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Le vent nous portera (ft Morgan Collins)

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Isaline Sangster


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MessageMer 21 Mar - 16:55

Le vent nous portera

Morgan Collins et Isaline Sangster


Isaline avait tout juste 10ans. Isaline n’était une enfant. Mais surtout une enfant qui grandissait bien trop vite pour ce monde qui devenait catastrophique. Elle ne se rendait pas forcément compte que tout allait changer d’ici quelques années ? Qui pouvait le prédire de toute façon ? Rien ni personne. Du moins, rien ne présageait l’importance de l’horreur qui allait arriver. Tout n’était qu’insouciance. La jeune blonde souriait sans cesse, cachant déjà, à cet âge ce que représentait réellement sa vie.

Ce jour-là, la fillette sortait avec ses parents et son frère près d’un lac. Ne confondez pas tout en disant qu’il s’agit d’une sortie familiale. Vous auriez alors bien tort. Les problèmes dans leur petite vie étaient déjà présents.

Raphaël était le frère d’Isaline. Il avait un an de moins et ne comprenait pas exactement l’importance des actes qui se passaient toujours dans les pièces voisines aux siennes. Il ne savait pas, et son jeune âge ne lui permettait pas d’en connaître davantage. Il n’y pouvait rien, mais malgré tout cela, il restait le soleil de la vie de sa sœur. Même à 10ans, elle savait très bien que sans lui, rien ne serait pareil. Il n’y avait que lorsqu’il était là qu’elle se sentait bien, qu’elle souriait vraiment, qu’elle redevenait véritablement une enfant.

Ils arrivaient alors au lieu convenu au départ et la jeune blonde sortit de la voiture en sautillant, bien que son père la réprimandait déjà. Isaline ne s’en formalisa pas et contourna la voiture pour rejoindre son petit frère afin de se rendre un peu plus loin pour aller s’amuser avec lui. C’était sans compter l’homme qui lui attrapa le poignet avant de la forcer à le regarder dans les yeux alors qu’il s’apprêtait à parler.

-          Je te préviens d’avance, au moindre débordement Isaline, au moindre problème, tu sais ce qui arrivera. S’il arrive quelque chose à un seul cheveu de Raphaël, ça sera de ta faute, tu en es responsable. Est-ce que l’on s’est bien compris ?

La jeune blonde baissa la tête avant d’acquiescer doucement. Elle essaya de ramener son bras à elle puisque son père la tenait bien trop fort pour son corps déjà si maigre, en vain. Celui-ci serra encore davantage y laissant une marque rougie puis la poussa légèrement pour qu’elle puisse enfin rejoindre Raphaël, ce qu’elle s’empressa de faire tout en trébuchant. Elle se releva immédiatement avant de pincer ses lèvres en voyant que son short était ainsi déjà tâché. Il fallait absolument qu’elle règle cela avant que ses parents ne le remarque pas. Elle passa ses toutes petites mains sur ses genoux pour en retirer quelques gravillons puis couru jusqu’au garçon qui l’attendait depuis un long moment.

Elle lui sauta presque dessus avant de le serrer dans ses bras. Ils avaient toujours eu une relation fusionnelle que très peu de personnes parvenaient à comprendre. Ainsi, Isaline éclata de rire lorsque le garçon se dégagea après quelques instants, lui tapa l’épaule et partit en criant « C’est toi le chat ! ». Elle s’empressa donc de partir à sa poursuite, elle avait toujours été plus rapide que lui, elle allait forcément le rattraper à un moment ou à un autre. Raphaël, quant à lui, courait comme il le pouvait, il aperçut de nombreux arbres un peu plus loin et décida de s’y rendre afin de semer sa sœur.

Isaline, rit encore davantage en le voyant faire, se préoccupant peu des autres personnes qui étaient autour d’eux. Il n’y avait plus que son frère qui comptait dans les moments-là. Alors, elle courait derrière lui faisant sourire les personnes qui les regardaient de manière attendrie. Ses cheveux blonds se balançaient grâce au léger vent apparent, ses pas se faisant de plus en plus pressant, et son sourire était plus que jamais éclatant.
 
