était fait attendre. Il n'avait finalement pas apparu, Pearl supprimant toute sorte de bonheur. Son sourire psychopathe avait tout ravagé, aussi destructeur qu'un ouragan détruisant toute une île d'habitations. Un jour, je prendrais ma revanche. Elle aurait une lame sous la gorge, ça je le voulais. Elle allait payer. Pearl, tu étais mon ennemie dès le début.
Il continue à pleurer le petit Isaac, pleurer. Chacune de ses larmes versée me réjouit. Et comme il en verse beaucoup, aussi nombreuses que sa peur, aussi nombreuses que sa haine que je distille en lui, sa haine contre moi, eh bien je me réjouit à tel point que vous ne pourriez pas imaginer. J'aime beaucoup faire souffrir ce blocard là. Il me fait rire. Il me fait sourire. Son visage tordu de souffrance me donne une satisfaction que je ne peux pas m'empêcher de vouloir augmenter. C'est pour cela que j’agite les clefs devant ses yeux. C'est pour cela que je les agite devant lui. Les clefs. Son dernier espoir de sortie. Son dernier espoir. Mais la lueur que je voudrais garder en vie pour mieux le faire souffrir disparait de ses yeux, remplacée par une haine noire. Absolue. Son air meurtrier, contre moi, Pearl, ne me fait ni chaud ni froid. C'est moi la meurtrière, ici, et personne d'autre. La haine qu'il éprouve contre moi, j'en suis habituée. Beaucoup de blocards la ressente. La plupart du temps, je la musèle avec le meilleur des moyens, la peur. Mais sur celui là, cela n'aura pas 'air de marcher. Il me déteste, mais n'a pas peur de moi. Bien, le joujou durera plus longtemps. Et il sera plus difficile à casser. Mais j'espère bien y arriver. Lentement. Sûrement. Avec les mots. Les mots. Une de mes armes favorites. Qui brise si bien. Il suffit de savoir quelques indices sur son adversaire. Et cette situation là, je compte bien la ressortir contre ce minable Coureur s'il décide de se venger. Il ne se vengera pas, je le casserai avant. Le problème c'est que si je brise tout mes jouets il n'y en aura plus après. Le Coureur, Isaac, me lance un sourire. Insolent. Sourire auquel je réponds par un autre sourire. Amusé. Joyeux. Psychopathique. Puis on m'appelle. Rageuse et râleuse de me voir ainsi privée du spectacle, je foudroie du regard le minable Milicien qui m'a dérangée. Je suis appelée pour parle de je ne sais pas quoi au juste. M'en fiche. Je lance les clefs au Milicien et lui dit de surveiller le Gnouf. Il acquiesce, terrorisé, avant de jeter un regard empreint de compassion au Coureur enfermé dans sa petite Cage. Je fronce les sourcils et toute trace de compassion disparait du visage de l'imbécile qui me sert de collègue. Un dernier rire joyeux par rapport au visage d'Isaac et je repart vers mes obligations.