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Take me out of this place I'm in[F.t Jude A. Hawkin]

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MessageVen 28 Nov - 21:15




Take me out of the place I'm in

« Isn’t it a bit unnerving that doctors call what they do “practice”? » ► GEORGE CARLIN

C’était une de ces journées qui semblaient ne jamais finir, où le soleil brillaient incessamment dans le ciel sans jamais se coucher et où chaque minute semblait se languir et s’étendre en une heure. Quand tout va bien pour nous, ce genre de paradoxe temporel peu explicable mais ressenti par le cerveau humain peut être très agréable, rendant chaque moment de relaxation juste un peu plus long. Bien sûr ça aurait le cas pour le jeune cuistot Eliseo si jamais il n’avait pas réussi comme un idiot à se lacérer le bras avec un couteau.

Enfin, lacérer est un bien grand mot, mais la coupure était assez profonde pour qu’un simple bandage de fortune ne puisse arrêter le sang de couler, au point qu’il fût décidé qu’il aille à l’infirmerie pour le reste de journée. C’était pas comme s’il n’avait pas essayé d’y résister : il avait refusé, insisté, même argumenté (en même temps, lui et la bonne argumentation étaient définitivement pas fait pour aller ensemble), mais sans résultat. Les autres l’avaient empressés d’aller se faire soigner, et avaient rendu clair qu’avec une blessure pareille qui n’arrêtait pas de saigner, il risquait d’infecter la nourriture plus qu’autre chose. Avec tout ça, il avait fallu quand même presque le jeter dehors avant qu’il accepte, et ce de très mauvais cœur, d’aller se faire soigner.
Bien que reluquant et dur à vivre dans ses moment-là, il n’était pas un idiot : il savait ce qu’une blessure non traitée voulait dire, et il aurait bien dû finir par passer par l’infirmerie mais ça lui aurait pris plus de temps à se convaincre lui-même que les presque menaces de ses coéquipiers de perdre sa place dans la cuisine s’il n’y allait pas.
En même temps, il avait remarqué que de tous les cuistots dans le bloc, il était le seul qui avait choisi ce groupe par choix… Et qui était, coupure exclusse, le seul techniquement ‘apte’ de l’équipe, mais juste du premier coup d’œil bien sûr. Wendy était plus que capable dans la cuisine, et Falko tout aussi. Danaë n’était juste pas très douée de ces mains mais elle faisait de son mieux. Enfin, une aveugle, un (semi) sourd, une maladroite et quelqu’un de peu doué en cuisine comme lui, ça en restait une bien bizarre équipe à mettre derrière les fourneaux.

Ce n’était pas qu’il ne voulait pas guérir, bien au contraire, mais il tentait d’éviter l’infirmerie à tout prix dernièrement. Ce n’était pas vraiment un secret qu’il n’était pas friant de contact physique, chose quasi inévitable en médecine et donc peu agréable à ses yeux,  et la deuxième raison...était dans la personne de Jude.
Depuis plusieurs jours, il faisait en effet de tout son possible pour rester hors de la ligne de mire du jeune Medjack. Ils avaient cependant sembler bien s’entendre tous les deux au à son arrivée au bloc. Après sa sortie de la boîte et son soudain sprint vers le labyrinthe il avait été pris encore une fois d’une attaque de panique. Incapables (et surtout bien trop occupés) pour s’occuper du nouveau et jeune blocard dont la respiration ne voulait pas devenir régulière et auquel le cœur battait si fort qu’il allait exploser de sa poitrine, on l’envoya auprès des Medjacks, où Jude s’occupa de lui. Son attitude heureuse et désinvolte, comparativement à tout le monde dans le bloc qu’il avait rencontré à date avait éventuellement réussi à calmer Eliseo, qui arriva même à s’ouvrir un peu à lui. Le fantôme d’un sourire sur ses lèvres, de la lumière revenue dans ses yeux miels- il semblait aller beaucoup mieux à ses côtés. C’était comme un courant d’air fraie dans cette atmosphère chaude et étouffante qu’était le bloc pour lui. Ils avaient parlé pendant une bonne partie de la journée et c’était l’une des premières personnes avec qui il eut un contact prolongé, ou qu’il avait tout du moins apprécié. Il l’avait trouvé agréable, rassurant, et il était sûrement le premier être humain dans cette satanée prison qui lui avait donné l’envie de le revoir.