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MessageMer 21 Mar - 22:18


 
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L’air frais fouettait les traits crispés de mon visage. Des idées noires plein les yeux, je sombrais dans une profonde mélancolie. Une complainte sourde retentissait dans l’intégralité de mon corps, m'abattant littéralement. Une souffrance aiguë qui m’oppressait la poitrine. Je me pris à régurgiter mon repas, pris de nausée. Je tombais à terre, touché en plein coeur. Les émotions semblant plus forte que tout mon être, dominant mes sens, explosaient à présent telle une bombe à retardement. Trop longtemps confinées par ma propre volonté, ces dernières s’échappaient à présent, perforant ma chair, m’arrachant des sanglots incontrôlables. Les larmes s’écoulaient en une pluie discrète, s’échappant sans que je ne puisse donner mon mot de mes yeux bleus. C’était la mer qui débordait, un tourbillon dévastateur qui engloutissait once de vie sur son passage. Mes membres semblaient se consumer face à cet emprisonnement que j’avais imposé à mes sentiments. Je balançais ma tête en arrière, face aux milles éclats du ciel.

La dispute qui avait éclaté aujourd’hui avait une fois de plus dégénéré. Comme toutes les fois où Père rentrait éméché du bistro. J’enfouis ma tête dans mes mains tout en me remémorant les durs évènements. Il avait frappé. Comme toujours, il portait le premier coup. C’est dans une rage folle qu’il s’était précipité vers moi, hors de lui, ses yeux sortant de ses orbites, toute humanité s’échappant de son âme, enivré par le breuvage doré. L’homme haineux avait attrapé ma gorge pour me jeter à terre, m’insultant de tous les noms. Je fermais les yeux, comme la pire erreur qu’il ne lui était arrivé, sous les coups de cet homme ravagé par la rancoeur et la haine.

Je m’étais rabaissé à cet ordure. A ce minable comme il me traitait. Je l’avais frappé en retour. Sans dire que cela me démangeait, il n'empêchait que je me sentais sali. Pouvais-je me comparer à cet homme que je haïssais tant ? Cet homme qui se disait être mon père, la chair de ma chair ? Je fus pris de nausée de nouveau. Ma tête tournait, mon esprit me jouait des tours sous ce soleil brûlant. Riposter fut-il une mauvaise chose dans l’histoire du monde ? Toute personne se devait de riposter, se battre, pourquoi serais-je donc le seul dépourvu de cette capacité ?

J’avais couru, du chemin du cirque jusqu’au lac, fuis plutôt. Fuir pour des horizons plus clairs. Voir si l’herbe fut plus verte ailleurs. Je regardais l’étendue bleutée, aux reflets plus spectaculaires les uns que les autres. Je me sentais … vide. Un terrible manque de compagnie m'envahissant. Mon coeur était déchiré. Je respirais difficilement, mes souvenirs défilant dans mon esprit comme dans un mauvais film. Je me levais. Je devais marcher. Comment pouvais-je donc rester en place ?

Je dévisageais les personnes autour de moi avec pur dégoût. Des rires faisant contraste à mon état actuel. D’une façon égoïste, je reprochais injustement à ses êtres heureux de menant une vie insouciante. Le coeur noircie par une haine profonde, je baissais la tête, ne supportant plus ces regards joyeux. Je traversais le petit bois parsemait d’hautes herbes et d’arbres à perte de vue, mains dans les poches. Perdu dans mes plus sombres pensées, je heurtais malencontreusement un petite tête blonde. Un garçon pas très grand, une dizaine d’années tout au plus. Je reculais de quelques pas.

-Attention... grommelais-je.

 
 


Dernière édition par Morgan Collins le Jeu 19 Avr - 22:09, édité 6 fois
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MessageMer 28 Mar - 20:09

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 Ses cheveux volants derrière elle, Isaline riait, Isaline courait, Isaline souriait. Isaline était une enfant qui ne se rendait pas compte de ce qui l’entourait. Elle slalomait entre les passants, ne faisant pas vraiment attention à d’autres personnes qu’à son frère et elle-même. Elle voulait le rejoindre. Elle voulait s’éloigner de son père. Il ne fallait d’ailleurs pas qu’elle rompe sa promesse. Elle ne devait pas perdre Raphaël de vue.

Alors, quand elle le vit passer entre de nombreux arbres, elle ralentit son allure afin d’être sûre de ne pas le rater. Elle riait encore, regardant derrière chaque arbre pour le retrouver.

-          Raphaël ! Je sais que tu es là ! Je vais te trouver !

