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(TERMINE) The game of secrets has just begun, you better watch your backs. [Niels ft. Alexandra]

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MessageSam 31 Mar - 3:20

The game of secrets has just begun, you better watch your backs.ft. Niels Welligton

Tic tac, tic, tac... Les aiguilles de l'horloge n'avaient cessé de poursuivre leur danse pendant que la ritournelle des regards régnaient encore entre Matthew et moi. Deux sentiments différents, deux personnalités contraires. Nous étions dans la même pièce, nous nous connaissions d'une certaine façon mais jamais nous ne parviendrons à nous comprendre. C'était une impression étrange, comme seuls les poètes parvenaient à les décrire même si notre lien n'avait rien de poétique ! Une seconde de plus, l'aiguille continua son tempo. Un pas de plus, un mouvement de plus, une parole de plus...

S'il nous avait assuré que tout son baratin n'avait été que de la curiosité - trait que je notais dans un coin de mon esprit histoire de ne pas oublier pourquoi il serait si agaçant à l'avenir -, son expression était devenue de plus en plus terne au fur et à mesure que la tension se propageait. Comme si ma colère était contagieuse, l'atmosphère était devenue pesante. Matthew avait allumé la mèche d'un souvenir douloureux. Si je l'avais cautionné dans un premier temps, tellement préoccupée par mes propres problèmes à venir que je n'en avais deviné tout le mal qu'il était capable d'infliger, le regard rempli de regrets de Niels suffisait à m'en faire prendre conscience. A travers les flammes qui obscurcissaient mon jugement vînt naître une larme. Une culpabilité qui me fit regretter quelque peu mon amertume.

La voix de Niels avait changé, moins assurée. Elle semblait perdue dans des méandres inaccessibles. Même son accent paraissait soudainement plus terne, moins exotique dans cette pièce aseptisée qu'il remplissait avant d'une musique douce. "Rien ne les refera revivre", c'était donc cela alors... Il tentait de faire honneur à un passé qui jamais n'aurait le moindre avenir. C'était triste et douloureux à entendre alors qu'était-ce donc de le ressentir ? Cette souffrance, il la dissimulait si bien que ça en était admirable et si touchant à la fois. Je me demandais ce qu'avait pu penser Matthew de cette explication qui coûtait tant au jeune homme, mais mon intérêt n'était pas suffisant pour me permettre de détacher les yeux de sa silhouette défaite qui demeurait toutefois d'une stabilité étonnante de maturité.

Le silence qui s'abattit ensuite fut lourd. Finalement, se fut le grattement du stylo sur le papier qui le rompit. Une signature calligraphiée, puis une autre, complétèrent les deux documents. Malgré la tempête qui le rongeait, Niels gardait contenance et forçait mon admiration. L'énervement ne s'était pas tout à fait dissipé, néanmoins le sentiment de ne pas être pour rien dans son mal-être me désignait coupable et je ne pouvais l'ignorer. Ne sachant que dire - ce n'était ni le lieu, ni le moment après tout -, je me tus et continuai à observer la scène en simple spectatrice. Avoir été actrice ne m'accordait pas le droit de revenir sous les projecteurs, du moins pas avant que Matthew ne m'en accorde le droit, pas avant que je sache s'il allait réellement mettre en place la tutelle qu'il m'avait annoncée.

Sans une once d'émotions dans le regard, le recruteur se saisit des documents. Ses yeux errèrent sur le papier, sans croiser ceux de Niels. A quoi cela rimait-il de faire durer le suspens davantage : il était arrivé à expiration et ce n'est pas son sourire en coin qui changerait la donne maintenant que tout était en ordre. Étrange, c'est le terme qui aurait le mieux défini ce temps de latence.

- Parfait, M. Welligton, bienvenue au WICKED ! annonça-t-il d'un ton sérieux dans lequel transparaissait un soupçon de soulagement qui ne lui ressemblait pas. Il embraya d'ailleurs immédiatement sur la suite des évènements : J'espère que vous n'aviez rien prévu pour le reste de la journée ?

Nous étions au moment de vérité. Doucement, je détachai ma silhouette de la paroi de béton pour adopter une posture plus droite : autant pour correspondre davantage au rôle qui risquait de devenir le mien d'ici peu, que pour me permettre de garder mon sang froid. Ma tête s'était redressée fièrement, mes mains avaient cessé de jongler avec les objets qui encombraient mes poches. La vitre reflétait l'image idéale d'une Créatrice impitoyable, une illusion dont je me demandais si elle ne finissait pas par devenir trop réelle à en croire le plaisir pris à voir Matthew renvoyer cruellement Niels dans ses cordes un peu plus tôt. J'étais pourtant elle et elle était moi. Les deux faces d'une même pièce peu reluisante mais qui se devait de continuer à effectuer ses tournoiements au gré de ces besoins, tel était mon présent et mon futur jusqu'au jour où je parviendrai à mes fins... Ou jusqu'au jour où je me ferai prendre.

- Durant vos premiers mois ici, Mlle Moore sera votre référente, fit-il en se levant et en se tournant vers moi tout en adressant un signe de la main à Niels pour l'inviter à en faire de même. Elle s'assurera de la continuité de votre formation, de votre bonne intégration à l'équipe de recherches et de soins et, selon ses constatations, nous déciderons de votre avenir parmi nous.

Si son intonation s'était voulue posée et d'un calme olympien, je devinai sans peine dans ses traits une expression que je ne parvenais pas à décrypter. Ni de l'inquiétude, ni de la réjouissance, peut-être un savant mélange des deux... Impossible de connaître les motivations de cet homme qui semblait toujours avoir une longueur d'avance sur tout le monde. C'est dans de pareils instants que l'importance d'une bonne sociabilité me revînt et, si j'avais été plutôt douée dans ce domaine à une époque, mes années au contact du WICKED m'avait profondément transformée. Ne restait plus de moi que l'accro aux machines, celle dont les écrans et le tapotement rythmique du clavier parvenaient à apaiser les craintes loin de toute relation humaine. Les autres étaient un risque à courir, un risque que je n'étais pas prête à courir. Pas dans l'éventualité où cela pouvait me mettre en danger ou les mettre en danger encore plus qu'ils ne l'étaient déjà dans ce labyrinthe.

Je m'avançai d'un pas, esquissai un sourire destiné à Niels. Au final, ce n'était pas à lui que j'en voulais, c'était à Matthew. Il se servait de moi pour me rendre folle, peut-être même oserait-il me faire du chantage un peu plus tard dans l'espoir que j'accepte d'aller siroter un verre quelque part en sa compagnie en échange d'être libéré de ce stagiaire indésirable... De la pure projection, ni plus ni moins. Il était seulement horrible qu'il ait fallu qu'il apparaisse blessé pour que je m'en rende compte.

- Si vous avez des questions, c'est désormais à elle qu'il faudra vous adresser ! termina Matthew en se tournant vers moi. Alex, je te laisse avec ton nouveau subordonné, et n'oublie pas les dernières formalités. ajouta-t-il avec une voix formel où on entendait son rictus.

- J'allai les réaliser de ce pas ! Comme tu le sais, je n'aime pas perdre de temps.

Comme toi, avais-je pensé si fort que je perçus à ses yeux furibonds qu'il avait compris que sa manière de tirer l'entretien en longueur m'avait suffisamment agacée et fait perdre un temps précieux. J'avais été directe pour l'empêcher d'ajouter quoi que ce soit. Sans doute s'était-il attendu à ce que je fasse plus de vagues car il resta sans un mot, sans broncher avant de reprendre en rassemblant les documents pour les placer dans la pochette cartonnée qu'il garda dans une main avant de tendre l'autre à Niels au-dessus de la table.

- Enchanté de notre rencontre M. Welligton, même si nous aurons bien d'autres occasions de nous revoir et de parler, dit-il en insistant sur ce dernier mot. J'en suis certain.

Encore une nouvelle mode ? L'intimidation sur les candidats fraîchement recrutés ? Décidément, Matthew m'exaspérait et rien que son éloignement vers la porte créait un espace suffisant pour me permettre de faire retomber la pression qui menaçait de me voir exploser.

- Alex, on se tient au courant, me salua-t-il simplement.

Pas un regard de ma part, toute mon attention s'était focalisée sur Niels tandis que je réfléchissais à la liste des choses que j'allai devoir lui indiquer dès aujourd'hui. Elle était d'une longueur effarante, effaçant de mes réflexions le travail que je m'apprêtai à faire avant que l'arrivée du jeune homme ne bouleverse totalement mes plans de la journée. Un coup d’œil sur l'horloge. Midi passé. Pas de temps à perdre.

- J'espère que vous n'avez pas faim M. Welligton, car nous avons du pain sur la planche et pas une seule minute à perdre pour ma part ! lui indiquai-je sans plus de cérémonie. Attrape ton sac et suis-moi.

Mes talons m'avaient déjà faite pivoter vers la porte dont je poussai le battant. Au loin, j'aperçus Matthew qui regagnait son bureau et osa m'adresser un clin d’œil provocateur avant d'y pénétrer. Un jour, j'aurais sa peau... songeai-je prise d'une nouvelle bouffée de colère. Mes pas s'accélérèrent pour traverser au plus vite le long couloir du secteur des ressources humaines. J'avais besoin de quitter cet espace oppressant, de revenir à un lieu familier car c'était bien de me retrouver en terrain connu qui me permettrait de ne pas tout envoyer balader, y compris le jeune homme dont je percevais les mouvements dans mon dos. Mon boulet roulait plutôt bien sur le sol carrelé, j'espérais seulement que jamais il ne ralentirait mes actions ou n’alourdirait ma chute...



Dernière édition par Alexandra Moore le Sam 31 Mar - 3:36, édité 1 fois
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MessageSam 31 Mar - 3:35

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MessageSam 31 Mar - 12:23

Niels
&
Alexandra
The game of secrets has just begun, you better watch your backs.
Cette culpabilité qui venait de se frayer un petit chemin dans son corps ne lui faisait absolument pas du bien, mais pourtant, il avait l’impression que l’atmosphère se faisait un peu plus légère. Il avait été dans la nature du jeune homme de préciser et de donner une vraie explication à son comportement que l’on pouvait qualifier d’infâme. Il avait beau dire qu'Isaac ne savait se contrôler en aucun cas par rapport à lui ce qui était la vérité, mais concernant la curiosité, il avait encore des progrès à faire. « Rien ne les fera revivre ». Non. Pas même y penser, mais pourtant, ils étaient toujours dans son cœur. À part ça, il ne pouvait plus rien faire, alors il se sentait impuissant. Si cette remarque semblait avoir apaisé les traits du visage de la brunette, Davenport lui était toujours le même à part qu’il fuyait maintenant son regard. Il lui avait en effet tendu le contrat et Niels s’attendait à ce qu’il le regarde dans les yeux comme il prenait plaisir à le faire pour le déstabiliser, mais cette fois-ci, ce n’était pas le cas. Qu’est-ce que cela signifiait ? Il avait certes un manque d’émotions sur son visage, mais ce signe-là du regard fuyant était un indice. Les deux l’avaient compris. Du moins pour Alex, il en était un peu plus certain. Il lui souhaita alors la bienvenue officiellement et lui demanda s’il n’avait rien prévu dans la journée.

- Merci Monsieur Davenport. Non, je n’ai absolument rien de prévu.

Il remarqua sur le côté Alexandra devenir plus droite, comme si elle attendait avec impatience de pouvoir sortir d’ici. Le WICKED était si grand. La reverrait-il ? D’un côté, il se disait qu’il devait s’en fiche, car les monstres se valaient tous, mais de l’autre, il y avait quelque chose en lui qui voulait s’y attacher. Sans doute parce qu’elle était la première personne grâce à qui il avait pu mettre en marche son plan. Elle semblait plus sérieuse, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Était-elle encore agacée ? Oui. Mais un peu moins. Ce qu’il lui annonça alors le surprit, même s’il s’empressa de hocher la tête pour faire signe qu’il avait compris. Alexandra serait sa référente et il sentit une pointe de soulagement en lui, puis d'appréhension. Mais pourquoi donc?! Le blond s’était levé quand les autres s’étaient levés à leur tour et que Davenport lui avait fait signe. C’était donc elle qui aurait beaucoup de pouvoir sur le fait qu’il reste ou non. Il n'allait pas falloir qu’elle passe ses journées avec une colère infecte comme celle-ci, car sinon, il se demandait bien comment il allait réussir si elle voulait l’enfoncer. Il avait un mal fou à la cerner, car si au début, elle avait voulu sa réussite, quelque chose semblait avoir changé. Une information que Matthew lui aurait donnée ? Non. Puis il se souvint de cette histoire de « chaperon ». C’était donc elle et cela l’avait.. embêté.. Super. Il allait être avec une personne qui ne désirait même pas de lui.. Mais en quoi cela serait-il différent de ce qu’il avait connu ? Il repensait encore au lycée et là-bas les gens n’avaient vraiment voulu de lui à part une ou deux précieuses personnes.

Non. Cette fois-ci, il y arriverait. Il avait dix-neuf ans, et plus quinze-seize ans. Il avait grandi entre temps et avait aussi trouvé de la confiance en lui qu’il n’avait certainement pas avant, bien que la chose restait à améliorer. Il ne savait pas ce qu’il devait faire. Regarder Alex ? Lui sourire ? Mais à son plus grand soulagement, ce fut elle qui prit les devants. Elle s’avança alors d’un pas et lui esquissa un sourire qu’il lui rendit poliment. Ce n’était pas un grand sourire comme au début, cela aurait sonné faux vu qu’ici, il avait compris qu’elle n’avait pas spécialement demandé à l’avoir. Fallait-il qu’il s’excuse pour ce détail ? Pour le moment, son sourire avait été poli. Ce serait donc maintenant à elle qu’il devrait poser des questions et il espérait de tout cœur qu’elle serait ouverte à ça comme il avait connu à Londres. Il avait toujours pas mal de questions, surtout quand il apprenait, mais il faisait toujours en sorte de bien écouter avant de de ne pas interrompre la personne avec un flot de questions pas croyable. Il existait des dernières formalités qu’Alex allait réaliser de ce pas. Sans doute d’autres papiers signer dont il n’avait pas à s’inquiéter. Tout allait rentrer dans l’ordre maintenant. Il allait peut-être pouvoir relâcher cette terrible pression et l’angoisse allait s’évaporer d’une manière agréable. Davenport le salua alors en ajoutant qu’ils se referaient probablement et Niels remarqua qu’il avait accentué le dernier mot. Pourquoi « parler » ? De quoi ? Il lui avait tout demandé aujourd’hui non ? Peut-être que ce serait lui qui lui ferait un entretien bilan pour savoir comment ça se passe ici. Oui, c’était sans doute un truc du genre.

- Le plaisir est partagé M. Davenport, fit Niels facilement ne trouvant pas nécessaire de rajouter quelque chose à ses paroles qui sonnaient un peu comme un autre test.

Il salua alors Alexandra à son tour et il quitta la pièce. Il se retrouvait donc avec une femme aux humeurs changeantes et se rendait compte qu’il était encore mal à l’aise avec la colère qu’elle avait encore plus ressenti à la fin, avant ses explications. Pourquoi cela l’embêtait-il temps qu’elle pense qu’il était une personne immonde ? Parce que oui, clairement ça l’embêtait. Il avait noté qu’Alex n’avait pas apporté grande attention à Matthew, comme si elle essayait de contenir son grand agacement qui menaçait de frapper le brun. À la place, elle le regardait lui. Avait-il faim ? Non, pour le moment non, mais il espérait qu’ils auraient l’occasion de manger avant ce soir, mais si ce n’était pas le cas, il avait toujours un petit truc dans son sac qu’il pourrait déguster à l’improviste. Elle venait alors de lui demander d’attraper son sac et le changement de « vous » à « tu en l’espace de trente secondes était assez déconcertant.

- Non ça va, merci. J’arrive
, fit-il en se penchant et en mettant son sac à dos sur ses épaules tel un petit aventurier prêt à vive de nouvelles aventures.

Où allaient-ils aller maintenant ? Dans une autre salle avec plein de dossiers pour d’autres derniers papiers qui ne nécessitaient pas la présence de Mathew ? Sans doute, et cette fois-ci, il se promit d’agir normalement, comme le Niels normal le ferait. Ce n’était pas la peine de commencer déjà avec la question de « On va faire quoi ? » . Elle semblait encore agacée, surtout après avoir aperçu Matthew de nouveau qui venait de lu faire un clin d’œil. Étaient-ils ensemble ? Non, il le voyait rien qu’au regard colérique de la brunette, mais Davenport lui semblait bien s’amuser. Il avait eu avec lui probablement son divertissement de la journée, car une chose ne lui avait pas échappé : Matthew aimait bien faire passer des entretiens et jouer aux marionnettes avec les nouveaux comme lui. Cruel. Ignoble. À l’image du WICKED quoi. Alexandra allait-elle aussi aimer faire de lui sa marionnette ? Prendrait-elle plaisir à lui poser d’autres questions douloureuses ? Elle n’avait pas semblé d’accord et avait peut-être ressentit de la compassion pour lui, mais jusqu’où cela pouvait-il aller ? Il lui enchaînait le pas, pas assez rapide même comme si ce qui les attendait allait durer une éternité et qu’elle ne voulait pas perdre de temps. Il était assez perdu dans ses pensées, et il devait avouer que pour le coup, il ne savait pas quoi dire. Il était encore assez chamboulé et cherchait à l’intérieur de lui-même comment l’aborder sans la brusquer. De toute manière, il le saurait tant qu’assez tôt.

 
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MessageSam 31 Mar - 22:47

The game of secrets has just begun, you better watch your backs.ft. Niels Welligton

Un simple lieu pouvait avoir un effet étrange sur quiconque s'y aventurait. L'impression de ressentir une aura malsaine, une ambiance particulière qu'on ne savait définir, ou encore la sensation de ne pas être à sa place,... Autant de choses qui ouvraient la porte de nos esprits à une angoisse latente pourtant si forte qu'elle vous dévorait de l'intérieur, tel un lion en cage qui n'attend que l'ouverture de la porte pour se jeter sur son dresseur. Je n'étais pas faite pour rester en cage, je ne l'avais jamais été.

"Fais un effort Alex !" me reprochait Roman en levant les yeux au ciel, exaspéré que je ne veuille correspondre à l'image parfaite de la lycéenne qui allait se rendre au bal d'hiver. J'adorais quand il faisait cette tête, quand il voulait me faire rentrer dans le rang, c'était tellement mignon et si inutile. Le pire, c'est qu'il aurait dû le savoir depuis le temps que sa soeur était suffisamment bornée pour ne pas écouter un seul mot de ses conseils ! Cela faisait pourtant des semaines qu'il me tannait pour que je trouve un cavalier : "toutes les filles y vont accompagnée et ne me dis surtout pas que tu n'arrives à trouver personne !" m'avait-il rétorqué avant de se lançant dans une énumération des types qui avaient tenté leur chance sans succès. Et moi, je le regardai avec un sourire en coin, histoire de le rendre encore plus dingue : "tu me vois sortir avec un mec, sérieusement ? Alors laisse béton p'tit frère !", ce qui aurait pu aussi se résumer à "lâche-moi la grappe, tu me donneras des conseils le jour où tu seras au lycée !". D'ailleurs, je m'étais toujours demandé d'où il avait tiré ce besoin de toujours vouloir le meilleur pour moi. La vérité, c'est qu'on veillait mutuellement l'un de l'autre bien avant que maman ne soit étendue sur le sol de la cuisine...

Me contenir, oublier les réactions vives et bannir carrément les répliques tranchantes pour rentrer dans le moule, ce n'était définitivement pas moi. Demeurer sans rien oser rétorquer à Matthew durant tout ce temps m'avait coûté bien plus que je ne l'aurais cru. Dans ma poitrine, mon cœur continuait à tambouriner contre mes côtes : si je ne l'avais pas noté jusqu'à présent, trop occupée à réprouver mes envies de céder à mon caractère de chien, j'en percevais maintenant les moindres battements. Répétitifs, ils poursuivaient leur cadence au galop et mes amples respirations ne les stoppaient pas. Au contraire, c'était peine perdue... Les techniques de relaxation avaient le chic pour me rendre encore plus nerveuse alors même qu'elles avaient un effet transcendant chez mon frangin ! Qu'est-ce que je pouvais rire quand je le voyais fermer les yeux avant de partir à un examen et inspirer par le nez pour expirer par la bouche quelques secondes plus tard ! Si ce souvenir faisait taire la colère, elle attisait la peine. Je ne faisais qu'échanger les douleurs : brûler d'un feu pour ne pas me consumer sur un autre bûcher.

J'accélérai le pas. J'avais besoin de sentir la vitesse m'envahir, de sentir les mètres se creuser entre Matthew et moi, d'avoir l'impression de pouvoir m'échapper de cette vie et ce poids qui invariablement me poussait au bord du précipice. La haine était si violente que je ne parvenais même plus à comprendre contre qui elle était dirigée... Matthew m'avait collé ce mec, cette recrue qui avait fait son apparition alors que je ne l'attendais plus, ce candidat que j'avais moi-même sélectionné par pure égoïsme : non pas parce que je voulais prouver quelque chose au WICKED mais parce que jouer avec le feu était une seconde nature chez moi. Ainsi se composait la raison futile d'une jeune femme d'à peine vingt-et-un ans assez idiote pour penser qu'elle pourrait encore avoir le droit d'être humaine.

Le claquement sec de mes talons sur le sol brillant résonnait contre les murs, se réverbérant à travers les couloirs que nous traversions. La visite serait pour plus tard, avant il nous restait quelques vérifications à accomplir et je préférais ne pas perdre de temps. Nous bifurquâmes à un embranchement, quittant instantanément l'aile administrative pour nous diriger vers les espaces non moins froids des services dédiés à la recherche et au centre de soins. Désertifiés, les salles qui s'étiraient derrière les vitres de chaque côté des longs couloirs donnaient l'impression d'un secteur abandonné. Seuls quelques accrocs au travail n'avaient su abandonner leur poste, croyant tenir une révélation d'une importance capitale ou un début de solution improbable. Des avancées primordiales qui se révélaient après chaque midi bien moins glorieuses qu'il n'y paraissait. Comment pouvaient-ils encore y croire ? Pathétique.

- C'est l'heure de la pause déjeuner, commentai-je spontanément pour justifier ce manque de personnel.

Sans me retourner, je poursuivis mes commentaires :

- Nous sommes dans l'aile de la recherche médicale, c'est ici que tu travailleras, au sein de mon équipe, lui expliquai-je, Je te montrerai nos labos tout à l'heure.

A moins d'une dizaine de mètres, la large porte du centre médical était close. Ses larges battants blancs reluisaient de reflets métalliques, en s'approchant davantage on pouvait entendre le bip d'une alarme qui promettait une urgence en cours. Je m'arrêtai un instant, mon corps pivotant vers Niels qui m'avait suivie le sac sur l'épaule :

- On doit te faire passer quelques examens médicaux, juste une routine pour nous assurer que tu es apte au travail à l'extérieur du complexe, dis-je brièvement en attrapant le badge d'accès qui pendait à mon cou pour le passer devant le scanner. Un déclic et la double-porte s'ouvrit, je la poussai : Simple mesure préventive.

C'était aussi une manière de nous assurer que nous ne risquions pas de perdre nos meilleures recrues sous prétexte d'une pathologie chronique non diagnostiquée ou encore d'une immunodéficience qui leur ferait choper la Braise en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "virus VC321xb47".

Une fois entrés, on pouvait apercevoir un bureau à l'entrée : censé pouvoir fournir des données médicales au personnel habilité, il était fréquemment vide lorsque l'infirmier venait à se précipiter pour aider ses collègues lors d'une heure creuse, comme c'était actuellement le cas. Nous traversâmes le petit hall avant de continuer jusqu'à apercevoir les salles d'examen : la principale était libre, s'y entassaient un ensemble de machines, de tables d'examen ainsi que des blocs compartimentés contenant tous nos instruments médicaux. Dans un angle, plusieurs frigos préservaient les substances, prélèvements et autres médicaments qui ne pouvaient supporter la chaleur ou devaient être maintenus à une température précise avant utilisation.

Nous allions y entrer quand un des médecins passa en trombe dans le couloir :

- Dr Thompson ? Je vous amène un nouvel employé pour les examens de routine...

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que sa course folle continuait et l'entraînait vers une autre salle d'où émanait des pleurs déchirants :

- On doit gérer une urgence, si vous ne souhaitez vous pouvez pratiquer l'examen vous-même sinon il faudra patienter !

Patienter. Voilà bien une chose que je me refusais à faire ! J'avais épuisé mon potentiel de patience pour des mois avec cette journée et faire passer quelques tests physiques à une nouvelle recrue était parfaitement dans mes compétences. Je ne répondis pas au médecin qui venait déjà de disparaître à l'autre bout du couloir, à la place ma main saisit fermement le bouton de la porte. Pour la première fois depuis un moment, je venais de me tourner vers Niels pour lui indiquer la suite des hostilités.

- Apparemment, on va devoir faire cela entre nous on dirait... dis-je en sentant l'amertume regagner du terrain, bien qu'il soit cette fois-ci agrémenté d'une pointe de sarcasme. Ne le voyant pas bouger alors que je venais d'ouvrir la porte pour le laisser passer devant, j'ajoutai : Cela pose-t-il un problème ?

Dans un réflexe, ma main libre s'était portée à ma taille dans une position clairement interrogative, voire un peu défiante. Si je ne l'avais jamais montrer jusqu'à présent, je savais moi aussi me montrer aussi théâtralement agaçante que Matthew ! C'était une des choses qui avait toujours été un jeu entre mon frère et moi, entre tous mes potes et moi aussi lorsque je n'étais encore qu'une adolescente lambda et non une Créatrice pour qui la légèreté de ces instants précieux n'avait plus aucun sens...

