Il fait froid ce matin. Je me met un petit pull pour ne pas avoir trop froid en courant même si je sais que je finirai pas mourir de chaud. Dans ce cas il me suffira d'enlever mon pull, j'ai un débardeur en dessous. Aujourd'hui je dois rejoindre ma coéquipière à l'entrée de la porte Nord du Labyrinthe. Cet endroit est peu visité par les autres blocards à cause de cette odeur nauséabonde omniprésente. D'habitude on y va ensemble dès le début, mais j'avais des choses à faire, et elle n'avait pas la patience d'attendre plantée là devant moi. Ce que je comprends. Je me refais ma queue de cheval pour ne pas avoir les cheveux sur mon visage comme d'habitude. Une fois prête, j'enfile des chaussures puis sors des dortoirs.
J'avoue que je ne presse pas. Je n'ai pas forcément envie d'aller dans le labyrinthe. Et puis aujourd'hui je ne suis vraiment pas d'humeur. Cela dit, je ne peux faire durer plus longtemps notre expédition dans cette partie là. Je marche à une même allure normale saluant sur mon chemin d'autres Blocards que je connais. Un sourire par ci un sourire par là, deux trois petits signes de la main... Tout ça pendant que les portes se rapprochent de plus en plus. L'aire frais du matin me gèle les mains et les joues. J'imagine que je suis toute rouge. Enfin je vois la silhouette de ma coureuse. Je remarque alors qu'elle n'est pas toute seule. Tiens, on ne sera donc pas seule dans cette parti. Je crois que c'est un garçon avec elle. En tout cas ils ont l'air de bien s'entendre, ils rigolent ensemble. Allya fini par me remarquer alors que je suis à quelques pas d'eux et stop leur conversation pour me saluer d'un grand sourire. Je m'arrête et leur lance:
- Salut.
Je leur souris puis regarde attentivement le garçon à côté. Je le connais de vu mais pas de nom. En tout cas il me dévisage.
Dernière édition par Elina Holden le Dim 31 Mai - 11:41, édité 1 fois
Date d'inscription : 13/12/2014 Age : 27 Messages : 984 Points : 117 Localisation : Quelque part caché dans les ténèbres du labyrinthe... Emploi : Maton des coureurs
Devant le labyrinthe Nord avec Allya, nous discutions tranquillement de tout et de rien, tout en échangeant des rires et des blagues. Aujourd'hui nous allions aller dans le bloc 1 afin de découvrir peut être de nouvelles solutions. C'était la première fois que j'allais avoir Allya avec moi et j'avais hâte, car nous nous entendions très bien. Clare, ma trappeuse était censée être là, mais elle n'y était pas. Je la cherchai du regard, inquiet. Tout à coup, je sentis une présence derrière moi. Je me retournai, tout excité, espérant que c'était la personne que j'attendais. Ma joie retombai aussitôt, car se tenait devant moi une grande fille aux longs cheveux blonds et non pas la petite silhouette sombre et familière de Clare. Je fis la moue, déçu. Son absence commençait vraiment à m'inquiéter. Je me rassurai en me disant que peut-être qu'on lui avait attribué quelqu'un d'autre pour aujourd'hui. Mais qui était donc la fille ? Pas ma nouvelle trappeuse, j'espère, pensais-je. Je venais juste de commencer avec Clare et je n'avais pas du tout envie de changer pour le moment.
- Salut, fis la voix
- Salut, répondis-je un peu contrarié, d'un ton plutôt froid que je n'avais pas forcement voulu.
Je détaillai la fille de la tête aux pieds. Elle avait interrompu ma conversation avec Allya, je n'aimais pas du tout cela et je venais même d'oublier la fin de ma phrase. La fatigue me rendait plus susceptible que d'ordinaire. Décidément, ça n'allait pas. Elle nous avait coupé sans vraiment se préoccuper de si nous avions fini ou pas. Je continuai à la regarder, peut-être d'un air un peu hautain, mais je m'en fichai. Pour une raison que j'ignorai, elle m'énervait. Ok, elle ne m'avait rien fait de mal, mais c'était juste le mauvais timing pour débarquer comme ça par surprise. J'aimais bien m'amuser à fixer les gens. Cela me permettait d'évaluer vite fait leur capacité ou leur point faible.
La jeune fille était grande avec de longues jambes élancées, elle était probablement rapide, ce qui était une bonne chose. Mais de l'autre côté, très menue, elle ne devait pas être très forte, mais très agile. Je me perdais dans mes pensées et je fixai à présent un peu tout et rien. Remarquant qu'elle avait compris que je la détaillai, je lui adressai un sourire forcé. J'attendais avec impatience qu'elle s'en aille pour que je puisse continuer à parler, mais je pris conscience qu'elle était là pour une autre raison que celle de nous saluer. Par le sourire qu'elle échangea avec Allya, je devinai que c'était sans doute sa trappeuse. Super, ironisais-je dans ma tête.
- T'oubliera pas de refaire mieux ton lacet, lui dis-je le plus neutre possible.
En effet , j'avais remarqué qu'il était prêt à se défaire. Ayant soudainement envie de bouger, je fis signe à Allya que c'était l'heure d'aller dans le labyrinthe.
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Dernière édition par Isaac Welligton le Dim 1 Fév - 14:03, édité 2 fois
Je suis réveillée par les rayons du soleil qui filtrent à travers les fins rideaux que nous utilisons pour séparer quelques pièces et faire un peu d'intimité. Je soupire avant de poser mes pieds nus sur le sol dur du bloc. Une nouvelle journée dans le labyrinthe en perspective on dirait. Mais cette fois çi nous ne serons pas toutes les deux seulement avec Elina, Isaac et peut être que sa trappeuse Clare partirons avec nous à la recherche d'une sortie. Car c'est bien le but de notre escapade non? En trouver une, une vraie qui nous ouvrira les portes sur un monde que nous avons oublié mais dont je souhaite tellement me souvenir...Je saisis mes chaussures de ma main droite tandis que de la gauche je ramène mes armes et ma boussole. Je noue mes lacets évitant de trembler le plus possible puis vérifie que j'ai tout. Après cela, je range ma dague dans ma ceinture, accroche mon carquois dans mon dos et passe mon arc autour de mon cou pour éviter qu'il ne me gêne. Placé d'une certaine manière, il n'entrave pas mes mouvements le moins du monde et je peux courir aussi vite que lorsque je n'ai rien, sans avoir besoin de le ramener a chaque fois derrière mes jambes.
Je marche rapidement en direction du bloc 1, perdue dans mes pensées. J'ignore tout de mon passé mais hier, des souvenirs me sont remontés à la surface. Au moins à présent je sais que je ne suis plus chaste et que je l'ai fais avec Isaac. Mais bon, ça aurait pu être pire, je le connais bien malgré le fait je le considère comme un ami, un confident dont j'ai réellement besoin ici et je ne m'attendais pas à le voir comme cela. Mais nous avons convenu que cela ne changerait en rien notre relation. D'ailleurs lorsque j'atteint les immenses portes, je le regarde, il est déjà là. Je lui souris et nous commençons à discuter de tous et de rien; mais en réalité je suis très anxieuse. Je ne vais que très rarement dans cette section et je ne la connais pas énormément. La plupart du temps je vais dans d'autres endroits que je connais mieux.
Soudain j'aperçois ma Trappeuse au loin, je lui fais un signe et mon visage s'épanoui. Elle s'approche alors de nous et lance:
- Salut.
Je lui réponds sur un ton que je souhaite agréable mais ce n'est pas le cas d'Isaac. Je lève les yeux au ciel, sentant une ambiance électrique dans l'air.
