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[Abandonné] Une rencontre, un souvenir (Mahree ft. Isaac)

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MessageSam 24 Jan - 20:27

Une rencontre, un souvenir
Isaac ∞ Mahree



L’air était saturé de négativité. S’en devenait presque étouffant. Et pourtant, toujours souriante, Mahree faisait de son mieux pour mettre de côté ses appréhensions. elle se doutait bine qu’un jour cette tension perpétuelle exploserait comme une bombe et qu’une véritable révolte se déclencherait. De quel côté serait-elle ? Pas de Jonas, c’était certain. Mais il était facile de faire des suppositions à partir du moment où la situation n’était pas encore d’actualité. Pourtant, le coeur de la jeune asiatique chavirait irrémédiablement à chaque fois qu’elle s’imaginait ce qui se tramait dans l’ombre. Elle était prête à lutter pour ses idées, car elle avait toujours été comme cela, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir peur. Parce que c’était toujours ce que lui inspirait l’inconnu.
Les journées se ressemblaient toutes. c’était peut-être ça le plus dur. Mis à part quelques rencontres qu’elle avait faites ou encore le jour où elle avait pu recevoir son mouchoir, elle restait à l’infirmerie, soignait avec le plus de professionnalisme les autres Blocards puis allait se coucher, éreintée, après un repas bien mérité. Elle avait trouvé sa place parmi les Medjacks, elle le savait bien et ne se voyait pas ailleurs. Pourtant, elle trouvait que cette vie était devenue une routine difficile à assumer. C’était parfois un peu long, répétitif, mais souvent la souffrance baignait les gens dans une réelle humanité. C’était à ce moment-là où ils étaient les plus touchants. Ces blocards grands et forts, lorsqu’ils étaient blessés, ne devenaient que des êtres humains. Ils n’étaient ni des Sarcleurs, ni des Coureurs, juste des personnes. La souffrance faisait fondamentalement oublier le bon sens, les apparences. Mahree aimait voir cette part d’eux.
Aujourd’hui était une journée de plus. Mahree était arrivée un peu plus tôt ce matin pour nettoyer et mettre de l’ordre dans la réserve. Chacun devait s’impliquer pour le bien être de tout le monde. Cela en faisait partie. Le ménage n’avait pas été bien long, car les lieux n’étaient pas ce qu’il y avait de plus imposant. C’était là le plus amusant. Les nouveaux arrivaient les uns après les autres, la famille s’agrandissait. Et pourtant, tout était profondément familial. confiné, simple. Sans prétention. Et de toute manière, la prétention aurait été d’une grande bêtise dans le Bloc. Quand elle eut vérifié le bon classement de tous les produits dans la réserve, elle revint au coeur de l’infirmerie. Personne. Bien entendu, c’était sans doute encore trop tôt. Ce silence l’imprégna des pieds à la tête. Elle n’avait plus l’habitude d’apprécier ce calme, car il était devenu plus que rare. Elle alla s’asseoir sur une chaise rudimentaire et regarda tout autour d’elle. Il était de bon ton d’entretenir cette tranquillité en se plongeant elle-même dans un mutisme religieux. C’était une infirmerie dont personne n’aurait voulu. Mais cela leurs suffisaient. Les Blocards s’étaient fait violence pour faire avancer cette mini-communauté. Ce bois partout, cette odeur de terre, ces ustensiles usés. rien n’était neuf mais tout était beau. Parce que tout était le fruit de leurs efforts.
Mahree se souvenait du début. Elle se remémorait souvent ses premiers sentiments, mais aussi des premiers jours. Ceux où elle avait du tout apprendre, tout accepter. S’insérer. Parce qu’elle n’avait pas le choix. Au Bloc, on ne faisait pas dans la dentelle. Elle s’était fait violence, avait beaucoup observé, s’était faites toute petite. Sauf le premier jour. Ce fameux jour où elle avait eut vraiment peur. Elle se souvenait encore de ce sentiment infernal, cette tourmente glacée qui s’était emparée d’elle lorsqu’elle avait comprit qu’elle n’avait même pas les bases de son identité. Qu’elle ne connaissait pas son propre prénom. Elle ressentait encore son corps vibrer, alors qu’elle avait préféré rester allongée, les yeux clos, la gorge brûlante, le temps de réfléchir. Et elle s’était levée d’un seul geste, parce que la panique avait été plus forte que la prudence. Assise sur le bois dur, Mahree eut un sourire à l’évocation de ce souvenir. Tout cela était tellement ironique. La détresse avait eu raison d’elle et elle s’était emportée comme jamais elle ne l’avait encore fait. Ou du moins comme jamais depuis qu’elle était ici. Car il ne fallait pas oublier que sa mémoire était aussi vierge qu’une page blanche. Et c’était tellement inique. L’avait-elle mérité ? Avait-elle faut du mal à quelqu’un ? Avait-elle fauté ? Cette interrogation muette la plongea dans une vague d’hilarité. Elle ? Faire du mal à quelqu’un ? Cela ressemblait à un jugement démunit de toute raison.
Et ça l’était. Elle en était profondément persuadée. Seule une très bonne raison aurait pu la pousser à faire du mal. Mais elle doutait réellement d’avoir été confrontée à une situation comme celle-ci. On en voyait cela que dans les films.
Et puis elle repensa à sa situation actuelle et pensa qu’elle aurait tout aussi bien pu faire l’objet d’un film, en y ajoutant deux trois intrigues supplémentaires. Rien n’était donc impossible. Elle n’était peut-être pas la bonne personne qu’elle croyait être. Elle n’était peut-être rien de plus qu’une délinquante.
Elle entendait le vent frapper le bois et secouer les arbres. Les murs étaient fins ici, et il n’était pas rare de se laisser bercer par ces manifestations du temps. Mais c’était reposant avant une journée qui promettait d’être harassante. Lorsqu’elle se leva, ce fut pour aller récupérer sa blouse blanche. Elle la regarda pendre à son porte-manteau et eut à nouveau un sourire. Elle était fière d’être parvenue à devenir la Medjack qu’elle était. On lui avait mit des bâtons dans les roues et pourtant elle avait atteint son but. Peut-être n’était-elle pas si fragile que cela après tout ?
Elle enfila le vêtement et y glissa son mouchoir. Elle ne le quittait plus depuis qu’elle l’avait récupéré dans ce vieux carton abîmé.
Elle entendit dans son dos la porte s’ouvrir. Elle afficha une mine réjouie et se retourna pour saluer le Medjack en question… une Medjack en fait. La journée débutait donc officiellement. Il était temps de reposer les pieds sur le sol glissant du sens des réalités.
La journée passa vite, comme d’habitude. Mahree avait la sensation d’être au Bloc depuis si longtemps déjà… Et pourtant, seulement deux mois la séparait de cet angoissant voyage dans la boîte. C’est fou comme le temps pouvait passer vite.
Ce ne fut que le grognement de son ventre qui l’incita à regarder l’heure. La journée avait littéralement défilé. Quelques points de sutures, un fiévreux, des infections (elles étaient malheureusement assez fréquentes au Bloc), une entorse, quelque éraflures et un malade imaginaire. c’était lassant de prendre soin de gens qui ne voulaient en fait que prendre un peu de temps pour eux. Il n’y en avait pas beaucoup mais c’était bien suffisant pour embêter la jeune fille.
Il ne restait que deux heures de service. Du moins officiellement, les Medjacks faisaient des relais et au besoin ils restaient plus tard. Cela ne dérangeait pas Mahree à partir du moment où on ne l’empêchait pas de manger : c’était un point avec lequel on ne pouvait pas négocier, qu’importe l’argument. Elle avait besoin de ses trois repas par jour, besoin de son petit moment de paix, de sentir la nourriture à l’autre bout du réfectoire. Et tout le monde l’avait compris d’ailleurs.
Ils eurent même droit à un scandale en plein milieu de l’infirmerie. Les sourcils froncés, Mahree se retourna vers ses collègues et en vit deux, des garçons, se diriger vers le pauvre Blocard qui bavait et hurlait de douleur en les menaçant de les planter s’ils ne s’occupaient pas de lui tout de suite. Soupirant, Mahree retourna à son travail et banda l’épaule ouverte de sa patiente tout en la rassurant quant à sa blessure. Parce que c’était encore ce qu’elle faisait le mieux… Parler avec les gens, les rassurer. Quand elle eut terminé de panser la brocarde, elle eut même droit à un sourire. Un de ceux qui font chaud au coeur et calme tous les maux.