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MessageDim 1 Avr - 19:46

Niels
&
Alexandra
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Le jeune homme continuait à marcher pour suivre la brunette qui accélérait toujours un peu plus. Soit elle avait envie d’en finir avec lui pour le laisser travailler en autonomie, soit elle désirait mettre de la distance avec Davenport. Tandis qu’ils avançaient, les yeux clairs de Niels ne pouvaient s’empêcher de deviner ce qu’il pouvait y avoir dans chacune des pièces. Son frère s’y trouvait-il ? Non, apparemment, les labyrinthes étaient au sous-sol et ils étaient encore au rez-de-chaussée. Et que se passerait-il s’il trouvait Isaac ? Pourrait-il le sauver directement ? Il allait falloir qu’il établisse un plan un peu plus précis maintenant qu’il avait réussi à pénétrer dans cette grande forteresse. En plus, personne ne l’avait spotté en tant qu’immune, ce qui était à la fois un miracle et un réel avantage. Il ne craignait rien pour les infectés. Ses pires ennemis étaient ces monstres car dès qu’ils le sauraient, ils le jetteraient comme un malpropre dans un de ces dédales. Combien d’immunes y avaient-ils ici d’ailleurs ? Le Bras Droit lui avait indiqué que les sujets dans les labyrinthes ne dépassaient pas l’âge de vingt-ans, alors lui était encore dans la sélection avec son petit dix-neuf ans.. A cet instant, il aurait tout donné pour fêter ses vingt-et-un ans.. L’âge majeur dans certains états d’Amérique. Était-ce une coïncidence ? Était-ce plus simple de pratiquer sur des mineurs d’un point de vue légal ou même scientifique ? Il nota la question dans son esprit afin de pouvoir demander. Par les vitres, Niels apercevait énormément de salles vides et il se demandait bien où pouvaient être tous ces gens. Comme si elle avait lu dans ses pensées, Alexandra lui précisa que l’heure du déjeuner était arrivée. Cela était plus clair dans son esprit et après tout, c’était logique.

- Oh, je vois, oui. Quand nous irons alors, la cafétéria sera déserte, j’imagine.

Elle lui indiqua alors où ils étaient précisément et il s'avéra qu’ils se trouvaient dans l’aire de la recherche médicale, un nom qu’il adorait de suite. Il allait travailler ici et il pouvait sentir le petit excitement dans son corps. Il était clair qu’il allait apprendre plein de nouvelles choses médicales. Il espérait juste qu’on n'allait pas lui apprendre à comment tuer des personnes dans les labyrinthes, ça, il n’en serait pas capable. Alexandra était donc dans la recherche médicale aussi, voilà pourquoi la jeune femme serait sa référente. Était-elle la boss de la recherche médicale ? Vu comment il l’avait vu agir l’autre jour sur le terrain avec les autres, cela ne l’étonnerait même pas. Quelle était exactement sa position ici ? Alors qu’ils s’avançaient vers une grande porte, une alarme avait commencé à parvenir à ses oreilles. Que se passait-il ?

- Pourquoi ça sonne ? Il y a le feu ?, demanda le blondinet en regardant autour de lui.

Ce serait bête de mourir dans un incendie alors qu’il venait juste d’arriver ici. Mais juste après, elle lui annonça la couleur de ce qui allait suivre et il sentit son cœur faire un petit bond dans sa poitrine. Des examens médicaux ? Sur lui ? Quel genre d’examens ? Juste en prévention ? Les questions se bousculaient soudainement dans sa tête et alors qu’ils rentraient dans la zone médicale, les yeux du blond ne purent s’empêcher de tout balayer. Ils avaient énormément de matériel et il allait prendre plaisir à travailler ici. Il ressentait à la fois de l’émerveillement, mais aussi de l’angoisse vu qu’il savait maintenant qu’il allait se retrouver dans quelques minutes sur une de ces tables d’examens. Il préférait largement être de l’autre côté, être le médecin et non le patient. Ils croisèrent alors un homme vêtu d‘une blouse blanche qu’Alex interpella pour lui dire qu’elle lui amenait un nouvel employé, lui donc. Cependant, le docteur lui apprit qu’il devait absolument gérer une urgence et qu’il n’avait pas le temps de le faire dans les minutes qui suivaient. Quel genre d’urgence était-ce ? Le mot "patienter" ne sembla pas plaire à la jeune femme qui choisit l’option proposée par le médecin. Le faire elle-même. Au moins, il allait être vu par la seule personne - à part Matthew maintenant - qu’il connaissait ici.

La brunette se tourna alors soudainement vers lui en lui annonçant qu’ils feraient la chose entre eux. Il avait sans doute l’esprit mal placé, mais sorties du contexte, les paroles le firent légèrement rosir. Il détourna son regard vers les machines, les tables et les fauteuils qui ne le rassuraient pas. Depuis quand n’était-il pas passé par là ? Des années oui. Pourquoi percevait-il à la fois de l’agacement et du sarcasme dans sa voix ? Cela n’avait pas le moindre sens pour lui. Captait-elle son angoisse et s’en amusait-elle ? Lui ne parvenait jamais à s’amuser de la peur de ses patients qu’il tentait toujours de rassurer, mais il savait parfaitement que certains en étaient en vérité bien amusé. Ceux-là étaient les incompréhensibles. Niels comprenait sans doute plus facilement vu qu’il était lui-même terrifié quand son tour arrivait. Cela posait-il un problème ? Évidemment que oui. Sa posture sûre d’elle, et assez théâtrale ne faisait que le rendre plus nerveux. Il avait l’impression qu’elle avait envie de lui dire « et maintenant, j’vais bien m’occuper de toi ». Ses yeux quittèrent les instruments médicaux pour se retourner vers elle et il lui sourit alors de toutes ses dents bien alignées rien que pour rentrer dans le rôle du mec sûr du lui. Pas sûr que ce soir crédible.  


- Aucun problème. Donc, je retire ma chemise pour commencer ? Tu vas commencer par quoi ? Examen complet du type « de la tête aux pieds » neurologique, ophtalmologique, dentaire, dermatologique, cardiaque, andrologique, musculaire, podologique, radio complète et bilan sanguin ?

Il savait déjà tout, mais le dire à haute voix l’aidait à accepter un petit peu mieux ce qui l’attendait. Ce type de bilan complet très commun correspondait à toutes ces choses et pour ne rien oublier, la règle d’or consistait toujours à partir de la tête, pour finir aux pieds. Bilan poussé, mais au moins, rien ne pouvait échapper et il se demandait pourquoi il n’avait pas pensé à ça plus tôt. Le WICKED n’allait pas ne pas tout tester chez leurs employés. Embaucher quelqu’un dont ils n’étaient pas sûrs d’une bonne santé ne paraissait absolument pas logique après tout. Puis son regard se porta vers ses pieds au moment où il avait prononcé le mot « podologique ». Sa chaussure droite.. le couteau de combat.. « Et merde », pensa t-il aussitôt. Son cœur venait de s’arrêter, comme s’il réalisait qu’il venait de se foutre tout seul dans les ennuis. Les armes ne faisaient plus trop débat dans ce monde, car tout le monde en avait une, alors peut-être qu’Alexandra ne dirait rien. Nous ne vivions plus dans un monde régulé par des permis, mais dans un monde de survie. Ceux qui n’avaient pas de quoi se défendre étaient considérés comme des faibles et des gens pas assez intelligents pour voler une arme.. Partagerait-elle la même vision ? Le dilemme du blondinet en plus de survivre à ces examens était donc "lui montrer directement" ou "le plaquer du mieux qu'il le pouvait" ?

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MessageLun 2 Avr - 0:54

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Si seulement le WICKED avait pu partir en fumée, si seulement cette enceinte avait pu s'embraser, si seulement les flammes auraient pu dévorer chaque paroi et réduire cet endroit en cendres... La remarque de Niels à propos de l'alarme qu'il avait entendue retentir plus tôt me revînt en mémoire alors que je m'étais tournée vers lui. Je n'y avais pas prêté attention tout à l'heure, cela avait été une parole en l'air qui m'avait d'ailleurs semblé si sotte sur le moment que je n'y avais même pas répondu. Au lieu de quoi, l'idée d'un incendie me consumait désormais : le Labyrinthe serait-il évacué dans l'hypothèse où le complexe se transformerait en brasier ? L'espoir d'une idée brillante m'avait saisi l'espace de moins d'une seconde avant que je ne réalise que ce n'était encore qu'une stratégie à reléguer aux plans sans lendemain : outre le fait que déclencher un feu suffisamment étendu pour précipiter une évacuation totale serait une folie presque irréalisable, il était presque certain que les sujets ne seraient pas sortis de l'expérience. Tout était parfaitement bouclé et j'avais déjà remarqué, dans les interminables lignes qui codaient la sécurité du Labyrinthe, des mentions de systèmes de protection enclenchant portes coupe-feu et autres diffuseurs d'irrigation. Sans compter qu'il était possible que certains revêtements ignifuges ne permettent pas au feu de se propager jusque là et donc rendent l'évacuation de la zone du test totalement obsolète. *Encore une idée à la con...* songeai-je avec amertume en reportant mon attention sur Niels.

Ses joues avaient pris de la couleur, légèrement rosies sous l'éclairage fort des longs néons du couloir. Incompréhensible... Ou pas tant que cela, ce devait être le trop plein d'émotions qui ressortait ainsi : les personnes introverties souffraient souvent d'érythèmes pudiques - un nom qui a sa simple évocation m'arrachait toujours un sourire malgré l'aspect tout à fait sérieux du terme - et peut-être en était-ce bien un. En effet, ce n'était pas la première fois qu'il rougissait de la sorte et je commençai à me dire que cela pourrait être un bon moyen de jauger sa sincérité à l'avenir. On ne contrôle pas une réaction purement physiologiquement après tout...

Sans doute avait-il perçu l'impatience dans ma voix, car il pénétra immédiatement dans la vaste salle d'examen. Les lumières y étaient moins vives, mes yeux les en remerciaient : la photosensibilité était un de mes pires cauchemars et, vu la dose de stress que j'avais déjà emmagasiné aujourd'hui, j'avais bien conscience qu'il s'agissait de me préserver un minimum jusqu'à la prochaine heure de prise d'un de mes médicaments. Ce ne serait pas cette journée qui me permettrait d'en économiser dans l'éventualité d'un possible besoin de fuite. Je me dirigeai vers le régleur des stores à lames verticales pour en changer l'orientation et rendre cet espace plus à même de recevoir un patient, loin des regards curieux de ceux qui traverseraient le couloir dans les minutes qui allaient suivre. Un minimum d'intimité était nécessaire, surtout s'il débutait déjà toute une énumération de plus pour me prouver à quel point il était brillant.

"Pourquoi tu traînes toujours avec les fauteurs de troubles Alex ?" me demandait Mme Johnson, ma professeur de littérature. "Ce sont mes amis", lui avais-je simplement répondu avant qu'elle ne lâche un soupir en me conseillant de mieux choisir mes fréquentations, parce que j'étais selon elle une élève trop brillante pour traîner avec de pareils individus. Et dire que ces enseignants devaient normalement nous traiter avec égard et croire en nos capacités... Les places du premier rang ne m'intéressaient pas, pas plus que les midinettes survoltées avec leurs coiffures impeccables ou les sportifs bodybuildés... Je préférai les exclus, même si Roman me disait souvent que j'étais un caméléon suffisamment malin pour faire alliance avec une pompom girl avant d'aller tirer les vers du nez à un intello à propos du sujet d'un examen. Il n'avait pas tort, loin de là, personne n'aurait su me classer tant j'avais de connaissances ! Je savais jouer les anguilles pour me faufiler où je le voulais, m'adapter à toutes les situations dans mon intérêt. Mon frère me disait souvent que c'est grâce à cela qu'on avait survécu, mais en regardant les étoiles à travers la fenêtre de mon appartement tard le soir, il était clair qu'il avait eu tort. Si nous avions survécu, c'était parce que nous avions une raison de ne rien lâcher : nous nous avions l'un l'autre.

Je m'imaginai sans peine Niels, sa blondeur s'affichant au premier rang de son école huppée ! Il portait des uniformes, là-bas en Angleterre si mes souvenirs étaient bons, et cette perspective était encore plus bizarre que sa manie de jouer les messieurs je-sais-tout. Il allait d'ailleurs falloir que je trouve une manière de lui faire comprendre - autrement que par l'étranglement que je rêvais de lui faire subir - que cet étalage devait cesser sauf fin utile. Après toutes ses démonstrations intellectuelles trop claquantes et sa réflexion à propos du salaire, j'avais bien du mal à retrouver l'image du jeune homme humble que j'avais cru découvrir lors du contrôle externe à Denver.

- Ton tee-shirt plutôt, le corrigeai-je avec un soupçon d'amusement dans la voix en me rendant compte de sa petite erreur. Et oui, le haut, les chaussures, chaussettes et pantalon.

Je m'étais dirigée vers un des chariots les plus proches. Composés de plusieurs tiroirs et compartiments, ils contenaient tous les instruments médicaux dont j'allai avoir besoin. Un stéthoscope à l'abandon ferait l'affaire, une lingette désinfectante plus tard il était prêt à être utilisé et sa tubulure noire s'était glissée autour de mon cou pour l'y suspendre - avec mon organisation, j'étais sûre d'avoir laissé le mien dans le tiroir du haut de mon bureau et on ne pouvait pas me le reprocher c'était ma journée ordinateur et codage qui était prévue, pas babysitting pour nouvelle recrue ! - dans un réflexe que les années de formation au WICKED m'avait fait prendre.

Peut-être était-il nerveux finalement car, lorsque j'arrêtai mes gestes pour voir s'il avait commencé à se déshabiller, je ne pus que constater qu'il semblait un peu perdu : son regard figé vers le sol à ses pieds dans une expression inconnue au bataillon.

- Niels ? lui demandai-je, un peu inquiète pour le coup. Tu es certain que tout va bien ?

Il y avait un truc pas net, un truc étrange même dans son regard. Le fait que je ne sache comment l'interpréter ne rendait cet instant que plus énigmatique encore. Dans mon esprit, les souvenirs de notre rencontre défilaient : je ne le connaissais pas assez pour pouvoir deviner ses intentions, ses craintes et ses doutes, cela était une évidence. Toutefois, j'espérais trouver quelque chose qui puisse me donner un indice quant à son comportement fuyant. C'est alors que cela me revînt, j'avais été trop obnubilée par mes propres emmerdes pour y penser avant : le prélèvement sanguin ! Quand nous nous étions trouvés à Denver, l'aiguille avait semblé être pour lui une épreuve et, même si je trouvais cela plutôt cocasse pour quelqu'un qui se destinait au domaine médical, je devait admettre que cela m'avait rendue plus douce avec lui, plus protectrice aussi. Et là, je venais de le traîner dans une salle d'examen, remplie de jolies seringues, tout en lui promettant des tests complets ! Sans parler du fait que je venais de lui demander un déshabillage quasi-complet alors qu'il n'était peut-être pas à l'aise avec cette idée... J'avais l'art et la manière de causer aux hommes !

- Hé... l'interpelai-je en m'approchant de lui dans une démarche plus lente, beaucoup plus mesurée que celle qui nous avait conduits jusqu'à cette aile du bâtiment. *Prends sur toi Alex, prends sur toi... Ne passe pas pour la harpie directement le premier jour...* me répétai-je pour m'empêcher de taire ce que j'allai ajouter. Je comprendrai si ça te pose un souci que je t'examine, tu préfères peut-être que ce soit un homme ?

Je roulai le chariot jusqu'à la table d'examen que j'avais choisie, puis m'arrêtai en attendant sa réponse.

- A toi de me dire, je prépare tout et on commence, et promis il n'y a qu'une prise de sang au programme et pas avec vingt tubes, ou tu veux attendre le Dr Thompson ?

Mon ton n'avait rien de menaçant, ni même de pressant. Au contraire, je fus moi-même surprise du calme et de la tentative d'apaisement qui y transparaissait. S'il choisissait la seconde option, l'horloge aurait le temps de faire au moins la moitié du tour du cadran avant qu'un des médecins ne soit disponible - si ce n'était pas davantage puisque je devinai que les hurlements qu'on avait entendus pouvaient fortement être liés à un employé qui aurait chopé la Braise et qu'on s'apprêtait à mettre en isolement dans les cellules souterraines... - et cette éventualité ne m'arrangeait guère. Cependant, je n'arrivai pas à lui en vouloir non plus : du moins pas autant que je l'avais cru précédemment. Maintenant que la tension de l'entretien était retombée, j'y voyais plus clair et même si certains des aspects de sa personnalité me tapaient franchement sur les nerfs, je devais bien admettre que je me devais de lui laisser une chance avant de le reléguer au lot des intellectuels prêts à tout pour servir une planète maudite...
 


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MessageLun 2 Avr - 11:50

Niels
&
Alexandra
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Sa remarque avait sans doute été inutile, pensa t-il alors qu’il ne recevait pas de réponse concernant cette alarme. Était-ce une chose secrète ? Un signal destiné qu'à une certaine catégorie d'employés ? Il décida de ne pas insister et de continuer tout simplement à la suivre. Cela ne devait pas être si important que ça, car s’il y avait un risque que ce bâtiment parte en flammes, Alex se serait tournée vers lui avec un visage de catastrophe. À la place, ils étaient donc tout les deux dans cette immense salle. La jeune femme avait pris soin de plonger la pièce dans l’intimité, ce qui était quand même la base. Elle semblait assez pensive et lorsqu’il évoqua le fait de retirer sa « chemise », il ne put s’empêcher de sourire en entendant la correction. Oui, il portait un tee-shirt. Le mot était sorti tout seul. Cela faisait bien longtemps pourtant qu’il ne portait que des tee-shirts en raison de la grande chaleur constante, mais il fallait croire qu’il avait toujours été vêtu des chemises autrefois lors de ses examens médicaux si le mot avait été prononcé. Pas étonnant pour un Anglais qui passait ses journées en uniforme, ils s’habituaient vite à avoir des chemises. Il aurait voulu blaguer, mais l’instant crucial de sa chaussure était arrivé et l’avait totalement bloqué. Les secondes s’écoulaient peu à peu et la panique s’installait chez lui. Il aurait dû demander où ils allaient. Était-il trop tard pour lui faire la requête des toilettes de manière à passer ni vu ni connu sa lame dans son sac ? Impossible, cela l’énerverait encore plus et le fait qu’il prenne son sac pour y aller serait franchement étrange.

Alexandra avait, elle commencé à fouiller afin de rassembler son matériel pour les choses les plus basiques avant même de commencer les grandes étapes piliers qu’il avait énoncé pour se rassurer et non pas se la péter. Mais alors qu’il était toujours focalisé sur son pied, elle s’était retournée et le voyant toujours habillé, elle lui demanda alors si ça allait. Il y avait de la douceur dans sa voix, chose qui le surprenait. Voyant qu’il était totalement dans sa bulle, elle s’approcha de lui avec lenteur. Le jeune homme releva les yeux tout doucement. Elle pensait avoir cerné le problème qui n’en était pas nécessairement un. Le couteau par contre lui l’était. Que ce soit un homme ou une femme, ce serait de toute façon la même chose. Dans la liste, il y en avait au moins un examen super gênant, mais nécessaire.

- Non, non, aucun problème Alex, répondit-il en se forçant à la regarder dans les yeux à la place de ses pieds.

Il décida de prendre sur lui alors qu’elle lui demandait si tout allait bien aller, rassuré par cette voix qui ne revêtait aucune hostilité. Qui de mieux placée qu’une personne de pain féminin pour comprendre ce genre de choses ? Souvent, les femmes préféraient elles-mêmes se faire examiner par des femmes pour certains examens particuliers. Mais ici, cette chose devenue un détail ne l’embêtait pas plus que ça pour le moment, vu que l’angoisse était remplacée à l’instant-même pour le secret qu’il avait dans sa botte droite. Elle ne lui promettait qu’une prise de sang dans tout ça et il hocha la tête. Il allait survivre. Il se faisait du sang d’encre pour rien et il ne fallait plus penser aux raisons de ses peurs.

- Non non, ne t’inquiète pas Alex, répéta t-il avec un léger sourire, reconnaissant de sa patience surprenante. Mais dis le moi à chaque fois qu’on change de pilier, OK ?

Examen complet de la tête aux pieds, se répéta t-il dans sa tête histoire de gagner du temps avec sa lame. Neurologique, ophtalmologique, dentaire, dermatologique, cardiaque, andrologique, musculaire, podologique, radio complète et le fameux bilan sanguin. Les mots s’étaient répétés dans sa tête et à chaque fois qu’il arrivait à la fin de l’énumération, il se sentait mieux, comme si le tout était déjà fini. Il survivrait. S’il lui avait demandé de lui dire à chaque fois qu’ils passeraient à un autre piller, c’était parce que ce genre de chose le rassurait un peu plus que les médecins qui enchaînaient sans ne rien dire. Le jeune homme retira son tee-shirt et le plia. Il s’attaqua à sa ceinture pour faire de même avec son pantalon, sauf qu’il se rendait compte qu’il avait grand besoin d'enlever ses chaussures avant.. Le cœur battant, le jeune homme se pencha vers les lacets de sa chaussure montante gauche pour la faire disparaître de ses pieds ainsi que sa chaussette. La droite était maintenant en train de l’appeler très fort dans sa tête. «Niels.. je suis là.. ne m’enlève pas.. c’est dangereux.. », mais il en était bien forcé. Il fit descendre son pantalon le plus bas possible de manière à ce que le vêtement cache la chaussure. Il allait donc pouvoir enlever la droite un peu à l’aveuglette. Tandis que ses longs doigts fins se mettaient à l’ouvrage pour plaquer la lame contre le tissu intérieur de la chaussure tout en l'extirpant avec lenteur pour ne pas faire tomber, la lame, son cœur battait encore plus quand il avait réussi. Il avait maintenant sa chaussure en main, alors il la serra de manière à cacher cette maudite chose, ce « pêché » peut-être tout en finissant avec son pantalon.. d’une seule main. Super stupide vu de l’extérieur, mais il ne pouvait tout simplement pas poser la chaussure à la vue de la brunette ! C’était bien trop risqué..

Sa mère aurait totalement détesté l’idée de le savoir avec une chose dangereuse si près de sa cheville. Il la voyait déjà s’exclamer : « Mais si la lame s’ouvre quand tu cours hein ? » « Et si tu te blessais avec ? » « Et si.. » . Tellement de « et si » possibles dans ce monde de toute manière qu’il était impossible d’envisager toutes les éventualités. Le jeune homme s’était bien fait tiré dessus avec son propre pistolet par un fondu enragé ! Ça aussi c’était bien idiot pour le coup, pas très malin même ! Mais au moins le résultat était là, il avait survécu et c’était l’essentiel. La prochaine fois, il redoublerait simplement de prudence avec ça, se souvenant très bien des risques et de la peine ressentie. C’était en faisant des erreurs que l’on apprenait, et pas autrement. Mais vouloir se protéger en chemin avec cette fameuse lame de dissimulée dans sa chaussure était-il une erreur ? Si Alexandra ne le voyait pas, l’erreur ne serait pas qualifiée de telle, mais si elle la voyait, il imaginait bien que cela pouvait être différent.

 
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MessageLun 2 Avr - 22:32

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Décidément, ce mec était bizarre. Si je ne l'avais pas réellement remarqué au premier abord - bien que je me souvenais avoir capté un comportement particulier lorsqu'il avait été temps de passer au prélèvement lors de notre rencontre -, Niels me paraissait adopter une expression qui se voulait rassurante alors même qu'il aurait fallu être aveugle pour ne pas s'attarder sur l'air perdu qu'il arborait moins de dix secondes auparavant ! C'était la première fois que cette facilité à modifier son attitude était aussi saisissante et je m'en voulais presque de ne pas l'avoir noté plus tôt, comme lorsqu'il avait dû jongler avec les innombrables piques de Matthew...

A présent, il répétait des "non" à tout va. Pourtant quelque chose clochait, je le sentais dans son regard qui me fixait de manière trop directe, trop soudaine,... Essayait-il de m'en convaincre autant qu'il tentait lui-même d'y croire ? J’avais du mal à supporter cette incertitude, ne pas réellement pouvoir décoder les émotions qui le traversaient alors et qui entretenaient une ambiance particulière entre nous. Toutefois que pouvais-je dire de plus ? Continuer à le questionner n’aurait pas rendu la chose plus facile, ni même n’aurait apaisé mes craintes, puisque je savais qu’en nouvelle recrue bien plus intelligente qu’il n’y paraissait il ne m’en dirait pas plus pour le moment. Ne me restait plus que l’observation, encore et toujours : elle était la chose la plus fiable dans ce monde. D’ailleurs, cela avait toujours été le cas. Impossible de compter sur les sermons quels qu’ils soient, une parole était toujours faite pour être brisée. J’avais appris depuis toute petite que seuls les actes comptaient et c’est autour de cette vérité crue que j’avais construit toute mon existence. Roman était comme moi, comme ma mère, nous formions une triade qui, ayant été trahie par des paroles mensongères, luttait contre ces mots qui pouvaient s’avérer bien plus douloureux que n’importe quelle blessure physique. Après tout, qu’y avait-il de plus horrible qu’entendre une douce mélodie en laquelle on voulait placer ses espoirs, une promesse teintée d’un semblant de sincérité pour réaliser finalement qu’il ne s’agissait de rien d’autre que d’un langage vain ? C’était cette exacte et amère saveur que j’avais la sensation de goûter, tandis que les tentatives de Niels pour mettre un terme à mes interrogations se succédaient.

- Ok, me contentai-je de répondre, sans réussir à totalement dissimulé mon ton septique.