- T'oubliera pas de refaire mieux ton lacet, lui dit-il après l'avoir froidement salué.
Je lance une plaisanterie pour détendre l’atmosphère mais elle retombe à plat, je finis par hausser les épaules et me mets à sautiller.
- Bon, on y va? je demande tout sourire, impatiente et nerveuse à la fois. Il me tarde de découvrir tous les secrets du labyrinthe et de cette section plus particulièrement. Notre excursion promet d'être intéressante.
Il est sérieux là ? Il me dit ca d'une façon tellement neutre que j'ai envie de le gifler. Ça promet aujourd'hui.
Je lui lance un grand sourire en haussant un sourcil avant de lui répondre d'une façon faussement sympathique:
- Merci de me prévenir.
Puis sans le quitter des yeux je lève mon genou attrape mon lacet et le ressert avant de laisser tomber ma jambe en tapant du pied par terre. Je ne le lâche toujours pas du regard et n'efface toujours pas mon sourire. L'ambiance est tendue et je vois du coin de l'oeil que Allya est désespérée. Elle lance une plaisanterie sûrement pour détendre l'atmosphère mais c'est loin de marcher. Le garçon fini par faire un signe à Allya comme quoi il serait temps de partir sans faire attention à moi. Seulement ma coureuse ne semble pas le remarquer car elle lance d'une voix qui se veut être joyeuse:
- Bon, on y va ?
- Allez, c'est partis ! je lui réponds avant de lancer un regard mesquin au garçon qu'il semble ignorer.
Sur ce, on s'engouffre dans le labyrinthe à la même allure.
On fini par ralentir le pas en découvrant les allés qu'on visitait pour la première fois depuis notre arrivé au Bloc. Je profite d'un instant où le garçon dont j'ignore encore son prénom s'éloigne pour murmurer quelque chose à Allya.
- Comment il s'appelle ?
- Isaac.
- Ok. Maintenant tu peux me dire pourquoi ce Isaac squatte avec nous aujourd'hui ?
J'attends sa réponse en dévisageant de loin Isaac.
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La fille me lança immédiatement un grand sourire ironique. Exactement la réaction que j'attendais. Je lui souris évidemment en retour, méprisant.
- Merci de me prévenir, rétorquait-elle sur le même ton que le mien.
- Mais de rien voyons, tout le plaisir est pour moi, répondis-je toujours avec mon grand sourire.
Je ne sus pas vraiment ce qu'il me prenait à jouer les idiots comme ça, mais cela m'amusait grandement. J'y prenais un certain plaisir.
- Bon on y va !, sautilla Allya afin de détendre la mauvaise atmosphère qui s'était installée.
Alors que je m'avançais en compagnie d'Allya dans le labyrinthe, j'entendis du coin de l'oreille un tapement de pied sur le sol, celui de la fille. Je souris sans qu'elle le voie. Les filles me suivirent, tout en restant un peu en arrière. Je marchai légèrement plus vite qu'elles et cela m'arrangeait. La pauvre Allya ne devait sans doute rien comprendre à la situation, mais je n'étais pas vraiment d'humeur à faire mon poli avec n'importe qui. Allya était différente, elle savait me distraire de toutes mes pensées négatives, alors que les autres me rappelaient juste le fait que j'étais bloqué ici par leurs regards et sourires faux continuels. Oui, j'étais bien pessimiste aujourd'hui, mais mes cauchemars de cette nuit ne cessaient de me revenir en tête et finissaient par me brouiller l'esprit. Derrière moi, je pouvais entendre les filles chuchoter.
- Comment il s'appelle ?, fis la voix de la blonde. - Isaac, répondis aussitôt Allya. - Ok. Maintenant tu peux me dire pourquoi ce Isaac squatte avec nous aujourd'hui ?
J'accélérai toujours un peu plus le pas, comme si j'étais stressé de me faire dépasser par le temps. Il nous restait encore tellement plein de choses à découvrir. L'écho du labyrinthe était très bon et même si elles ne désiraient pas que j'entende, n'étant pas sourd, j'en étais très bien capable. Montrant dans ma démarche que j'étais sûr de moi, je me retournai quelques secondes après vers elles.
- Pour répondre à ta question Blondie, ma trappeuse n'est pas là aujourd'hui. Allez, si on commençait à courir un peu ?
Je m'étonnai moi-même. Ma voix résonnait autre que d'ordinaire : remplie de mépris et de prétention. J'en aimais le son, c'était comme si je contrôlais un peu la situation. Enfin c'était juste un aspect que je voulais donner ce matin. Parfois il m'arrivait de me comporter comme quelqu'un de complètement différent de moi-même juste par pur ennui. Ce jour-là était aujourd'hui.
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Dernière édition par Isaac Welligton le Dim 1 Fév - 14:04, édité 1 fois
Je me faufile devant avec Isaac pour pouvoir lui parler seul à seul. Je ne comprends son comportement envers ma Trappeuse Elina. C'était sensé être une expédition avec une bonne ambiance et puis leurs caractères ne sont pas totalement incompatibles! Ou du moins je l'espère car ce n'est que le début et moi je ne vais pas tenir longtemps avant de m'énerver pour de bon. Pour l'instant je tente de rester souriante mais ma patience a des limites et je trouve que l'immaturité atteint des sommets entre eux. Ils sont faussement ironiques et se jettent des regards méprisants, sinon la plupart du temps il font semblant de s'ignorer, mais gardent tout de même un œil mauvais l'un sur l'autre. Sérieusement ils peuvent faire leur gaminerie ailleurs! Le labyrinthe n'est pas un terrain de jeu et encore moins de dispute, surtout cette section d'ailleurs que je ne connais que très peu et dont je me soucie énormément. Je suis sûre que si un Griffeur apparaissait, les deux se laisseraient en plan, vu comment ils s'adorent. Ah l'ironie, mon issue de secours à vrai dire et leur façon de communiquer aussi.
- Pour répondre à ta question Blondie, ma trappeuse n'est pas là aujourd'hui. Allez, si on commençait à courir un peu ? déclare Isaac d'un ton prétentieux.
Je hausse lentement les sourcils avant de le coller aux parois du dédale.
- Écoutes moi bien, si tu continues à traiter ma Trappeuse de cette façon on se sépare et je te laisse en plan t'as bien entendu? je lance à l'intention d'Isaac.
Puis je me tourne vers Elina et la prend par le bras pour la mener devant lui.
- Et c'est pareil pour toi! Si ça continue, je fais cavalier seul et au pire qu'est ce qui peut m'arriver à part dix milles choses plus dangereuses les unes que les autres? Maintenant vous arrêtez de jouer à celui qui est le plus stupide où je me barre!
Je sors ma dague et me met à courir avec une moue dégoutée. Ce qu'ils peuvent être bêtes parfois! Et puis je ne comprends pas leur réaction; le pire c'est qu'ils ne font qu'empirer les choses et moi ça me tape sur les nerfs. Et dire que ce n'est que le début! Je lève les yeux au ciel dans ma course puis les baisse vers le sol et m'aperçoit que quelque chose de rouge est dessus.
- Pour répondre à ta question Blondie, ma trappeuse n'est pas là aujourd'hui. Allez, si on commençait à courir un peu ?
Blondie ? Il vient de m'appeler Blondie ? Non mais vraiment ! Je m'apprête à lui répondre que ce n'était pas une raison de venir avec nous quand Allya le plaque contre un mur et lui lance:
- Écoutes moi bien, si tu continues à traiter ma Trappeuse de cette façon on se sépare et je te laisse en plan t'as bien entendu?