La jeune enfant continuait de tourner entre ses arbres avant de continuer ses chemins tout droit. Elle ne se rendait pas forcément compte qu’elle allait peut-être trop loin. Sa tête tournait en tout sens, le plus vite possible afin qu’elle soit certaine de ne rater aucun endroit susceptible d’accepter son frère. Isaline était loin d’être bête pour son âge, bien au contraire. Elle était brillante et présentait une maturité hors norme qui disparaissait tout de même parfois pour faire revenir sa tendre innocence à grands pas.  Et elle le vit soudainement, accompagné d’un jeune adulte qu’elle n’avait jamais croisé auparavant. Elle en était certaine.

Elle repéra la tête blonde de son frère et décida donc de s’en approcher le plus discrètement possible puisque celui-ci s’était momentanément arrêté pour pouvoir faire face au garçon qui le dévisageait déjà. Elle fit des pas les plus petits pas possibles avant de poser sa main sur l’épaule du garçon avant de murmurer d’une toute petite voix à son oreille.

-          Touché ! C’est toi maintenant !

Elle laissa son frère se tourner vers elle avant de rire en le voyant croiser les bras, comme le jeune enfant qu’il était. Il boudait, prétextant qu’elle avait triché. Isaline leva alors les yeux au ciel et lui déclara d’aller se cacher pas très loin et qu’elle compterait jusqu’à 100. Raphaël retrouva immédiatement le sourire et partit en courant avant de crier qu’elle ne savait même pas le faire, ce qui était faux. Elle savait et son frère était au courant, il aimait juste l’embêter sur tous les sujets possibles. La petite fille n’en disait rien, elle ne lui disait jamais rien.

Elle reporta alors son attention vers le garçon qui n’avait toujours pas bougé et qui avait suivi toute la chamaillerie entre les deux enfants. La blonde le regarda dans les yeux. Elle posait toujours son regard de cette façon vers les autres. C’était un automatisme qu’elle avait appris seule depuis très longtemps et elle n’arrivait pas à en démordre.

-          T’as pas l’air heureux dans la vie. Et c’est triste d’être malheureux. En plus, il fait du soleil aujourd’hui ! T’es tout seul ? Tu veux jouer avec nous ?

A vrai dire, ses parents ne lui avaient jamais vraiment appris à ne pas parler aux inconnus. Alors, elle se fichait bien de savoir à qui elle parlait. Elle n’aimait juste pas voir les autres malheureux. Et cela n’avait pas l’air d’aller bien dans sa vie. Isaline détestait cela. Même pour une enfant. Et pourtant, elle n’était pas bien heureuse dans la sienne, bien au contraire. Mais elle insistait pour penser le contraire.

Même à 10ans, Isaline était déjà grande. Elle surplombait le monde, ses cheveux volants toujours autant grâce au vent. Ils volaient. Elle volait aussi. Vers son destin. Vers d’autres chemins. Isaline s’envolait loin de sa vie, loin de tous ses ennuis.
 
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MessageLun 2 Avr - 17:48


 
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L’enfance. Une douce note d’insouciance. Une berceuse innocente, une mélodie calme qui nous porte telle une brise légère. De sa présence nous montre mille et une splendeur, émerveille chaque coeur. C’est un court, une rivière qui s’écoule lentement, brillant à la lueur du soleil en un spectacle sans pareil. D’une candeur plus pure que la pureté même, on boit cette source de jeunesse, beauté gracieuse qui nous accorde cette insouciance si singulière. Que l’on aimerait être doté une nouvelle fois de ce cadeau des cieux, trésor insoupçonné qui illumine maintes histoires. La légèreté de l’ignorance, ce privilège incroyable que ces petits êtres n’ont aucune conscience. Un droit semblant si simple d’un premier abord et qui pourtant, détermine l’ensemble d’une vie. L’insouciance. Comme j’aurais aimé garder ce soupçon de rêve, cette douce sensation de ne rien savoir du monde qui nous entoure. De découvrir que cette singulière planète n’est pas synonyme d’atrocité et de vallée infernale, sinueux chemin menant à une fin inévitable. Dans la fleur de l’âge, on s'épanouit dans un monde que l’on apparente à une douce fleur, berçant en son sein le coeur d’un âge florissant.