J’abdiquai, en apparence du moins. Mon corps pivota pour me permettre de me diriger vers un vaste évier, d’un geste précis j’en enclenchai l’arrivée d’eau pour ensuite plonger mes mains sous le flux de liquide froid qui s’en échappait. Une touche de produit antiseptique vînt compléter la panoplie du parfait protocole de désinfection. Les manches relevées, mes gestes étaient sûrs et mécaniques, ils trahissaient une habitude des examens médicaux même si c’était alors plutôt des immunes qu’on enverrait sans tarder dans le Labyrinthe qui prenait place sur la table. A cette pensée, je jetai un œil au-dessus de mon épaule pour apercevoir Niels qui avait enfin pris l’initiative de se déshabiller. Il pliait avec lenteur son tee-shirt, ses traits avaient repris cette dose d’anxiété dont il refusait de me révéler l’origine. Son état d’immune ou non n’avait pas été testé lors de mon contrôle à Denver, pas plus qu’il ne l’avait été quand il était entré dans le complexe, c’est ce qui me fit réaliser mon erreur : s’il avait été immune et que je lui avais proposé un entretien, que serait-il advenu de lui ? Tout le monde était testé pour l’immunité à l’entrée de la Zone Saine, notamment parce qu’il devenait complexe d’en dénicher de nouveaux pour alimenter la première épreuve en cours. S’il avait été détecté immune avant que nos mesures deviennent plus draconiennes ou que sa plaie visiblement importante ait rebuté les testeurs à l’embarquer, qu’aurait été le dénouement face à Matthew ? Mon cœur se serra à cette idée et toutes les images terribles qu’elle venait de faire surgir dans mon esprit : sans doute serions-nous sortir en bloquant la porte pour le piéger à l’intérieur en attendant que des gardes viennent le maîtriser pour l’emmener dans un laboratoire où nous l’aurions mis sous calmant pour mieux l’étudier avant d’en faire notre prochain envoi vers le Bloc…

Réalisant que des tiraillements apparaissaient, je remobilisai mon attention vers mes mains dont la peau avait rougi tant le frottement de mes paumes avait été intense. Rien de tout cela n’était arrivé et cela ne pouvait signifier qu’une chose : il pouvait être atteint, comme n’importe lequel des autres employés. Comme moi aussi sans doute même si j’avais bénéficié d’une chance insolente jusqu’à maintenant. La chance pouvait tourner si vite…

Pas de temps à perdre, je bifurquai vers le chariot que j’avais précédemment préparé et tirai une paire de gants d’une boite placée sur le plateau supérieur. Parfaitement à ma taille, ils épousèrent la forme de mes doigts fins pour me permettre la plus grande précision dans les examens que je m’apprêtai à débuter. Enfin… Que j’aurais débuté si mon sujet aurait été prêt… Dans une position totalement rocambolesque, il se débattait avec son pantalon. J’arquai un sourcil en remarquant qu’une de ses chaussures n’était même pas encore retirée ! Franchement, il sortait d’où celui-là ? J’en étais presque à me demander si cela n’était pas plus agréable quand ils étaient à moitié drogués comme les futurs blocards qui passaient sous mon expertise…

- Tu as besoin d’aide ou bien… ? finis-je par lâcher, sentant l’agacement reprendre le pas sur le soupçon de bienveillance qui avait pointé plus tôt.

Il m’exaspérait, lentement mais sûrement ! Bien que je sache que cela ne ferait que renforcer sa gaucherie, je le fixai désormais avec intensité. J’étais bien déterminée à comprendre ce qui n’allait pas chez ce type : si je ne le connaissais pas depuis assez de temps pour pouvoir déterminer s’il était tout à fait sain d’esprit, je pouvais attester qu’il n’avait jamais présenté un comportement aussi désordonné en ma compagnie et cela ne faisait que rendre chacun de ses gestes encore plus suspects. Miss Marple en blouse blanche et surtout en plus sexy ? J’assumai le rôle avec un brin d’humour pour rendre la situation moins énervante, même si sa position cocasse et complètement improbable, maintenant qu'il tenait sa chaussure récalcitrante en main, suffisait à m’arracher un sourire en coin. Je n’étais pas moqueuse… Ce n’était tellement pas mon genre…

- Allez, mets tes affaires sur cette chaise,  dis-je en désignant du menton une assise métallique à deux pas de la table d’examen. Et viens enfin te poser là…

Ok, j’avais carrément insisté sur le "enfin" tout en tapotant le drap blanc à usage unique qui garnissait la table devant moi. "Pas très subtil Alex…" m’aurait reproché ma mère en croisant les bras, seulement je n’avais aucune envie d’être subtile. Il aurait été idiot de nier que, d’une certaine manière, j’appréciai ce garçon, mais il aurait été aussi imbécile de songer que cela me permettait de m’adresser à lui autrement qu’à un subordonné qui devait prendre le pli d’obéir à mes ordres ! Il devait marcher au pas s’il voulait survivre ici, dans mon équipe. Sans compter que le presser était également une manière de le secouer suffisamment pour observer son petit manège de plus près, le déstabiliser pour le pousser à la faute et l’obliger à me montrer ce qui le rendait si nerveux à mes côtés.

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MessageLun 2 Avr - 23:45

Niels
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Ok. Voilà ce que la jeune femme lui avait répondu. C’était très simple et elle ne devait sans doute pas comprendre pourquoi.. Elle semblait en pleine réflexion et il se doutait parfaitement qu’elle tentait d’analyser sa cause de mal-être. Elle avait très bien vu son air perdu, sa chaussure l’avait tellement omnibulé, mais par la suite il avait mis toute sa volonté à lui assurer que tout allait bien en tentant de se convaincre lui même. Deux personnes pour le prix d’une. Il put se déshabiller un peu plus rapidement lorsqu’elle lui tourna le dos pour se laver et se désinfecter les mains. Elle lui avait laissé assez de temps pour qu’il soit complètement prêt, même sans doute un peu plus que la normale, mais pourtant, il avait réussi à ne pas être prêt et à passer pour un mec totalement stupide qui ne savait même pas se déshabiller correctement. Génial. Magnifique même. Ça l’embêtait pas mal, surtout avec elle. Connaissant son frère, il se serait clairement foutu de sa gueule.

La brunette s’était alors tournée vers le chariot pour enfiler des gants qu’il avait eu lui aussi l’habitude de toujours porter. C’était à cet instant-là, qu’il eu l’impression de se manger une bonne petite honte. Avait-il besoin d’aide ? Si Isaac avait été là, il aurait été mort de rire et les deux se seraient "bagarrés".  Petits, les deux garçons faisaient toujours un concours de celui qui se mettait le plus vite en pyjama et Niels perdait toujours du temps car il voulait absolument plier ses vêtements, chose qui désespérait son frère. Lui désirait un niveau supérieur de compétition. Il n’était pas rare d’entendre la mère des deux enfants leur demander de se mettre en pyjama en faisant la course. Elle avait capté que cette idée fonctionnait bien chez ses garçons qui obéissaient et à chaque fois que son plus jeune perdait, elle ne pouvait pas s’empêcher de s’accroupir à sa hauteur pour lui caresser lentement sa joue avant de lui remettre ses cheveux en ordre.

- Mon petit cœur. Tu donnes le bon exemple à ton frère en pliant tes vêtements. Mais curieusement, c’est toujours ta chambre la plus en désordre. Tu ne voudrais pas ranger tes jouets comme tu plies aussi bien les vêtements ?

Le petit garçon alors âgé de six ans regardait sa maman de ses yeux argentés avant de hausser les épaules. Le silence planait et elle le laissait réfléchir tandis qu'Isaac était derrière eux, les bras croisés.

- Je ne sais pas maman. Chez Isaac c’est trop rangé.. c’est trop vide, alors j’aime pas ça.

La mère avait un petit sourire amusé à ce genre de réponse que son enfant lui donnait. Ce n’était pas un simple « Nan j’ai pas envie », comme la plupart des enfants auraient sorti. Niels donnait toujours des arguments.

- Tu peux nous lire une histoire avant de dormir s’il te plaît ?, demandait le même petit blond avec un sourire si adorable qu’elle ne pouvait résister.

La mère se tourna vers son autre fils et lui fit signe aussi de venir. Pour une fois elle était rentrée tôt contrairement à la plupart du temps où c’était la nourrice qui s’occupait des deux frères. Tous les trois allaient aller dans la chambre du cadet afin de pouvoir avoir leur moment préféré de la journée : l’histoire. Ce fut quand la maman fut rendue à la fin que Niels s’était endormi. Isaac n’en était pas loin aussi, alors elle irait le porter jusqu’à sa chambre. Elle se penchait vers le blond pour déposer un baiser sur son front et lui souhaiter de beaux rêves.

Le jeune homme s’était perdu dans ses pensées. Il venait de revoir sa mère et son frère. Pourquoi ce souvenir-là ? Sans doute à cause du pliage de vêtements, mais comme quoi, une simple action suffisait à le faire replonger dans le passé aujourd’hui. Peut-être qu’il essayerait ça pendant les examens qui l’attendaient. Penser à des choses aussi apaisantes que ça pouvaient sans doute lui être bénéfique. Alors ce fut avec un grand sourire qu’il put enfin répondre :

- Hm non merci, pas besoin d’aide.


Il avait ignoré son ton agacé, encore trop loin dans sa petite bulle réconfort qui éclata quand même trop vite. Sa blouse blanche, son regard déterminé, ses indications et son impatience qu’il percevait aisément avec le « enfin » le faisait revenir à la réalité. Avec la plus grande des précautions, le jeune homme prit dans ses bras ses chaussures et son pantalon. Avec grande lenteur il déposa ses chaussures sur la chaise en prenant bien soin de mettre son pantalon en boule par dessus. Il ne put s’empêcher de sourire, tout à fait victorieux afin de revenir vers la table. Il s’y mit enfin. Elle ne verrait pas son couteau. Pourtant, son cœur battait un peu trop vite. L’adrénaline et la petite l’angoisse. Il se demandait si en lui faisant le premier palier d’examen neurologique donc, elle verrait un passé de chocs à la tête. Il ne préférait pas y penser, car il se disait qu’il n’avait jamais eu de soucis. Pas de maux de tête inexpliqués ni rien du tout. De toute manière, la première fois remontait à longtemps et on lui avait assuré qu’il n’y avait rien. Il avait bien évidemment perdu l’envie de parler, mais tout cela avait été.. une autre histoire, dans un autre monde.. Une partie assez difficile dans sa vie d'adolescent. Il s'était rendu compte que les gens pouvaient vraiment être cruels avec les personnes qu'ils estimaient différentes.. Ces gens-là qui ne collaient pas assez bien dans leur moule.. Cela avait toujours existé malheureusement, mais il en avait subi les frais. Le nombre de fois où le blond se réveillait après avoir fait un cauchemar de cette époque était assez courant. Société pathétique.. Et aujourd'hui, société malsaine, brisée et anéantie.

Le blondinet, silencieux, car observateur, se rendait compte qu’après leur numéro de strip-tease à chacun avec les combinaisons, il était au final celui qui se retrouvait quasi-nu devant elle. De toute manière autant s’y habituer pour la suite. Le blond la regardait avec attention, comme s’il désirait deviner le moindre de ses gestes dans cette salle si calme où il ne pouvait entendre que sa chaussure lui murmurer « Ta lame est en sécurité.. tu ne crains rien petit.. »

 
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MessageMar 3 Avr - 7:26

The game of secrets has just begun, you better watch your backs.ft. Niels Welligton

Je pouvais être une peau de vache, c'était une évidence non discutable. Dans mon ancien lycée, tous ceux qui m'avaient approchée connaissaient mes sarcasmes et ma capacité à mettre les autres mal à l'aise si je le souhaitais : entre ironie et remarques piquantes, j'étais Hélène la QUEEN du verbe ! Si je causais peu, je causais utile. Même les autres Créateurs l'avaient souvent appris à leurs dépens ! Tantôt séduits par mon ton, tantôt pris d'envie de me maudire, les réactions étaient diverses mais je ne me valais jamais l'indifférence. Lors de mes premiers mois au WICKED, j'avais essayé de nier cette tendance naturelle, de faire taire mon impulsivité pour me fondre dans la masse, de cacher mon intelligence créative pour me faire oublier, cependant j'avais rapidement compris qu'être trop discrète ne me vaudrait que l'étiquette d'énigme sur deux pattes tandis que d'assumer mon caractère de feu me permettrait d'être dans la lumière... Or, qui cherchait encore à mettre à jour une personne déjà sous les projecteurs ? Tout ce qu'on connait de moi est exactement ce que je veux qu'on sache de moi : révéler une partie de la vérité est toujours préférable à devoir justifier de tout le reste...

Niels venait de faire les frais de ma spontanéité débordante ! Furtivement, une expression un peu honteuse était passée sur son visage, avant qu'il ne continue à retirer ses vêtements en affichant un air pensif. Quand il me répondit, un sourire avait regagné ses lèvres.

On y arrivait enfin. Mon petit miracle de la journée venait de pointer le bout de son nez, Niels s'était mis à répondre positivement à mes demandes et cela sans même opposer la moindre résistance, si ce n'est la lenteur extrême avec laquelle il avait déposé ses vêtements sur la chaise. Mille précautions pour un bout de tissu et une paire de bottes... L'image typique d'un anglais buvant son thé en tenant l'anse de sa tasse du bout des doigts avant de la déposer sur un plateau d'argent me traversa l'esprit, cela était sans doute caricatural mais tellement représentatif du spectacle comique qu'il m'offrait ! En se retournant, il arborait un sourire fier. Il se percha ensuite sur la table sans même broncher. Soit il était lunatique, soit carrément bipolaire, ou alors j'avais manqué un épisode !

Ma tête oscilla pour me remettre les idées en place, décidément j’avais bien du mal à le décrypter. Alors faute d’être parvenue à percer ses secrets – le voir comme ma petite énigme personnelle rendait soudainement cet examen moins pompeux –, je l’observai de la tête aux pieds. La marque qu’il m’avait montrée à Denver était toujours luisante sous la lueur claire des néons, les bords de la plaie avaient terminé de se rassembler et cicatrisaient parfaitement. A première vue, aucune autre blessure quelconque n’était présente sur son corps si ce n’est une légère marque à la cuisse, certainement une ancienne blessure soignée depuis bien longtemps. D’un point de vue externe, il paraissait plutôt en forme.

- Parfait, en avant pour les tests neuro ! lançai-je gaiement, Puisque tu es sur la table, je vais d’abord contrôler tes réflexes. Donc tu te couches et tu te détends au maximum, d’accord ?

A nouveau, ma voix était devenue plus douce pendant que je débitai les instructions qu’il devait connaître par cœur. Là où j’expliquais rarement aux sujets que je contrôlais le déroulement de l’examen, je réalisai que je prenais un soin particulier à respecter la demande qu’il avait formulée plus tôt et m’en rendre compte me laissait une sensation étrange. Pourquoi ressentais-je encore ce besoin de veiller sur lui et de me montrer agréable ? Cela m’énervait de voir à quel point je pouvais être idiote pour ressentir cette petite bribe d’attachement à l’égard d’un mec que je connaissais à peine et qui, plus est, était destiné à devenir le même prototype du scientifique obsédé par la découverte d’un remède à tout prix – enfin, s’il ne l’était pas déjà vu le discours suintant de conviction qu’il avait pondu à Matthew –, même au prix du sang…

J’agrippai le marteau à réflexe de Babinski sur le chariot et me retournai vers Niels pour débuter le tour d’horizon de ses réflexes ostéo-tendineux. Aux membres supérieurs, j’examinai le bon fonctionnement des nerfs radial et ulnaire. Sans plus de cérémonie, je plaçai à chaque fois son bras dans la position adéquate avant d’exercer une percussion précise qui ne manqua pas de déclencher la réaction attendue. Puis je passai aux membres inférieurs, sachant que j’allai effectuer la manœuvre du réflexe rotulien alors qu’il était couché, ce qui n’était pas forcément la position la plus commune pour ce test même si elle était aussi efficace que la position assise, je lui indiquai :

- Je vais soulever ta jambe en position semi-fléchie pour tester ton réflexe rotulien, essaye d’être totalement relâché, de ne pas aider, sinon ça va fausser le résultat.

Une fois ma main passée en dessous de son genou, je soulevai sa jambe jusqu’à un angle moyen, puis je frappai le tendon rotulien pour obtenir la contraction du quadriceps et l’extension de la jambe qui en résulterait. Tout paraissait normal si ce n’est la vivacité un peu exacerbée de ses réflexes, même si elle semblait aléatoire et certainement à mettre sur le compte du stress d’avoir affronté autant de nouveautés en quelques heures. Je poursuivis donc avec le réflexe achilléen, plaçant un pied après l’autre sur la cuisse controlatérale avant de venir percuter le tendon pour générer une flexion plantaire bien présente. Sans attendre, je dévissai l’extrémité du manche pour le réenclencher dans le sens inverse afin de faire apparaître la pointe qui me servirait à enchaîner directement avec les réflexes cutanés : d’abord plantaire en stimulant le bord externe de la plante du pied d'arrière en avant pour obtenir la flexion des orteils, puis je remontai à la recherche de celui abdominal par un effleurement transversal de la paroi abdominale à droite et à gauche de la ligne médiane aux trois niveaux de réflexes.

- Mmmmhhh… fis-je en démontant à nouveau le marteau dans l’idée de le ranger, avant de réaliser que cela pouvait être inquiétant pour lui de deviner mon air perplexe devant cet examen. J’ajoutai immédiatement pour ne pas l’inquiéter inutilement : Globalement tes réflexes sont un peu vifs mais rien de grave ! Tu as beaucoup de mal à te laisser aller, n’est-ce pas ? Sujet neutonique dirais-je et ce n’est pas réellement étonnant après l’entretien que tu viens de subir.

Un petit sourire plus tard, je lui annonçai en faisant déjà quelques pas en arrière sans regarder où je mettais les pieds.

- Tu peux te mettre assis au bord, je vais vérifier ta coordination puis on fera le test de la marche.

Trop occupée à lutter avec ce bazar à vis qui visiblement n’avait pas l’intention de coopérer avec mes doigts gantés qui tentaient en vain de le remettre dans le manche, j’avais continué à reculer avant d’abdiquer et de me tourner sèchement dans la frustration la plus totale de bloquer là-dessus. Mauvaise idée ! Je vins buter de plein fouet dans le chariot dont j’avais oublié de bloquer les roues ! Je tombai presque dessus en me rattrapant de justesse à son bord tandis qu’il avait déjà roulé et percuté de plein fouet la chaise sur laquelle les affaires de Niels si bien posées en une pile ordonnée basculèrent et finirent par tomber au sol.

Cela aurait pu se terminer comme ça, une honte suprême de la supérieure maladroite… Cependant, un bruit aigu inattendu se fit entendre en même temps que je vis un objet tomber de la liasse de vêtements du jeune homme.

- Qu’est-ce que…  dis-je en me redressant, curieuse et méfiante, en me dirigeant vers l’objet métallique qui avait  glissé à un mètre de là sur le sol carrelé.

Le claquement de mes talons sonnait comme le glas au fur et à mesure que je réduisis la distance entre cette chose qui reluisait tant, fine lame argentée qui resplendissait sous les néons. Quand je compris que j’avais vu juste, je me baissai et ramassai l’arme. Je pivotai ensuite vers Niels, prête à lui faire face : aussi ravie de cette découverte que profondément perplexe quant à l’interprétation à donner à cette dissimulation volontaire. Entre mes mains, l’arme était d’une belle facture et j’en observai la lame avec un intérêt tout particulier qui aurait mis mal à l’aise n’importe qui.  

- Joli couteau… Même si je n’ai jamais été fan des armes blanches, continuai-je en tournant mon poignet pour que le lumière blanche se reflète dans la lame, miroir imparfait mais captivant. Moi c’était un pistolet que je trimballai quand j’errai hors de la zone saine et même au sein d’elle à vrai dire…

Un petit sourire s’était logé au coin de mes lèvres. Je me souvenais parfaitement du contact froid du métal dans mon dos lorsque je coinçai l’arme à l’arrière de mon pantalon. Cela avait un côté rassurant de savoir que j’étais en mesure de me protéger, de nous protéger de tout danger qui aurait surgi d’un recoin sombre… Seulement, cela n’avait été qu’une illusion… Je balayai ses souvenirs, je ne tolérai pas qu’ils puissent m’engloutir. Pas maintenant, pas ici. Jamais. Au lieu de quoi, je contemplai un instant de plus le couteau avant de relever le visage vers Niels en lui offrant un franc sourire rempli de malice mais aussi d'une pointe mesurée de reproche.

- Une explication pour le fait de l’avoir caché ?

Il ne s’était sans doute pas attendu à cette question. Après tout, il devait sentir que cette découverte ne m’avait pas plongée dans une colère noire ou une méfiance disproportionnée. Cela pouvait paraître surprenant mais, à travers cette arme, il venait de me prouver qu’outre un savoir technique immense, il disposait également d’un minimum de conscience pratique. Seulement, il avait fait une erreur : il m’avait dissimulé cet objet volontairement. Impossible de ne pas faire le lien avec son comportement étrange, ses expressions gênées et sa façon ridicule de se déshabiller tout à l’heure : l’arme devait être glissée dans sa chaussure vu la manière dont il l’avait retirée. Et dire que je ne l’avais pas remarquée plus tôt… Je m’en voulais autant à moi-même qu’à lui de ne pas avoir su lire les signes qui s’étaient pourtant succédé. Restait à mettre les points sur les « i », car niveau confiance il nous restait apparemment un long chemin à parcourir.

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MessageMar 3 Avr - 10:54

Niels
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Alexandra
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Qu’est-ce qu’il pouvait être étrange parfois ! Un coup, il était perdu et une autre fois, il reprenait conscience et souriait. L’avantage du théâtre était de pouvoir s’adapter et de changer selon les besoins, mais le théâtre ne l'avait pas encore aidé dans les situations de phobie les plus extrêmes comme les examens médicaux en l’occurrence car évidemment il était aussi humain. Cela embrouillait toujours les gens, car il pouvait passer pour un être totalement lunatique, voir bipolaire. Elle finit par reprendre le contrôle et lui annonça qu’ils allaient commencer. Le blondinet devait se coucher et se détendre. Ce dernier mot-là était un bien grand mot pour lui. Comment se détendre alors qu’il ressentait toujours un paquet d’émotions vives ? Néanmoins, la voix de la brunette avait perdu son impatience, pour laisser place à un ton plus doux. Elle aussi était forte pour passer d’une chose à l’autre, alors pourquoi ses changements à lui avaient l’air de la perturber ? Tout comme lui, elle n’appréciait sans doute pas  rester sans réponse, chose assez logique pour les scientifiques qu’ils étaient. Elle prit alors le marteau qui servait à contrôler ses réflexes, chose très importante pour savoir si le cerveau envoyait bien l'information. Elle commença par ses bras qui réagirent aussitôt aux percussions précises faites par la jeune femme. Le toucher de ses doigts sur sa peau lui faisait étrange. Vu qu’elle passa ensuite directement aux membres inférieurs, il savait que c’était normal.

- Ok, répondit-il en captant ce qu’elle voulait dire par « résultat faussé ».

Pour s’aider à se détendre le blondinet tentait de penser à autre chose. Cet examen était super basique, donc il n’avait rien à craindre, mais l’adrénaline ne le quittait tout simplement pas. La chose se vit parfaitement avec le réflexe du tendon rotulien. Cependant, il avait été interpellé par le fait qu’elle s’était attaquée directement au réflexe rotulien alors qu’il était couché. Lui avait appris qu’on devait le faire assis. Il décida de ne rien dire histoire de ne pas la refaire basculer du côté obscur de l’agacement. Côté réaction, même lui avait sentit la vivacité du mouvement. Alexandra prenait bien le temps de placer ses jambes comme il le fallait avec des angles précis dont il se souvenait. Niels se rappelait de quand il avait dû le faire pour la première fois. Il avait été ravi de lui, et cela n’avait pas été trop difficile vu qu’il avait regardé il ne savait combien de fois le docteur le faire aux patients. Elle enchaîna avec ses chevilles, et le mouvement fut aussi vif. Plus il s’en rendait compte et plus il avait du mal à se « détendre ». Il était peu être un peu trop crispé. Il la regarda dévisser l’autre partie du marteau afin de passer à un autre type de réflexe. Son cours se récitait dans sa tête à ce moment-là et il se revoyait de nouveau en Angleterre. Il s’égarait encore une fois pendant quelques secondes avant de revenir sur terre.

« Et vous faites quoi quand la personne ne réagit pas du tout ? »
, avait une fois demandé Isaac curieux après qu’il lui ait raconté une journée lorsqu’ils étaient à table. Niels avait pris un faux air énigmatique avant de hausser les épaules. « Et bien, on les enferme en leur faisant subir encore et encore le test jusqu’à ce qu’ils réagissent. Ca peut duré toute la nuit.» Il se souvenait trop bien de la tête qu’avait fait son frère et cette pensée eut pour effet de lui faire échapper un petit rire amusé en direct. Ce moment avait été culte et Niels avait ensuite explosé de rire, face à un Isaac totalement ahuri. Il pouvait gober tout et n’importe quoi dans ce domaine qui lui était inconnu alors forcément, il le faisait bien marcher parfois ! Le « Mhm » d’Alexandra le ramena à la réalité et il se rendit compte qu’il n’avait pas vraiment « suivi » la fin. Il dut reprendre son sérieux. Et mince. Que se passait-il ? Alors qu’il allait lui demander, la jeune femme le devança en lui expliquant que tout était OK, mais qu’elle pouvait le qualifier de sujet neutonique. Le stress. La vivacité, évidemment. Il avait envie de sortir un petit « sans blague ?» humoristique à son « tu as du mal à te laisser aller ».

- Oh je n’avais pas remarqué !, s’exclama t-il alors avec un petit rire nerveux.