Un sourire s'affiche sur mes lèvres avant que ma Coureuse m'attrape par le bras et m'enmene comme une enfant devant Isaac.
- Et c'est pareil pour toi! Si ça continue, je fais cavalier seul et au pire qu'est ce qui peut m'arriver à part dix milles choses plus dangereuses les unes que les autres? Maintenant vous arrêtez de jouer à celui qui est le plus stupide où je me barre!
Je dégage mon bras de ses mains puis elle s'éloigne en colère.
- C'est bon tu vas pas commencer à nous traiter comme si on était tes gosses !
Elle ignore royalement ma réflexion et continue de marcher d'un pas précipité avant de sortir sa dague et de courir.
- Bravo tu la faite fuir ! dis-je a l'intention d'Isaac.
Puis on recommence à se quereller en même temps qu'on avance. Pendant qu'on se lance des piques on accélère le pas comme si on faisait la course pour rattraper Allya. Enfin on la percute à cause du peu d'attention qu'on avait en marchant. On manque de la faire tombée et celle ci se retourne et nous plante chacun notre tour un regard noir.
- Pardon... , lui dis je sur le même ton qu'une enfant qui aurait fait une bêtise. Pourquoi tu t'es arrêté comme ça ?
Elle désigne le sol d'un signe de tête. Je suis son indication du regard et remarque une petite flaque de sang par terre. J'etouffe un cris d'étonnement puis me tourne vers Isaac et Allya le regard terrifié.
- C'est quoi ce bor....
Une plainte retenti. On se tourne tous les trois. Je m'imagine déjà la scène, un ou une ami agonisant sur le sol du labyrinthe. Je suis presque sur que c'est ça, d'où le sang. On se lance un regard puis partons à la recherche de la personne à qui appartient le sang.
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À l'instant où les paroles sortaient de ma bouche, je sus que ça allait mal aller pour moi. Je ne me trompai pas, car Allya s'avançait déjà dangereusement vers moi et me plaqua au mur et me lança :
- Écoute-moi bien, si tu continues à traiter ma Trappeuse de cette façon on se sépare et je te laisse en plan t'as bien entendu?
C'était la première fois que je la voyais en colère, mais en même temps mon instinct me disait qu'elle avait probablement dû se mettre colère contre moi déjà plusieurs fois dans le passé, probablement pour des disputes. Je secouai la tête tout en l'écoutant rager. D'un côté, je ne voulais pas la décevoir, l'on avait fait connaissance il n'y avait pas longtemps et je n'étais pas prêt à entraver notre amitié pour des histoires stupides. Mais l'autre partie de moi, celle colère, me forçait à ne pas écouter. Après tout, je faisais et disais ce que je voulais. J'étais plutôt du genre franc et je ne mâchais pas mes mots. C'était comme ça et il fallait s'y faire. Torturé entre ces deux extrémités, je décidai cependant de jouer les innocents, c'était bien plus simple et je n'avais pas envie de m'embêter cette fois-ci.
- Je taquine seulement, n'en fais pas un plat comme cela Allya.
Je vis l'autre fille me lancer un sale sourire de victoire. À ma plus grande joie la jeune fille ne le savoura que quelques fractions de secondes car, déjà Allya se retourna vers elle pour lui dire que c'était exactement la même chose pour elle aussi. Je lui souris à mon tour, tout content que nous soyons sur le même pied d'égalité. Il n'y avait donc pas de chouchou pour Allya, c'était bien fait pour elle !
- C'est bon tu vas pas commencer à nous traiter comme si on était tes gosses ! , rétorquais-elle à mon amie.
Elle avait osé, chose que je n'avais pas faite. De mon point de vue, je ne l'aurais jamais formulé comme cela. Au fond de moi, je savais très bien que c'était Allya qui avait raison, mais il était hors de question de l'avouer devant la blonde. Allya, nous laissant tout le deux se mit à courir. Je lançai un regard de victoire à la fille, puis elle me rétorqua :
- Bravo tu la fait fuir ! - Moi la faire fuir ?, fis-je aussitôt insistant bien sur l ''moi'', sentant la colère monter. C'est toi avec ta réflexion stupide !
Puis nous recommençâmes notre chemin, en courant cette fois-ci tout en nous querellant au sujet de notre amie. Nous ne prêtions pas tellement attention à ce que nous faisions si bien qu'à un moment nous percutâmes Allya de plein fouet. Je m'excusais auprès d'elle tout en rejetant la faute sur la trappeuse. Devant sa coureuse, cette dernière retrouva son air d'enfant.
- Pardon, pourquoi tu t'es arrêté comme ça ?, demanda t-elle à Allya d'une voix innocente.
C'était pire, je détestais les fausses petites voix moqueuses comme cela. Je n'aimais pas cette fille ! Elle était si contradictoire, tellement fausse, même envers Allya. Je n'en avais pas fini avec elle, mais à présent ce n'était pas vraiment le moment. La situation devenait sérieuse et inquiétante.
- Bah parce qu'elle à vu un truc tout simplement, question stupide, ne pus-je m'empêcher de sortir en devançant Allya, inquiet.
Cette dernière nous fixait tout deux avec haine, elle en avait assez de nos petits jeux de chat et de souris. Soudainement, oubliant la situation, je me concentrai sur sa trouvaille. Au même moment, la blonde étouffa un cri.
- C'est quoi ce bor..., commençai-je alors pile au même instant que la trappeuse.
Su le sol s'étendait une large trace de sang. Je m'accroupis tel un détective pour détailler de plus près. Tâche très fraîche et en grande quantité. La personne n'avait probablement pas pu aller très très loin. Il y avait des traces de mains, ce qui montrait que la personne avait du se traîner. Elles pointaient toutes dans la même direction. Vers la droite.
- À droite, fis-je après avoir analysé.
Un cri strident se mit à me percer les tympans. Il venait bien en effet de la droite, j'avais vu juste. À grands pas, je me lançai déjà en compagnie des filles, ma lance à la main, prêt à un assaut. Au fur et à mesure que nous avancions, les traces de sang se trouvaient de plus en plus proches et de plus en plus grosses. Mon cœur commençait à battre de plus belle dans ma poitrine. À chaque intersection, je regardai bien s'il n'y avait pas un danger. Je n'eus pas beaucoup de mal à trouver la victime. Comme je l'avais pensé, il aurait été impossible pour elle de s'aventurer si loin dans le labyrinthe avec tout le sang qu'elle avait perdu jusque-là. La scène qui s'offrait alors à mes yeux me choqua. Une jeune fille rousse, étendue sur le sol, gisait dans une marre de sang. Elle était sérieusement blessée. Aussitôt, après avoir jeté un coup d’œil terrifié aux filles, j'accourus en vitesse et retirait mes vêtements pour avoir mon tee-shirt. Tissu le plus souple et le plus maniable que je portai en dessous de mon équipement. Je me retrouvai torse-nu, le froid commençait déjà à frapper ma peau. J'ignorai cette sensation, il fallait lui faire un garrot et au plus vite ! Sa tête penchée, je la mis sur le côté, car elle commençait à suffoquer. Le monde s'arrêta de tourner pendant quelques secondes. Je la reconnu. C'était une coureuse. Leila.
Je ne sais pas ce qui me prend tout d'un coup. Je reste là, pétrifiée alors qu'elle a besoin d'aide, de notre aide. Nous sommes les seuls qui pouvons la sauver et la place je ne bouge pas. Heureusement qu'Isaac est là. Au bout de quelques secondes il reprend ses esprits et retire son t-shirt pour en faire un garrot. Je secoue alors la tête et regarde son pouls, et depuis combien de temps elle est dans cet état. Je sors aussi ma gourde de mon sac fait exprès pour de longues excursions dans le labyrinthe, puis la porte à la commissure de ses lèvres à la peau arrachée.