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Isaac Welligton


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MessageMar 27 Jan - 19:33

Quand la douleur devient folie... × ft. Mahree & Isaac
De la brume. De la douleur. Des hurlements. Mes hurlements. Mes hurlements qui résonnaient dans la pièce entière sous le regard des autres. Le sang coulait à flot. Je le sentais. Ce liquide rouge et épais qui traversait mes vêtements. Tout tournait autour de moi. Une folie meurtrière m'emportait. Cette peine si grande, que la sentir me rendait complètement furieux. Je ne pensais qu'à cette coupure, cette entaille qui se dessinait sous ma peau. La profondeur. Rien que le fait de la deviner, l'hystérie montait en flèche. J'allais mourir. Mes forces se faisaient de plus en plus faibles, elles s'évaporaient tout comme ma vue qui me laissait à présent juste entrevoir les lits blancs de l'infirmerie. Mon poids s'écroulait, je n'arrivais même plus à le soutenir. J'étais conscient et plutôt trop même. Je ressentais la moindre peine. Des bras autour de mes épaules me retinrent avec plus de force cette fois-ci. Mes coéquipiers qui m'avaient accompagné jusqu'ici. Je glissai. Je voulais que l'on m'apaise. Je fis un scandale. Je voulais que l'on s'occupe de moi pour guérir cette blessure, afin de ne plus sentir ce feu qui me rongeait. Je les menaçai même de les attaquer avec ma dague s'ils ne le faisaient pas. J'étais totalement taré. Je ne me reconnaissais même pas et faisait abstraction à leur visage désemparé. Je me faisais peur. Le Isaac qui me contrôlait m'effrayait, me terrorisait. C'était trop. Puis je me pliai en deux de douleur, je tombai à genoux par terre. Des medjacks virent me relever, me portèrent et me firent allonger dans un lit. Elle était blonde. Une grande. Je ne l'avais jamais vu. Au loin, j'aperçus une petite fille aux longs cheveux noirs, pas plus grande que 1m60 environ. Elle me disait vaguement quelque chose. Mon regard se reconcentrai sur la blonde. Je paniquai. Elle tenait une aiguille. Je me mis à trembler encore plus, soudainement pris de frayeur. Je n'aimais pas ça. Elle tentait de me calmer, mais cela ne me fit rien, au contraire. Je voyais qu'elle s'approchait dangereusement de mon bras. Oh mon dieu, je ne voulais pas. Puis, je ne vis plus rien.