Bien sûr, cette réplique était aussi sur le ton de la plaisanterie, car il savait pertinemment qu’elle pouvait ressentir son stress. C’était un sixième sens dans leur profession alors à quoi bon nier ? Il se mit alors au bord de la table pour passer à la chose suivante, mais le jeune homme se mit à sursauter quand il la vit totalement chavirer vers l’arrière. BAM. Impact. À partir de là tout était aller bien trop vite pour son cerveau. Chariot. Chaise. Second Impact. Cling. Lame. Sol. Foutu. Sa bouche s’était entrouverte sous la surprise qui le laissa sans voix. Était-il trop tard pour se jeter sur ses habits pour cacher le péché ?! Un… deux… trois.. Trop tard. Elle s’était retenue grâce à sa maudite chaise ce qui avait eu pour résultat de tout faire choir au sol. Non ! Le « qu’est-que » interrompu venait d’annoncer la suite des hostilités. Oh oh.. Les yeux de Niels étaient rivés sur une seule chose : la lame qui se fit ramasser par les mains de la brunette curieuse. Elle allait appeler les gardes à coup sûr en disant qu’il était venu pour les égorger ! Elle s’était alors tournée vers lui pour lui faire face. L’angoisse avait ressurgi en lui et il devait se contrôler pour ne pas tendre la main et lui sauter dessus. Ses pieds se balançaient dans le vide et il remarquait que sa réaction n’était pas normale. La fascination dansait dans ses yeux. Non, il devait sans doute se tromper. Alexandra allait d’une seconde à l’autre se mettre dans une colère noire à faire peur.

- C’est pas ce que tu crois…, murmura alors le blondinet d’une voix tremblante.

Mais Alexandra avait maintenant tendu le poing afin de mettre sa lame en lumière. Elle brillait, scintillait même et ce qu’elle lui avoua le défit totalement. Elle venait même de l'achever même. Totaly wasted. Il rouvrit la bouche stupéfait avant de la fermer de nouveau quand il observait un espèce de sourire malsain sur son visage. On aurait dit.. une psychopathe émerveillée de tenir un couteau dans ses mains. Il eut un léger mouvement de recul, soudainement assez effrayé par la réaction totalement inédite qu’elle lui offrait. Un couteau devait être dangereux dans les mains de cette femme, non ?! Elle portait un pistolet en zone saine, et avouait en avoir eu un depuis sans doute longtemps vu qu’elle avait aussi mentionné le temps où elle n’était pas dans la zone. Ce qui lui foutu la chair de poule était le naturel le plus serein avec lequel elle l'avait avoué. À la seconde où son cerveau avait capté le mot « pistolet » son regard s’était posé sur.. son sac à dos avant de se rendre compte de son réflexe. Il venait sans doute de se trahir par son regard et rosit aussitôt. Pour quelqu’un qui savait très bien mentir quand il s’y préparait, l’instinct revenait parfois subitement pour lui faire faire les pires des choses..

- Attends..., t’en portes un.. ici ?, tenta-t-il toujours aussi défait et ébahi.

Le sourire mi rêveur-mi fasciné d’Alexandra dura encore un petit peu avant de se transformer en une chose semblable à celle qui avait attendu. Les reproches allaient suivre. Pourquoi l’avoir caché ? Ah. Bonne question. Pourquoi Niels avait-il l’impression que l’air d’Alex ressemblait à celui de sa mère qui faisait semblant d’être en colère juste pour montrer l’exemple ? Avait-il fait une erreur de la dissimuler volontairement ? Aurait-il du la montrer directement ?

- Hm.., commenca-t-il en se mordant la lève inférieure et en regardant la lame.

Son cœur tambourinait tandis qu’il cherchait une réponse à la colle qu’elle venait de lui poser. Que ferait-elle ? Il n’était pas rassuré avec une de ses armes dans les mains d’une autre personne. A chaque fois, ça lui avait coûté cher, alors sa pensée était compréhensible. Sa cuisse, puis son ventre !

- Hm je pense pas que ce soit autorisé ici, mais je pouvais pas partir sur le chemin sans mon f.. ma lame.

Qu’il était con ! Il avait failli faire un lapsus avec son « flingue ». Plus bête que lui à ce moment-là ? Oh non, il était le roi ! Plus rien n’allait avec ses émotions et il ne serait même pas surpris si elle le faisait interner sur-le-champ pour totale folie !

- Trop de risques de croiser des fondus. Et je suis meilleur avec ça.

Ça, c’était clair. Des coups de lame, il en avait donné à des fondus, bien plus aisément que des coups-de-poing ou pieds ! Étrangement, il mourrait d’envie qu’elle repose cette lame et reprenne ses examens pour oublier cette histoire. Cela le faisait flipper de la voir avec cet objet.


 
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MessageMer 4 Avr - 21:50

The game of secrets has just begun, you better watch your backs.ft. Niels Welligton

Avez-vous déjà été obnubilé par ce que vous aperceviez dans un miroir ? Non pas par votre reflet ou celui des choses qui vous entouraient alors, mais plutôt par ce que vous aviez l'impression de déceler dans les éclats de lumière qui s'y renvoyaient en des milliers de faisceaux tous plus scintillants les uns que les autres. Rien de plus qu'une fenêtre sur d'autres mondes : parfois éclatantes visions imaginaires, parfois encore ombres des souvenirs... Il y avait dans ce chatoiement miroitant une facilité à se perdre, à se laisser porter dans ces échos brillants au point d'en oublier tout ce qui nous entourait. Ne restait alors que nos corps ancrés dans le réel tandis que nos esprits pouvaient s'égarer à loisir dans le labyrinthe des irisations éblouissantes.

La lame de ce couteau se prêtait formidablement à ce jeu, la réverbération des lueurs artificielles y était parfaite. Si Niels m'assurait que je me trompais - sur quoi je n'aurais su dire puisque je n'avais à cet instant que peu d'à-priori à propos de cette découverte inopinée, tant la surprise prévalait sur le reste -, sa voix résonnait si lointaine que je ne parvins à m'y attacher. Au lieu de cela, je me laissais dériver toujours plus profondément dans les abîmes argentées du métal. Dans un flash, le passé me rattrapait sans qu’aucune course effrénée ne puisse m’en sauver. D’ailleurs, je ne désirais pas être sauvée. Je voulais simplement me laisser envahir par les relents d’une histoire terminée trop tôt, une épopée que j’avais vécue en compagnie de mon complice de toujours, de mon frère passé à trépas. Je commentais ma découverte, mais je ne m’entendis pas. Cela était peut-être mieux comme ça. Je parlais de moi, de cette arme à feu qui avait été ma complice aussi rassurante que mortellement radicale. Roman ne l'avait jamais tenue ou presque, il avait fait de la lutte pendant quelques années et, même si l'idée me déplaisait à l'époque, il avait toujours eu sur lui un couteau un peu semblable à celui-ci car, je m'en étais rendue à l'évidence, une attaque pouvait tout faire basculer et mieux valait qu'il soit armé.

Souvent, je m'étais demandée ce que le WICKED avait fait de ses affaires. J'avais dans l'idée qu'elles devaient être archivées, comme des méandres d'un passé dans lequel nous pourrions être amenés à fouiller pour trouver des réponses. Des réponses à quoi d'ailleurs... A une immunité qui pouvait simplement être une merveille de l’évolution ?  C’était tellement ridicule. Peut-être avaient-elles simplement été jetées finalement, brûlées et réduites en cendres afin de dissimuler toute preuve de la disparition de ces immunes, non de ces individus qu'on privait de leur famille, qu'on privait de leur liberté sous un prétexte utopique. Parfois, il m'était arrivé de m'imaginer mon cadet se défendre lorsqu'ils l'avaient embarqué : si une fierté couronnait cette pensée, je me ravisais la seconde suivante en songeant à ce qu’ils lui auraient fait subir pour une telle révolte. Mon frère était un battant, comme moi. Nous avions cette fougue de la jeunesse, mais aussi cette détermination farouche et sauvage qui nous poussait à ne jamais renoncer. Il s’était battu jusqu’à la fin et, cela, je n’avais pas besoin de visionner la vidéo qui avait enregistré sa mort pour le savoir.

Niels posa une question idiote, je lâchai un soupir dans un sourire moqueur. Etait-il réellement nécessaire d’en dire plus ?  Entre mes doigts, le couteau me captivait toujours tandis que ma gorge se serrait un peu plus au fur et à mesure que mes songes dérivaient, radeau balloté par les souvenirs. Ma bouche me semblait sèche, contrastant horriblement avec l’impression de me noyer dans des sanglots qui jamais ne pourraient se tarir : ils resteraient pour toujours bloqués dans la poitrine d’un cœur brisé, terni par des pertes que je pensais ne jamais pouvoir combler. Seule, j’étais seule.

Quand je fis taire cette rafale d’émotions, les enfermant à double tour dans la boîte de Pandore qui menaçait à chaque rappel de mon histoire d’anéantir un peu plus la bonté qui me restait pour la changer en haine cruelle et inextinguible, je réajustai le masque. Visiblement, mon sourire plein de malice et mes reproches à demi-mot avaient suffi à le perturber et je réalisai que c’était la première fois que je le voyais afficher un tic nerveux aussi clairement. Sa lèvre malmenée entre ses incisives se tordait comme les réflexions qui devaient torturer son esprit : il cherchait la meilleure option.

Il finit par avouer qu’il « pensait » que c’était interdit au sein du WICKED… *Sans blague… Ça, c’est une sacré déclaration Monsieur le génie…*, ne puis-je m’empêcher de rire intérieurement. Une fois son assurance mise à mal, il ne restait finalement pas grand-chose du jeune homme sûr de lui et ayant réponse à tout ! Beaucoup d’autres employés auraient considéré cette réaction à vif comme un défaut, d’autant plus qu’il reconnaissait clairement nous avoir caché délibérément ce couteau ! Si cet aveu semblait sincère, il n’en jetait pas moins le doute sur ses intentions et je ne pus empêcher un frisson de me parcourir l’échine pendant que mes yeux scrutaient ses traits à la recherche de la moindre expression inadéquate. Cependant, ce ne fut pas dans ses mimiques qui éveillèrent de nouveaux soupçons mais sa langue qui parut fourcher brièvement.

- Ton f… ? répétai-je dans une question dont je n’étais pas certaine de vouloir connaître la solution.

En effet, soyons honnête : « f » comme quoi ? Furet, ficelle, fondu ou alors un truc bien plus proche et logique d’un nom d’arme qu’il s’apprêtait à sortir comme flingue ? Sérieusement, je n’étais pas certaine de vouloir savoir quelle surprise il me réservait encore. Alors je le laissais finir – ah tiens encore un mot en « f » ! – sa petite explication totalement plausible mais hautement trop honnête.

- Sérieusement, tu n’as pas trouvé de meilleure excuse ? dis-je en faisant un pas vers lui tout en serrant ma poigne encore plus fort autour du manche du couteau.

J’étais pleinement consciente que cette attitude m’avait déjà valu une belle réaction de sa part auparavant. La proximité n’avait pas été son fort à Denver, même s’il avait ensuite essayé d’en jouer et qu’il s’était soumis à l’examen sans rechigner… Mais la donne était différente maintenant que je tenais un moyen de pression, j’avais l’avantage et c’était ma chance de le pousser dans ses retranchements. On me l’avait collé pour l’évaluer ? Trois, deux, un… Les vérifications débutaient maintenant.

- Tu le dis toi-même, tu savais que ça ne devait pas être autorisé ici, alors pourquoi avoir pris ce risque ? ajoutai-je en me postant à un mètre de lui, juste assez pour me reculer s’il tentait quelque chose ou pointer l’arme en avant pour me défendre. Parce que… Des fondus dans la zone saine, on ne peut pas dire qu’on en croise à tous les coins de rue...  

Plantée devant lui, je l’observai avec une attention terriblement envahissante. Elle pesait sur sa silhouette anxieuse, chape invisible dont j’essayai de l’écraser suffisamment pour le pousser dans ses retranchements et voir qui il était vraiment. Parce que malheureusement, si une chose était certaine, c’est que je ne l’aurais pas cru capable d’amener un couteau au sein de cet endroit, même si on me l’avait suggéré. Alors qui pouvait savoir ce qu’il pouvait me réserver d’autre…

- Tu voulais t’en servir ?

Cette dernière interrogation avait sonné si juste dans ma bouche que je m’en étonnais moi-même. J’avais besoin de capter son regarder, d’emprisonner l’expression qui traverserait son visage au moment même où il entendrait le son de ma voix. J’avais besoin de savoir si cet inconnu qui entrerait dans mon laboratoire pourrait représenter un danger, pas pour le WICKED, mais pour ma propre sécurité… Après tout, un proverbe ne disait-il pas que pour le couteau il n'y a point de secret à l'intérieur de l'igname… Trancher dans le vif, ainsi était ma stratégie pour lui ouvrir le cœur.

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MessageJeu 5 Avr - 15:03

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En avait-elle un ici ? La question resterait apparemment sans réponse encore une fois. Depuis ce matin, c’était lui qui était questionné, mais lorsqu’il faisait l’inverse, cela ne fonctionnait bizarrement pas. Comment devait-il interpréter son sourire moqueur ? Rien qu’avec un couteau, il avait l’impression d’avoir emmené Alexandra dans un autre univers. Il y avait eu une pression étrange dans la pièce, comme s’il pouvait aisément sentir le poids de la mélancolie dans l'air. Le couteau ravivait chez elle des souvenirs du passé et elle venait de s’y accrocher de nouveau. Tout cela avait été réveillé par Matthew lors de l’entretien, il en était certain. D’abord lui qui voyait sa mère lui raconter une histoire avant de fermer ses petits yeux d’enfants, puis une brune énigmatique.. Il ne s’était pas attendu à cette mascarade de sa part.. Alors il n’avait pas pu s’empêcher d’être angoissé, et rien ne s’était arrangé avec ses lapsus et les questions d’Alexandra.

Une gaffe ? Lui ? Oh que oui. Par le « f » que le jeune homme avait sortit par pur réflexe stupide, il était maintenant condamné à être placé dans la catégorie des gaffes de la journée. « Se trahir en une journée pour les nuls : mode d'emploi » aurait pu être le livre de chevet du blondinet qui cherchait maintenant désespérément un moyen de rattraper le coup avec brio. Mais existait-il réellement une solution pour cette bêtise particulière ? Pas sûr. Alexandra l’invitait à finir son mot, mais au fond, elle savait très bien ce qu’il voulait dire. Pourquoi ne pas le finir à sa place au lieu de le placer dans une situation de ce genre ? Sans doute pour la simple et bonne raison qu’elle prenait un malin et malsain plaisir à le tester. Wicked un jour, Wicked toujours hein. Elle ne l’aurait pas comme ça. Le jeune homme était bien trop concentré, il avait relancé l’activité dans son cerveau et rien ne pouvait le distraire à cet instant précis. Son excuse était, en effet, pathétique et il se rendait à la fois lui-même compte que ça ne collait pas. Plus sérieusement, des fondus dans la zone le plus saine qui puissent exister ? On aurait tout vu, mais le risque zéro n’existait pas.

- Je me suis déjà fait avoir par des fondus, alors oui, je préfère m’équiper. Dans cette enceinte ça ne sert strictement à rien, jugea t-il préférable de préciser. Mais dehors, tu ne sais jamais ce qu’il t’attend et il peut toujours y avoir des gens pour t’agresser. Je suis une cible facile bien que je sois très rapide, donc pas de risques inutiles. Je ne pense pas que vous auriez aimé me voir arriver en miettes ici, n’est-ce-pas ?, demanda le blondinet tentant le tout pour le tout alors qu’elle se rapprochait dangereusement de lui.

Ses paroles s'étaient faites légèrement plus rapides au fur et à mesure qu'elle l'approchait. Autant y aller au culot cette fois-ci ! Elle l’agaçait avec ses questions alors qu’elle ignorait totalement les siennes à la fin ! Et il avait bien passé sa précédente interrogation au sujet de son flingue. Elle n’avait qu’à réfléchir un petit peu et puis voilà. Il n’y avait pas cinquante mille possibilités quand on parlait de lame juste avant.. Ses yeux étaient en train de fixer ce couteau qu’elle portait dans sa main. Ok. Elle avait capté qu’il avait un mal fou avec la proximité et elle s’en amusait. "Niels.. ne pas flancher, ne pas flancher, ne pas flancher ! Ne pas lui donner cette satisfaction ! Elle serait bien trop ravie de réussir à te faire reculer." Les traits de son visage étaient totalement fermés, lui donnant un air un peu dur. Trop de concentration et d’angoisse refoulée. Il ne pouvait s’empêcher d’évaluer la distance qu’il y avait entre leurs corps et cette arme. Il était presque nu. Vulnérable. Cible aisée de nouveau. Quant à elle, elle se sentait puissante et il était hors de question qu’elle le soit encore plus grâce à un geste de recul de sa part. Il se mordait les joues et ses doigts serraient la table pour se maintenir dans une position immobile. Reculer ne serait-ce que d’un centimètre serait déclarer forfait. Niels détestait la compétition. Ici, il voulait tout simplement survivre.

Voilà qu’elle poursuivait. Elle n’en finirait jamais donc ! Pourquoi avoir pris ce risque ? N’avait-il pas été assez clair ? Les prunelles foncées la jeune femme le scrutait pour saisir la moindre de ses expressions pour tout interpréter. Il était face à une machine sans pitié qui l’analysait avec grand soin. Lui devait être un objet sans émotion pour que son examen s’avère un pur échec. Elle ne se gênait pas pour lui rappeler ce qu’il avait réalisé quelques secondes auparavant.

- Je sais. Mais il n’existe pas de risques zéro Alex. Et si tu as beaucoup voyagé comme tu me l'as dit tout à l'heure, tu devrais le savoir, non ?, fit-il avec un air interrogateur vu que sa question n'en était même pas une.

Allez bim. Voilà qu’il faisait référence à son passé sans aucune gêne. Il savait qu’il avait raison. Plus rien n’était sûr dans ce monde et ce n’était sûrement pas elle qui allait lui apprendre ça.

- Dehors ? Si j’avais un risque de mourir étranglé par je ne sais qui, oui. Ici ? Tu penses qu’il y a un risque ? Non. Donc tu as ta réponse.


La voix de Niels s’était faite un peu plus ferme sans être agressive. Il lui en voulait un peu quand même de ne pas le croire là-dessus, même si en vérité, oui, il aurait peut-être pu s’en servir ici si ces monstres l’avaient embarqué. La survie. L’instinct humain. Niels soupira lentement. Il n’aurait jamais cru penser ça, mais il préférait qu’elle reprenne l’examen au lieu d’être aussi proche d'elle alors qu’elle était armée.

- Est-ce que ça t’ennuierais de poser cette lame ? Comme tu sembles l’avoir remarqué, elle est plutôt belle, alors mieux ne vaudrait pas l’embêter en menaçant son maître, rajouta le jeune homme avec une voix plus posée cette fois-ci.

Il avait cette manie bizarre de parler dessus armes comme si c’était des êtres humains, mais cela faisait partie de sa personne. Il ne pouvait pas être plus clair.

- Elle n’a pas besoin de travailler dans cette enceinte.. donc autant la remettre dans sa protection pour qu’elle y fasse un grand somme ?, finit le blondinet avec un petit sourire aux lèvres.

Il tentait de détendre cette atmosphère pesante pour oublier qu’elle était trop près de lui, qu’elle pouvait sonner l’alarme à tout moment ou qu’elle pouvait le planter. Il n’avait pas aussi manqué de mettre les points sur les i en marquant bien son attention de ne pas se servir de son couteau de combat au sein du WICKED.

Mais elle avait raison. Mieux valait toujours se méfier des apparences.. Au final, ils avaient cette chose en commun.


 
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MessageVen 6 Avr - 0:29

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La chasse, un sport pour certains et une tragédie pour d'autres. Nous nous retrouvions pourtant là, moi à tenir l'arme et lui à se tendre de tous ses muscles, pauvre proie acculée. Elle était belle, cette bête sauvage qui avait voulu jouer les animaux domestiques devant Matthew ou alors était-ce peut-être l’inverse : un gentil petit toutou à la médaille dorée qui venait finalement de montrer qu’il restait imprévisible. Voilà qu’il passait à l’attaque et grognait, montrant les crocs avec hargne pour se justifier, pour consolider une version que je ne pourrais pas croire avant d’ajouter d’autres détails visant à rendre son explication plus plausible. Des fondus nous venions de passer aux agresseurs, puis du mec assuré à la cible facile, finalement il avait eu raison tout à l’heure : ce n’était pas du tout ce que je croyais ! Non, c’était bien pire tellement il était mauvais sous la pression alors, quand il osa dire que je n’aurais pas aimé le voir arriver en pièces détachées, je ne résistai pas à l’envie de taquiner cette fibre sensible pour le déstabiliser encore davantage.

- Mmhhh… Cela reste à prouver ! lui rétorquai-je avec un petit sourire en coin tout en réduisant d’autant plus l’espace entre nous.

Sans doute n’importe quel observateur de cette scène aurait-il pensé que je prenais un plaisir malsain à ainsi décrypter la moindre des expressions angoissées de mon subordonné, à les provoquer même, il se serait fourvoyé. Je n’éprouvai aucune réelle satisfaction à être obligée d’en arriver là. Niels ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même car comme le dit la maxime, il en est d'un secret comme d'un trésor : il est à demi découvert, quand on sait qu'il est caché. Maintenant que je savais qu’il avait été capable de dissimuler un objet en toute connaissance de cause, rien ne me prouvait que ne se dissimulait pas en lui d’autres mystères inavouables.

Son visage s’était fermé, ses traits aussi durs qu’un roc. Même la précédente évocation de ses parents lors de l’entretien ne paraissait pas avoir eu tant d’effet sur lui. Un bref coup d’œil vers ses mains, on en devinait les jointures blanchies par la crispation. Il était mûr à point. C’était le moment d’augmenter la tension encore et encore. Si je n’espérais pas un instant qu’il me révèlerait quoi que ce soit ni n’avouerait de sombres intentions, cette nervosité le poussait à la faute : l’agressivité n’en était qu’un des premiers signes, sinon pourquoi aurait-il tenté de me repousser en utilisant ce que j’avais dit à propos des armes et des voyages. Cela ne m’atteignait pas, j’avais faire taire les souvenirs au moment même où mon regard avait accepté de lâcher la lame pour se fixer dans les prunelles si claires de Niels. Hors de question de le couper dans son élan, je le laissai poursuivre en laissant glisser sur mon âme sa pique sans effet.

Et il enchaîna le bougre, toujours plus désireux de mettre en lumière les justifications en partie légitime qui avaient motivé le port de ce couteau. Celui qui aurait osé les contredire aurait été un idiot tant le monde était devenu le reflet d’une société décadente dans laquelle votre ami d’un jour pouvait devenir votre dépouilleur de demain, voire votre meurtrier… Plus rien n’avait d’importance à part notre propre personne, nos intérêts,… Même s’il maîtrisait le ton de sa voix pour ne pas paraitre trop agressif, il était évident que mon stratagème avait fonctionné : Niels était désormais à bout et se perdait dans des répliques sèches qui ne ressemblaient à aucune des facettes qu’il avait dévoilées jusqu’à maintenant et ce n’est malheureusement pas son petit sourire ponctuant sa demande de remettre l'arme à sa place qui m’apaisa, bien au contraire.

Un prisme étonnant, c’est ce qu’il était. Un prisme qui reluisait bien trop, un jeune homme qui n’avait pas assez d’expérience pour comprendre que ses mots étaient déplacés pour un nouvel employé qui aurait davantage dû faire pénitence.  

- Tu trouves que je te menace ? articulai-je tout en ne réprimant pas un rictus apparu lorsque je resongeai à l’instant où il avait osé se nommer « maître » de ce couteau.

Cela me dépassait qu’il puisse se prendre autant au sérieux. J’avais toujours eu des préjugés concernant les fils de famille huppée, des petits emmerdeurs sans envergure et qui n’avaient que deux solutions pour se sentir exister : exceller dans l’art de jouer aux petits génies pompeux ou gonfler les pectoraux en se doublant d’un narcissique à vomir… Lui avait finalement écopé de la science visiblement. Cette arrogance soudaine faisait tâche sur ses lèvres, tout ce cirque ressemblait davantage au mécanisme de défense d’un accusé à tort plutôt que d’un malfrat pris en flagrant délit. Néanmoins, sa dernière phrase m’avait glacée ; il me conseillait de poser l’arme, comme s’il avait oublié qui commandait ici. Doucement, mon poignet pivota : la lame s’orienta toute pointe devant vers Niels, mes lèvres s’agitant avec lenteur pour lui rappeler les règles.

- N’oublie pas une chose Niels, tu es là parce que « je » t’en ai donné l’opportunité et tu pourrais retourner dans la foule dehors d’un simple mot de « ma » part… Je marquai une pause, tant satisfaite que mes pupilles brûlantes venaient de s’adoucir dans un sarcasme : Là, je te menace. Tu saisis la différence ?

A mon tour, je me parai du plus beau sourire que j’avais en stock – on s’en défiait depuis tout à l’heure et il me sembla que cette mimique était devenue la marque de fabrique de notre communication non verbale – tout en baissant la lame et en reculant d’un pas pour faire retomber l’extrême tension que j’avais tenu à instaurer pour terminer en beauté cette confrontation qui m’avait appris bien plus que je ne l’aurais pensé. Je les exploiterai, l’un après l’autre en pesant chacun des termes qui servirait à l’amener à se confier. Mais pas maintenant.

Un soupir m’échappa, je détournai le visage en guise de trêve.

- Je n’ai rien contre toi, Niels, commençai-je d’un ton calme et mesuré. Mais il faut que tu comprennes une chose : si tu veux continuer à bosser ici, il va falloir que tu me fasses confiance et que je puisse te faire confiance… Et je dois admettre que ce genre de cachoteries ne m’encourage pas vraiment à t’en accorder des masses…  

Mes prunelles dévoraient les siennes, les sondaient. Elles étaient impénétrables avec leur argent si pâle, presque translucide quand les néons s’y reflétaient.

- La balle est dans ton camp. Je dois savoir autre chose ou on peut poursuivre ?