- Qu'est ce qu'on peut faire? dit Elina la voix tremblotante.
Je hausse les épaules. Elle a raison, je n'ai aucune connaissance médicale et même avec le garrot d'Isaac, elle ne tiendra pas bien longtemps. Elle en a pour quelques heures, tout au plus. Il lui faut un Medjack, et rapidement. Seulement nous sommes trois, en plein cœur d'un dédale, éloigné de tout.
Mais soudain je la reconnais.
- Oh non! je lance ma main gauche posée sur ma bouche.
C'est Leila, une coureuse que j'apprécie. Mais où est son trappeur? Je lâche un juron et me mets à frapper le mur du labyrinthe de colère. Il faut que je me calme. Je tente de ralentir mes battements et de respirer plus lentement. J'ai l'habitude maintenant mais parfois je ne me maitrise plus du tout. D'ailleurs hier c'est grâce à Isaac que je suis redevenue à peu près normale et que je n'ai pas causée de carnage. Je souris à cette pensée et toute rage part aussi rapidement qu'elle est venue. Je soupire, puis m'assois aux côté de Leila pour lui procurer le plus de soins possible.
- Tiens le coup, sil te plait.
Je soulève son haut et découvre une immense et profonde blessure partant de sa poitrine à sa hanche droite. Je retiens un cri et prends une longue inspiration. Je ne dirais rien, je ne pleurerais pas, je ne paniquerais pas. Je compte jusqu'à trois puis me redresse lentement et c'est là que je l'entends.
Un grognement inhumain qui me broie les entrailles et réveille un lourd sentiment en moi.
La peur s'empare alors de mon être et je saisis mes armes.
Date d'inscription : 18/10/2014 Messages : 18 Points : 33
Dim 1 Mar - 13:34
Apophis
Le serpent dort. Profondément. Je m'approche de l'ordinateur et j’appuie sur une touche. Il se réveille en sursaut. Il cligne des yeux. J'esquisse un sourire. J’appuie sur deux ou trois autres touches, puis je tape code sur codes. La Créature est prête. ***
L'Apophis rampe sur le sol du Labyrinthe. Ce n'est pas un Apophis dangereux. Celui - ci fait partie des Apophis à la colle simple. Certains de ses frères et sœurs possèdent une colle urticante très douloureuse. Celui - ci non. Il glisse doucement, long et chatoyant, sur le sol de pierre. Il entends des voix. Se dirige vers elles. Il est rouge, orange et vert. Chatoyant, de plusieurs couleurs, mais dangereux. Son regard est insensible. Un regard hypnotique. Un regard reptile. Il arrive dans un couloir où quatre personnes sont regroupées. L'une d'elles est à terre. Deux autres l'aident. Une dernière est debout. Le serpent se dirige vers la personne debout. Une femelle blonde. Il passe entre les jambes du mâle blond et de la femelle brune pour ensuite arriver juste devant la femelle blonde.
*** J'appuie sur une touche. Mon sourire s'élargit. ***
L'Apophis se dresse aussitôt et crache sa colle sur la blonde. Surprise, celle - ci recule, tombe puis se cogne la tête par terre. Le serpent se tourne vers les deux autres humains, les deux autres personnes, les deux autres spécimens. Il mesure environ un mètre cinquante. Il ondule lentement sur les deux autres humains encore debout, dardant sur eux son regard hypnotique.
*** J'appuie sur une autre touche, entre un code, garde mon doigt suspendu au dessus de la touche "Enter". ***
Le serpent se fige en gardant ses yeux plongés dans ceux des humains.
*** Je presse la touche "Enter". ***
L'Apophis se dresse aussitôt et accélère en direction des deux spécimens, avant de s'arrêter à moins d'un mètre d'eux.
*** Je prends un petit carnet et un stylo pour noter leurs réactions.
C’est là que nous découvrons Leïla, une coureuse que l’on connait tous les trois. Après tout, tous les Coureurs et Trappeurs se connaissent plus ou moins, à ma connaissance.
- Qu’est-ce qu’on va faire ? je lance dans le silence.
Allya hausse les épaules, puis se penche sur la coureuse. Je me mordille les lèvres à cause du stress, et fait les cent pas les bras croisés. Je me demande ce qui a bien pu arriver. Je guette, au passage l’arrivé d’une créature, mais rien ne viens. C’est là que ma coureuse soulève légèrement le t-shirt de la blessée. J’étouffe aussitôt un cri de stupeur. Elle avait une entaille profonde lui traversant le ventre. Je détourne de suite le regard, réprimant un haut le cœur.
Puis tout est arrivé très vite. J’ai reçu en plein visage une substance collante à une telle force que cela m’a fait reculer. Puis j’ai trébuché. Tout est alors devenu flou…
Plus rien. Je ne vois plus rien. Ma vue… elle s’est brouillée. Petit à petit. Comme ça. Sans que je sache ni comment ni pourquoi. Mal. J’ai mal. Au plus profond de mon crâne, seule une douleur persiste. Une douleur qui résonne comme un bruit. Un bruit fort. Un cri. J’ai une blessure au crâne, et son cri résonne dans tout mon être. Perdue. Je me sens perdue. Je ne peux plus rien voir. Je ne peux plus rien dire. Je ne peux plus rien sentir. Hormis cette douleur. Des sons. Je perçois notamment des sons. Ils résonnent. Comme un écho. Un écho lointain. Des voix. Voilà. Ce sont des voix. Qui résonnent comme un écho lointain dans mon crâne. Accentuant la douleur. Je gémis. Intérieurement. Extérieurement. Je n’en sais rien. Peu importe. Mon cœur. Les battements de mon cœur. Je les sens. Lents, et réguliers. Les deux à la fois. Est-ce une hallucination ? Suis-je morte ? Ou en train de mourir ? Des questions. Toujours des questions. Des questions qui mettent du temps à prendre forme dans ma tête. Parce que je ne vais pas bien. Des voix. Toujours des voix. A qui sont-elles ? Je veux savoir. Je veux comprendre. Je veux parler. Je veux voir. Je veux me voir. Voir mon état. Je dois être abominable. Mais on s’en fou, après tout. Je suis morte. Ou presque. Ou peut-être pas du tout. Surement pas, vu que j’ai mal. Et que mon cœur bat. Deux informations. Seulement deux informations sur mon état. Un Medjack. Je voudrai voir un Medjack. Bien sûr, personne ne m’entends. Et moi je n’entends personne. Je suis coupé du monde. Mais quel monde ? Je n’en sais rien. Je n’en sais plus rien. Je me sens mal. Très mal. Sentiment de claustrophobie. Je panique. Intérieurement. Extérieurement. Je n’en sais toujours rien.
Je veux savoir, je dois savoir. Je dois entendre. Je dois comprendre. Comprendre, putain.
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Je serrai le garrot autour de la blessure de la jeune fille. Le sang giclai par la même occasion. Ce n'était pas bon signe. A côté de moi les filles restaient de marbre, trop stupéfaite. Pourquoi ne m'aidaient-elles pas ? Y avait-il un autre moyen pour soigner Leila ? Soudainement Allya s'avança et se s'agenouillant avec moi et lui pris son pouls. Je me penchai vers la jeune fille inquiète. Ses battements étaient irréguliers et s'affaiblissaient.
- Qu'est qu'on peut faire ?, me demanda Allya. - Retourner. Elle a besoin de soin sinon elle va mourir c'est clair, fis-je aussitôt sans hésiter d'une voix grave.