Quant est-il de la noirceur de cette terre ? Rêve, doux rêve, prendrais-tu la forme d’un cauchemar ? Quand jeunesse s’apparente à trahison et violence que reste-t-il à tirer du bonheur futile que cette vie dite merveilleuse peut nous offrir ? Que peut-on faire à part subir les intimidations de plus grands hommes que soit ? Homme. C’est bien là un terme étranger à cet hostile personnage, animal bestial qui s’accapare ce prestigieux nom, cette particule. On avait sali cet estime, revendiqué par tous les noms cette humanité. Et la jeunesse s’était écoulée. Avait suivi son court, porté par le vent aux côtés des feuilles mortes. Une enfance noircie par une atrocité qui ne devrait être le quotidien d’aucun enfant. Rabaissé, humilié, violenté, sont parfaits synonymes de ma jeunesse qualifiée par beaucoup “insouciante”.

La vue de cette jeune enfant m’inspirait le dégoût. Que pouvait-elle bien penser de la tristesse ? Qui prétendait-elle être pour prendre part à ma misère ? Un coup de vent ébouriffa mes cheveux bruns déjà en bataille. Une brise fraîche, glacial même. Un frisson s’éternisa sur ma nuque, rendant l’instant interminable. Des pensées plus sombres les unes que les autres me brutalisaient, c’est un combat à forces inégales. Une lutte sans fin où je n’avais que mes larmes pour me réconforter, pour me noyer dedans et en finir avec cette souffrance. Pâmoison. Mon esprit lui même semblait se révolter contre ces tourments infâmes. Vertige. Le sol me semblait bien haut, si proche et pourtant si loin. Je tombais aux pieds de la blonde, manquant d’air. Semblais-je alors plus Homme que mon géniteur ? Dans la plus pure des lâchetés, pensais-je être intouchable ? Moi qui n’avais jamais goûté à ce bonheur, ni jamais effleuré les doux attraits de l’amour d’un parent. Il ne me restait plus grand chose, il est vrai.

Je repoussais maladroitement l’enfant, seule chose à présent que ma vulgaire personne semblait être capable. Faire fuir. De par la laideur repoussante de mon caractère, pourri et perverti par la violence et l’avidité humaine. Toujours plus. On en voulait et on redemander au lieu de se contenter simplement d’une vie morne et banale. Mais quelle simple demande qu’un soupçon de joie dans ce vil décor ? Étais-je réellement le fautif de cette absurde mascarade ? Mon esprit malade se torturait alors en maintes questions et reproches. J’étais là, comme le plus affreux égoïste que la terre n’eut jamais connu, à me lamenter d’une vie que d’autres auraient envier. Mais qui ? Qui serait assez désespéré pour tenter de s’agripper à cette parcelle fétide et ravagée de ce qu’il restait de ce pauvre monde. Dans un élan de détresse, je relevais doucement le chef puis d’une voix presque suppliante et ébranlée par les émotions, je murmurais en un souffle.

-Sauvez-moi ...



 
 
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MessageLun 25 Juin - 12:58

Le vent nous portera

Morgan Collins et Isaline Sangster


Isaline fixait de ses grands yeux bleus l’homme devant elle. Du haut de son jeune âge, elle ne se rappelait pas avoir vu quelqu’un d’aussi triste. Le garçon semblait véritablement au bout du bout et elle s’en rendait bien compte. Elle savait qu’il ne s’agissait plus de jouer à cet instant précis. Alors elle savait qu’elle ne devait plus vraiment être une enfant à cet instant précis, qu’elle devait laisser courir son jeune frère un peu plus loin tout en essayant de ne pas penser aux futurs reproches et coups qu’elle allait prendre. Elle déglutit rapidement à cette idée et essaya de se demander si cela en valait la peine. Si avoir autant mal pour un inconnu était important. Mais du haut de ses 10ans, Isaline pensait que la réponse était affirmative. Elle avait foi en l’humanité, et rêvait toujours de rencontrer des gens heureux et bienveillants. Elle se disait que des tas de personnes méritait des vies bien meilleures et que si personne ne se mettait au travail, alors il n’y aurait que plus de mal encore. Isaline ne voulait pas souffrir davantage. Son maigre corps ne tiendrait pas le coup déjà qu’elle manquait de s’envoler au moindre coup de vent.

Un terrible vent soudainement devenu frais qui lui fit presque froid dans le dos. Elle frissonna un peu et serra ses bras contre elle pour se réchauffer. Mais surprise, elle arrêta bien vite ses mouvements à la vue du jeune homme qui tombait à ses pieds comme si toute force l’abandonnait. Isaline en fut presque désemparée. Et parla beaucoup plus fort qu’elle ne l’aurait dû. Tout cela pour lâcher un « NON ». Un « non » puissant qui lui sortait du cœur et qu’elle n’avait pas vu venir.