Ces souhaits furent exhaussés quand quelques jours plus tard, pendant son entraînement de cuistot où on lui apprenait la cuisine et le dépeçage, il réussit à se couper la main à peu près comme il avait réussi à se balafrer le bras aujourd’hui et dût retourner à l’infirmerie. Il réussit à y retrouver Jude et alla le voir, comme c’était bien le seul qu’il connaissait assez à ce moment-là pour avoir envers lui un vague sentiment de confiance naissant.
Mais cette fois-ci Jude eu une réaction très différente. Il avait le même sourire en le saluant, la même lumière dans ses irises qui amenait à être rassuré, mais dès qu’Eliseo lui montra la plaie dans sa main… Il en avait des frissons même maintenant. À ce moment-là la personne qui l’avait aidé à se calmer avait disparu, remplacé par.. Quelqu’un d’autre, quelque chose d’autre- il ne savait pas trop et honnêtement ne voulait pas le savoir.
Ces yeux. Ces yeux qui fixaient la coupure, l’entaille dans la chair, peau et muscle dévoilés sous le torrent incessant de sang rouge roulant le long de sa paume et de ses doigts- cet air malsain le hantait même certaines nuits. Ce n’était plus le même Jude qui avait réussi à le rassurer quelques jours auparavant, avec un sourire doux, un air joueur et une aura charismatique. Il n’avait pas pu réagir correctement. Il était trop sous le choc et pour être honnête bien trop effrayé pour l’arrêter ou protester quand il se mit à lui tâter la blessure d’une manière presque douloureuse avec cet air de plus en plus oppressant.

Dès qu’il avait fini de traité la blessure et d’appliquer un bandage, il s’enfuit discrètement, en faisant bien attention à ne pas se faire suivre. Il avait essayé de repousser la mémoire au fond de son esprit- il avait déjà assez de choses en tête comme ça, ce genre d’accidents ne l’aidait pas du tout à rester calme.  Mais c’était peut-être surtout le choc que quelqu’un d’apparemment si amical puisse devenir…si radicalement différent à la simple vue d’une blessure.
Depuis, il avait évité le coin des Medjacks. S’il devait s’y diriger ou forcé d’y faire une commission, il y allait toujours d’un pas silencieux, tentait toujours de vérifier si à l’intérieur de la construction se trouvait l’adolescent qui faisait tourner son sang-froid. Le Labyrinthe était déjà assez dangereux comme ça, maintenant il devait faire attention aux autres gens à l’intérieur même du bloc? L’idée même était assez inquiétante sans ajouter extrêmement stressante.
Aujourd’hui ne serait pas une exception aux règles qu’il s’était lui-même donnés ces derniers jours. Sur la pointe des pieds, appuyant sur le bandage déjà rouge et quelque peu poisseux de sang entourant son avant-bras droit, il se pencha très doucement à l’intérieur de l’édifice. Ses yeux balayant la pièce qui était…étrangement vide et cherchant à voir si le chemin était libre, il retenait presque sa respiration. Ne voyant personne, il se permit de faire quelque pas dans la salle à la recherche de quelqu’un pour s’occuper de ses blessures. Mais après quelques autres secondes de silence, il dût en venir à utiliser sa voix.

« Allo? Il y a quelqu’un? »


Eliseo Adone & Jude A. Hawkin

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MessageDim 7 Déc - 17:33



Take me out of this place I'm in


Il me regarde, ses grands yeux bruns et fatigués écarquillés, scintillant d’une lueur de profonde frayeur. Ses traits sont figés dans une grimace d’horreur. Sa peau est blême, blanche comme un spectre et chacun de ses membres tremble de manière incontrôlable. Il voudrait dire quelque chose, m’insulter, me remercier, mais rien ne sort. Les mots restent coincés dans le fond de sa gorge, emprisonnés quelque part dans son œsophage ; une force inconnue l’empêche de parler. Il reste là l’idiot, devant moi, immobile, muet, comme un homme tombé en catalepsie. Il me contemple comme le pire des monstres, comme le plus grand des héros. Le tableau est délicieux, drôle à souhait mais je me retiens d’éclater de rire et me contente de le scruter, un rictus moqueur aux lèvres, accompagné d’un regard empli d’une folie inquiétante. Soudain, le pauvre garçon ne tient plus et retrouve l’usage de ses jambes. Toujours tremblant, il sort en courant de l’infirmerie en ponctuant sa sortie dramatique par ces trois aimables mots : « Espèce de dingue ». C’est à mon tour de craquer et j’éclate de rire sans retenue. Contre les murs blancs et sales de la pièce à présent vide, cet éclat se répercute de la façon la plus effrayante.

Il n’était pas le premier, ce tocard-là, à me lancer un tel regard. À trembler devant moi, à pâlir devant mon expression d’insanité. Il n’était pas le premier à fuir de la sorte de l’infirmerie, pas le premier à me traiter de « dingue ». Fou, malade, dérangé, détraqué, combien de fois n’avait-on pas envoyé à ma figure ces qualificatifs peu flatteurs ! Ils avaient néanmoins le mérite de provoquer mon hilarité et il ne me fallut pas longtemps pour les associer à des compliments. J’aimais que l’on m’observe, tétanisé par la peur. Que l’on me craigne, de cette manière si singulière, que l’on fuit mes excès, mes extravagances face au sang. Il n’y avait rien de plus amusant qu’une bande de blocards angoissés par ma présence et qui pourtant, n’avaient d’autres choix que de la supporter.