Je n'étais pas medjack mais, je savais que ce n'était pas bon. J'avais eu moi aussi une blessure au même endroit et ma medjack avait dit que j'avais été chanceux. Or ici l'entaille était encore un peu plus profonde. Je me rhabillai très vite et je commençai à soulever la fille afin de la porter dans mes bras.
- Qu'est qu'on va faire ?, fis Elina. - Je l'ai dit il y a deux secondes écoute bordel ! On retourne au bloc !, répondis-je énervé.
C'était sorti tout seul. Depuis le début elle me gonflait mais, c'était la peur et l'inquiétude qui avaient parlé à ma place. Au même moment où je disais cela, je me stoppai net. Mon regard avait croisé quelque chose qu'il ne fallait pas. C'était trop tard. Je ne pouvais plus rien faire. Mes membres ne pouvaient plus bouger et mon coeur s'était stoppé. Je me mis à trembler de la tête aux pieds. Il m'était impossible de détourner le regard. C'était la première fois que je voyais ce genre de bestiole mais, je savais très bien que cela s'appelait ''serpent'' et pour une raison que j'ignorai j'en avais la phobie.
- Les... les filles...., balbutiais-je en leur désignant le serpent que j'avais vu.
Je voulais dire autre chose mais, rien que cette phrase m'avait comme détourné du serpent. Je voulais rester concentré dessus afin de guetter ses moindres mouvement. Je savais que s'il me sautait dessus j'allais péter un câble. Les yeux jaunes du reptile nous fixaient les uns après les autres. Il rampait sur le sol et s'avançait de plus en plus vers nous. Je sentis mon sang se glacer et le rouge me monter aux joues par la même occasion. J'avais envie de me mettre à hurler et de m'enfuir en courant mais, je luttai intérieurement pour ne rien faire. Mes dents se mirent à mordre ma lèvre, si bien que le sang se mit à perler. Le reptile continuait d'avancer et plus je le voyais bouger, plus je frissonnai. Ses mouvements s'accompagnaient à sa vitesse parfaitement. Perdant tous mes moyens, je reposai Leila sur le sol et me mis contre le mur comme si ce dernier pouvait me protéger. Pour une fois je regrettai de ne pas être dans le bloc que je détestais le plus : le bloc 5 où les murs bougeaient même en plein jour. J'étais totalement terrorisé.
Puis, très vite, le serpent s'intéressa à Elina. Je la vis blêmir et reculer comme je l'avais fait quelques secondes auparavant. La jeune fille était aussi pâle que le marbre. Nous ne savions pas quoi faire. L'idéal était pour moi de prendre les jambes à mon cou et de trancher la tête du serpent avec mon épée. Mon bras caressait ma lame, mais rien ne se passa. J'en étais incapable. BOUM. Mes yeux regardèrent à ma gauche. Elina venait de se cogner la tête contre le mur en tentant d'échapper à la bête. Je vis son expression confus, perdue entre la terreur et l'incompréhension. Elle sembla basculer ailleurs et ses yeux se fermèrent presque aussitôt. Elle avait perdu connaissance. Que devais-je faire ? Je me rapprochai vers Allya. J'avais envie de lui saisir le bras et de le lui serrer fort pour me sentir rassuré. A la place je me collai à elle. Cela sembla attirer l'oeil du reptile car, déjà il se mit à ramper vers nous. Je reculai tout en entrainant Allya vers le fond, tout tremblant. Je sentis que mon épée glissait de mes mains. Il était prêt à bondir sur nous. La peur ne se dissipait pas. Alors qu'il bougeait encore, je perdis encore plus mes moyens. En voulant faire un pas en arrière, je trébuchai et je laissais échapper un petit cri qui résonna dans le dédale.
Ce n'est qu'un serpent tout mignon, ce n'est qu'un serpent tout mignon. Je continue de me répéter cette phrase dans ma tête tandis que le petit animal qui rampe gentiment vers Elina commence à lui lancer une colle. Ma Trappeuse se cogne alors la tête contre les parois du labyrinthe et je la vois tomber dans l'inconscience.
- Ca c'était pas mignon!
Je me mets à hurler de peur. Si jamais je pouvais sortir de mon corps et observer la scène, je crois que je serais hilare face à mon comportement. Je suis terrifiée par un petit serpent! Je pourrais sortir ma dague, ou même mon arc et le tuer, mais non, madame devient terrifiée. Je sens Isaac se rapprocher petit à petit de moi et l'épée finit par glisser de ses mains. Je jette un oeil et remarque qu'il est aussi désemparé que moi. Et moi qui comptait sur lui pour régler l'affaire...Nous sommes tous les deux apeurés. Et le serpent qui se rapproche le plus en plus de nos pieds...Non, non, non. Je ne sauterais pas dans les bras d'Isaac, pour ma dignité. Même si j'en crève d'envie. C'est pas possible une mauviette pareille! Je m'en veux, j'en ai marre d'avoir peur de cette misérable bête. Je veux qu'elle s'en aille.
Je ne me rappelle pas avoir déjà croisé ce genre de bestiole. Depuis mon arrivée ici du moins. Alors pourquoi je réagis de cette façon? Peut être en ai-je déjà rencontré avant le labyrinthe, avant la prison qui nous emprisonne tous depuis trop longtemps. D'ailleurs si je suis c'est pour en sortir, pas pour rester là et laisser un serpent se moquer de moi.
Pour la liberté.
J'utilise de biens grands mots pour me motiver, mais je dois me réveiller, sortir de ma torpeur. Et Isaac aussi. Je saisis ma dague, caché dans ma chaussure et, la main tremblante, je la lance sur l'animal. Je le rate d'une dizaine de centimètres. D'habitude j'atteins toujours ma cible. J'ai déjà affronté des pisteurs, des plantes venimeuses et d'autres choses bien plus effrayante que CA. Alors maintenant je vais me bouger et agir au lieu de ne pas toucher notre petit ennemi. Enfin je vais essayer. Bien plus facile à dire qu'à le faire à vrai dire.
Date d'inscription : 18/10/2014 Messages : 18 Points : 33
Dim 15 Mar - 13:09
Apophis
Je note sur mon petit carnet que les deux spécimens debout ont l'air effrayé et ne font pas un seul geste pour neutraliser la Créature. Je me mords la lèvre, réfléchissant à un mot, hésite, puis trace les lettres d'une écriture ronde sur le papier. Le crayon crisse contre la feuille. Un des deux blocards pousse un petit cri effrayé et laisse tomber son épée. Je retiens un gloussement.
***
Le serpent se dresse et pose ses yeux reptiliens en direction des deux spécimens qui sont affolés. Il sent l'odeur de leur peur, leur envie de partir d'abandonner la femelle blonde étalée par terre qui marmonne dans son inconscience. La femelle brune pousse un cri dans sa langue.
***
" Ça c'est pas mignon ! " Je note les mots sur la feuille ainsi que la réaction instinctive du blocard garçon de se rapprocher de la fille et de la faire reculer. Cela m'amuse. J'arrête d'écrire avant de cliquer sur une fenêtre de mon ordinateur et de rentrer un code composé de quatorze lettres, douze minuscules et deux majuscules, pour finir par choisir une action sur laquelle je clique.
***
Le serpent se crispe avant de s'élancer vers les deux spécimens, calmement. Il ne s'écarte pas quand la femelle brune lance son arme vers lui car elle le rate. Il darde ses grands yeux noirs, vides de compassion, vers elle pour la fixer. Il avance comme un robot en ondulant. Il crache un jet de colle à la droite de la femelle, en faisant exprès de la rater, pour la faire se coller encore plus au mâle et les faire dévier dans un cul de sac.