Tomber ainsi révélait de la défaite pour la jeune enfant. Et on ne devait pas perdre. Pas abandonner. Pas se relâcher. Il fallait trouver la force, dans n’importe quel endroit, mettre le genou à terre, puis pousser sur son pied pour sauter plus loin encore. On ne devait pas s’enfoncer. Autrement, beaucoup auraient déjà perdus la vie. Dont Isaline…

Elle ne savait pas véritablement si elle était à sa place lorsque le garçon la repoussa en arrière. Elle trébucha à cause de son manque d’équilibre et se retrouva rapidement à genoux également pour lui faire face. Elle entendit un « sauvez-moi » lâché dans un souffle. Isaline frissonna une seconde fois tout en sachant qu’il ne s’agissait pas du vent. Son cœur d’enfant se serrait. Elle posa ses mains sur l’un des genoux de son camarade de misère avant de se reculer un peu. Elle voulait récupérer son attention.

Elle se mit en tailleur avant de prendre la parole tout en se tenant bien droite, comme s’il essayait de se faire passer pour plus grande qu’elle ne l’était réellement.

- Mon frère, il adore quand on lui raconte des histoires. Et je sais que t’es pas mon frère parce que t’es quand même beaucoup plus grand. Mais moi, j’aime bien les raconter…

Elle nettoya le sol de sa main encore propre et poursuivit son monologue en prenant un bout de bois qui traînait là. Elle traça par terre des croix pour désigner des étoiles.

- Alors, on va dire que ça, c’est des étoiles. Et nous, on est des bergers. Avec des moutons et pleins d’autres animaux, même que…et bah…on a un mouton qui s’appelle…hm…Cannote. Et donc le berger il travaille beaucoup beaucoup. Il fait tout pour rester en vie, parce qu’il sait que quelque chose de génial va arriver. Il conduit ses moutons tous les jours dans les prés, et il les surveille. Chaque jour. Toute l’année. Parce que c’est comme ça qu’on fait quand on est berger…Enfin, je sais pas mais dans l’histoire si. Et les bergers, ils ne se rendent pas compte de tout ce qui va se passer parce que sur Terre, ils sont tout petits. Si petit que c’est ridicule. Mais les bergers, ils doivent savoir des trucs qui font que tous les matins, ils retourneront avec Cannote dans les prés. Il faut juste qu’ils trouvent des choses qui les font se lever le matin et coucher le soir. Et c’est pour ça que les étoiles, elles existent.

Elle entoura alors les étoiles avec son bout de bois, concentrée dans son flot impressionnant de paroles.

- Elles existent pour que tous les matins, les bergers puissent savoir pourquoi ils se lèvent et pourquoi tous les soirs, ils savent pourquoi ils vont se coucher. Les bergers, ils doivent suivre les étoiles et y croire très fort parce que sans les étoiles, ils seraient tristes. Les étoiles elles te permettent de faire des vœux. Et quand tu n’y crois plus, le vœu ne se réalise pas. Alors que sinon ça peut exister. Et en plus, elles te gardent en vie. Elles te surveillent pour que après, tu sois heureux. Les étoiles, elles sont gentilles et c’est pour ça que tous les bergers doivent suivre les étoiles. Et je sais que ça existe parce qu’il y a l’étoile du berger. Alors, pour que tu sois pas triste, tu dois trouver ton étoile et comme ça tu iras mieux.

Isaline avait fermé les yeux à la fin de son histoire, une légère larme commençait à couler le long de sa joue et elle entreprit rapidement de la chasser. Une fille ne pleurait pas. Isaline ne pleurait. Elle ne voulait pas paraître faible. Alors elle fixa encore le garçon dans les yeux, un regard bien loin d’être enfantin.