J’avais reculé encore de quelques pas, postée à seulement une trentaine de centimètres de la chaise dont la bascule avait révélé le pot aux roses. Qu’allait-il répondre à cela ? Déjà d’une main j’attrapais son sac au sol pour l’ouvrir et y ranger l’arme. Immanquablement, mes yeux y vaqueraient un instant pour pouvoir en sonder le contenu et vérifier que l’inventaire qu’il m’en avait fait plus tôt était exact. Désormais, je ne lui permettrai plus aucune zone d’ombre. Si mes émotions m’avaient rendue aveugle lors de notre rencontre et pendant l’entretien, je craignais que ce charme ne se soit rompu pour laisser place à la même méfiance dont bénéficiait chacune des personnes qui gravitaient dans mon univers… J’étais un astre en perdition, une super nova qui menaçait d’exploser si elle se laissait aller à trop d’humanité. Et dire qu’il avait fallu que ce couteau frappe le sol pour me le rappeler…



Dernière édition par Alexandra Moore le Ven 6 Avr - 22:29, édité 1 fois
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Niels Welligton


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MessageVen 6 Avr - 12:50

Niels
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Le jeune homme se tenait devant sa mère et un air de colère s’affichait sur son visage. Il était accusé de quelque chose qu’il n’avait pas fait à l’école et sa mère lui cherchait des explications. Le blondinet se sentait agressé et le fait qu’elle ne le croit pas de suite faisait monter son agacement. Comment pouvait-elle ne pas le croire ?! Il était un élève exemplaire, alors comment était-il possible d’avoir ne serait-ce qu’un grain de soupçon pour lui ?! Il était bien déterminé à lui faire comprendre maintenant qu’il en avait fini avec la méthode calme. Elle n’avait curieusement pas fonctionné cette fois-ci bien qu'il s'y soit accroché, à croire que pour se faire entendre dans ce monde, il fallait devenir antipathique. Niels aurait tout voulu résoudre par la gentillesse et les douces paroles, mais il y avait un moment ou même ce genre de petites stratégies ne suivaient plus. Sa mère semblait avoir eu une mauvaise journée, ou bien était-elle tout simplement dans sa mauvaise période, un des deux en tous cas ou même peut-être les deux, ce qui expliquerait aisément son air de défi sur son fils.

- Ce n'est pas moi maman, répéta-t-il une énième fois. Tu devrais le savoir non ?
- Savoir quoi ? , demanda t-elle sans le lâcher des yeux.
- De ne pas condamner un innocent sans preuves.
- Oh bon sang Niels, de suite les grands mots, s'exclama la mère.
- Mais quoi ?! C’est parce que tu es en train de faire de m’accuser là ?!, poursuivit le blond.
- Peut-être que j’ai mes raisons et tu ne me fournis aucune preuve toi non plus à part me dire que ce n’était pas toi.
- Mais tu sais très que je ne ferais pas ça !, insista l'adolescent.
- Pourtant, le directeur m’a affirmé qu’on avait retrouvé cette lettre dans le casier de la fille avec ton nom dessus avec ton écriture ! Donc expliques moi !
- Mais ce n'est pas moi y a RIEN à expliquer ! On a arraché une page de mon carnet pour un coup monté bordel !
- Ton langage ! Prouve le moi alors il est où le carnet ?

Le blondinet se tut à ce moment-là et chercha dans son sac, sauf qu’il eut la surprise de ne pas le trouver. Il releva les yeux vers sa mère, bien embêté.

- Il a disparu.
- Ba voyons, fit-elle en levant les yeux au ciel.
- Je te dis que c’est un coup monté, mais apparemment t’es même pas assez maligne pour le savoir ! Tu fais comment à la cour hein quand tu es dans cette partie-là ? « Ba voyons ! Oh ba vous êtes mon client, mais vous avez pas de preuves alors dégagez ?! » Pathétique !

Il sut qu’il en avait trop dit, mais sa mère le retenait en otage depuis vingt bonnes minutes et elle n’avait rien voulu entendre. Personne ne semblait clairement comprendre ce qu’il se passait avec lui au lycée, mais Niels n’y était pas bien. La blonde était grandement choquée par ce qu’il venait de dire si bien qu’elle ne put se retenir. Sa main atteignit la joue droite de son fils qui l’avait bien cherché. Le blond mit quelques fractions secondes avant de percuter ce qu’il s’était passé. Il ne l’avait pas vu venir, sa mère ne le frappait jamais. Les larmes aux yeux de colère, le blond se força à la fixer et à faire un pas devant elle, quitte à s’en reprendre une autre, il ne pouvait pas avoir cette étiquette de coupable d’écrite sur lui.

- Pour la énième fois mère, ce n’est pas moi qui aie envoyé ce mot dégeulasse à cette fille. Maintenant libre à vous de me croire ou pas, acheva t-il avant de dévaler les escaliers et de sortir de la maison en claquant la porte.


* * *

Comment ça cela restait à prouver ? Aurait-elle vraiment aimé le voir arriver en lambeaux ici ? Son sourire étrange ne lui inspirait pas vraiment confiance et cela semblait lancer le début des hostilités. Il n’aimait pas qu’on se moque de lui comme ça. Était-ce de l’humour à de la Alex ? Après le coup de la lame et de la proximité qu’elle ne cessait de rajouter, ça commençait à faire trop. Il savait qu’elle prenait grand plaisir à faire ça, il le remarquait de suite dans son esquisse. La tension ne cessait d’augmenter tandis qu’il sentait la colère faire trembler ses bras. Il fallait qu’il se calme. Oui.. faire le vide dans sa tête était la meilleure solution. L’ignorer un petit moment et canaliser une énergie positive pour combattre la négative.. Étrangement, la jeune brune l’avait laissé poursuivre son petit numéro, sans le couper, semblant être de plus en plus amusée. Il se trompa, car une fois qu’il mit son point final, la voix qui sortit de sa gorge pour lui demander s’il trouvait qu’elle le menaçait n’annonçait rien de bon.. Oh que oui.. et il avait bien raison. Alex fonctionnait avec du calme en se contrôlant avec son sourire avant de lui exposer sa colère via le sarcasme. Chose avec laquelle il avait bien du mal. Combien de fois ne s’était-il pas engueulé avec Isaac qui en usait bien trop ? Alex en était au même niveau professionnel que son ainé et ce n’était franchement pas un compliment pour la demoiselle qu’il avait trouvé « gentille » jusque là. Maintenant, elle avait enfilé sa casquette de méchante et ça lui déplaisait grandement tout comme le fait que leurs corps étaient trop proches, pourtant il ne cillait pas.

Il détestait la situation dans laquelle il s’était fourré, car le sarcasme était contagieux. Il venait d’en user à l’instant et puis bien ! Trop même ! Sa mère l’aurait démonté, Alex, elle, utilisait la pression. C’était grâce à elle qu’il était là, un seul mot de sa part et il pouvait dégager. Il devait être prudent, à quoi avait-il joué bon sang?! Elle l’avait poussé aussi ! Pourquoi n’avait-il pas réussi à se retenir cette fois-ci ? Cela semblait être simple avec tout le monde, sauf.. avec elle en particulier. Pourquoi ?! Elle avait ce pouvoir pour briser ses barrières de protections ! Alors saisissait-il la différence ? Oh que oui. Il n’aurait pas mieux saisit avec le portrait de cette vilaine sans cœur qu’elle lui offrait. Sans doute exagérait-il dans ses pensées, mais à cet instant-là, il combattait l’envie de tendre le bras, d’attraper le couteau et de lui faire lâcher. Ou encore pire, se jeter sur elle et l’étrangler pour qu’elle se la ferme ! Alors la voyait-il cette différence ?

- Absolument. Je la vois à la perfection, fit-il en passant son regard de sa tête à ses pieds avant de remonter vers ses yeux. Tu as raison, rajouta-il sans le penser, mais en le faisant sonner comme une abdication pour son propre bien.

La méchante Alex était bel et bien formée devant lui alors il ne pouvait que voir cet affreux résultat. Une humaine qui n’en était plus une, et qui avait échangé son coeur de compassion, pour un coeur sombre en pierre. À son nouveau sourire qui lui tapait clairement sur les nefs, Niels n’y répondit pas en retour, se contentant de se taire. Il ressentait maintenant du dégoût en plus de la haine soudaine et intense qu’il éprouvait pour elle. Il exagérait, mais il n’y pouvait rien. Au fond, il savait qu’elle avait raison, qu’il avait bien dépassé les bornes et qu’il le méritait. Il aurait pu lâcher prise si elle ne lui avait pas esquissé ce sourire qu’il interprétait comme un sourire rempli de moquerie. Elle disait n’avoir rien contre lui, mais qu’il fallait qu’il saisisse que la confiance était quelque chose de primordial. Il enregistra le message en silence tandis qu’il se mangeait encore un reproche. Elle ne lui faisait pas confiance alors que son but était qu’elle lui fasse confiance. Il devait absolument réparer ça et comme elle le disait elle lui avait maintenant lancé la balle. Devait-elle savoir autre chose ? Sans attendre, elle se pencha pour attraper son sac. Son cœur loupa un battement, et la profonde envie de se lever pour se précipiter dessus le tenta, mais il se retint. Il avait déjà aggravé son cas et Alexandra qui semblait avoir été fascinée par la lame aurait été bien plus commode s’il lui avait dit. Il se rappelait alors qu’elle lui avait parlé de flingue, alors autant tenter le tout pour le tout avant qu’elle ne le découvre et qu’elle l’accuse encore.

- Ouvre la poche secrète à l’intérieur. Le « f » est là, fit-il sans aucune émotion dans sa voix.

Son ton avait été presque monotone et robotique commis ça lui coûtait de lui dire ça et qu’il n’avait même plus envie de sa gentillesse pur les trois minutes à venir. Susceptible lui ? Un peu oui. Mais contrairement à Isaac, il s'en remettrait très vite.


 
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MessageSam 7 Avr - 22:43

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Impressionnant. C’est le terme exact que j’aurais choisi si j’avais dû définir la maîtrise de soi dont faisait preuve Niels face à ma dernière attaque ou, devrais-je dire, menace. Bien sûr la tension suintait de chacun de ses pores, il avait été bien bête de me provoquer et désormais il tentait tant bien que mal de rattraper ses erreurs. Tel un acrobate aveugle qui se serait soudainement rendu compte de l’immense abîme qui s’étendait sous ses pieds, j’avais aperçu dans ses yeux un vacillement brutal : s’il ne cillait pas, je devinai qu’il se retenait, qu’il encaissait le coup en silence et partait à la recherche de la bonne réponse à donner. Tâche point compliquée, il n’y en avait qu’une. Une seule et unique parole possible s’il ne désirait pas devenir l’employé dont le contrat serait rompu avant même qu’il ait pu être enregistré dans notre base de données. Et il la prononça, sans surprise.

C’était cruel de penser ainsi, je m’en rendais bien compte, mais c’est ce qu’on attendait de moi. Le WICKED le voulait et moi-même je me l’imposai : cette illusoire et écœurante obéissance sonnait comme un mantra nécessaire à ma survie et à la bonne marche de mes intentions. Alors je m’y conformais, je donnais l’impression de m’y soumettre : à l’intérieur, la nausée montait pourtant, atroce et répugnante devant cette obligation de devoir me plier à un tel dictat. J’avais la nostalgie du temps où je faisais ce que bon me semblait, répondant à mes propres règles, celles que je me fixais dans un coin de mon esprit parce qu’elles paraissaient justes. Aujourd’hui, toute notion de justice s’était envolée et, même si ce jeune homme qui se tenait en face de moi aurait sans nul doute fait un bond en entendant cette pensée, je doutais qu’elle ait réellement existée un jour. Impartialité, tout comme équité et droiture, n’étaient à mon sens que de magnifiques idéaux jamais atteints et dans lesquels la populace prenait plaisir à se complaire. Souvent je m’étais demandée pourquoi la plupart des gens ici-bas acceptait sans broncher de suivre aveuglément des lois que d’autres avaient édictées, la solution était pourtant évidente : il était bien plus facile de suivre un troupeau que de se faire cavalier seul et encore plus aisé d’accepter d’évoluer dans un cadre défini parce qu’ainsi il nous paraissait rassurant. Ce n’était pas de justice qu’il s’agissait, il était question de conformisme.

La masse avait toujours raison. Pourtant, c’est dans une foule noire que j’avais capté son regard si particulier. Parmi tous ces gens, sa silhouette s’était détachée, son expression m’avait saisie et je m’étais laissé porter par cette sensation étrange qu’il avait besoin de moi. Il était entouré de dizaines de personnes, si ce n’est plus, néanmoins je m’étais sentie responsable. Aucune explication logique, juste une émotion étrange ou plutôt étrangère à ce qu’avait été mon existence depuis des années. Peut-être était-ce d’ailleurs pour cette raison que je lui en voulais d’autant plus pour sa trahison, sans m'être suffisamment interrogée ou même méfiée je lui avais permis d’entrer dans ma vie, dans mon quotidien de créatrice. Je pouvais bien me bercer d’illusions, me dire que c’était avant tout pour maintenir ma couverture mais au fond je savais que c’était avant tout pour retrouver le frisson d’une vie à laquelle je n’avais pas le droit de goûter, une vie dans laquelle j’aurais été une jeune femme de vingt et un ans qui aurait pu se rapprocher d’autres personnes de son âge sans que ceux-ci ne soient des psychopathes en devenir – vous l’aurez compris, j’ai une haute considération de mes collègues – ou de futurs sujets d’expérience sacrifiables… Maintenant debout, le sac en main et le regard perçant, je me rendais compte à quel point cela était dangereux de jouer avec le feu.

Si mes pensées s’étaient un instant envolées, Niels n’avait pas attendu bien longtemps pour abdiquer et me ramener à la terrible réalité. J’eus alors la surprise amère de découvrir qu’une autre de mes craintes était fondée. Mes mains s’activèrent pour ouvrir le sac dans lequel j’aperçus méli-mélo les objets qu’il avait précédemment énoncés, quelqu’un qui ne serait pas allé au-delà de cette fouille sommaire n’y aurait vu que du feu. Forte de son aveu, je palpai les parois à la recherche du compartiment supplémentaire et sentis bientôt la forme d’un pistolet. Mes muscles se raidirent à l’idée qu’il avait détenu une telle arme à feu durant tout ce temps, avec cette saleté de confiance que je lui avais accordée sans même le connaître j’avais risqué bien plus qu’une mauvaise mention dans mon dossier pour recrutement catastrophique… Doucement, je remontai le long de la silhouette bien définie du canon dont la fraîcheur du métal ne perçait pas à travers le tissu qui m’en séparait encore et je sentis bientôt sous mes doigts l’ouverture de la poche dissimulée qu’il venait de m’indiquer. Je l’entrebâillai légèrement en écartant mon index et mon majeur et ne pus retenir une réplique ironique :

- Je me disais bien que ce n’était pas « f » comme « furet »…

Mon cœur s’était accéléré, ses battements retentissaient dans ma poitrine et se propageaient dans mes côtes. Vibration désagréable, ils semblaient gagner jusqu’à mes mains dont l’une fut prise brièvement de spasmes… Le stress agissait comme un excitant du système nerveux et visiblement mes terminaisons neuronales trouvaient cette force nouvelle si sympathique que la crise partielle n’était pas loin. Heureusement, toujours à l’abri des regards dans le sac, Niels ne pouvait pas comprendre la faiblesse qui me gagnait. Je pris une grande respiration, fermai les paupières un instant non sans resserrer ma prise autour de la poignée du couteau et du tissu de toile. Ne restait plus qu’une décision à prendre et elle serait cruciale.

Devais-je dénoncer immédiatement ses frasques ou lui donner une autre chance ? Cela se pouvait-il qu’il s’agisse d’un test accordé par le WICKED ? Si cette option me parut tout à fait plausible durant quelques secondes, je me ravisai en songeant au médicament que je lui avais offert et qui ne m’avait valu aucune remontrance : un tel gaspillage des ressources aurait suffi à faire de moi une cible de réprimandes, or aucune convocation n’avait échoué sur mon bureau… Sans compter qu’une arme aurait été suffisante pour tester ma docilité à respecter le protocole, une deuxième n’aurait eu aucun sens. Il n’était pas le pion d’un coup monté mais juste un imbécile. Finalement, c’était encore pire…

Encore une ou deux inspirations profondes dont j’espérais qu’elles ne se remarqueraient pas trop et je sortis ma main du sac avant de le reposer sur la chaise. Après avoir remis l'étui autour de la si belle lame qui avait fait chavirer ma mémoire et d’un geste sûr maintenant que les légères convulsions s’étaient estompées, j’ouvrai un tiroir du chariot avant d’en extraire une bande de crêpe que je commençai à enrouler méthodiquement autour de sa poignée en métal. Je me mordis la lèvre, j’étais en train de déconner. Vraiment en train de déconner.

- Comme cela il ne fera pas de bruit contre le « f » lorsque tu marcheras avec ton sac et que tu repasseras devant la sécurité en partant, expliquai-je sans le regarder.

Coupable de céder si facilement au désir de l’aider, une fois de plus, de le protéger, encore… Il ne méritait pas cette attention que je lui portais, ni même cette colère qui se dessinait en moi et encore moins la culpabilité qui naissait au creux de mes entrailles. Ma réaction était déplacée, totalement inadéquate même. Pourtant, les tours se faisaient et l’arme blanche fut bientôt recouverte entièrement de ce tissu clair, elle rejoignit ensuite le pistolet que je ne pus m’empêcher de prendre en main sans le sortir du sac. Il était de bonne facture, d’une lueur argentée si belle qu’on aurait dit qu’il était régulièrement entretenu comme une relique précieuse. Je déglutis, mal à l’aise de voir des souvenirs resurgir. Afin de les chasser, je remis l’ensemble des armes en place dans leur cachette tandis que mes yeux défièrent ceux de Niels.

- N’emmène plus jamais d’arme au sein de l’entreprise, commençai-je avant de marquer une pause afin qu’il ait bien le temps d’intégrer cette phrase, ou plutôt cet ordre. Aujourd’hui, tu as eu de la chance de m’avoir croisée en arrivant mais sache que ponctuellement même les employés doivent passer à travers le détecteur de métaux. Moi, je peux comprendre puisque j’ai « beaucoup voyagé » comme tu l’as si bien dit, ajoutai-je sans même cacher la pointe de reproche qui perçait dans la voix, Mais peu sont aussi compréhensifs.

La fermeture éclair venait d’émettre un dernier bruissement, un son filant qui s’était évanoui à l’instant même où le zipper avait atteint la fin de sa course. Les vilains secrets de ma recrue étaient à présent bien cachés, maquillés par mes soins pour lui éviter des ennuis qu’il ne pouvait pas imaginer. La sécurité n’était pas tendre avec ceux qui osaient défier le WICKED, or toutes les excuses du monde n’auraient rien valu face aux gardes et à leurs mines figées dans une autorité implacable. L’intransigeance, voilà leur principale qualité et s’ils restaient un soupçon d’humanité en eux, je savais qu’elle ne saurait pas être suffisamment développée pour effacer la grave erreur de Niels.

- Même si tu ne t’en rends pas compte, je te couvre. Ne me fais pas regretter de t’accorder une seconde chance.

Ma déclaration n’appelait aucune réponse. J’aurais très bien pu taire cet aspect de la conclusion qui venait enfin de s’imposer, au lieu de quoi il me paraissait important de la mettre en exergue car elle soulignait un élément fondamental : Niels m’était redevable. Il me devait une aide précieuse lors du contrôle en zone saine, son embauche au sein de la société et maintenant un second sauvetage pour lequel je n’étais pas encore certaine d’avoir pris la bonne décision.

Le courage me manquait, la culpabilité m'écrasait. Sans un mot, la mine sombre et les pensées remplies de doute, je ramassai les vêtements tombés au sol pour les reposer pêle-mêle sur l'assise de la chaise. Puis je m'activai à enlever mes gants pour les remplacer par de nouveaux qui n'auraient pas manipulé tant d'objets aux provenances incertaines. L'examen allait pouvoir reprendre.


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Niels Welligton


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Niels
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Il l’avait fait. Les mots étaient sortis de sa bouche et pourtant, il avait simplement employé la première lettre du mot. Le «flingue » venait maintenant d’avoir un nouveau nom inventé rien que pour l’occasion. Quelle chance..! Jamais il ne pouvait le quitter. Le laisser à un endroit où il n’était pas sûr de pouvoir y revenir par la suite était inenvisageable. Cette arme était la dernière chose qui lui restait de son père alors il lui était impossible de s’imaginer sans, il serait bien trop nu.

* * *

« Prends le petit frère. Tu nous protégeras avec, mais je peux juste pas le porter sur moi. C’est impossible. Je n’y arrive pas. Peut-être qu’on devrait le jeter dans la Tamise avant de s’envoler après tout. »

L’adolescent l’avait regardé avec de grands yeux choqués comme s’il était fou.

« Pas question. Donne-moi ça. », fit Niels avec fermeté comme si c’était lui qui commandait.

Son frère ne se fit pas prier et tendit l’arme maudite à son cadet.

« Enclenche bien la protection, te connaissant, tu serais capable de te blesser avec de tes propres mains. Donc tu vérifies toujours que la sécurité est lockée, c’est clair ? »
« C’est clair. »

Il le prit et le rangea directement dans son dos en attendant de pouvoir avoir quelque chose pour l’accrocher à sa ceinture.

« Comment on va passer le contrôle avec ça ? »
« On a le permis de papa. Ca ira. »
« Ok, parfait ».

* * *

Les mains expertes d’Alexandra cherchaient cette fameuse arme à l’endroit où il lui avait indiqué. Elle en mettait du temps ! Comme si elle était en train de vérifier toute l’énumération d’objets qu’il avait faite. Non, non, il n’avait pas menti sur le nom des choses de ce qu’il transportait. Quand il vit que son bras s’arrêta, il devina qu’elle avait senti la forme de la chose secrète et bien cachée. Oui. Il le lisait dans ses yeux, elle avait enfin la main dessus et il n’était franchement pas rassuré. Qu’allait-elle faire avec ? Le dédaigner et lui tirer dessus pour le punir ? Ou bien le menacer avec comme elle l’avait fait avec la lame ? Curieusement, il était bien plus effrayé avec le pistolet. Cette chose était automatique, alors que la lame, il pouvait toujours l’éviter d’une manière ou d’une autre. Elle avait maintenant entrebâillé la pochette pour y voir plus clair et sa réplique fut.. surprenante. « F » comme furet ? Pardon ? Les yeux du jeune homme s’écarquillèrent de surprise et il se mordit alors la lèvre pour s’empêcher de laisser échapper un petit rire à la fois amusé et nerveux face à cette réplique sortie de nul part. Comment Alexandra pouvait-elle penser à des animaux probablement disparus de la surface de la terre à cet instant-là ? Avait-elle réellement pensé à ça, où était-ce encore de l’humour extraterrestre, c’est-à-dire celui à la Alex ?

- Hein ? Quoi ?, demanda inutilement le jeune homme sachant qu’elle était bien la plus incroyable pour ignorer ses questions.

Et maintenant ? Le dénoncerait-elle ? Le jeune homme regarda alors en l’air dans les coins de la pièce et fut surpris de n’y voir aucune caméra. Mais cela semblait logique : secret médical. Chose qui existait encore alors contrairement à ce qu’il avait pensé. Le WICKED respectait ça, c’était un miracle.. Encore heureux, car il n’avait franchement pas envie qu’on sache ce qu’il avait emmené et que la moitié des gens qui surveillaient le voit à poil ! Et puis quoi encore ! Qui sait ce qu’ils pouvaient faire de ces images après ! Les secondes passaient dans sa tête et Alex restait là, la main dans son sac à faire, il ne savait quoi avec son arme. Était-elle en train de la caresser comme elle l’avait presque fait avec sa lame ? Comment se sentait-elle ? Choquée ? Fascinée ? Son visage paraissait exprimer plein de choses à la fois tout en se retenant le plus possible, mais il percevait bien qu’elle n’était pas dans son état normal. N’importe qui pouvait être impressionné par cette arme qui valait une fortune. Cependant, ce n’était rien à côté de sa valeur sentimentale. Les yeux experts de Niels notaient une respiration un peu trop forte et des yeux qui se fermaient un peu trop longtemps. Oui, le choc semblait approprié pour ce que la jeune femme lui cachait. Une chose était certaine, c’était qu’elle avait un passé intéressant avec les armes.. pourquoi ? Ca, il ne savait pas, mais le découvrir serait peut-être une bonne idée qu’il garderait pour plus tard. Après un temps qu’il avait trouvé très long et très pesant, elle se décida enfin à ressortir sa main du sac pour le reposer sur la chaise. Enfin ! Ce n'était pas trop tôt ! Elle prit alors la lame pour la ranger dans son étui en cuir et commença à faire quelque chose à laquelle il ne s’attendait pas. Elle n’allait pas le dénoncer ! Non, elle était en train d'ouvrir un tiroir d’un chariot pour ressortir des bandes qu’elle commençait à enrouler autour. Incroyable… Elle était même en train de donner une explication, comme si elle faisait ça tous les jours. Il avait l’impression qu’elle l’encourageait même à ça, à tromper la sécurité. Il ne put s’empêcher de retenir un petit sourire amusé tout en admirant son œuvre qui se formait. Avait-elle déjà manipulé les gardes ? Il était bien curieux. Elle fit ensuite de même avec son pistolet et pendant tout le long, il fut incapable de détourner le regard. Les deux armes ne devaient pas frotter l’une contre l’autre.

- Je ne les mets jamais ensemble de toute manière, ma lame est toujours sur moi.


Mais le blondinet perdit son sourire au moment où elle lui disait qu’il ne pouvait plus jamais emmener des armes ici. Son visage devint un peu plus livide et il la laissait finir ses phrases, il était choqué et son cœur venait de s’arrêter. Comment survivrait-il loin de son pistolet ? Le laisser au QG ? Il y avait toujours un risque. Et s’il ne pouvait plus y retourner ? Et si l’arme disparaissait à son retour ?! Mais, oui il avait eu de la chance de tomber elle pour le coup.

- Oui.. beaucoup de chance.., fit-il alors totalement dans un autre monde, omnibulé par la nouvelle.