***
Je ferme la fenêtre, en ouvre deux autres puis entre les quatre codes nécessaires pour la réalisation de l'expérience suivante.
***
L'Apophis fonce ensuite à toute vitesse vers les deux humains qui courent pile dans le cul de sac. Ils ne sont pas loin du spécimen blond femelle, a peine trente mètres. Le serpent siffle et laisse apercevoir sa langue fourchue entre ses crocs. Il n'envoie pas de colle mais ondule vers les deux spécimens terrifiés. Puis se poste à moins d'un mètre d'eux, analysant la situation.
***
Je me mords la lèvre. Non, non, ça ne va pas. J'entrevois une possibilité. Je presse deux fois Enter avant d'appuyer sur Delete et taper "fear" en guise de code. "peur", en français.
***
Le serpent s'enroule autour de la jambe droite du spécimen femelle brun et de la jambe gauche du spécimen mâle blond. Il les serre et les fait se rapprocher encore plus, sa peau lisse et visqueuse, presque, glissant sournoisement contre leur cuir, leur peau fragile et humaine. Sa langue fourchue effleure le mollet de la femelle brune et il commence à grimper autour de la jambe gauche du mâle.
***
Je reprends mon carnet et mon crayon a papier pour schématiser la scène.
Du noir. Du noir partout, du noir tout le temps. Une impression d’être dans une bulle noire. Une bulle à moi, rien qu’à moi. Qui me coupe du monde et étouffe partiellement les voix qui m’entoure. Je flotte sur un nuage inconfortable. Un nuage posé dans ma bulle. Et quelque chose s’amuse à me frapper le crâne. Voilà les impressions que j’ai. Je n’ai pas toute ma tête je crois. Mon esprit est embrouillé. Il ne comprend rien. Mes idées, mes sentiments, mes sens, tout ça est mélangé. J’aimerai secouer la tête pour que tout revienne en ordre et que je puis enfin comprendre ce qu’il m’arrive. Mais je ne peux pas. Je sais plus comment on fait. Et puis, je suis sûr que mon crâne n’apprécierait pas.
Des taches blanches se forment dans les ténèbres dans lesquels j’ai était plongé. De choses, dans ma tête bougent. J’ai mal. Mais plus seulement qu’à la tête. Partout dans mon corps. Mon côté droit semble paralysé. J’comprends, un peu, je crois. Je comprends où je suis. Petit à petit tout reprend sa place dans ma tête, et je me sens émergé lentement de mon inconscience. « Je suis arrivé ici il y a quelques mois, je ne me rappelais plus de rien. Personne ne se rappel de rien. Chaque mois quelqu’un est envoyé ici, par l’intermédiaire de la Boîte. Ici c’est le Bloc. Je suis une Trappeuse. Ma Coureuse est Allya. On cherche une sortie. Je suis actuellement étendue dans le Labyrinthe. Je me suis fait attaquer par une petite créature semblable à un serpent. J’étais avec Allya et Isaac. J’aime Allya mais pas Isaac. »
Toutes ces informations se sont déversés dans mon esprit avec une lenteur épouvantable. Je sens maintenant le sol dur et froid sous ma joue. Mes paupières sont lourdes. Très lourdes. Je les ouvre néanmoins avec peine. Juste histoire de voir ce qui m’entoure. J’ai toujours autant mal à la tête, mais j’essaye de l’ignorer. Ma vue est floue, et tout tourne. Je cligne des paupières pour que ma vision s’éclaircisse. Ce qui finit par marcher. Tout doucement, je me relève en position assise. Je regrette aussitôt, car la douleur de mon crâne s’intensifie. Je gémis et me masse la tête. Je n’arrive pas à ouvrir mes paupières en grand. Une fois que la douleur de mon crâne s’apaise, je cherche aussitôt mes deux coéquipiers. Devant moi, je ne vois personne. Et s’ils m’avaient abandonnés ? Et puis combien de temps j’ai été inconsciente ? Et si les portes allaient se fermer ? Je commence à paniquer intérieurement face à la situation. Puis j’entends rapidement des bruits de pas. Je me retourne. Un peu trop vite par rapport à mon état, ce qui me brouille rapidement le vue et je manque de sombrer à nouveau dans l’inconscience. Je fermer les yeux et respire doucement pour calmer la douleur. Puis j’ouvre les yeux et je vois Isaac et Allya collé l’un à l’autre. Ils semblent terrifiés. Je baisse les yeux et vois le sorte de serpent enroulé autour de leurs jambes. Il faut que je les aide. Oubliant mon état je me lève brusquement. C’était une très, très mauvaise idée. Je ne fais même pas deux pas que je m’écroule par terre. Des douleurs affreuses se réveillent de part et d’autre de mon corps. Mon crâne hurle. Je lâche une plainte, suppliant à la douleur de cesser. Par chance, je ne sombre pas à nouveau dans l’inconscience. Mais ma vue est parsemée de taches blanches. Je ferme les yeux très forts en attendant que ça passe. Puis je les ouvre à nouveau. Et j’assiste alors à la scène la plus absurde du monde.
Date d'inscription : 13/12/2014 Age : 27 Messages : 984 Points : 117 Localisation : Quelque part caché dans les ténèbres du labyrinthe... Emploi : Maton des coureurs
Allya recula et se rapprocha aussi tremblante de peur que moi. Cette fois-ci, mon épée glissa de mes mains et retomba dans un bruit qui envahit tout le couloir du labyrinthe. Comment pouvais-je être aussi stupide pour me laisser terroriser par un petit serpent de rien du tout ? Minable ! La bestiole abandonna Elina qui était tombée au sol, la tête fracassée contre le mur. Il devait sentir que nous étions morts de trouille, car déjà il fonça sur nous. Allya poussa un cri qui me fit sursauter. Nous fumes encore obligés de reculer. Enfin se décidant à agir, Allya tenta de lancer sa dague sur le serpent, mais ce dernier l'esquiva. Je sentis ses tremblements, collée à moi. Elle au moins avait eu le courage de ce que j'aurais dû faire depuis le début !
Sentant l'adrénaline monter, je pris la main de mon amie et je me mis à courir pour échapper au serpent le plus vite possible. La peur ne partait pas et cela me rendait dingue. Ce truc était vraiment dangereux, j'avais l'impression qu'il pouvait nous étrangler et nous tuer dans d'atroces douleurs. Comment savais-je tout ça ? C'était la première fois que j'en rencontrais un mais, pourtant il me semblait à peu près familier. L'avions nous semé ? Nous ne pouvions pas abandonner Elina, ce n'était même pas envisageable! Même si je ne l'aimais pas du tout, c'était une blocarde. Okay une trappeuse, mais une blocarde quand même ! Nous ne pouvions pas courir éternellement, car nous nous éloignons de notre coéquipière. Je m'arrêtai et regardai Allya. Le serpent n'était plus là. Oui nous l'avions eu !