                                                         

   ***


Crasssh ! Je me revoyais m'affaler de douleur sur le sol. On ne m'avait pas loupé cette fois-ci. L'horreur. Tout était sombre et glacial. Je me sentais au fur et à mesure défaillir. Que m'arrivais-il ? Je me traînais jusqu'à la sortie, le plus rapidement possible. Ma trappeuse n'avait rien, mais moi je ne savais plus très bien ce qu'il m'arrivait. Des gars, presque aussi grands que moi virent me chercher, je m'appuyais à eux, soulagé. Je continuais à me tenir la hanche, là où ma blessure se cachait.

                                                   

         ***


La lumière. Le bruit. Je pouvais les distinguer de nouveau. J'ouvrai les yeux. J'avais dû perdre connaissance. La douleur, la faiblesse et l'angoisse ne faisaient jamais bon ménage ! Une petite fille aux longs cheveux se tenait à côté de moi. Ce n'était plus la blonde à présent, mais la petite que j'avais aperçu. Ma hanche. Pas soignée. Combien de temps m'étais-je endormi ? Deux minutes ? Peut-être le temps de me calmer. Elle allait me guérir. J'avais un peu de mal à garder les paupières bien ouvertes, mais je me concentrai tout de même sur son visage. Il m'était légèrement familier. Ce petit visage innocent laissait y deviner de la douceur et un calme apaisant. Mais pourtant, cela ne collait pas dans mon esprit et mes souvenirs bien flous. Je me rappelais brièvement d'un scandale lors de l'arrivée d'une nouvelle ? Était-ce cette fille en question, ou la mémoire me jouait des tours ?

Puis, je fus pris d'énormes regrets. La culpabilité me rongeait. Je me revoyais menacer ces pauvres gens qui n'avaient rien demandé. Les medjacks devaient être probablement une des classes où se trouvaient les personnes les plus douces et remplis d'amour. J'avais honte. Si Leah m'avait vu... Qu'aurait-elle pensé ? Elle ne m'aurait sûrement pas reconnu. Je la comprenais.

En plus de la douleur, mon cœur se serrait de frayeur. Et si l'on allait me rejeter parce que j'étais à moitié fou ou que j'avais dit des menaces ? Mon pouls augmentait dangereusement, je recommençai à bouger, le rouge me montait jusqu'aux joues, l'angoisse me terrorisait. Si je ne calmais pas, j'allais avoir le droit à une autre aiguille, ce qui était très probable vu mon état. Curieusement, je paniquai moins à l'idée que ce soit la petite qui le fasse. Des mots voulurent sortir de ma bouche, mais tout ce que j'arrivai à sortir furent :

- Je.. Je suis navré...

La désolation s'emparait de moi aussi vite que la douleur était venue. J'étais dans la peau d'un monstre. Comment avais-je pu penser une seule seconde que j'allais blesser des gens voir pire ! La peine, la peine m'avait rendu comme cela, ce n'était pas de ma faute. " non.. Ce n'est pas de ma faute..." , pensais-je.

Un faible écho dans la pièce résonna. Je l'avais dit sans même m'en rendre compte à voix haute. Puis, même si ce n'était pas grand-chose, je tentai de saisir doucement- afin de ne pas lui faire peur- la main de la petite medjack. J'esquissai un petit sourire malgré ma difficulté à ne pas me crisper en deux sous la douleur.