Non, c’était même impossible. Cet aveu devait sortir tout seul.  Cela lui coûtait énormément d’imaginer la possibilité de ne pas l’avoir sur lui, sans compter son couteau qui le rassurait. Comment espérait-elle qu’il fasse tous les jours le chemin sans aucune protection?! Le « ça reste à prouver » de toute à l’heure pour le fait que ça ne lui aurait rien fait de le voir arriver en miettes devait donc être véridique.. Super.. Elle avait expliqué que les gardes ne seraient pas aussi compréhensifs qu’elle qui avait beaucoup voyagé.. Elle l’écoutait en fait, même si elle passait souvent à côté de ses questions. En effet, elle en faisait mention que quand ça l’arrangeait. Il avait bien du mal avec ces gens-là qui répondent à ce que bon leur chantait. Alexandra était-elle toujours comme ça ?

- Si je m’en rends compte, ajouta-il.

Le bruit du sac qui se refermait marquait la fin d’un conflit d’un risque de dénonciation et sans même qu’il ne s’en rende compte sur le coup, il avait perdu de sa colère qui avait maintenant laissé sa place à de l’anxiété de ne pas pouvoir avoir l’arme de son père sur lui. L’angoisse même de la perdre à jamais le parcourait, ce qui ne s’arrangeait pas avec les paroles de la jeune femme.. Elle le couvrait oui. Pourquoi faisait-elle ça alors qu’elle avait été si méchante, si cruelle ? Il ne comprenait plus rien, il était totalement largué. Toutes les femmes étaient-elles comme ça ? Aussi.. imprévisibles ? Ou éait-ce une spécialité de cette jolie brunette ? Il ne fallait pas lui faire regretter de lui avoir donné une seconde chance et cela signifiait sans doute qu’il n’y aurait pas de troisième. Que répondre à cela alors qu’il luttait encore en plus pour se dire qu’il ne pouvait tout simplement pas se résoudre à abandonner son arme de son papa mort devant lui ? La brune devant lui retirait ses gants pour en enfiler des nouveaux et il devinait ce que cela signifiait. L’examen allait reprendre, ils n’en étaient qu’au début après tout.


- Toujours neurologique, où on passe à l’examen ophtalmologique ?, sortit-il automatiquement.

Puis, il ravala sa salive avec difficulté et anxiété. Son arme.. Sans la regarder, la voix du jeune homme sortit sur un ton peiné :

- C’est…, commença-t-il en murmurant tandis qu’il ne cessait de fixer le sac qui venait d’accueillir de nouveau ses bijoux. La seule chose que j’ai de lui, je peux pas.

Chose terrible avouée… Il se forçait à repenser à l’examen. Oui.. le suivant. Il serait sans doute rapide, car il avait une vision.. parfaite. En tout les cas, la dernière fois remontait à très longtemps, mais du peu qu’il se souvenait, ses yeux étaient très performants. Il avait remis ses jambes sur la table pour éviter de les faire balancer d’avant en arrière nerveusement au bord.


 
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MessageDim 8 Avr - 4:15

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"T'inquiète, on va arranger cela !" Cette phrase, je l'avais prononcée un nombre incalculable de fois. Tantôt à l'adresse d'un inconnu que j'avais aidé spontanément parce qu'il avait chuté dans la rue et qu'aucun passant n'avait daigné s'arrêter pour appeler les secours, tantôt à l'égard d'une connaissance qui s'était subitement souvenue de mon nom pour me demander un service que je n'avais su refuser - "trop bonne trop conne" me disait Roman - même si je m'étais fait un plaisir de leur faire remarquer leur indélicatesse par la suite, ou encore pour rassurer un ami qui avait commis une erreur si monumentale que la rattraper relevait du défi. En vérité, c'était mon frère qui avait le plus profité de mes dons de sauvetage improvisé ! Non pas qu'il ait été un professionnel des bêtises - quoi que son palmarès était impressionnant en y repensant bien ! -, mais il était le seul pour lequel je m'étais toujours ramenée au pas de course. Une simple évocation, pas même besoin d'une demande claire, et je rappliquai dans la seconde. Une soirée qui dégénérait ? C'était moi qu'il appelait pour venir l'en tirer avant que maman ne se rende compte qu'il avait fait le mur. Un grand con populaire qui l'emmerdait ? C'était encore moi qui allait m'interposer alors même qu'il n'en avait pas le moindre besoin. Une maladresse qui avait coûté un disque dur de compétition à maman - je dois admettre que cette boisson pétillante renversée sur son matériel informatique qu'il n'était pas censé toucher était au sommet de la liste de nos rattrapages les plus rocambolesques - et qui menaçait d'en faire un fils mort ? Pas de problème, je sauvais les données sur un nouveau disque que je l'avais envoyé acheter avec le total de nos économies respectives.

Oui. Je devais l'admettre, j'étais le genre de personnes prêtes à pas mal de choses pour sauver les meubles lorsque quelqu'un avait visiblement besoin d'aide. Seulement, cette tendance avait disparu en même temps que le virus Braise avait fait son apparition. Impensable d'aider des personnes dont ne sait de quoi elles souffrent, inconcevable aussi d'approcher des anonymes qui ne chercheraient qu'à vous nuire, encore plus impossible de vous laisser prendre dans les filets de la compassion tandis que le survivalisme devenait le principal moteur des cœurs de ce nouveau monde ravagé par les éruptions solaires.

Cela me manquait. L'honnêteté. La bienveillance. Des valeurs si peu communes déjà avant le chaos et qui, désormais, transformées en reliques passées n'étaient que de belles histoires qui s'éteindraient en même temps que l'espèce humaine... Ou du moins en même temps que les non-immunisés.

Au fond, là était sans doute la raison pour laquelle je venais d'emballer les armes de Niels, pour laquelle j'avais fermé les yeux sur ses mensonges par omission. Il avait pêché mais il avait le droit à une nouvelle chance, un nouvel essai où les règles avaient été définies très clairement : si bien qu'à présent, il ne pourrait pas nier qu'il connaissait les conséquences que revêtiraient une nouvelle incartade.  

- Pas cette fois-ci, avais-je simplement répondu plus tôt à Niels lorsqu'il avait précisé qu'il portait toujours son couteau sur lui.

Ici, c'était mes règles. Dehors, il faisait ce qu'il voulait et si porter ce couteau, caché à la cheville comme je le soupçonnais fortement vu le cinéma qu'il m'avait servi en se déshabillant, pouvait le rassurer : grand bien lui en fasse ! Il était néanmoins hors de question que cela soit le cas dans les locaux du WICKED. Nous ne risquions rien dans les laboratoires - sauf évasion d'infectés, ce qui ne s'était jamais produit à ma connaissance - et cela suffisait à justifier amplement l'interdiction de port d'armes personnelles. Après tout, nous disposions de lanceurs si le moindre problème venait à se présenter. Les réflexions de ce type s'enchaînaient les unes après les autres, gagnée par la rationalité je devais bien avouer que j'étais en train d'occulter la véritable origine de mon besoin de voir ce couteau rejoindre son arme à feu dans les profondeurs de son sac : savoir qu'il disposait d'une arme à portée de main alors que je le connaissais à peine ne me rassurait pas. D'ailleurs, c'était plus le décalage entre son apparence si innocente et ses armes surprenantes qui engendrait en moi cette méfiance presque palpable.

Sa voix s'était faite pensive avant que je ne me prépare une seconde fois. Reprendre l'examen où nous l'avions laissé m'aiderait à songer à autre chose, à me concentrer sur d'autres données que ces deux armes qui me donnaient l'impression désagréable de pointer leur dessein mortel vers ma fine silhouette en blouse blanche. Il m'assurait qu'il s'en rendait compte, mais l'intonation était terne et sans saveur. Son accent avait perdu de son chantant british, elle avait déjà révélé être le reflet de ses tourments internes comme lorsqu'il avait évoqué plus tôt ses parents par la faute d'un Matthew trop poussif et indélicat. Pourtant, je me forçai à ne pas relever les yeux vers lui. Je m'interdisais d'être à nouveau gagnée par un élan de compassion : il m'avait trompée, il devait en payer le prix de la culpabilité et la peur du prochain faux pas.

La poudre contenue dans les gants de latex qui venaient à nouveau de recouvrir mes mains me donnait toujours cette impression étrange, entre douceur du toucher et poussière fine qui se glissait dans le moindre de mes pores. D'un coup d’œil plus insistant, je contemplai mes mains pour constater que les spasmes qui avaient agité l'une d'elles lorsqu'elle était plongée dans le sac avaient complètement disparus. Le soulagement était tel que je ne pus m'empêcher de fermer les yeux tout en contenant un soupir.  

Non loin, toujours perché sur la table d'examen, Niels venait de m'interroger sur la suite des évènements. Cela pouvait aisément se comprendre qu'il soit si pressé de passer à la prochaine étape de notre périple relatif à son recrutement, n'importe qui aurait souhaité enchaîner ainsi pour faire oublier à son supérieur ses erreurs et avoir une chance de reconstruire une relation suffisamment stable pour lui permettre de pérenniser son embauche. Réaction classique pour noyer le poisson : il n'avait pas de chance, je détestai l'eau. Un frisson me parcourut l'échine à la simple pensée de ce liquide d'une transparence parfaite, à la vision de ses courbes légères ondulant dans une vaste piscine, à l'écoute de son clapotis qui pouvait se transformer en silence de plomb sous la surface. *Ni le lieu, ni le moment*, me répétai-je comme un peu plus tôt lorsque d'autres sombres récits avaient pointé le bout de leur nez pour menacer de faire irruption dans une journée déjà assez compliquée sans que mon passé ne vienne y mettre son grain de sel !

Je m'étais refermée, comme à chaque fois que je mettais mon histoire sous clef, peut-être était-ce pour cette raison que le choc fut encore plus violent quand mon corps pivota pour se diriger vers un Niels au regard abaissé vers le sol et à la mime totalement défaite. J'allai lui annoncer la suite comme il me l'avait demandé, mais je n'en fis rien tant son air déconfit et peiné m'atteignit en plein cœur : surprise, j'étais désarçonnée. Il aurait dû se réjouir de ma décision, au lieu de quoi il transpirait la tristesse et l'angoisse. Ses prunelles d'une couleur encore plus cristalline qu'à l'accoutumée étaient figées sur le sac et malgré le danger que cela aurait pu signifier, je n'eus aucune crainte qu'il ne fonde dessus pour en extirper une de ses armes et me faire du mal. Il y avait trop de douleur dans son expression, trop de souffrance dans ses traits. Sa pomme d'Adam remonta dans un mouvement d'ascension difficile, avant qu'il ne se confie.

*C'est la seule chose qu'il a de lui*, reformulai-je intérieurement pour analyser chacun des mots qui lui coûtait tant. *Il ne peut pas*. C'était un aveu, un aveu qui représentait beaucoup pour lui. Quelques paroles alignées pour quiconque ne s'attardait guère sur le sort des autres, une confidence précieuse pour qui savait écouter. J'avais beau être bornée, fonceuse et cynique, cela ne m'avait pas empêchée de garder cette empathie que je m'interdisais d'exposer tant elle était devenue une faiblesse : encore plus au sein du WICKED. Cependant, d'un mouvement, il s'était reposté sur la table en bon petit soldat prêt à subir la suite de l'examen.

Il subissait. Cette pensée dénotait parmi toutes celles qui m'avaient traversée auparavant à son propos et me donnait l'amère sensation d'avoir peut-être été trop loin. Certes, j'avais été dans mon bon droit à chaque instant : cela signifiait-il pour autant que j'avais été forcée de le pousser dans ses retranchements en le rabaissant à un pion interchangeable sur le vaste échiquier du WICKED ? Je n'avais pas cherché à comprendre, uniquement à recadrer. M'imposer par la force, encore et toujours, parce que c'est ce qu'on attendait de moi. Et puis merde.

- Tout ce qu'il te reste de qui ? demandai-je timidement en m'avançant vers lui.

La question s'était posée naturellement, sortie de ma bouche comme l'unique parole possible après son murmure à la fois d'une intensité sonore si légère mais si criant de chagrin... Si j'avais hésité à m'approcher, quelques secondes passèrent avant que je ne fasse le premier pas pour couvrir cette courte distance qui nous séparait,  deux mètres qui creusaient un fossé pénible dont j'espérais qu'il n'était pas pour autant infranchissable.  

- Niels... commençai-je doucement en me plaçant juste à côté de lui, restant de profil pour ne pas le forcer à devoir affronter mon regard s'il ne le souhaitait pas et en retenant ma main de se poser naturellement sur la sienne de peur de le voir fuir au contact comme cela semblait être un réflexe chez lui. Je t'ai sans doute paru très dure dans mes propos et je ne le regrette pas car tu dois connaître le fonctionnement de cette organisation si tu souhaites réellement y travailler... continuai-je en baissant les yeux afin de lui laisser de l'espace. Pour autant, cela ne signifie pas que je me moque de tes raisons... Et ce n'est visiblement pas qu'une question de survie à une possible attaque de fondus ou de survivants mal intentionnés...

Toujours aussi immobile à ses côtés, je contemplai sa silhouette : frêle et forte à la fois, la peau d'une pâleur qui m'apparaissait comme plus claire encore que lors de ma précédente observation et des cheveux d'une blondeur platine... Dans sa position où l'on percevait un certain renfermement, il aurait été l'image parfaite d'un ange déchu. Dans un réflexe, je pinçai les lèvres avant de baisser les yeux et des les humecter d'un léger passage de ma langue. Je coinçai ma lèvre inférieure entre mes incisives tandis que j'essayai de me résoudre à lui laisser de l'espace et surtout que je tentai de trouver les mots justes.

- On va reprendre l'examen, ok ? Et si tu veux m'expliquer pendant ce temps, si c'est plus facile et si tu es d'accord pour m'en parler, je t'écouterai, lui dis-je d'un ton où transparaissait une sincère bienveillance et une douceur que je n'avais plus entendue dans ma voix depuis des années. On avait pas fini l'examen neuro avant mon carambolage, ajoutai-je avec un petit sourire au bout des lèvres. On va continuer avec la coordination, donc si ça va pour toi tu te remets au bord de la table et ensuite tu fermes tes yeux avant de pointer le bout de ton nez alternativement avec chacun de tes index le plus vite que tu peux, je t'indiquerai quand t'arrêter.

Tout cela n'était qu'un coup de poker. Peut-être se contenterait-il de poursuivre l'examen, de suivre mes instructions en silence et, même si cela me gênerait et me peinerait de le voir ainsi se refermer sur lui-même, je respecterai cela sans toutefois cesser de lui offrir un espace pour se livrer. Car ce garçon m'avait appris une chose, c'est qu'il avait bien plus de secrets que ce qu'il y paraissait au premier abord et, malheureusement, certains d'entre eux revêtaient un vêtement de tourment plus ténébreux et déchirant que d'autres...



Dernière édition par Alexandra Moore le Dim 8 Avr - 13:37, édité 1 fois
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MessageDim 8 Avr - 12:20

Niels
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Oui, pas cette fois. Alexandra l’avait décidé. Il ne marcherait pas dans cette enceinte avec un couteau de planqué dans sa botte. Trop risqué. Après tout, le but n’était pas de se faire renvoyer le plus vite possible du WICKED, mais d’y rester le plus longtemps afin de pouvoir sauver son frère. Établir un vrai plan et non agir sur un coup de tête qui ne mènerait à l’échec. Repérer tous les lieux serait la première phase de la mission. Les phrases suivantes qui sortirent de sa bouche étaient des mots absents alignés les uns après les autres dans un ton très monotone.. Il était difficile de faire pire. Il était bien trop pensif et n’avait même pas fait attention aux bruits des gants qui signifiaient qu’elle allait reprendre. Il avait entendu, certes, mais tout était trop lointain. Il avait aussi fait abstraction à une Alexandra qui le regardait avec bien trop d’observation. Ici, tout ce qu’il comptait étaient les mots qu’il avait enfin réussi à sortir. Se sentait-il mieux ? Pas spécialement, non, car rien n’y changerait. Pourquoi ferait-elle une exception pour lui ? La prendre par les sentiments semblait la faire réagir, mais il n’était pas certain que cela soit jusqu’au point de tout faire fonctionner.. Mais alors de qui parlait-il quand il disait lui ? Voilà ce que la jeune femme venait de lui demander suite à son aveu.

Alexandra s’était avancée vers lui, sa voix semblait avoir retrouvé de la douceur et elle s’était placée dans un angle parfait pour l’observer sans qu’il ne soit obligé d’affronter son regard. Malin. Devait-il lui dire maintenant ce qu’il avait commencé ? Qu’est-ce que cela changerait de toute manière ? Elle lui dirait que c’était bien malheureux, mais qu’il ne pouvait pas l’emmener, car comme le disait l'adage français "La loi est dure, mais c'est la loi." Il ne trouvait pas comment sortir les deux mots qui lui brûlait la langue. C’était trop difficile, trop douloureux et le poids de son cœur ne faisait que s’accentuer. Il sentait cette boule familière se former dans sa gorge comme lorsqu’il était prêt à éclater en sanglots, mais il ravala avec difficulté sa salive pour tenir, subir, et survivre, un point c’était tout. Le silence semblait être de nouveau de retour pour quelques minutes. C’était plus facile..

Elle touchait un point véridique. Il n’y avait pas qu’une simple histoire d’attaques de fondus cachée derrière tout ça, elle avait fini par le comprendre grâce à ce qu’il avait dit. Il aurait voulu lui répondre, et même passer ses bras autour d’elle ou encore poser son front sur son épaule en fermant les yeux afin de profiter de la chaleur d’un corps humain, mais il ne pouvait pas. Pourquoi cet élan de besoin de contact soudain alors qu’il l’avait toujours fui venait-il de ressurgir ? Justement, peut-être, parce que la peine était trop insupportable. Il venait de fermer les yeux pendant quelques secondes en hochant la tête. Reprendre l’examen était une bonne idée. Faire abstraction à tout ça l’aiderait peut-être à avancer. Alexandra était-elle sincère lorsqu’elle disait qu’elle serait-là pour l’écouter ? Comment était-il certain que cela n’était-il pas un test du WICKED ? Elle venait quand même d’emballer ses armes pour le protéger.. Ou bien peut-être que c’était fait exprès pour augmenter son degré de culpabilité lorsque les gardes trouveraient ces petites armes précieuses. Il hochait de nouveau la tête, incapable de sortir le moindre mot, car il ne savait pas s’il se mettrait à éclater en sanglots tel un enfant. Mieux valait éviter. Il avait besoin de noyer sa peine. Il l’écouta alors lui donner les instructions et se demandait ce qu’elle pouvait alors ressentir face à son manque de parole ? Pensait-elle qu’il s’en fichait ? Qu’il ne la croyait pas ? Ou qu’il ne parvenait pas à s’exprimer ? Pourquoi avait-il envie de lui dire « merci » alors que cinq minutes avant, il avait eu envie de se jeter sur elle et de l’étrangler de touts ses forces ? À quoi jouait-elle avec lui ?

Il prit le soin de se remettre sur le bord de la table et ferma aussitôt les yeux en expirant lentement pour se ressaisir. L’exercice était simple. Il ressentait la peur que lorsqu’on l’examinait et pas lorsque lui était maître de ses mouvements comme ici. Alors avec lenteur et toujours dans un silence bien voulu dont il avait besoin, il posa son premier index sur son nez comme elle lui avait indiqué et commença avec rapidité, les gestes allaient de plus en plus vite. Droite gauche, droite gauche droite gauche. Toujours la même chose, mais il augmentait le rythme jusqu’à ce qu’il trouve son rythme le plus rapide. Il était concentré dessus, mais son esprit savait pertinemment qu’il devait aussi rester en dehors de l’exercice pour capter le « stop ». La rapidité et la coordination étaient essentielles ici. À quel point était-il réceptif ? Le bout de ses longs doigts fins qui avait autrefois eu la chance de taper sur des touches d’ivoire était familier avec la coordination et il avait l’impression de reprendre une vieille habitude. La main droite devait parfaitement se coordonner avec l’autre. Au début, il avait joué de la main droite, puis de la main gauche avant d’inviter les deux à se mêler à la partie. Il revoyait maintenant son professeur compter les temps pour le guider dans son apprentissage avant de lui dire un « stop », comme il avait fini par l’entendre de la bouche de la jeune femme. Combien de secondes s’étaient-elles écoulées ? Le jeune homme avait été très rapide et il finit par ouvrir les yeux après le "stop" et releva enfin ses prunelles vers elle. Maintenant qu’il avait capté son regard, le cœur battant, il l’emmena avec lui grâce à la direction de son regard très lent vers son sac avant de planter à nouveau ses yeux dans les siens. Avait-elle suivi ? Il ferma alors son poing droit pour le poser sur sa poitrine tout en formant avec ses lèvres le mot « my » en silence. La possession. Avec son index et son majeur gauche qu’il colla ensemble, il tapa avec douceur à deux reprises sur ses deux mêmes doigts voisins de droite toujours en formant le son du mot avec ses lèvres. Si elle savait lire sur les lèvres, il était aisé de deviner le « fa » puis le « ther ». Cette fois-ci, le jeune homme ne détourna pas le regard. Il serait prêt de nouveau à parler, cela faisait maintenant longtemps qu’il était sorti de cette période, mais rien que pour exprimer ce qu’il n’avait pas su faire quand la brunette lui avait demandé d’une voix si douce de qui il parlait, les signes avaient été un soulagement pour lui. Une autre option beaucoup plus simple au final. Pourquoi avait-il choisi de lui dire ? Qu’avait-il à perdre ? Son père n’était plus là, plus personne ne pourrait lui faire du mal. Lui ? Il avait tout à gagner moralement et psychologiquement en laissant un peu de peine s’évaporer de son corps..


 
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MessageDim 8 Avr - 21:26

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L'attente, insoutenable. Jamais la patience n'avait été ma principale qualité, ce n'était pas une de mes qualités tout court d'ailleurs ! L'action était mon mode de fonctionnement habituel, celui qui me permettait de m'exprimer librement, d'adopter une attitude naturelle alors même que tout ce que je produisais ou presque était factice. Mes mimiques, mes gestes, mes paroles, tout n'était qu'artifices destinés à tromper la galerie et je me plaisais à croire que cela était le cas de beaucoup d'entre nous. Mes collègues, les personnes que je croisais dans la rue,... Toutes jouaient un rôle, sinon comment expliquer leur docilité dans cette zone saine alors même qu'ils n'avaient aucune garantie qu'elle le resterait encore longtemps. Une immense pièce de théâtre, aujourd'hui comme hier... Les actes se déroulaient simplement dans des environnements différents, un contexte qui avait viré à la dystopie à cause d'un astre trop ardent qui nous avait brûlé les ailes.

Pourtant, dans le silence qui s'était emparé de la pièce aux murs blancs, j'avais l'impression d'assister à un moment d'authenticité. Aurait-il réellement pu feindre la douleur que je pouvais deviner dans ses yeux qui me fuyaient ? Elle était trop puissante, trop destructrice aurais-je pu dire quand je devinais ses muscles qui se contractaient au niveau de sa mâchoire dans une tentative de déglutir une nouvelle fois. Autant au sens littéral qu'au sens figuré, il avalait : il encaissait ma question, ma proposition et ravalait un souvenir trop difficile pour y mettre des mots ou pour le confier à une parfaite inconnue. En y réfléchissant un peu, c'est tout ce que j'étais pour lui : une nana qu'il n'avait que croisée à deux reprises et qui venait de lui servir des sermons nécessaires avec brutalité, sans chercher à creuser. Aurait-ce été différent si j'avais été un peu plus humaine tout à l'heure ? Peut-être, peut-être pas. Je ne pouvais pas effacer le passé et je n'en avais aucune envie, si la vie m'avait appris une chose c'est que regretter était un pur poison... Alors pourquoi sa peine était contagieuse et attisait cette voix qui me murmurait que j'avais été détestable ?

Malgré le poids du sourd vacarme, ses mots me hantaient, faisaient écho à ma propre histoire et aux propres débris de mon passé savamment dissimulés dans mon appartement. Pour lui, l'émotion paraissait encore trop vive pour qu'il s'en sépare : c'était sans doute cela qui l'avait poussé à prendre tant de risques bien qu'il ait conscience qu’il allait jouer les équilibristes sur une corde raide qui pouvait à tout instant le laisser chuter dans un précipice qui ne pardonnait aucune erreur. Toujours incapable de se confronter à mon regard, ses paupières s’étaient closes une fois de plus avant d’hocher la tête pour seule réponse à ma suggestion de poursuivre l’examen. Je n’étais pas certaine d’avoir choisi la bonne option en lui proposant d’ainsi passer à autre chose, son silence pouvait être la preuve qu’il l’avait interprétée comme un dédain de ma part, comme si je reléguais ce chagrin qu’il peinait à dissimuler à plus tard... Cela pouvait aussi être la preuve qu’il se refermait davantage ou, au contraire, prenait le temps de peser le pour et le contre de l’attention que je lui promettais. Mes analyses s’embrouillaient, cela faisait si longtemps que je n’avais pas cherché à décrypter réellement les sentiments de quelqu’un. Habituellement, c’était des intentions que je perçais à jour. Je décodais les signes précurseurs des nouveaux maux qu’on allait expédier dans le labyrinthe ou déchiffrais les comportements qui auraient pu signifier que des doutes sur mes réelles motivations pouvaient naître. Il s’agissait d’une tâche que j’avais toujours considérée comme complexe et, parfois, pas suffisamment fiable pour m’assurer de ne pas risquer ma peau dans ce nid de vipères. L’adrénaline m’aidait à tenir le choc, à me jeter dans leurs filets malgré l’anxiété et jusqu’à présent, jamais je n’avais eu à pleurer mon audace.