Cette soudaine réflexion me fit alors penser à un bleu, fraîchement débarqué au bloc ; l’air un peu perdu, une façon de se comporter qui trahissait une légère forme d’asociabilité, assez naïf pour m’avoir vu comme un ami de confiance et potentiellement sain d’esprit : Eliseo. Cela faisait un moment que je ne l’avais pas vu, lui et sa carrure filiforme, ses cheveux bruns en bataille et ses yeux bleus errant dans le vague. Il était gentil Eliseo, innocent comme un enfant, méfiant comme le denti. Cuistot un peu maladroit, complétant à merveille cette bande de bras cassés en cuisine, il s’était présenté quelques jours auparavant la main en sang et s’était tout naturellement tourné vers moi pour demander de l’aide. Il pensait que j’allais le traiter avec douceur, l’ingénu, que j’allais le soigner comme un medjack normal, que j’allais apaiser son mal. Quelle erreur de jugement ! Le pauvre jeune homme l’eut aussitôt regretté d’être venu me trouver pour m’occuper de lui. La manière dont je m’étais extasié devant les cascades d’hémoglobine qui s’écoulaient de sa plaie l’horrifia, mes doigts tâtant sa coupure le terrifièrent et mon expression malade, mes yeux aux couleurs de la folie le terrorisa. Je n’avais cessé de rire ce jour-là, n’ayant jamais vu blocard plus épouvanté par mes méthodes peu orthodoxes et pourtant efficaces. Je l’avais gravé dans ma mémoire, son visage d’agneau apeuré et quelquefois, lorsque l’envie de me distraire me prenait, je le repassais en boucle et me tordais toujours devant un spectacle d’émotion aussi saisissant.  Depuis, je ne l’avais plus revu et il m’était facile de deviner que le malheureux devait m’éviter, trop bouleversé pour pouvoir me faire face à nouveau. Cela m’attristait, réellement, tant j’avais envie de lui refaire une belle frayeur à ce comique cuistot.

Mes divagations furent soudain interrompues par la voix incertaine d’un blocard peu sûr de lui. Je le reconnus tout de suite, ce timbre-là, pour l’avoir entendu il y a peu de temps de cela : Eliseo. Je n’y cru d’abord pas, trouvant la coïncidence trop belle et tendis à nouveau l’oreille pour m’assurer de ce que je venais d’entendre. Malheureusement, le silence régna à nouveau pendant quelques secondes et seul quelques pas frôlant le sol dur et froid de l’infirmerie étaient perceptibles, pas discrets, pas hésitants. Dans l’air, flottait une tension délicieuse ; celui qui venait d’entrer n’était pas rassuré par cet endroit pourtant censé être confortant. Lassé d’attendre un nouvel appel, curieux de mettre un visage sur ce nouvel arrivant, je passais ma tête derrière le bureau qui me cachait et fus fort réjoui de ce qui se présenta devant moi. Le bras entouré d’un bandage transpercé par une tache rouge carmin, ses yeux azur balayant distraitement la pièce, Eliseo se tenait debout, l’air légèrement affolé. Lorsque son regard croisa le mien, cet affolement sembla monter en flèche et avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, avant qu’il ne puisse fuir cet endroit maudit, je me levai de ma chaise et accouru vers lui, un sourire énorme fendant mon visage radieux.

- « Eliseo ! fis-je en écartant les bras comme quelqu’un s’apprêtant à étreindre un vieil ami, j’pensais que t’avais brûlé en cuisine et que c’était pour ça que je ne te voyais plus ! »

Je passai un bras amical autour de ses frêles épaules et le retint avec force contre moi afin de l’empêcher de s’échapper de mon accolade et de partir en courant. Moi qui cherchais à me divertir, moi qui souhaitais revoir ce pauvre garçon et contempler à nouveau cet air traumatisé, je ne pouvais le laisser se dérober. Je ne pouvais laisser partir ainsi une proie de qualité, un jouet si amusant ! Je lui donnai une petite tape sur sa joue droite, approchai mon visage du sien et le fixai droit dans les yeux, murmurant, une moue forcée aux lèvres :

- « Tu ne m’évitais pas quand même, hmm ? »

Sans attendre, attiré par le sang qui s’écoulait petit à petit hors du bandage, je lui pris brusquement le bras et approcha sa taillade à la hauteur de mon regard. Je lâchai ses épaules et, lentement, comme savourant d’avance un met délicat que je m’apprêtais à manger, je défis le tissu blanc et souillé qui dissimulait son mal. Celui-ci tomba à terre et dessous, je pus découvrir une entaille des plus belles, profonde, sanguinolente et déjà pleine de pus. Une lueur traversa mon visage et, aussitôt après avoir contemplé la plaie superbe, je retournai mon attention vers le pauvre adolescent et lui annonçai :

- « Tu t’es bien amoché dis-moi. Il va falloir que je m’occupe de ça, tu ne penses pas ? Cache ta joie, continuais-je en me riant de son expression accablée, je sais que tu es heureux à l’intérieur que ce soit un medjack de talent qui s’occupe de toi ! »

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