Enfin, c'est ce que je crus, car aussitôt un sourire de soulagement s'était dessiné sur mes lèvres, immédiatement un bruit se fit entendre. Le serpent qui jouait avec sa langue. Effrayant. Pervers, l'on aurait dit qu'il était avide de jouer avec nos émotions ! Ces saloperies de créateurs qui étaient derrière tout ce cirque ! Un jour, j'aurais leur peau et je leur ferais payer en leur infligeant pire ! Bien pire même ! Mon Grand Milo, il allait nous cracher du venin. Je laissai échapper un cri, ne pouvant même plus me contrôler et je resserrai le bras d'Allya. Il se tenait juste devant nous, l'air très féroce. N'importe qui nous aurait vous, il aurait éclaté de rire mais, je m'en foutais j'avais peur. Il commença à ramper, deux mètres.. un mètre... 30 centimètres. Je me mis à sautiller mais c'était trop tard ! Il commençait déjà à s'enrouler autour de la jambe d'Allya puis... de la mienne. J'avais envie d'hurler, de me mettre à chialer, de courir, de le tuer et de m'enfuir, tout cela en même temps, j'allais exploser !!! Je le sentais sur mon pantalon, qui montait de plus en plus haut, que faire pour l'enlever ? Les chatouilles me brûlaient, j'avais l'impression qu'il était en train de me couper la jambe, car je ne pouvais plus la sentir ! Seul ce serpent était là ! Que faire ? Je ne savais pas et j'avais si peur ! Il allait nous ... bon sang son corps était en train de plus en plus se serrer, j'étais prisonnier. Mon estomac semblait faire plein de bond à la fois tout comme mon cœur qui s'affolait. Je n'en pouvais plus. C'était trop. La peur, cette angoisse !!! Ahhhh !!! Je me mis à gémir comme un gamin en essayant de l'enlever en bougeant. Je n'étais plus paralysé, bien au contraire. Je le voulais mort ! Dans un bond, en même temps qu'Allya je me retournai vers elle et lui sautai dessus. Qu'étais-je en train de faire ? Trop tard. Ma bouche avait touché la sienne pour n'en faire qu'une. Un baiser. Nous étions en train d'échanger notre peur en nous mêlant l'un à l'autre. Je ne pensais à rien tout sauf au serpent. Je ne me rendais même pas compte que c'était vraiment Allya. Je me reculai aussi vite que j'étais arrivé et fixai mon amie, l'air totalement ébahi, la bouche entrouverte. Qu'allions nous faire ? Le serpent avait prit possession de nous, nous étions devenus ses prisonniers.
Expédition à trois dans le Labyrinthe, pas toujours une bonne idée.
ft. Isaac & Elina & Allya
Un serpent! Il fallait que se soit un serpent! Pourquoi cela ne pouvait pas être une gentille bébête, calme et inoffensive? Ou alors rien du tout tiens, déjà que nous étions dans la pagaille avec Leila, blessée grave...Il fallait évidemment en rajouter une couche pour le plaisir de tous. Bien sûr, merci chers créateurs de nous avoir envoyés ici, franchement je vous adore. Je n'oublierais jamais à quel point vous avez été attentionné, et tellement sympathique en nous enlevant notre mémoire! Et je me rappellerais toujours des soucis que vous avez créé sur notre chemin vers la liberté, des morts qui en sont semés par votre faute et votre manque de savoir vivre en nous enfermant de cette façon. Prisonnière du bloc, prisonnière du labyrinthe. Prisonnière du serpent. Je sens l'animal ramper vers moi à une vitesse fulgurante. Je suis pétrifiée de toute part, mon coeur tambourine dans ma poitrine et ma vue se brouille. Finalement je le perds de vue...puis je sens quelque chose s'enrouler autour de ma cheville, la serrant machinalement avec force. Je baisse les yeux vers mes jambes et je hurle. Je cris comme jamais auparavant, me délivrant d'un immense poids mais entraînant ma fierté par la suite. Allya, tu me dégoûtes. Ranges ta dignité dans un sac qu'on n'en parle plus. Et ta peur en passant aussi. Bonne idée.
Le serpent s'accroche à ma jambe et grimpe de plus en plus haut, de plus en plus vite. Vites une arme, vites! Mais rien ne vient. Ensuite la bestiole s'approche de Isaac, mais je suis trop paralysée pour faire quoi que se soit. Elle monte sur lui, comme elle l'avait fait tout à l'heure avec moi. Je sens qu'il est aussi terrifié que moi. La tension est palpable, mais mains sont moites. Mon esprit est tellement embrouillé...Soudain, par un élan de folie, je saute sur Isaac. Son contact brûlant ma peur et mes appréhensions. Je l'embrasse avec ardeur, ne me rendant pas vraiment compte de mes agissements, puis m'écarte.
- Qu’est ce que…
Je me retourne directement vers ma trappeuse Elina en entendant sa voix. Délivrance. Du sang séché est collé sur son visage, elle n'a pas l'air en forme mais au moins elle est vivante. Et c'est le plus important pour moi. Je me précipite vers elle mais un bruit m'immobilise immédiatement après que j'ai fait le premier pas. Il est toujours là. Je tente d'imaginer que ce n'est qu'un pauvre animal qui n'a rien fait de mal mais mon cerveau est en veille. Comme toujours lorsque j'ai besoin de lui. Il faut que je trouve quelque chose pour sortir de ce pétrin. Mais quoi? Telle est la question.
- Elina!
Je cris le prénom de ma Trappeuse tout en lui mimant une arme pour qu'elle tue la bestiole. Car à côté d'elle se trouve une magnifique lance, prête à être utilisée...Il faut juste qu'elle réussisse. Tout repose sur ses épaules. La vie de Leila, la notre, le sienne...Tout. Je croise les doigts le plus fort que je peux. Il faut qu'on s'en sorte!
Ils s’échangent un baiser. Mais pas un simple petit baisé d’une fraction de seconde, non, un baisé plein de fougue ! Je fronce les sourcils, espérant que ce soit rien d’autre qu’un mirage. J’ai mal à la tête, peut être que ça me brouille les idées et que je mélange tout. Je cligne des paupières à plusieurs reprise, mais je crois bien que ce que je vois et tout ce qu’il y a de plus réel. Ça me répugne. Pas dans ces conditions ! Je veux bien que ce soit dans le feu de l’action, mais là j’ai l’impression qu’ils sont littéralement en train de se bouffer !
- Oh vous croyez vraiment que c’est le moment ?!, je m’exclame à leur intention.
Ils se décollent enfin l’un de l’autre.
- Elina ! me cris ma coureuse.
Elle me mime une arme. Une arme… mais bien sur ! Il me faut une arme pour les sauver. Je jette des regards dans tous les coins, pressé par le temps. Au passage je vérifie où en est le soleil. Il nous reste du temps. Mais pas énormément non plus. Une heure, une heure et demie, par là. Sinon c’est la fin. Je vois enfin une lance, par terre. Celle d’Isaac, me semble-t-il. Avec une légère hésitation je m’en empare. Je la regarde avec attention. Puis je lance un regard au serpent enlacé autour des jambes de mes compagnons. Je dois sincèrement lui balancer ça ? Si je me rate, un des deux risque de souffrir. Et là on risquera d’être vraiment foutu.
Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine tandis que je m’approche de Isaac et Allya. Je tremble, et mes jambes manquent de se dérobés sous mon poids. La vie d’Allya, d’Isaac, de Leïla et la mienne ne dépendent que de moi. De cette lance. Il faut que j’atteigne ma cible sans faire de blessés. Je détaille attentivement la créature. Cette dernière relit la jambe gauche d’Allya avec celle de droite de Isaac de façon très serré. Je ne peux pas lancer la lance entre leurs deux jambes sans les toucher. Mais ce serait pire si je visais plus à gauche ou plus à droite. J’embrocherai carrément le mollet de l’un ou de l’autre. Alors je me prépare. Je ramène la lance derrière mon oreille, tendant le bras droit en guise de viseur. Je ferme un œil. Je fais signe à Isaac et Allya d’essayer de séparer leurs jambes au maximum. J’inspire. J’expire. Je compte alors avec mes doigts de la main droite, pour leur donner le signal. Un. Deux. Trois.
Puis sans attendre de savoir s’ils ont compris, je lance l’arme en direction de la créature. A mon grand soulagement celle-ci se fait embrocher.