Toutefois, face à ce jeune homme dont je ne savais juger de l’importance du gouffre qui s’ouvrait sous ses pieds, je me sentis atrocement désarmée. La chape de plomb qui était tombée sur nous, nous emprisonnant dans une cage mutique, était si lourde que même mon corps semblait y réagir : mes épaules se crispaient alors que ses jambes basculaient à nouveau dans le vide, ma respiration se bloqua sur une expiration tandis que la sienne prit une profonde inspiration pendant que ses paupières tombaient tels les rideaux d’un théâtre. Essayait-il de tirer sa révérence concernant cet aveu ? La scène furtive qu’il avait laissé échapper, réplique superbe qui m’avait plongée dans cet état abominable de doute et de malaise, s’avérait peut-être finalement trop intolérable. Poser des mots sur des maux pouvait être une libération salvatrice ou un enfer à vous réduire en cendres…

Les gestes s’enchaînèrent. Précis et empreints d’une célérité tout à fait impeccable, ses bras s’activaient pour emporter son index jusqu’à son nez. Mon regard suivait ses mouvements sans réellement s’attarder sur la portée médicale de cet examen. Il était devenu bien futile maintenant qu’autre chose attisait autant mon intérêt que ma compassion. Si je pouvais comprendre qu’il ne veuille pas en parler, c’était davantage cette distance silencieuse qu’il avait instauré depuis qui me désarçonnait. Dans sa bulle, voilà l’image que je me faisais de lui tandis que, me surplombant légèrement, il prolongeait le test jusqu’à ce que je brise le calme froid tombé dans la salle et qui me glaçait les entrailles : que je prononce un seul mot pour stopper cette ritournelle irréprochable.

Rien. C’était ce que je me devais d’attendre de lui concernant son histoire. Je ne donnais rien à personne me concernant, je n’avais pas le droit d’espérer que les autres m’accordent quoi que ce soit en retour. Cette amère conclusion tournait encore dans mon esprit lorsqu’il rouvrit les yeux. L’émotion que j’y contemplai était si brute, si simple et si touchante que je ne parvins à lâcher son regard et laissai le mien être emporté par le vacillement lent du sien. Son sac, c’est ce qu’il me désignait. Mes sourcils se froncèrent légèrement, dans ma poitrine une pression était née sous mon sternum et entravait mon souffle ou était-ce simplement les battements de mon cœur qui s’accélérait devant cette attitude étrange et indéfinissable qu’il m’offrait. Si je n’avais pas été totalement déstabilisée, peut-être lui aurais-je demandé ce qu’il cherchait à me faire comprendre : mais aucun mot ne me vînt. Tous restèrent figés au fond de ma gorge, tant l’hypnose de cette intimité qu’il créait entre nous et qui paraissait tant lui coûter était fascinante.

Puis ses mains se délièrent, comme ses lèvres dont aucun son ne s’échappait pourtant. Les gestes s’enchaînèrent. Mes prunelles, elles, devaient s’agiter d’une incompréhension totale, de peur aussi. L’inconnu me terrifiait et, si j’avais pu envisager beaucoup de scénarios quant à ce qu’il me répondrait, celui-ci n’en faisait pas partie. Je manquai de reculer, mes pieds refusèrent heureusement de quitter leur ancrage dans le sol, trop captivée que j’étais par cette façon qu’il avait trouvé de me révéler une part de lui-même.

Tantôt fixée sur ses doigts qui formaient des positions uniques et se déplaçaient avec aisance, tantôt braquée sur ses lèvres qui articulaient des sons inaudibles, j’oscillai invariablement dans un flou total. Cela avait quelque chose de beau, d’observer ce ballet parfaitement maîtrisé. Un premier mot se dessina sur ses lèvres, avant que sa posture ne change et qu’un second ne se joigne à un nouveau geste. « My… Father… », tels étaient les termes que je croyais avoir vus se poser sur ses lèvres fines. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, j’étais interdite.

La langue des signes, comment aurais-je pu deviner cela ? Avais-je pu manquer un indice qui m’aurait révélé une surdité ? Je balayai cette possibilité d’un revers aussi rapidement qu’elle m’était apparue, je lui avais parlé plusieurs fois le dos tourné et il n’avait aucun appareil auditif. De toute manière, ce n’était pas le moment de s’attarder sur les détails, même s’ils subjuguaient mon esprit et m’entraînaient dans des réflexions perturbantes. « My… Father… », les mots dansaient encore. C’était ce qu’il avait osé m’expliquer à sa façon : sa tentative de se confier.

Terrifiée. J’étais soudain perdue et affolée de constater que quelqu’un puisse ainsi m’accorder de le rencontrer, m’invite à passer la barrière des apparences. Tout cela n’était qu’une erreur, un danger auquel j’avais choisi de succomber en m’aventurant à son contact. Rassemblant le semblant de courage qu’il me restait, j’inspirai lentement en enveloppant son regard du mien.

- Ton… murmurai-je d’abord si bas que moi seule pu presque l’entendre. - Ton père… C’est ça ? J’essayai de faire le lien, de comprendre, de sortir de cet ensorcellement dans lequel il m’avait plongée pour retrouver des paroles sensées.

Ma voix se faisait légère, se perdait dans un souffle doux. J’avais peur de briser cet instant en la faisant trop résonner, en lui permettant de prendre trop d’ampleur alors même qu’il ne semblait pas prêt à faire entendre tout haut une cruelle vérité.

- Une de ces armes appartient à ton père, c’est ça ? formulai-je dans un nouveau murmure, en laissant mon regard vagabonder afin de ne pas lui mettre la moindre pression.

Délicatement, mon visage s’était incliné sur le côté pour mieux admirer ses traits où transparaissaient désormais une peine immense et inconsolable.

- C’est pour cette raison que tu l’as gardée sur toi, continuai-je en sentant qu’il ne parviendrait pas à aller plus loin. Tu craignais de la perdre en ne l’emmenant pas avec toi ?

Ma dernière parole n’avait même pas réellement sonné comme une question, mais juste comme une constatation. Qu'allait-il se passer maintenant ? En resterait-on là ? Irait-il plus loin ? Quitterions-nous ce silence qui réduisait à néant toute mon assurance et me plongeait dans une incertitude qui m'angoissait énormément ? Il était impossible de savoir quoi attendre de l'autre quand il n'était qu'un anonyme, un jeune homme qui vous avait donné envie de jouer avec le feu pour vous sentir plus humaine et finalement vous rappelait qu'il existait encore des personnes ayant une âme.



Dernière édition par Alexandra Moore le Lun 9 Avr - 0:42, édité 1 fois
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MessageDim 8 Avr - 23:04

Niels
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La douleur était là. Elle le rongeait de l’intérieur même et toute sa peine enfouie en lui avait envie d’exploser. Elle le tourmentait, le torturait même à chaque seconde qui passait. Avant de faire l’exercice, il avait fermé les yeux, pour faire abstraction à tout ce qui l’entourait. Se refermer pour pouvoir supporter à sa manière la tristesse qui coulait dans son corps. Il ne l’avait pas quitté des yeux, pas depuis qu’il avait laissé son instinct le guider vers ses mots mimés avec sa bouche. Il s’en souvenait encore, il n’avait pas oublié les petites bases qu’il avait appris. Il les avait pourtant rangées au fond d’un tiroir pour les ressortir à de rares occasions avec des patients qui ont avaient eu besoin, mais sinon, non. Alors il était surpris que ce soit venu avec autant de fluidité. Elle tentait de le comprendre, il reconnaissait bien ce petit froncement de sourcils des personnes ne s’attendant pas à ça de lui et qui tentait de le décrypter. La surprise, oui. Et encore, ce mot était trop faible pour décrire ce qu'il voyait sur le visage de la brunette. Ses yeux s’étaient posés sur ses lèvres, signe qu’elle comprenait mieux comme ça. Il ne pouvait pas lui en vouloir, il avait su au fond, sinon il n’aurait pas mimé les sons avec sa bouche. Il se serait contenté des signes, comme autrefois. Cela lui avait valu tant de remarques, il en avait beaucoup souffert. Il était encore si jeune à l’époque, encore adolescent et il savait qu’aujourd’hui cela aurait été différent.

Les mots. Elle les avait enfin compris. Elle venait alors de les dire tout haut et il sentit son cœur se serrer. La vérité venait de résonner à ses oreilles et elle lui faisait un mal de chien ! Sa main droite serra sa main gauche comme s'il voulait s’auto-soutenir, s’auto-persuader qu’il ne fallait rien lâcher, comme s’il s’offrait son propre contact physique dont il avait urgemment besoin. C’était bien ça et le jeune homme hocha alors lentement la tête en signe de oui, toujours en la regardant. Elle faisait peu à peu le lien toute seule, les pièces du puzzle s’assemblaient avec lenteur, mais il savait que l’œuvre finirait par retrouver toutes ses sœurs pour ne former plus qu’une. Son comportement si doux ne ressemblait en rien à ce qu’il avait connu tout à l’heure. Ici, il en avait même des frissons. La peine qui le traversait semblait toujours être de plus en plus forte au fur et à mesure qu’Alex posait un mot sur la table. L’arme. Une des armes. À son père. Oui. Mais son père n’était plus là et elle avait fait une erreur dans le temps du verbe. Il entrouvrit alors légèrement la bouche, tentant alors de faire sortir un nouveau son. Il pouvait le faire. Il pourrait être fort, comme son père aurait voulu qu’il soit. Il était son fils, et même s’il n’était plus de ce monde, il resterait toujours et à jamais son enfant, son fils bien-aimé. Oui.. son papa, il l’avait tant aimé, tant chéri et quand il s'était envolé au ciel, tout son monde s’était arrêté autour de lui. Il avait cru que les profondes abysses le devenaient encore plus rien que pour l’accueillir avec encore plus d’horreur, de douleur et de peine. L’enfermer à jamais dans une noirceur dont personne ne voulait goûter pour l’éternité. Il battait ses bras dans les profondeurs de l’océan pour tenter de remonter lentement à la surface. Goûter aux rayons du soleil dont sa peau avait eu un mal fou à se réhabituer et crier haut et fort « je suis sorti de l’eau, me voilà je suis libre. Libre de moi-même, libre de ma propre noirceur. » restaient un exploit qu'il avait accompli. Alors oui, il pouvait parler.

- Appartenait.. Le pistolet.

Un début. Une voix tremblante qu’il avait eut du mal à maîtriser. Les sanglots n’avaient pas été loin et il pouvait deviner dans ses yeux les petites perles d’humidité qui se formaient dans les coins et qui le forçait à cligner pour les chasser, pour être fort, pour etre un homme et non plus un petit garçon. Il avait presque murmuré lui aussi, comme elle, mais pas assez pour que les tremblotements de sa voix grave ne s’entendent. Il ferait mieux la prochaine fois. Elle s’était alors penchée vers lui, pour mieux le regarder et il y avait dans la pièce cette aura particulière, unique même qu’il n’avait pas ressentit depuis.. des années. La tristesse.. la compassion.. la sincérité.. Il n’y avait pas de moquerie ici ou même de l’agacement qui semblait s’être envolé à l’autre bout de l’océan pour un voyage de durée indéterminée. Maintenant, elle savait que ce n’était pas qu’une histoire de fondus, mais bel et bien de quelque chose de plus profond, de bien plus profond même..

Son cœur lui faisait mal et ses deux bras s’enroulèrent autour de sa poitrine comme dans un geste de protection qui était en réalité une tentative de faire taire la douleur en la serrant. Ses yeux s’étaient rabaissés de nouveau, mais le tout ne fonctionnait pas. Comment un organe aussi petit qu’un poing pouvait être autant au cœur de grandes peines ? Alexandra lui faisait le travail ici, ses mots le devançait et elle avait entièrement raison. Cette femme lisait-elle dans ses pensées ou alors ses yeux clairs étaient-ils semblables à des livres ouverts sur lesquels on aurait rédigé toute son histoire ? Parce que sa plus grande crainte était de ne jamais le retrouver. Alors oui, il ne pouvait pas le quitter, alors oui, il l’avait gardé ! Aucun jour ne s’était déroulé sans qu’il garde ce poids familier à sa ceinture ou dans son dos. Tout était bien trop précieux et il pouvait se rappeler d’où il venait. Il ne pouvait pas se permettre d’oublier dans ce monde apocalyptique où tout disparaissait, où l’on avait aucune pitié à tout effacer sans même demander l’avis aux gens.

La douleur immense qu’il retenait depuis tout à l’heure était miraculeuse et un miracle n’existait pas aussi longtemps sur cette planète alors ce qu’il devait arriver arriva. Il sentit une larme brûlante rouler sur sa joue. Il s’en rendit compte quelques fractions de secondes après. Son avant-bras droit se releva rapidement pour aller chasser la vilaine qui avait osé sortir. Il avait échoué, une larme avait échappé à sa vigilance qui saturait clairement.

- Toujours.. et pour toujours, murmura-t-il alors d’une manière quand même assez audible pour qu’elle l’entende.

Il était impossible pour lui de renoncer à ce trésor, il avait l’impression qu’on était en train de l’embarquer de force pour le jeter dans le néant des terres d’Hadès. Lui arracher son passé, lui déchirer son cœur, lui voler son humanité pour de vrai n’était pas la même chose que de jouer une scène de théâtre au sein du WICKED. Le jeune homme releva les yeux vers elle, vers cette femme qui en savait déjà bien trop sur lui alors qu’elle restait la parfaite inconnue dont il fallait se méfier..

- Tu peux continuer.., chuchota t-il en faisant référence soudainement à l'examen. Penser autant à lui le fera pas revenir.. je.. veux juste qu’il soit près de moi.

Ce n’était pas un crime de désirer ça. Le pistolet de son père le protégeait, veillait sur lui.

- Tant que je l’aurais, il veillera sur moi comme lui l’a toujours fait. Même à la fin.. même si je pourrais dire aussi sauf à la fin.. mais même à la fin quand même.

Oui.. sauf à la fin où il l’avait étranglé et frappé pour qu’il le tue afin d’abréger ses souffrances, mais jusqu’à la fin, il avait veillé sur lui en demandant à son frère de le faire. Mais ça, il ne voulait pas en parler et il devait le lui dire avant que les questions n’arrivent.

- Ne demande pas pourquoi. Je veux pas. Et je peux pas replonger des mois dans le silence. Alors me demande pas Alex, fit-il lentement avec un petit grain suppliant à la fin.

Une autre larme avait roulé sur sa joue pâle, il l’avait de nouveau accueillie dans sa manche et puis il avait lâché une grande expiration en fermant les yeux avant de les rouvrir. Il devait se reprendre parce qu’il était Niels, et Niels se reprenait toujours quand il y avait une personne dans la pièce.


 
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MessageLun 9 Avr - 2:35

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Inconsciemment, mes mains s'étaient mises à bouger. Pas réellement distinctement ou même précisément, seulement quand j'avais moi-même répété le dernier mot que je croyais avoir lu sur ses lèvres timides. Mes doigts s'étaient approchés discrètement et avaient vaguement esquissé le même geste que le sien. Cette imitation avait été un réflexe, un peu comme lorsque je m'amusais autrefois à reproduire un code entier de ma mère pour en comprendre le fonctionnement. Méthode qu'on pouvait juger intrusive, elle se basait néanmoins sur l'appropriation d'un fait pour le comprendre. Expérimenter pour acquérir le savoir en somme, cela pouvait paraître trivial mais tellement efficace. Devant lui, je me sentais pourtant comme une fillette imbécile lorsque je remarquai mes mouvements automatiques. Jamais je n'aurais supporté de voir son regard s'assombrir davantage par ma faute, j'avais peur de le blesser s'il avait tenté interpréter ses soubresauts qui ne ressemblaient sans doute à rien : il aurait pu croire que je le singeais alors qu'il n'en était rien. Heureusement, son regard demeura plongé dans le mien. Tant bien que mal, il le soutenait. Admirative était le mot juste pour décrire ce que j'éprouvais à son égard, même si dans le même temps un coin de mon esprit ne pouvait s'empêcher de songer que s'il craquait si facilement il ne pourrait pas espérer demeurer bien longtemps au WICKED. Le problème, c'était que je n'avais plus aucune envie de le laisser filer à présent.

D'un simple hochement de tête, Niels me confirma mon intuition : il s'agissait donc bel et bien de l'arme de son père. Ma gorge se serra et je déglutis, le regard triste à mon tour. Quelque part dans mon appartement, caché dans un meuble sous un faux fond que j'avais conçu moi-même, le pistolet de ma mère dormait d'un sommeil sans étoile. Le son sec retentit, proche et lointain à la fois. L'oublier ne serait jamais une possibilité, tout comme les images sanglantes qui l'accompagnaient toujours. J'aurais aimé pouvoir sentir mes yeux s'humidifier sous la peine du vide immense que mes proches avaient laissé dans mon cœur, tout comme lui j'aurais aimé pouvoir lâcher la bride pour que quelques perles translucides viennent éclore au coin de mes paupières. Peut-être même me serais-je aventurée à les laisser choir le long de ma joue jusqu'à chuter sur mes vêtements. La pression dans ma poitrine aurait pu se libérer enfin, exploser dans un sanglot incontrôlable qui m'aurait bercé des heures durant. Malheureusement, je n'en étais plus capable. La source s'était tarie quand j'avais perdu le dernier être qui comptait, depuis je n'étais plus qu'une ombre et les ombres ne pleuraient pas : elle ne faisait qu'assombrir et faire taire la lumière pour œuvrer dans l'obscurité.

Lui avait encore cette innocence lumineuse à l'état brut qui lui permettait d'oser s'exposer et, malgré tout le désespoir dont elle était teintée, on ne pouvait nier qu'elle était d'une beauté sublime.

Sa reprise de mon erreur, suivie de sa précision à propos de l'arme dont il était question, vînt dans un murmure. Son intonation était si légère que son accent s'était presque tu, ses lèvres entrouvertes un instant avant de prononcer les mots prouvaient que cela lui coûtait bien davantage qu'il ne l'aurait admis. Était-ce pour cette raison qu'il s'était servi des signes : parce que les paroles étaient une injure aux souvenirs qu'il voulait garder, qu'aucun mot sur Terre ne serait assez puissant pour définir la terrible ampleur de ce que cette arme représentait pour lui ? Que ma réflexion soit juste ou non, elle ne faisait qu'accentuer l'empathie qui me déchirait les entrailles. J'avais perdu de ma superbe devant lui mais m'en moquais. Mes traits trahissaient ma compassion, mon silence lui laissait l'espace nécessaire pour qu'il puisse reprendre le contrôle maintenant qu'il semblait à nouveau pouvoir formuler à voix haute ce que ses larmes exprimaient dans son retrait.

D'abord une jonction de ses mains, puis ses bras se resserrèrent autour de sa poitrine. Prisonnier de son propre carcan, il s'imposait une retenue qui faisait mal à voir... J'étais si impuissante face à sa détresse, ne savais plus comment réagir à cette larme qui avait coulé sur sa joue. Cela faisait des années que je m'étais forgée une armure étincelante qui me permettait de ne pas ciller lorsque certains immunes comprenaient qu'ils ne sortiraient pas de notre complexe. Je ne bronchai pas et continuai tout bonnement à faire mon travail parce que je savais que je pourrais les aider par la suite, que leur tendre la main trop tôt était suicidaire et, au mieux, un simple pansement sur la plaie au lieu d'un traitement de l'origine du Mal... Avec Niels, ici et en cet instant, tout était différent. C'était maintenant qu'il avait besoin d'aide et j'étais totalement paralysée devant sa sincérité. Je m'en voulais.

Quelques secondes passèrent, la larme nacrée tel un diamant d'une pureté sans pareil avait creusé un sillon brillant sur sa joue pâle. Puis, comme on chasse une pensée indésirable, il l'avait balayée d'un revers de manche. Il voulait se montrer fort, résister tel un phare au milieu de la tempête, mais il n'était pas prêt. De toute évidence, sa silhouette si fine ne supporterait pas l'explosion qu'il tentait de contenir, de masquer même à travers cet étau qui lui barrait le torse. Il vivait avec ses secrets lui aussi, il était simplement moins doué que moi pour les dissimuler à la vue de tous. Il n'était pas prêt à vivre avec. Il luttait contre la seule chose contre laquelle nous n'avions plus aucune prise, le passé.

Sa déclaration d'éternité sonna à mes oreilles avec solennité, qu'était-ce cette promesse ? Peut-être sa façon à lui de me dire qu'il ne serait pas en mesure de se séparer de l'arme, à moins que ses paroles ne revêtent un sens plus profond ce qui ne m'aurait guère étonnée venant de lui... Après tout ce qui venait de se passer, je me rendais compte que peu de choses pourrait encore me surprendre venant de sa part : il était comme un joyau que l'existence aurait malmené, facetté pour sa multitude de nuances mais parcouru d'imperfections qui le rendait terriblement humain. Terriblement mortel pour moi si je venais à baisser la garde.

Devais-je dès à présent réitérer mon avertissement concernant l'obligation de délaisser ses armes avant de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment ? Oui, c'est tout à fait ce que j'étais censée faire. Je devrais lui dire de manière placide et totalement détachée que, malgré ses souvenirs visiblement douloureux, il devrait se conformer au règlement. Je devrais également faire part de l'incident, aussi bien pour les armes que pour ce relâchement émotionnel qui le classait carrément dans la catégorie des instables alors même que le rapport de Matthew serait impeccable et peut-être même qu'on me féliciterait pour ma clairvoyance. C'était exactement ce que le protocole m'imposait et, pour la bonne marche de ma stratégie sur le long terme, je me devais de le respecter. Mais j'étais incapable de lui réciter une loi idiote. J'avais emballé les armes. J'avais poussé Niels à se confier. C'est moi qui l'avais projeté dans cette abîme insondable, qui avais donné la pichenette de trop à force de le pousser à bout... Mon job, j'avais juste fait mon job. Toute cette mascarade parce que j'avais obéi scrupuleusement à ce qu'on m'avait enseigné pour garder l'image de l'employée modèle. Et si maintenant je le dénonçai à travers un fichu écrit qui resterait comme une preuve indiscutable qu'il était tout juste bon à être rejeté dans la foule de ceux qui, tôt ou tard, seraient le premier rempart contre la propagation de la Braise lorsqu'elle passerait les frontières de notre chère zone saine, je ne serai qu'une salope de plus parmi les monstres qui évoluaient dans ces laboratoires. Rien ne sortirait de cette pièce, un secret de plus à la longue liste que je cultivais : seulement, celui-ci aurait une autre saveur car il serait partagé...

Son chuchotement me fit revenir à la réalité bien que mes yeux n'aient jamais quitté les siens qui s'étaient abaissés vers le sol. Il désirait si ardemment garder son père près de lui, mais ce n'était qu'un objet... Un souvenir matériel, rien de plus. Et s'il savait que cette discussion ne referait pas revivre ce parent parti trop tôt, il n'était néanmoins pas encore prêt à accepter qu'un objet quel qu'il soit n'était qu'un objet, quand bien même il aurait appartenu à l'être aimé. Alors, je me tus. Ce n'était pas le moment pour discuter des détails techniques que j'avais déjà énoncés, il avait besoin de temps, d'encaisser.

Lorsque ses paroles se mêlèrent, j'y fis le tri à ma façon. "A la fin", disait-il... Il avait affirmé plus tôt que la Braise avait emporté tous les siens et je n'avais aucun mal à m'imaginer quel aspect redoutable et terrifiant pourrait revêtir la transformation d'un être cher en fondu. Peut-être même lui avait-il fait du mal ? Mon raisonnement ne suivait plus guère de fil directeur tant mon cœur était serré dans ma poitrine, ne parvenant plus à gérer ce trop plein d'émotions.

- Des mois dans le silence... répétai-je vaguement, plongée dans mes réflexions qui continuaient à assembler les indices de l'énigme qu'il représentait. Me rendant compte que cela pouvait sonner comme une interrogation de plus, je précipitai la suite : Non, ne dis rien...

J'avais à peine esquissé un petit sourire triste avant de remarquer la nouvelle larme qui venait d'échapper à ses cils et prolongeait le sillon tracé par sa prédécesseure. Cette vulnérabilité dans laquelle il s'affichait devenait à chaque seconde plus difficile à supporter et cela me donna le dernier élan pour franchir le pas.  

- Tu n'as pas à avoir honte tu sais... commençai en pesant chacun des mots qui franchissaient mes lèvres tandis que ma main gantée ne put plus se tenir et se posa sur le dos d'une des siennes encore enlacée autour de sa poitrine. On a tous des souvenirs qu'on ne souhaite pas partager.

Devais-je réellement énumérer le nombre de noms d'oiseaux dont je m'affublai intérieurement à cet instant précis ? Ce garçon me faisait décidément renoncer à toutes mes sécurités si savamment bâties. Il lui était si aisé de faire tomber les barrières avec sa sensibilité à fleur de peau et, pire encore, cette douce humanité dont il semblait encore doté. Je me haïssais de l'avoir amené ici, de l'avoir emmené près de moi et plus encore de l'avoir projeté dans un tel environnement hostile auquel il n'était pas préparé. Les bons sentiments qu'il avait énoncé devant Matthew semblaient sincères, toutefois je doutais qu'il ait les épaules assez larges pour supporter ce que nous faisions ici... A moins que la Braise n'ait fait naître la colère, l'envie de vengeance envers ce virus maudit pour avoir décimé sa famille : cela aurait été un moteur puissant, mais je doutais qu'il existe réellement en lui tant la souffrance prévalait sur tout autre sentiment.

- Mais si un jour tu en sens le besoin, je serai là comme aujourd'hui, lui dis-je comme si ce nouveau rôle de confidente m'était naturel.

Et je rompis le contact de ma paume sur sa main. La magie était brisée, avait-elle jamais existé ailleurs que dans mes pensées qui avaient voulu croire que je pouvais être utile à quelqu'un...

- Ne reste plus que la marche, annonçai-je après avoir pris une grande inspiration pour contenir l'excès d'émotions qui pointait dans mon âme. Ça va aller pour te lever ou tu préfères qu'on le fasse plus tard ?