   
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MessageDim 15 Fév - 4:02

Une rencontre, un souvenir
Isaac ∞ Mahree


Quand sa patiente s’en alla, Mahree se retourna vers le jeune homme qui avait apparemment perdu ses esprits. Elle resta muette, immobile et se contenta de contempler la scène. Il venait de tomber à genoux, emporté par la douleur. Autour d’eux, tous les patients et les Medjacks lançaient des coups d’oeils inquiets au garçon. Certains éprouvaient peut-être de la compassion, d’autres devaient être sur leur gardes. Un blocard aux cheveux longs et à la silhouette osseuse lança une réplique singlante à propos du fait que tout le monde devait attendre son tour et que s’il fallait jouer la comédie ou mimer la folie pour passer devant les autres, lui aussi en était capable. Soupirante, Mahree longea la file, prenant bien soin de distinguer les blessures les plus graves d’un coup d’oeil rapide. Elle faisait toujours passer en priorité ceux qui souffraient le plus, ou dont la blessure nécessitait des soins rapides. C’était la philosopie de tout personnel soignant et également celle des Medjacks. Une coupure au doigt pouvait attendre face à un bras cassé. Son regard s’arrêta sur une Sarcleuse (à en juger par ses mains pleines de terre) qui avait une entaille à l’arcade et un énorme hématome.
Quand elle passa devant le garçon qui s’était insurgé l’instant avant, il se permit d’en rajouter une couche  en signifiant que les Medjacks devraient plutôt prendre les gens par ordre d’arrivée et que c’était un scandale de ne pas procéder de cette façon. Mahree se contenta de lever les yeux au ciel et de soupirer lourdement pour faire comprendre son agacement. Un collégue Medjack s’empourpra en promettant au garçon de le faire passer en dernier s’il continuait. L’autre ne dit plus un mot.
Mahree s’occupa donc de la jeune femme avec le plus de soin possible. Sa patiente n’était pas ce qu’il y avait de plus bavard, mais au moins elle était souriante. Elle était en train de panser sa blessure quand une collégue blonde l’interpella en lui tapotant l’épaule. Mahree releva les yeux vers elle et l’interrogea du regard. Cette dernière lui demanda si elle pouvait s’occuper du garçon qui avait basculé dans une crise de folie à sa place car elle devait s’occuper d’une blocarde qu’elle suivait depuis une semaine pour une blessure profonde à l’abdomen. Mahree acquiesça avec un sourire bien qu’elle se demanda ce dont le garçon était capable. Sa collégue lui expliqua les procédures médicales qu’elle avait faites sur lui puis s’en alla avec un sourire. Mahree termina de s’occuper de la patiente et se releva. Puis, elle regarda le blocard allongé dans le lit et s’approcha de lui. Comme indiqué par sa collégue, elle lui avait injecté une toute petite dose de tranquilisant. Le regard de la jeune fille se dirigea vers la marre de sang sur la hanche du garçon. Sa collégue avait tiré un rideau autour de lui et Mahree comprenait maintenant pourquoi. Elle revint donc sur ses pas et tira sur le bout de tissu réche pour accorder un peu d’intimité au garçon. Sa collégue avait locialisé sans mal la blessure à la hanche et elle avait découpé son pantalon et ses sous-vêtements pour pouvoir s’occuper de la blessure. Les vêtements découpés et couverts de sang trônaient dans la poubelle. Pour accorder un peu d’intimité au garçon, sa collégue avait recouvert toutes les zones intimes d’un drap. Mahree trouvait ça bien. Elle aurait apprécié qu’on lui accorde ce genre de traitement à elle aussi dans une situation similaire. Elle s’approcha donc du garçon, recouvrit ses jambes d’une couverture fine et inspecta sa blessure. En fait, elle était recouverte d’un pansement provisoire que sa collégue avait applqiué pour limiter le saignement le temps que Mahree vienne. L’asiatique alla se laver les mains et les avants-bras soigneusement puis se mit des gants pour plus d’hygiène. Elle retira ensuite le pansement qu’elle jeta à la poubelle et inspecta l’entaille relativement profonde. Le souci fut qu’elle continuait de saigner. Alors, elle se redressa et à l’aide d’un linge propre elle fit pression sur la blessure pour compresser la plaie et calmer le saignement. Elle ne pourrait véritablement agir avec précision une fois que cela serait fait. Mais si le saignement durait plus de quinze minutes elle serait dans l’obligation de faire quelque chose car la santé du patient déclinerait à vitesse grand V.

Mahree n’avait pas prit trop le temps de regarder le garçon et de voir si elle le connaissait. En voyant le pansement rouge de sang, elle avait estimé avoir plus urgent à faire. Elle appuyait sur la hanche de ce garçon et cela nécessitait déjà beaucoup trop de constance pour qu’elle se concentre sur autre chose. Il ne fallait pas non plus oublier que Mahree n’avait pas beaucoup de force et que lorsqu’elle l’utilisait, elle la perdait rapidemment et se fatiguait beaucoup. Et pour comprimer un saignement il était nécessaire d’appuyer un minimum.
Elle attendit ainsi un petit moment jusqu’à ce que de petits tremblements dans les bras la prenne. Elle estima qu’il était donc temps de regarder à nouveau ce qu’il en était de la blessure. A son grand soulagement,  lorsqu’elle retira le linge, le saignement s’était calmé. Avec un petit sourire, elle se pencha alors sur l’entaille pour l’examiner au mieux. Il semblait que les bords de la plaie étaient relativement lisses, mais ils étaient éloignés l’un de l’autre. La blessure suintait la douleur et elle était enflammée. Mahree prit l’intiative dans un premier temps de rincer la plaie à l’eau claire. Puis, elle nettoya les contours avec une solution nettoyante. La jeune fille ne vit pas tout de suite que le garçon s’était réveillé. Elle continuait de le soigner scrupuleusement, trop concentrée par sa tâche pour laisser n’importe quel paramètre extérieur interférer. Ses yeux étaient fixés sur la blessure et au fur et à mesure de ses mouvements, elle faisait abstraction totale de l’extérieur. Ce n’est que quand elle vit le bassin du garçon bouger qu’elle fut prise d’une telle surprise qu’elle se redressa précipitamment en lâchant un cri. Une main sur la poitrine, elle tenta de se calmer, honteuse de s’être exposée comme ça. Elle sentait son coeur tembouriner rageusement dans sa poitrine et elle expira doucement pour le calmer. D’un geste, elle se rapprocha de la table d’examen en lançant un regard au garçon. Elle s’excusa platement, consciente de la surprise qu’elle avait pu provoquer en criant comme ça.

«Je suis désolée ! J’étais tellement concentrée que je n’avais pas vu que tu étais réveillé !»