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MessageSam 30 Juin - 23:06


 
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Et un “non”résonna dans ce silence mélancolique. Malgré le fait que ma vulgaire personne l’avait repoussé, l'enfant s'était rapprochée, était tombée à terre comme dans dans continuation de ma chute funeste tandis que je l'avais repousser sans grande finesse. Cependant, c'était bien une étoile qui s'éteignait en ce jour sombre. Elle qui avait pu briller par un miracle soudain, aujourd'hui se fanait en une tristesse désespérante. Adieu mille et un éclat de lumière diaphane qui brillaient dans le ciel en une parade des plus spectaculaires. Bienvenue aux ténèbres et à la brume épaisse du chagrin, des abysses de la noirceur du coeur. Ah ! Quelle est belle cette jeunesse, enfance moisie par la terreur ! Et voilà que la jeune blonde posait une de ses frêles mains sur mon genoux. Et les larmes, odieuses larmes, mégères défaitistes, roulaient avec leurs gros sabots sur mes joues pour venir s'écraser dans leur chute finale sur mes poings crispés. Je me sentais misérable, déchu et bas. La défaite m'avait atteinte en une flèche dévastatrice et ce, en plein coeur. Morgan Collins était tombé en cet instant et l'once d'espoir qu'il avait pu avoir dans le passé semblait s'être évaporée à la seconde où il avait porté son premier coup. Il n'y avait hélas plus aucuns doutes sur la question. J'étais aussi sale que mon père.

Cauchemardesque comme idée qui venait trotter dans ma tête telle une sonnerie insistante et constante. Mais c'est là que je fus surpris, stupéfait à vrai dire. La droiture de l'enfant qui se tenait à présent devant moi, telle une sentinelle aussi douce qu'un début de mai. Je lui avais fait mal ? Dans ma rage démesurée sur les méfaits du monde, je l'avais blessé ? Repoussée comme je savais si bien le faire ? Allait-elle dans ses mots de fillette, me traiter de tous les noms qu'elle connaissait ? Dans son langage encore pauvre allait-elle m'accuser de mes actes ? Et cette dernière n'aurait alors aucun tort. Mais à ma grande surprise, ce fut en une extrême douceur que la petite blonde fit preuve d'une maturité hors du commun. Je fus stupéfait, sans mot tandis qu'elle me contait dans ses mots l'histoire de la vie. Ses mots étaient si distincts, poétiques même qu'il m'en donnait les larmes aux yeux de nouveau. Je l'écoutais silencieux tandis qu'elle dessinait de petites croix dans la terre. Les étoiles. Et j'étais là, à écouter la beauté de ses paroles, sans pouvoir articuler un seul mot tant ma gorge était nouée. Il me fallait un but. Une cause pour me lever le matin et me coucher le soir.

- Et si moi … je n'ai pas d'étoiles ? fis-je, la voix encore tremblante, particulièrement ému par ses dires.

Elle me dit alors qu'il fallait que je trouve cette étoile. Je continuais de pleurer, en toute humilité sans prendre le temps de chasser ces dernières. Ces temps étaient révolus. Quand bien même j'aurais fait déguerpir ces dernières, le mal était fait et j'avais faibli. A la fin de ses sages paroles, avant que la blonde ne chasse ses propres larmes, je remarquais ces dernières couler lentement sur les joues de l'enfant. C'est à ce moment précis que je compris. Que je compris qu'elle aussi avait dû vivre des atrocités pour parler avec autant de maturité et de sagesse. Tristement, je la regardais, incapable de stopper ces perles qui brillaient au coin de mes yeux, montrant alors la faiblesse de l’Homme. C'est bien la famille qui nous fait le plus de mal. Jamais quelqu'un d’externe ne m’a autant blessé que mon paternel. Aussi bien moralement que physiquement. C'est alors, en un courage que je ne me serais plus jamais cru capable, que j’essuyais du revers de ma veste mes larmes encore salées. J’articulais alors, en un effort remarquable ces quelques mots.

- Tu as trouvé ton étoile, toi ?...

De toutes les personnes à qui j'ai pu me confier, celle-ci était si différente. Elle semblait avoir enduré beaucoup de malheurs pour son jeune âge et mes sentiments s'étaient transformés, passant du dégoût à de l'admiration pour la maturité de la blonde. Comme quoi l'horreur et l'atrocité se trouve dans chaque foyer. Et cela ne me rassurait guère. Ma mine devait être bien sombre en cette heure, car les temps l’étaient aussi. La réponse à la question que nous attendions tous les deux était l'identité de mon étoile. Une énième larme s’échappa du bleu de mes yeux, comme une mer qui déverse une rivière, au contraire des instances et du court du monde. Rouler à contre sens et s'occuper de nos étoiles. Et puis suivre cette voie en nos rôles de berger. Et dans quel but ?


 
 
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