Date d'inscription : 18/10/2014 Messages : 18 Points : 33
Mer 1 Avr - 19:38
Apophis
J'hausse les sourcils tandis que le blocard blond agite sa jambe dans tous sens pour enlever l'Apophis auxquel j'ai ordonné de se coller à sa jambe. Il gémit avant de, soudainement, se coller contre la blocarde brune et l'embrasser sur la bouche. Je sursaute, écris à toute vitesse sur mon carnet avant de surveiller la scène. La brune lui rends son baiser et stupéfaite, je chorégraphie la scène en notant bien leurs noms de blocards. Je remarque soudainement que la blonde s'est réveillée et lance une phrase aux deux autres blocards qui se décollent l'un de l'autre. Je tape du poing sur la table, je n'ai pas eu le temps de terminer mon schéma. J'abandonne mon carnet pour appuyer sur une touche à toute vitesse, ce qui ouvre une fenêtre, et j'écris un code.
***
Le serpent quitte la jambe du spécimen masculin, pour aller se coller contre celle du spécimen féminin brun, dans le but de l'empêcher de s'éloigner trop. Ce qui marche : elle se fige. Mais elle dit quelque chose dans sa langue au spécimen féminin blond qui s'est éveillé, et cela la fait réagir : le serpent n'a pas trop le temps de bouger que le spécimen féminin blond lance son arme sur l'Apophis et le touche.
***
Choquée, je regarde l'action se dérouler et, comme une folle, entre dans le programme qui décris la Créature utilisée. Je dois vite la faire rentrer dans les Cages si je ne veux pas qu'elle dépérisse. J'entre un code de programmation avant d'appuyer sur Enter et de m'adosser à ma chaise, le souffle court.
***
Le serpent s'écarte aussitôt de l'arme et des spécimens masculins et féminins pour commencer à glisser, péniblement, vers un autre couloir. L'Apophis laisse une trace rougeoyante sur le sol du Labyrinthe, ce qui permettrait malheureusement aux spécimens gardés dans la Boîte de mener à bien quelques recherches. Si jamais les trois spécimens qu'il a dû attaquer ont l'idée de recueillir le liquide rouge qu'il laisse. En quelques secondes, le serpent ondulant sur le sol s'éloigne des humains et en particulier de l'humain de pain féminin blond. Il préfèrerai ne pas avoir a subir une autre blessure. Le serpent rentre enfin dans une salle bien connue, et va rejoindre ses congénères Apophis dans sa Cage. Il voit d'ailleurs un de ses congénères qui a la peau rouge écarlate et devine aussitôt qu'il fait partie de l'espèce urticante.
***
J'interromps le programme. L'Apophis est rentré et j'ai assisté à une scène intéressante. Je prends quelques notes sur mon carnet avant d'aller voir l'Apophis blessé aux Cages. Je ferai mon rapport ensuite.
Date d'inscription : 13/12/2014 Age : 27 Messages : 984 Points : 117 Localisation : Quelque part caché dans les ténèbres du labyrinthe... Emploi : Maton des coureurs
La chaleur s'était propagée à grande vitesse dans mon corps. La peur s'était effacée comme par magie. Mais cela ne pouvait pas durer éternellement. Déjà, je fus tiré de ma rêverie.
- Qu'est-ce que... ?
Aussitôt, cette voix familière me ramena à la réalité.
- Oh vous croyez vraiment que c’est le moment ?!, s'exclama la fille mécontente.
Si j'en crus l'expression d'Allya, elle aussi semblait totalement ébahie par ce que nous venions de faire. Se ressaisissant bien plus vite que moi, elle cria :
- Elina !
La trappeuse avait enfin refait surface et nous regardait surprise. Allya venait de la réveiller. Immédiatement, la blonde s'exécuta et prit ma lance qui gisait sur le sol. Dans sa tête, elle semblait calculer la situation. Le serpent continuait de s'enrouler autour de nos jambes et je pouvais sentir ma respiration se bloquer au fur et à mesure que ma peur grandissait. Le reptile commençait à serrer fort. Complètement tétanisé, je fixai Elina. C'était notre seul espoir. Allait-elle lancer l'arme ? Oui il le fallait, mais pour cela Allya et moi devions écarter nos jambes pour pouvoir qu'elle le tranche sans nous blesser. Je me retournai vers mon amie, mes yeux lui lançant des signaux de détresse, mon regard se porta sur nos jambes. Si elle n'avait pas compris, en tous les cas, j'avais bien saisi. BAM. L'impact avait résonné et le sang avait giclé ! Le mien ? Sentait-je la douleur envahir mes membres ? Je réfléchis quelques secondes encore tout chamboulé. Non. Non je ne sentais absolument rien à part le fait que ma jambe était de nouveau libre ! Je regardai mes pieds. Oui ! Le serpent était mort ! Il baignait dans son sang et ma lance était de nouveau par terre. Elina nous avait sauvé. Déjà, tout mon cerveau en alerte, je pensais déjà à la suite. Nous avions une blessée et il fallait absolument aller la récupérer pour l'emmener à l'infirmerie avant qu'il ne soit trop tard. Nous l'avions laissé dans le couloir précédent. Je me penchai en vitesse pour ramasser ma lance et fit signe aux filles de me suivre après avoir remercié Elina. Après tout elle avait été la plus courageuse de nous trois mais, cela je ne lui dirais pas.
Je n'eus aucun mal à retrouver Leila. Nous n'avions pas été aussi loin que nous le pensions finalement. Toujours allongé, son corps semblait sans vie. Très pâle, elle ne gémissait même plus. J'accourus vers elle totalement paniqué et lui prit son pouls. Je le sentais mais, il était très faible, il fallait faire vite. Je la pris dans mes bras comme une princesse. Seul moi pouvait la porter. Les filles ne devaient pas être deux à la porter. Un de ralenti suffisait et j'étais le plus apte à le faire sans trop peiner à courir à un rythme normal. Elle était légère comme une plume.
- Par ici !, indiquai-je aux filles.
Je fis signe à Allya de rester à mes côtés et à Elina de se positionner juste derrière nous. La sortie n'était pas très loin, car nous avions parcouru si peu de chemin ce matin. Déjà, je m'élançais en courant, sûr de moi. Je n'avais pas besoin de réfléchir une seule seconde à quelle intersection prendre, je connaissais tout par cœur comme le fond de ma poche. J'avais de l'espoir, nous pouvions la sauver. J'accélérais, le cœur battant. Au bout d'un moment, mes bras commençaient à s'affaiblir mais, je plaçai cette douleur dans un coin de ma tête. Celui qui souffrait le plus ici n'était pas moi. Je ne m'arrêtais pas une seule fois. Responsable de la vie de cette fille, je me concentrais sur ma mission. Nous approchions. Le labyrinthe était de plus en plus clair. Nous approchions du but tant attendu : la sortie. Sans prendre la peine de parler, essoufflé ou de me retourner vers les filles, j'accélérai. Nous y étions. La sortie ! Nous avions atteint la sortie ! Je sentais la fille respirer. Elle était vivante ! Nous avions réussi ! Le soulagement me parcourut. C'était un sentiment si bon, si agréable que je le laissai pénétrer mon corps tout entier avec joie. Finalement, le chiffre maudit qui nous avait paru au début bien problématique, ce fameux labyrinthe "à trois", s'était révélé nécessaire pour tous en sortir vivants... Ensemble, nous avions sauvé cette fille.
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![[TERMINÉ] Expédition à trois dans le Labyrinthe, pas toujours une bonne idée. Apophi12](https://i.servimg.com/u/f38/18/65/07/74/apophi12.jpg)