Le rouge aux joues, elle tenta d’afficher un sourire mais elle n’était pas complètement tranquille cependant. Après tout, il avait menacé de les planter une quinzaine de minutes avant. D’ailleurs, sa collègue lui avait fait promettre de se manifester s’il y avait le moindre problème avec lui. Pourtant, quand elle le regarda vraiment, les yeux dans les yeux elle se sentit plus calme. Il n’avait pas l’air méchant, il avait même quelque chose de curieusement famillier. Il s’excusa calmement, détâchant bien chaque mot. Mahree savait qu’il ne s’excusait pas de lui avoir fait peur mais bel et bien de sa réaction à son arrivée. Il semblait avoir mal, mais il était plus calme à présent. Et Mahree, pleine de compassion, ressentait qu’il était sincère. Il n’avait pas l’air d’un fou, mais la douleur l’avait sans doute momentanément fait perdre la raison. Elle pouvait le comprendre, car cette blessure semblait fort douloureuse. Même si ça ne justifiait pas des menaces... Mahree détestait les menaces. L’idée même que l’on puisse penser attenter à la vie d’autrui la répugnait. Et pourtant, cette fois-ci, elle décida de faire confiance à son instinct. Ce garçon n’était pas mauvais, au contraire. Il avait juste perdu l’esprit un moment... Cela pouvait arriver à n’importe qui. Et puis elle décelait dans ses yeux la peine que sa réaction lui causait. Il se punissait bien assez tout seul pour qu’on n’en rajoute. Après tout, il n’avait fait de mal à personne.

Elle fut par contre relativement étonnée de sentir une main toucher la sienne. Elle baissa les yeux mais ne bougea pas. Il lui prit la main et lorsqu’elle releva la tête, il affichait même un sourire. Mahree le voyait suer à grosses gouttes. C’était souvent une réaction provoquée par la douleur et Mahree baissa instantanément la garde. Elle lui accorda un sourire rassurant et serra amicalement la main du garçon pour lui témoigner son soutien.. Quand elle entendit des pas précipités se diriger vers eux.
Lorsqu’elle entendit le grincement caractéristique du rideau que l’on tire sur sa tringle, elle lâcha la main du garçon et se retourna vers un de ses collégues. Un garçon qui avait installé le patient sur son lit après sa crise. Il était grand et barraqué, le visage doux. Ses cheveux bruns contrastaient avec un visage profondément enfantin et viril à la fois. C’était le genre d’individu qui nous intrigue par un physique particulier mais agréable. Un autre Medjack se tenait derrière lui. Il était plus petit et plus chétif, mais il affichait une expression qui signfiiait qu’il ne fallait pas le chercher.

«Il y a un problème ici ? Mahree, ça va ?»

Il lui semblait que son nom était Jaimie ou James. Elle n’en était pas sûre mais fut flattée qu’il se souvienne du sien.

«Oui, tout va bien, pourquoi ?»

Sa question était sincère. Elle se demanda bien pourquoi ils débarquaient soudainement comme ça, comme s’il y avait un danger iminent. Puis, elle se souvint qu’une minute auparavant, elle avait crié. Elle fit  un sourire pour calmer ses collègues mais le brun lui fit un signe de venir avec lui. Mahree se tourna vers le garçon blessé et lui fit un sourire rassurant.

«Je reviens dans une minute. Ne bouge pas.»

Elle avança vers les Medjacks et le blond tira le rideau derrière elle. Ils n’étaient qu’à six ou sept mètres du  blessé, autant dire, quasiment rien du tout.

«Mahree, on a besoin de savoir : est-ce qu’on appelle la Milice ? Il est dangeureux, il nous a menacés. Il ne sert à rien de prendre des risques inutiles.»

C’était le brun qui parlait encore une fois. Mahree ne savait pas trop quoi dire. Elle ne voyait aucune raison valable qui puisse justifier les menaces qu’il avait proféré. Il avait fait ça de son plein grès, peut-être un peu poussé par la douleur mais ce garçon ne semblait pas avoir une seule réelle excuse pour pardonner les mots qu’il avait employé. Il aurait été plus prudent d’appeler un Milicien pour le surveiller, mais Mahree avait peur que cela le plonge dans une certaine angoisse. En plus de cela, il ne semblait pas être le genre de garçon plein de mauvaises intentions. Elle se souvenait de son regard emplit d’excuses et de regrets et elle se sentit mal. La compassion revint par vague et elle tenta de se décontracter. Elle était intimement convaincue qu’il ne recommençerait pas. Et puis, s’il le faisait, elle serait sans doute la première victime et elle l’aurait bien cherché. Ca lui servirait de leçon.

«Ne vous inquiétez pas, il n’est pas dangereux. Je crois qu’il a été en contact avec la Pécunia dans le Labyrinthe, d’où ses délires. Mais ça va mieux maintenant, il a reprit ses esprits et il est calme. C’était la faute de la plante, pas la sienne.»

Un jour, la bonté de Mahree lui jouerait forcément des tours, et elle en était parfaitement consciente. Mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Ce garçon semblait plus gentil qu’il n’en avait eu l’air en faisant sa crise de folie. Est-ce qu’un fou dangeureux se serait excusé ? Un dingue lui aurait-il prit la main en lui faisant un sourire ? Non. ça n’avait été qu’un coup de folie, rien de plus. Elle essayait de s’en persuader autant que possible et de justifier le mensonge qu'elle venait de faire.
Les deux Medjacks l’écoutaient avec attention mais fronçaient les sourcils. Mahree se rendit compte qu’elle avait les poings serrés et se détendit en relâchant ses bras pour parraitre moins stressée.

«Tu as crié. Ne nous dit pas que tu as été mordue par la Pécunia toi aussi ?»

Cette fois, le blond avait prit la parole. Ses mots étaient pleins de sarcasmes et d’ironie. Mahree se redressa, un peu énervée que l’on remette sa parole en doute (même si, pour une fois, c’était justifié) :

«Il s’est réveillé et j’étais tellement plongée dans mes soins que quand il a bougé ça m’a surprise. Rien de plus. Mais je suis ravie de voir que mes princes charmants sont là pour me secourir au moindre problème.»