Si faible qu'il paraissait, j'avouais avoir quelques doutes quant à sa capacité à tenir sur ses jambes après tant de confessions... Toutefois, je devais lui laisser le choix, ne serait-ce que pour voir s'il avait cette force de caractère qui le pousserait à se lever malgré tout et à tenter de reprendre le cours de nos activités. Je ne lui demandais pas d'effacer ce qui venait de se produire, ni même de l'ignorer ou de l'occulter, juste de l'accepter et d'être en mesure de me montrer qu'il avait les épaules bien plus larges que lui-même ne l'imaginait. Je l'espérais tellement. Qu'il ne subisse plus, mais prenne enfin les choses en main.

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Faible. Voilà ce qu’il était à ce moment-là, et il haïssait ça. Comment Alexandra allait-elle faire pour le prendre au sérieux maintenant devant tant de tristesse qui le rongeait ? Est-ce que s’il n’avait pas eu l’entretien avant, il aurait été plus fort ? Sans doute. Le jeune homme n’avait pas du tout capté les gestes vagues de la main de la jeune femme devant lui. Il n’avait pas compris qu’elle était en plein dilemme. Au moment où elle avait vu son hochement de tête pour confirmer, il avait cru voir passer dans son regard de la tristesse. Était-ce possible ? Depuis tout à l’heure elle était si différente alors après tout, avec elle, tout était possible. Lui aussi était rempli de surprise et il ne semblait pas être le seul d’eux deux. À leur manière, ils parvenaient à se surprendre l’un et l’autre ce qui aurait pu être amusant. Il n’avait relevé les yeux vers elle que lorsqu’il avait chassé sa larme, trop embarrassé par ce fait, mais les traits du visage d'Alex qui s’étaient dessinés lui faisait aussi de la peine. Elle ressentait de la tristesse à cause de lui. Il aurait du s’en réjouir, car elle était un monstre comme les autres alors un peu de souffrance aurait pu lui faire les pieds, mais pourtant, il ne parvenait pas à s’en réjouir.

Il s’était protégé avec ses bras pour atténuer la douleur, mais ses secrets venaient de prendre le dessus. What a shame. Pourtant, il venait de murmurer qu’il le garderait toujours, mais elle ne semblait pas avoir compris qu’il parlait de ça, elle n’était pas intervenue pour le contredire et le lui interdire comme elle l’avait si bien fait auparavant. Pourquoi avait-il fallu que le sac tombe ? Pourquoi avait-il ouvert sa bouche ? Pour plus de confiance d’une inconnue monstrueuse au prix de son arme ? Si c’était ça, il n’était pas certain d’avoir fait le bon choix. Il ne pouvait pas revenir en arrière vu que l’être humain n’avait toujours pas encore inventé une machine à remonter dans le temps. Il se souvenait des moments passés à la librairie, assis sur un petit pouf, ses jambes d’enfant qui ne touchaient pas encore le sol et se balançaient de l’avant à l’arrière avec ses mains qui tenaient un livre. Il adorait lire, il avait toujours apprécié ce temps de détente et parfois, il lui arrivait de se plonger dans de la science-fiction. Il rêvait de machine à remonter le temps pour aller explorer d’autres époques où la science-fiction de leurs livres était en fait devenue la réalité dans le monde dans lequel il vivait.

La brune profiterait-elle qu’il ait le dos tourné pour aller revoir Matthew Davenport afin de lui faire part des armes ainsi que de son comportement ou bien ce qu’il se passait dans cette pièce restait ici ? Pouvait-on dire que ce moment faisait parti du secret médical qu’elle était censée respecter ? Ou bien tout n’était qu’un coup monté pour le forcer à se confier ? Un autre entretien en quelque sorte.. Alexandra, contrairement à lui, ne semblait pas encore lui proposer de continuer l’examen et elle restait calme, semblant partager sa peine. Il venait de faire une autre confession, une autre partie de son passé et il ne serait pas difficile pour elle de les assembler. Il avait parlé de mutisme et de son père en l’espace de dix secondes, alors il savait qu’elle était un minimum intelligente et qu’elle comprendrait. Elle l’avait répété, comme si le dire à haute voix lui apporterait des réponses de sa part.. Mais il ne désirait pas lui en parler, il en avait trop dit de toute manière, mais contrairement à ce qu’il pensait, elle respecta cette volonté. Peut-être refrapperait-elle plus tard au moment où il s'y attendrait le moins, c'était aussi possible. Il aurait pensé qu’elle lui aurait tiré les vers du nez comme elle appréciait le faire, mais ici, la sincérité changeait complètement la donne..

Elle la transformait même. Ne pas avoir de honte. Ne pas vouloir partager ce passé.. Cette femme se révélait être surprenante, mais il prendrait avec soulagement cette option. Il se contentait de hocher la tête quand il sentit alors la main de la brunette sur une des siennes. Elle était là depuis maintenant une seconde et il n’avait toujours pas sursauté. Miracle. C’était parce qu’il en avait besoin. Il le sentait et son corps accueillit la chaleur avec bienveillance. Il se surprit à regarder cette main et à fermer les yeux pour laisser ce contact humain réparer sa peine, l’apaiser, comme de l’eau agréablement fraîche l’aurait faite sur une brûlure. Elle était l’eau, il était la peau blessée.

Elle serait là. Les mots ne cessaient alors de résonner dans sa tête en même temps qu’elle lui disait. Seuls les amis ou les personnes mal intentionnées désirant les observer avec trop d’attention prenaient ce genre d’initiative. De quel côté se trouvait-elle ? Il aurait préféré la première option, mais malheureusement, il penchait plus pour la seconde. Raison de se taire. Un être humain avait toujours un intérêt derrière la tête pour accomplir la moindre tâche et il voulait savoir quel était le sien. Alors pourquoi faisait-elle ça ? Devait-il lui dire merci ? Comment ? Il la regardait avec une reconnaissance discrète, mais aussi un grain de curiosité.

- Pourquoi ?, commença t-il d’une voix douce. Tu me connais à peine. Tu dois bien avoir une raison.

Il se retint de rajouter « tout le monde a une raison ». Était-ce possible que le contact de la jeune femme l’ait apaisé ? Quand elle avait retiré sa main, il avait senti un petit vide, mais aussi de la joie qu’elle ait osé. Il avait maintenant relevé les yeux vers elle, les larmes ne coulaient plus sur ses joues, fort heureusement et elle reprenait alors le fil normal de la pièce qu’ils étaient en train de jouer. Ils s’étaient éloignés de l’acte pendant quelques minutes pour revenir avec droiture en plein dedans si bien que le choc pouvait paraître assez violent. La marche oui. Il devait maintenant se relever sans trembler ni chanceler. Épreuve dans sa tête après cette terrible faiblesse de sa part, mais il devait lui montrer autre chose.

Il pouvait se relever plus facilement qu’elle ne l’imaginait alors le blond expira un bon coup pour chasser la pression dans son corps avant de se relever. Il venait de répondre à sa question directement par ce geste-là. Il pouvait avancer, il avait déjà trop tardé à laisser sa peine saisir la victoire, mais en même temps ici, rien n’était gagné. Il n’avait pas eu de conclusion réelle concernant ce pistolet. Était-elle une juge qui s’adaptait aux faits réels comme le faisait la jurisprudence ou bien réagirait-elle en pure française en appliquant la loi à la lettre ? Cela le stressait qu’elle ne finisse pas la dissertation qu’elle avait commencé. Il manquait les cinq petites dernières lignes de la copie qui concluait le tout. Y reviendrait-elle pour qu'il sache ? Il fallait à présent se remettre dedans et il marcha jusqu’au mur avant de se retourner vers elle, cette femme qui ne l’avait pas sermonné quand il avait été bas. Comment interpréter ce comportement ?

- Tu veux commencer par une marche normale, sur la pointe des pieds ou sur les talons ?

Sa voix manquait de naturel, mais c'était un bon début. Sa question était toute simple, mais il avait besoin de penser à autre chose que son arme et à ses parents. Il avait déjà fait une chose qui n’était pas au programme : des larmes. Légères, mais des larmes quand même, signe qu’après tout, il était humain.


 
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MessageMar 10 Avr - 2:03

The game of secrets has just begun, you better watch your backs.ft. Niels Welligton

De plus en plus difficile à supporter, l'inaction me rongeait. Elle était si cruciale pour lui permettre de trouver un moyen de se libérer, si belle aussi dans cette douleur superbe... Cependant, elle me pesait sur la poitrine avec une force que je n'étais pas certaine de supporter encore bien longtemps. Je n'avais pas le droit de m'en plaindre, il souffrait beaucoup plus que moi. Alors, plutôt que de me fixer sur cette respiration que je gardais d'un calme olympien malgré l'émoi qui me gagnait davantage à chaque seconde, je me forçai à l'observer. Je notai le moindre des reliefs de sa peau, la longueur de ses cils, les palpitations des ailes de son nez à chaque nouvelle inspiration, les légers mouvements de ses yeux qui mettaient tant de temps à daigner s'accorder avec les miens,... Tous ces détails qui le rendaient si unique. Jamais je n'avais dévisagé quelqu'un de cette manière depuis mon arrivée au WICKED, tant de personnes m'entouraient et je n'éprouvais aucune envie de m'attarder sur leurs spécificités : savoir qu'ils n'étaient qu'un lot de scientifiques obsédés par leur propre intérêt, bien qu'ils se donnent des airs de sauveurs de l'humanité, suffisait à couper tout désir de les connaître.

Avec lui, c'était tout le contraire. Ces émotions débordaient tant, comme dans ces réactions chimiques instables où vous ne pouviez que constater l'immense geyser qui se mettait soudain à faire couler des litres d'une mousse colorée sortie de nulle part. Cela avait quelque chose de tout simplement magnifique, autant parce que vous ne vous y attendiez pas que parce que vous saviez que pas la moindre de vos interventions ne pourrait faire taire cette source inépuisable. Ne vous restait qu'à la contempler, à rester bouche bée devant cet ouragan de lave qui déferlait sur tout ce que vous aviez bâti. Assumant les rôles créateur et dévastateur, il y avait dans cette intarissable démonstration une puissance que vous n'auriez su définir avec des mots. Les enfants en riaient et en redemandaient, les adolescents souhaitaient la reproduire, les adultes cherchaient à en saisir le fonctionnement et une poignée de gens ici-bas ne faisaient rien. Ils admiraient, tout simplement.

Moi, j'admirais cette fragilité qui se répandait au-delà de toute raison, cette vulnérabilité qui jaillissait là où je ne l'avais pas attendue, cette force aussi qu'il déchaînait pour garder la face et ne pas s'effondrer tel un vulgaire château de cartes. Cheval de Troie que j'étais, j'avais pénétré la forteresse grâce à mes ruses : la pression instaurée avait été ma meilleure alliée et, si cela me brisait de le voir perdre pied, je savourais aussi cette fine fêlure qui m'avait laissée entrevoir le véritable être humain qui se dissimulait derrière le visage de ma nouvelle recrue. C'était comme du temps de mes petits forfaits de hackeuse juvénile, des centaines d'attaques minimes me permettaient de m'introduire dans un système puis je regardais par cette porte dérobée ce que je cherchais. Souvent, je n'y découvrais rien de reluisant, bien au contraire. Niels avait su me prouver que, même s'ils se faisaient rare, il existait encore des trésors cachés dans ce monde.

Alors oui, je m'en voulais de l'avoir mené à ce malheur enfoui dans sa mémoire, de l'avoir conduit au bord de ce gouffre et de l'avoir presque encouragé à y sauter à pieds joints. Néanmoins, je ne parvenais pas à désirer faire table rase de cet instant  précieux...

Dans ma mémoire, j'emballai ce souvenir avec précaution et adoration comme on reste ébloui devant une chrysalide avant qu'elle ne se brise pour laisser apparaître un papillon splendide, comme on se perd devant les lignes d'un code sans saveur avant que n'apparaisse à l'écran son résultat final. Ce petit insecte enchanteur que j'avais libéré était pourtant trop éphémère, une publication codée à durée déterminée qui menaçait d'expirer à chaque instant alors que sa tête hochait pour me signifier qu'il avait bien entendu mes paroles. Il s'échappait déjà, fuyait dans sa citadelle - *finalement pas si imprenable* ne pus-je me retenir de songer en esquissant un léger sourire -, et une nouvelle peur me traversa : celle de ne jamais en revoir cet intérieur d'une délicatesse cruellement belle. J'aurais aimé que ma main ne porte aucun gant pour que nos peaux se touchent, mais nous n'étions là que pour les besoins d'un foutu test. En effet, j'avais beau sentir la chaleur qui émanait de lui et qui contrastait tant avec la froideur de son cœur meurtri, j'aurais souhaité que cette barrière ne soit pas là pour me rappeler le cadre qui nous entourait et nous entravait de lourdes chaînes que nous allions devoir enfiler à nouveau sous peu. Le jeu des apparences devrait reprendre, la récréation était finie.

Douche froide. Le retour à la réalité fut brutal. Bien sûr, il y avait mis les formes : le brin de reconnaissance dans la voix, la pointe de curiosité dans le regard, la douceur dans le ton,... Si elle aurait semblé anodine à quiconque se serait trouvé avec nous, sa question m'atteignit comme une gifle violente. Je me réveillai d'un rêve tendre dans un sursaut acide.

Mes lèvres s'étaient déjà entrouvertes sous le choc, prêtes à répliquer. Je me retrouvai muette, aucune réplique ne voulait les franchir parce que j'étais incapable de formuler à voix haute la moindre réponse satisfaisante ou, plutôt, la moindre réponse sensée. Rien n'était rationnel dans ce que j'aurais pu dire, or c'est ce qu'il recherchait. Je le voyais dans dans ses prunelles soudainement plus perçantes et alertes. Et je lui en voulais terriblement d'oser me faire ça, d'oser m'interroger dans un reproche à peine voilé. Ne croyait-il pas que j'étais suffisamment maligne pour comprendre où il voulait en venir ? En y réfléchissant, comment pouvais-je d'ailleurs lui en vouloir ? Les paroles désintéressées n'existaient plus depuis des décennies et ce n'était certainement pas sa vie de petit bourgeois anglais qui lui aurait appris que l'altruisme pur, bénévole et gratuit pouvait se révéler là où on l'y attendait le moins.

C'est ainsi que la colère revînt. Il était si facile de se laisser emporter dans ses tourments, de laisser la crispation gagner ma mâchoire et serrer mes dents à m'en faire mal parce que je refusais d'admettre la vérité. De toute façon, elle n'était pas appropriée et, surtout, il ne la croirait pas. L'envie de me taire et d'ignorer royalement sa demande me traversa l'esprit et je m'apprêtai à me défiler pour me complaire dans cette rage noire. Elle tentait de balayer de son souffle destructeur les sentiments bruts et nobles qui m'avaient enveloppée, quand ceux-ci reprirent le dessus. Les paroles sortirent naturellement tandis que mes poings se serrèrent pour contenir les coups que j'aurais voulu me donner pour obliger cette fille dont le masque se fendillait à se taire.

- Comme tout le monde, c'est ça ? lui assénai-je d'un ton amer qui dénotait horriblement de toute la douceur de notre précédent contact physique. Puis je lâchai un soupir en me sentant faillir, mes épaules tombèrent dans une légère abdication même si mes traits oscillaient entre dureté et douleur sincère, je m'en voulus immédiatement mais les mots s'envolaient déjà : Parce que j'aurais aimé avoir quelqu'un à qui parler quand j'étais encore comme toi.

Bingo... Vas y ma chérie, balance-lui tes faiblesses et on en recausera plus tard... J'avais pensé à Roman tout du long, à lui et à cette période sombre durant laquelle j'avais traversé une partie du pays seule jusqu'à enfin pouvoir accéder à mon objectif, mon entrée au WICKED. Personne ne pouvait savoir à quel point je bénissais que la télépathie ne fasse pas partie des possibilités de notre univers en plein chaos ! Au final, ma révélation sonnerait au mieux comme une énigme, au pire comme une réponse bateau et c'était mieux comme cela. Du moins, c'est ce que je me plaisais à me répéter afin de faire taire cette voix qui désirait tant se libérer.

Repasser à l'examen était une excellente idée, il fallait que je m'y tienne. Dans un mouvement plus fluide que je ne l'aurais imaginé, Niels se mit sur ses jambes sans même chanceler. J'avouai avoir eu un léger geste de la main vers lui pour le rattraper au besoin, ce fut dans un sourire aussi bref que celui-ci se stoppa. Déjà le jeune homme s'éloignait et je l'en remerciai silencieusement dans mon esprit vacillant. Cette distance m'offrait un air plus frais, une possibilité de reconstruire mes fortifications et de récupérer de cette surcharge émotive que j'avais savourée autant qu'elle m'avait coûtée. Bientôt, il me demanda la suite des évènements : je répondis sans attendre.

- On commence par la marche classique ? lui proposai-je alors qu'il se plaçait déjà de son propre chef dos au mur face à moi. Tu fermes les yeux et tu essayes de marcher tout droit jusqu’à moi.

C'était technique, juste purement technique. Mon esprit pouvait enfin retrouver une paix intérieure, je ne risquai plus d'agir encore sur un coup de tête pour flirter avec le danger. Je crois que j'avais eu ma dose de tentatives suicidaires à me laisser aller dans la confidence pour la journée - ou pour le mois, voire même une année ! -, même si je sentais bien que la part peu raisonnable de moi-même n'était pas rassasiée. Se concentrer sur l'examen, telle était ma meilleure idée et je comptais m'y tenir !

- Et on enchaînera directement avec les deux autres, terminai-je, avant d’ajouter sur un ton un peu rieur dans une ironie toute personnelle : Du moins si toi, tu arrives à parcourir cette distance sans déglinguer la moitié des meubles !

Réussir à rire de soi était une excellente thérapie que je m'étais longtemps évertuée à mettre en application. Avec lui, son retour me parut si naturel que je ne remarquai d'abord pas son incongruité : depuis mon arrivée au sein de cette organisation sournoise, je n'avais que peu usé de ce stratagème pour détendre une atmosphère pesante. A part avec Matthew - il restait un abruti de dragueur lourdingue, mais c'était mon abruti préféré -, mes accès d'ironie et de sarcasme visaient surtout à épingler mes collaborateurs tels des insectes sous une vitre... Là, c'était totalement différent. Je riais de moi-même, je me délestais de ma froideur et crus même sentir ma peau frémir sous l'effet de la légère chaleur qui me parcourait. Les questions se bousculaient quant à ces sensations nouvelles, je les chassai d'un revers : *l'instant présent, juste l'instant présent* me répétai-je inlassablement pour profiter un peu encore de cet interlude. Il serait temps de culpabiliser plus tard.

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Niels Welligton


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MessageMar 10 Avr - 10:57

Niels
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Alexandra
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Que ce serait-il passé s’il n’était pas tombé dans le piège de la jeune femme ? Il ne cessait de se dire qu’il aurait dû balayer sa proposition de se confier, car cela l’avait rendu bien faible. Chose à ne pas refaire avant de la connaître réellement. Depuis quand était-il là pour se confier d’ailleurs ? Il avait été temps qu’ils reviennent vers une phase normale vu qu'il n’en pouvait plus. Il étouffait même. Cette fois-ci, il avait bien remarqué à quel point il se faisait observer par la jeune femme. Pourquoi donc ? Ses yeux s’arrêtaient sur des détails de son visage si légers qu’il en aurait été cruellement gêné s’il avait été dans son état normal. Ici, il l’avait laissé faire pour voir ce que tout ce manège signifiait. L’observation était-elle pour le percer encore plus ou pour s’aider à se calmer ? Car pour le coup, elle semblait aussi peinée, sa tristesse et sa douleur s’étaient avérés bien contagieuse.

Depuis tout à l’heure, il recevait des attaques de pleins fouets par Matthew, et d’autres qui étaient un peu plus discrètes et subtiles, mais qui étaient toutes aussi mauvaises. On aurait dit qu’il avait avalé un poison qui se répandait avec lenteur dans son corps pour le faire agoniser encore plus.. Ils étaient forts au WICKED avec ça. Une douleur sur un long terme afin d’avoir d’avantage de temps d’observation.. Voilà pourquoi le regard perçant de la jeune femme se trouvait sur lui. Qu’en ferait-elle après de tout ça ? S’empresserait-elle de tout noter dans un dossier à côté de la notion « sujet neutonique » ? Avait-elle la moindre lueur de culpabilité en elle pour regretter de l’avoir mené jusqu’à cet état-là ? Car oui, c’était en grande partie de sa faute, elle qui lui avait posé des questions, elle qui avait fouillé et elle qui lui avait proposé de se confier. Et lui avait craqué et n’avait pas su résister d’avantage à cause de sa douceur. Il allait devoir être prudent à l’avenir, il ne connaissait pas les gens ici, et ils étaient tous ses ennemis. Le Bras Droit était son allié. Hors de question de mélanger les choses. D’ailleurs, il avait l’impression d’être le seul au WICKED qui était réellement humain et s’il ne collait pas dans les cases, il pouvait être vite éjecté. Ne pas sympathiser était probablement la chose par laquelle il devait commencer. Ses barrières devaient se reformer, la nuit ferait merveilleusement bien le travail, pour afficher une nouvelle forteresse demain avec tout ces visages inconnus. Certes, il ferait son travail avec sa douceur habituelle avec les patients, ou plutôt « sujets » - si on suivait le langage ici- comme il l’avait toujours fait.

Le calme et la douceur qui s’étaient infiltrée dans la pièce redescendirent trop rapidement à cause de sa question qui sonnait un brin accusateur. Pourquoi ? Pour quelle raison ? En l’observant, il pouvait deviner que c’était maintenant la colère qui se répandait dans ses veines. Il l’avait rendue contrariée et puis bien quand ses paroles sortirent de ses lèvres qui s’étaient quelques secondes auparavant entrouvertes pour répliquer un truc sans doute encore plus sanglant que ce qui venait d’être entendu dans la pièce silencieuse. Comme tout le monde oui. Tout le monde avait un but et il n’allait pas lui apprendre ça. Il ne croyait pas - ou plus - à l’altruisme du monde. Même lui était ici pour son frère. Mais alors qu’il s’apprêtait à répondre, les paroles d’Alex le déstabilisèrent. Encore une surprise tiens ! Une référence au passé secret très certainement et peut-être avait-il fait une gaffe. Il était partagé entre la compassion et la méfiance. Histoire de ne pas replonger dans une atmosphère froide, il laissa sa compassion prendre le dessus.

- Je vois. Il n’est toujours pas trop tard tu sais.

Non, il n’était jamais tard et il se rendait compte de la signification de ses mots. Il s’était confié un peu, et elle pouvait le faire en retour, chose qui semblait logique histoire que cela n’aille pas que dans un sens. Il détestait les relations à sens unique. Elles servaient à rien. À quoi beau s’accrocher à raconter des choses privées si la personne d’en face restait une parfaite inconnue pendant des années ? Regrettait-elle ce qu’elle avait sorti ? Lui non. Il maintiendrait le fait qu’il n’était jamais trop tard. Elle lui apprit ensuite qu’ils commenceraient par la marche classique avant de passer aux deux autres. Il ferma alors les yeux comme elle disait après avoir fait en sorte de visualiser les obstacles. Il savait qu’il n’y en avait pas alors pourquoi avait-il la crainte qu’il y en ait tout à coup comme par magie ? Les paroles ironiques d’Alex n’avaient pas été méchantes cette fois-ci, car cela le fit même sourire.

- C’est sûr. Remarque, j’en ai déjà eu qui s’étaient trop cogné contre un bon meuble de bois, avoua t-il en riant légèrement au souvenir.

Il rouvrit les yeux, comme pour vérifier qu’il n’y avait rien et commença à marcher. Faire ça lui rappelait les petites escapades dans les couloirs de leur maison avec Isaac la nuit. Ils s’amusaient à descendre dans la cuisine aux alentours de minuit et le premier qui y serait - et sans faire de bruit - serait le gagnant. Niveau rapidité Isaac était plus fort, mais niveau discrétion, Niels l’emportait largement. Il fit un demi-tour sur lui-même à une certaine longueur pour finir sa marche normale afin de retourner au mur, toujours en fermant les yeux. Il se retourna vers elle et les rouvrit. Il était temps de passer aux deux autres. Il commença par la marche sur ses talons et il remarquait d’ores et déjà qu’il était déjà beaucoup plus tenté - c’était même un pur réflexe- de tendre ses bras vers l’avant afin de garder son équilibre et que ses mains soient les premières à toucher les obstacles en cas d’impact !

Le dernier fut pire niveau confiance bien que la marche soit droite tout le long, sauf à la fin. Marcher sur ses pointes de pieds lui donnaient l’impression que les bureaux allaient soudainement se mettre à bouger pour le bloquer et être vicieux avec lui. On aurait donc dit le pur cliché des somnambules aux bras tendus dans le vide. Ce fut lorsqu’il sentit qu’il arriva vers la fin que son corps fit n’importe quoi. Il était trop parti vers la droite pour se rattraper en urgence à quelque chose, ou plutôt.. à quelqu’un. Ses deux mains s’étaient retenues et quand il ouvrit les yeux, il se rendit compte que c’était bel et bien Alex qui avait en quelque sorte amortit le déséquilibre. Ses prunelles la regardèrent comme s’il désirait voir autre chose que de la colère avant de se détacher lentement d’elle, faisant un léger pas vers l’arrière, le coeur battant.

- Oups. Bon ba c’était pas le meuble au final. Je savais qu’il y en avait pas !

L’équilibre n’était pas trop son truc, mais il savait que ça venait plus de « confiance » que d’équilibre à proprement parler. Le faire avec les yeux ouverts aurait été très aisé.

- Conclusion moyenne.., soupira t-il pas très satisfait de lui-même.

« Je pense que je serais meilleur au test visuel », pensa t-il. Parce que ça..

- Je peux recommencer la dernière si tu veux. Où ça ira ?

Le jeune homme passa sa main dans ses cheveux et ses yeux se posèrent sur les meubles. Oui, ils étaient bel et bien restés immobiles.

 
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