Sarcasme pour sarcasme, Mahree lui rendait ce qu’il lui donnait. Elle se retourna ensuite vers le brun qui était resté correct depuis le début et posa une main gantée sur son épaule. Elle afficha un sourire rassurant et lui dit d’un ton doux et ferme à la fois, en tâchant d’ignorer complètement le blond :

«Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, vraiment. Ce blocard est juste une autre victime du Labyrinthe et il ne m’a fait aucun mal. Crois bien que s’il avait tenté de me faire du mal je n’aurais pas hésité une seconde à vous prévenir.»

«D’accord, je vais te croire. Mais au moindre souci tu nous appelles, ok ?»

Après avoir acquiescé, la jeune asiatique fit un sourire de façade et revint vers son patient. Elle n’aimait pas trop l’idée de faire attendre les gens de qui elle s’occupait, surtout quand ils souffraient. Quand elle releva la tête et qu’elle le regarda, elle essaya de rester égale à elle-même. Elle s’approcha de lui et continua de sourire. A croire que c’était une habitude...

«Je suis désolée, je reste avec toi maintenant.»

Il fallait qu’elle continue ses soins. Le pauvre semblait souffrir le martyr, alors elle décida de régler ce souci. Ce n’était jamais agréable de souffrir, et elle ne le souhaitait à personne.

«Je vais te faire une piqûre pour apaiser la douleur. Comme ça, pendant les soins tu auras moins mal.»

La jeune asiatique se retourna et alla chercher de quoi le traîter. Elle prépara le tout, asséna un coup d’ongle à la seringue puis s’approcha de lui et lui fit la piqûre le plus délicatement possible. Mahree était très délicate lorsqu’elle soignait les Blocards, contrairement à certains Medjacks, notamment Jude qui était un vrai bourreau. Elle se mettait toujours à la place des gens. Une fois la piqûre finie, elle posa la seringue sur son plan de travail et se rapprocha du garçon.

«Ça ne devrait pas être long à agir. Bientôt, ça ira mieux.»

Elle garda son sourire et décida qu’il était temps de faire les présentations.

«Je suis Mahree, mais tu l’as sans doute entendu tout à l’heure. Et toi, tu es ?»

Elle se redressa et retourna près de la hanche du garçon pour continuer de le soigner. Elle tapota la blessure avec une compresse qu’elle avait préalablement imbibée d’un antiseptique neutre. Elle voulait éviter au maximum toute infection.
Au fur et à mesure de ses soins, Mahree se rendit compte qu’elle avait menti sciemment à ses collégues. Elle s’en voulait un peu, parce qu’elle détestait le mensonge et qu’elle n’y avait recourt que très rarement, mais elle ne le regrettait pas non plus. En plus, elle n’aimait pas beaucoup la Milice en temps normal et elle était bien contente de ne pas se trouver confrontée à eux. Elle n’aimait pas trop l’idée de se retrouver à côté d’un gorille armé. Et elle était certaine que son patient n’aimerait pas beaucoup ça non plus. Autant éviter d’énerver tout le monde, non ?
Quand elle eut terminé de nettoyer sa plaie, elle préféra attendre qu'il ait moins mal pour continuer. Inutile de le faire souffrir bêtement, d'autant plus que le produit qu'elle lui avait injecté allait faire vite effet. En attendant, elle retira ses gants et alla chercher une serviette qu'elle mouilla un peu et s'approcha du garçon. Il avait mauvaise mine et elle décida de poser la serviette sur son front pour le rafraîchir.

«Je dois attendre que le produit agisse pour continuer l'examen. Sinon tu vas avoir beaucoup trop mal, donc à toi de me dire quand tu te sentiras mieux.»

D'un geste de la main, elle continua de lui passer la serviette sur le visage, puis dans le cou. Elle n'aimait pas beaucoup voir les gens souffrir.

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MessageDim 15 Fév - 21:44

Entre rêve, cauchemar et réalité  × ft. Mahree & Isaac
La jeune fille asiatique poussa un cri de surprise lorsque je me mis à m'excuser. Je sursautai et je grimaçai aussitôt. Un couteau s'était encore planté dans ma hanche si bien que je laissai échapper un gémissement. Apparemment elle ne s'attendait pas trop à cela. Son visage avait l'air apeuré. La culpabilité me rongea. J'avais fait peur à tout le monde à cause de ma stupidité. Je cherchai dans ma tête ce qu'il s'était passé avant. Je me trouvai dans un état entre l'inconscience et la conscience et la mesure des actions m'était une tâche bien difficile. Il me semblait qu'elle était venue et qu'elle avait commencé à appuyer sur ma blessure pour arrêter l'hémorragie.

- Je suis désolée !, s'exclama t-elle. J'étais tellement concentrée que je n'avais pas vu que tu étais réveillé !
- Ne t'inquiètes pas, murmurai-je afin de la rassurer.

Elle avait esquissé un petit sourire et rougit lorsque je lui avais pris la main. Je n'arrivai pas tellement à articuler si bien que je laissai glisser les mots de ma bouche avec faiblesse. J'avais chaud et j'avais l'impression que la chaleur allait m'étouffer. Était-ce normal ? Le brouhaha qui se créa à se moment-là m'aveuglait. Mes sens ne me répondaient pas, j'allais m'évanouir de nouveau. La lumière devenait de plus en plus forte, je fermai les yeux, ébloui. J'entendis des voix dans tous les sens, aigus ou graves, je ne parvins pas à les discerner, mais une me fit peur. L'on parlait de moi, c'était sûr.

- Il y a un problème ici ? Mahree, ça va ?


Un problème. Je n'étais pas très lucide, mais je n'étais pas aussi stupide pour ne pas savoir que c'était à cause du cri de la jeune demoiselle. Ils pensaient que j'avais tenté quelque chose. Je nus même pas la force de rire intérieurement, la douleur me rongeait et la tristesse également. Pourquoi avait-je menacé ? C'était un geste tellement stupide et ingrat. La vérité est que je n'avais pas pu m'arrêter, les mots étaient sortis tout seuls. L'être humain était donc capable de faire tout et n'importe quoi juste pour s'en sortir, c'était si pathétique mais, si... humain. Après tout, c'était ce que nous étions, tous des êtres humains avec des émotions et des sentiments et l'on ne pouvait rien y faire, il fallait vivre avec cela coûte que coûte. À mon plus grand soulagement, elle répondit que tout allait bien. Cependant, mon coeur continua de battre encore plus vite, ce qui n'était probablement donc pas très bon pour ma blessure, mais j'avais un mauvais pressentiment, il n'allait pas la croire. Je fus surpris que la peur monta aussi facilement en moi. Vulnérable. Oui je l'étais. Tout comme je l'avais été lorsque j'avais eu cette blessure.

- Je reviens dans une minute. Ne bouge pas.

Malgré le flou qui se dessina, j'arrivai à percevoir son petit sourire. Il était rassurant. Je fis de mon mieux pour me concentrer sur la conversation qui avait lieu derrière le rideaux. Ils devaient être beaucoup car,plein de voix se mêlaient. Se disputaient-ils ? Tout cela était-il à cause de moi ? Je n'arrivai pas à écouter, je n'en étais pas capable, mais un mot résonna dans mes oreilles et me glaça le sang. « Milice » Oh bon sang. Allaient-ils me renvoyer et me laisser pourrir dans le gnouf ? J'allais mourir. Je tentai de bouger. Je voulus tellement me lever pour leur dire que tout allait bien que c'était l'autre Isaac qui avait pris contrôle de mon corps. Je voulais les rassurer, mais alors que je me redressai, je me laissai aussitôt retomber lourdement sur mon oreiller, soudainement pris d'un énorme vertige. Des étoiles dansaient devant mes yeux et je sentis la nausée arriver. Je fis de mon mieux pour respirer normalement afin de me calmer.

- C'était la faute de la plante, pas la sienne.

Cette fois-ci c'était la voix de la jeune fille. Elle ne me croyait donc pas coupable et me protégeai. Allait-elle réussir ? Je l'espérai.

Mes doigts se mirent à trembler, l'angoisse s'empara de moi à une vitesse effroyable. La peur et la douleur ne faisaient pas bon ménage. J'avais tellement envie de retomber dans l'inconscience, c'était bien plus agréable de ne rien sentir. Soudainement, la fille revint.

- Je suis désolée, je reste avec toi maintenant.


Je poussai un soupir de soulagement. Néanmoins, elle s’excusa alors que c'était moi qui avait fait n'importe quoi. Je sentis mes joues brûlantes, j'avais probablement beaucoup de fièvre. Le feu grandissait toujours et mon visage se crispai. Je n'allais plus pouvoir tenir longtemps. Comme pour arranger la chose, la jeune demoiselle s'avança vers moi et me fit :

- Je vais te faire une piqûre pour apaiser la douleur. Comme ça, pendant les soins tu auras moins mal.

Du soulagement me parcouru tout d'abord mais, la grande panique suivit aussitôt. J'avais une peur horrible des aiguilles. J'ignorai d'où cette phobie venait mais, elle me terrorisait. Je ne parvins aucunement à cacher la frayeur qui ravageait mon visage, je ne pouvais puiser dans aucune force vu que je n'en possédais aucune. Ce fut plus fort que moi. Je fixai et analysai ses moindres gestes. Elle pris une seringue à côté d'elle et la préparai. Je déglutis avec difficulté sentant que mon estomac était prêt à se retourner d'une seconde à l'autre. Oh mon d i e u ! Mes bras tremblaient et j'espérai qu'elle pense que c'était à cause de la douleur et non pas de la peur. L'aiguille s'approcha dangereusement de mon bras et je ne pus m'empêcher d'avoir un léger mouvement de recul, la peur se lisait dans mes prunelles. Le sang tapa contre mes tempes, je n'aimais vraiment pas ça. Je serrai les dents et fit la grimace lorsque je sentis l'aiguille traverser ma peau. Un...deux...trois...quatre. Je comptais les secondes de mon supplice. Je me forçai à fermer les yeux pour me concentrer sur autre chose mais, je continuai de fixer. Cinq... si..je n'eus pas le temps d'achever que c'était fini. Je frissonnai et baissai les yeux. J'avais si honte d'avoir peur d'une toute petite aiguille -que je ne trouvais pas si petite une fois qu'elle était dans mon bras !- alors que j'étais un coureur.

- Ça ne devrait pas être long à agir. Bientôt, ça ira mieux.

Sa voix était si douce, qu'elle était agréable à écouter.

- Je suis Mahree, mais tu l'as sans doute entendu tout à l'heure. Et toi, tu es ?

Mahree. Ce prénom me disait quelque chose en effet. Ce ne devait pas être juste une impression mais, je la connaissais. Malheureusement, je n'arrivai pas à me souvenir tout était flou dans ma tête à cause de mon piteux état.

- Joli prénom, remarquai-je. Moi c'est Isaac, répondis-je en faisant de mon mieux pour le dire à haute-voix tout en détachant bien les mots pour qu'elle me comprenne.

Dire toute cette phrase m'avait épuisé. D'ordinaire, j'étais une vraie pipelette qu'il fallait toujours me stopper. Je notai que j'étais encore tout chamboulé, cela s'entendit dans ma voix. Je remarquai enfin la gravité de ma blessure lorsqu'elle enleva le pansement. Je levai la tête vers elle, inquiet. Il allait sûrement falloir me recoudre, c'était même certain vu la profondeur ! Je n'avais plus mes vêtements, probablement tout tâchés de sang, j'étais donc nu, mais une fine couverture me recouvrait. Mahree prit un genre de chiffon blanc qu'elle compressa sur ma blessure. Du rouge s'imbiba dans le tissu. Je détournai le regard, le sang me faisait toujours un drôle d'effet. Celui des autres ne me faisait strictement rien du tout mais, voir le mien couler et savoir que mon corps s'en vidait me donnait des haut-le-cœur. À un moment, elle appuya trop fort à mon goût que je me mis à gémir. Le feu était en train de se propager. La sueur perla à mon front, la chaleur était si handicapante. Lorsqu'elle retenta, mes membres se crispèrent par réflexe. Pourtant, il fallait bien que je me laisse faire !

- Je dois attendre que le produit agisse pour continuer l'examen. Sinon tu vas avoir beaucoup trop mal, donc à toi de me dire quand tu te sentiras mieux.

Une vague de soulagement me parcouru, mais l'inquiétude prit le relais. Qu'allait-il donc se passer après ? Allait-elle me remettre une autre aiguille dans la peau ? Quelle serait la douleur lorsqu'elle me recoudrait ? J'inspirai tout en faisant de mon mieux pour ne pas y penser. Tout allait bien se passer, le produit allait agir et j'en n'allais rien sentir de tout cela, inutile de paniquer.

À mon plus grand bonheur, une serviette d'eau froide se posa sur mon front. Cela me fis tellement du bien, que je souris. La chaleur était encore présente dans mon corps mais,cette eau froide aidait à la combattre. Bientôt, je fermai les yeux. Je m'imaginai dans mon lit, chez moi, avec ma mère à mes côtés. Dans mes souvenirs, je l'avais vu me chanter une chanson. Je me concentrai dessus, elle me revins en tête. Les notes résonnèrent dans mon esprit, j'eus l'impression de sombrer petit à petit avec douceur dans mon passé. Peu à peu la douleur et la peine s'évapora. Tout mon être s'était soudainement concentré sur la fraîcheur de mon front au lieu de ma blessure. J'ignorai si c'était le but recherché par Mahree mais, cela fonctionnait.

Mais ce plaisir ne fut que de courte durée. Tandis que je fermai les yeux pour être heureux, mon malheur n'était pas d'humeur à me laisser en paix. Non, il était encore là pour me tourmenter. Le labyrinthe et ses créatures. Elles fonçaient par milliers vers moi avec leurs grands yeux. L'on aurait dit une course poursuite d'horreur. L'obscurité du dédale m'emprisonnait, j'allais mourir. Coincé. Coincé entre quatre murs qui formaient un carré. Le bloc 5. Mon cauchemar. Mon enfer. Un cube. J'étais pris au piège. Je tapais sur la pierre dans l'espoir de me libérer mais, rien. Mes poings frappaient plus fort encore et encore jusqu'à me faire très mal. Le sang coulait, la tête me tournait. Ce sentiment d'emprisonnement, cette claustrophobie meurtrière. Aucun espoir de sortie, rien du tout. J'avais échoué et l'on m'avait puni en me condamnant à rester ici pour le reste de ma vie. Je ne pouvais pas être dévoré par les monstres vu qu'il n'y avait aucun accès et je ne pouvais pas sortir. J'allais donc devoir mourir ici, tout seul. Mon corps allait s'éteindre avec une lenteur de torture, j'allais souffrir. Déjà, j'allais mourir de soif, de froid, puis de faim. Non, tout cela n'était que dans ma tête. Je sentis que mon corps se réchauffait encore plus que tout à l'heure. Une impression de tomber dans le vide. Oui le vide je le voyais. Je pouvais sois resté bloqué, soit sauter pour me libérer. Dans les deux cas, les solutions revenaient à mourir mais, une était beaucoup plus rapide que l'autre. Je me battis avec mon esprit. Il ne voulait pas me laisser revenir à la réalité. La chaleur continuait et des sensations que j'étais en train de plonger dans un gouffre s'ajoutèrent encore en plus. C'était réel et non dans ma tête. Cela venait de mon estomac et de ma poitrine. Soudainement, j'ouvris les yeux, brusquement de retour à la réalité, je me relevai brusquement, dans un énorme bond, paniqué, mon estomac se retourna avec violence tandis la tête me tourna. Était-ce le produit qui m'infligeait cette peine ? Mon corps ne supportait-il pas l'anesthésiant en le refusant ? En tout cas, j'allais vomir.


 
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[Abandonné] Une rencontre, un souvenir (Mahree ft. Isaac)

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